Citations de Virginie Grimaldi (4130)
Il ne sert plus à rien de marchander avec la fatalité.
J’ai rapidement compris que les mots détenaient le pouvoir suprême : celui de faire vivre d’autres vies que la sienne et de provoquer des émotions intenses, rien qu’en étant posés les uns à la suite des autres.
On ne connaît pas vraiment ceux qui nous entourent. Certains font beaucoup de bruit pour camoufler leur absence. Mais d'autres, inattendus, nous envoient une bouée quand on sombre.
"_Merci, docteur, j'ai murmuré, la gorge serrée. Votre bienveillance a été précieuse.
Il a haussé les épaules, comme si son attitude était normale. J'ai respecté son humilité, même si nous savions tous deux que la générosité et la délicatesse n'étaient pas forcément fournies avec la blouse blanche."
Quand Anatole a demandé ma main, je le connaissais à peine. Je le trouvais beau, cultivé et charismatique, mais j'ignorais quel genre d'homme il était. Le mariage était comme un jeu de hasard, on découvrait le lot après s'être engagé.
Les souvenirs sont mes biens les plus précieux. Il m’arrive de penser à ma grand-mère, qui les a perdus les uns après les autres, de me demander ce qui se passe dans une tête dévalisée de son histoire. Peut-on s’émouvoir de l’odeur de l’herbe fraîchement coupée si elle ne nous renvoie pas à nos après-midi d’enfance ? Peut-on frissonner en entendant Ella Fitzgerald alors qu’elle ne rappelle aucune soirée délicieuse ? Peut-on avoir envie de se lever quand on ne sait plus ce qu’est un matin ? Le présent importe-t-il quand le passé s’est évaporé ?
Marie n'avait pas prévu de se lier d'amitié pendant son périple. Elle avait même envisagé le contraire. Elle s'était imaginée en train de réfléchir sur le paquebot, de méditer dans des paysages exotiques, ...
Anne et Camille ont contrecarré ses plans. Elle passe beaucoup de temps en leur compagnie.
Victor Hugo disait :
« Tu n'es plus là où tu étais, mais tu es partout où je suis.»
(…), elle a annoncé qu'on allait voir les aurores boréales en Scandinavie. Elle est devenue dingue, je te dis. Je suis sûre que c'est à cause de mon exposé. Heureusement qu'il n'était pas sur les trous noirs.
- Merci beaucoup, dit Marie en quittant le bureau. Un homme qui mange des bonbons à forcément bon coeur.
- Comme ses caramels, chuchote Arnold. Dur à l'extérieur, mou à l'intérieur.
Il sortait juste de l'adolescence quand elle l'avait connu. Il était chanteur dans un groupe de rock, parce qu'il avait vu dans un reportage que ça faisait tomber les filles. Il s'était laissé pousser les cheveux et le duvet, et engourdissait ses cordes vocales avec des Gauloises blondes bleues. Elle était la rebelle de la classe, avec ses jeans troués au cutter et ses Doc Martens usées contre les murs en crépi. Ils s'étaient embrassées sur Nirvana et avaient fait l'amour sur Scorpions. Il lui avait écrit des chansons, elle avait gravé leurs prénoms sur des arbres, il lui avait prêté sa gourmette, elle lui avait présenté ses parents, il l'avait emmenée en Auvergne, elle lui avait dit "Je t'aime pour la vie", ils avaient pris un appartement, elle était tombée enceinte, il lui avait parlé mariage, elle avait arrêté ses études, il avait posé son micro et elle avait déchanté.
C'est pratique la colère, ça permet de camoufler la tristesse ou la peur, d'ensevelir la culpabilité ou la honte.
[ à propos de Titanic...]
J'ai vu ce film une vingtaine de fois, pourtant, pour une raison qui me dépasse, chaque fois que l'iceberg apparaît et que l'équipage tente de l'éviter, j'espère qu'ils y parviendront.
Nous nous blottissons toutes les trois dans le lit. Je n'entends pas le tonnerre qui gronde et la pluie qui cogne sur le toit, je ne vois pas les éclairs. Je sens les pieds de Lily qui remuent, le souffle de Chloé dans mon cou, je sens la vanille dans leurs cheveux, je sens leur chaleur contre moi, mes bras s'engourdir sous leur poids et mon cœur se gorger de bonheur.
Je crois que ça y est, nous les avons rallumées, les étoiles.
Les années ont laissé des traces de leur passage sur sa peau. Ses joues sont froissées, son front rayé, pourtant, l'homme que je vois n'est pas vieux. Il a le menton volontaire et le regard rieur, il a les épaules larges et la voix forte,il a de la volonté et de la mauvaise foi, il a des projets et pour toujours vingt ans.
Je suis pétrie d’angoisses, mais j’ai décidé de les dépasser. La vie se cache juste derrière la peur. Ce ne sont que des anticipations, des fabrications de notre cerveau. Ils sont trop lourds, ces fardeaux que l’on ne portera jamais.
Tout au long de notre vie, on juge ce qui nous arrive, on se réjouit, on se lamente. Pourtant, on ne saura qu'au dernier moment s'il y avait lieu de se réjouir ou de se lamenter. Rien n'est figé, tout évolue. Ne sois pas triste aujourd'hui, car ce qui t'arrive est peut-être un grand bonheur.
Avachi sur des rochers immergés, un groupe de phoques se prélassait au soleil. C'était magique...
C'était bizarre, on était comme en état de choc. Maman n'a pas démarré tout de suite. Même Lily se taisait. mais ce silence-là, il était différent. Il nous réunissait.
On venait de se faire mettre K-O par la beauté du monde.
Les études, au pire, c'est payant, au mieux, ça ne paie pas.
J'ai envie, au choix ou tout à la fois, de disparaître, de devenir invisible, de mourir, de me désintégrer, de faire demi-tour, de rembobiner.
Oui, voilà, c'est ça. On peut rembobiner, s'il vous plait ?