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Citations de Viviane Forrester (57)


" Se taire, obéir. Le troupeau des saints se lève de bonne heure." Jean Stoloff
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Nous voici à la charnière de deux âges, au point extrême d’une ère proche de basculer dans le néant, et que pénètre celle prête à lui succéder, qui opère déjà, despotique, non encore repérée.
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Nul ne devrait oser nommer "un Van Gogh" aucune de ces surfaces peintes à vif, blessées, jouissantes où, sans trêve, un homme tente de naître en vain, et crée au prix de "dépenses extraordinaires mêmes en sang et en cervelle" les lieux d'une naissance possible.
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il est tout de même étrange que l'on ne songe jamais à s'organiser à partir de l'absence de travail au lieu de provoquer tant de souffrances, et de si stériles, de si périlleuses, en démentant cette absence, cette disparition
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Temps étranges où le prolétariat se débat pour récupérer son inhumaine condition. Tandis que l'Internationale, cette vieille chose un peu ringarde, reléguées parmi les accessoires poussiéreux, les rengaines oubliées, semble resurgir, muette, sans paroles ni musiques, silencieusement entonnée par le camp opposé.
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Puisque la voie des emplois se ferme, l'enseignement pourrait au moins se donner pour but d'offrir à ces générations charnières une culture qui donnerait du sens à leur présence au monde, à leur simple présence humaine, leur permettant d'acquérir un aperçu des possibilités dévolues aux humains, une ouverture sur les champs de leurs connaissances.
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Hors du club libéral, point de salut. Les gouvernements le savent, qui se plient à ce qui représente sans conteste une idéologie, mais qui s'en défend d'autant plus que le propre de cette idéologie tient à la récusation, à la réprobation du principe même d'idéologie !
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Je ne vis que pour écrire et tout ce qui n'y tend pas me semble mort et coupable.
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Sur l'absence de solutions:
p 75-76
Le chantage à la solution altère les problèmes, prévient toute lucidité, paralyse la critique à laquelle il est aisé de répliquer dès lors (ton d'ironie bienveillante): "Oui, oui... et que proposez vous?" Rien! L'interlocuteur s'en doutait, d'avance rassuré: sans solution, au moins possible, envisagée, la problème disparaît. Le poser serait irrationnel, et plus encore le moindre commentaire, la moindre critique à son propos.
Une solution? Il n'y en a peut-être pas. Faut-il pour autant ne pas tenter de mettre à plat ce qui scandalise et de comprendre ce que l'on vit? D'acquérir au moins cette dignité là? Selon l'opinion générale, hélas, ne pas tenir pour certaine la présence d'une solution, mais s'obstiner néanmoins à poser le problème, est tenu pour un blasphème, une hérésie, de toute évidence immoraux et débiles, absurde de surcroît.
Alors qu'il peut y avoir absence de solution; elle signifie le plus souvent que le problème est mal posé, qu'il ne se trouva pas là où il est posé.
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De ces lieux avariés, les auteurs doivent-ils tous être des étrangers candides ? Des observateurs exonérés, préservés du mal qu'ils observent ? Jamais ses acteurs, toujours ses témoins, ses juges. Les juges de ce qu'ils ne commettent pas ? Ou sont-ils avant tout des êtres imbriqués, incertains, à la merci du pire, qui peut les habiter ?
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Nous vivons au sein d'un leurre magistral, d'un monde disparu que des politiques artificielles prétendent perpétuer.
Nos concepts du travail et par là du chômage, autour desquels la politique se joue ( ou prétend se jouer) n'ont plus de substance: des millions de vies sont ravagées, des destins sont anéantis par cet anachronisme.
L'imposture générale continue d'imposer les systèmes d'une société périmée afin que passe inaperçue une nouvelle forme de civilisation qui déjà pointe, où seul un très faible pourcentage de la population terrestre trouvera des fonctions.
L'extinction du travail passe pour une simple éclipse alors que, pour la
première fois dans l'Histoire, l'ensemble des êtres humains est de moins en moins nécessaire au petit nombre qui façonne l'économie et détient le pouvoir.
Nous découvrons qu'au-delà de l'exploitation des hommes, il y avait pire, et que, devant le fait de n'être plus même exploitable, la foule des hommes tenus pour superflus peut trembler, et chaque homme dans cette foule.
De l'exploitation à l'exclusion, de l'exclusion à l'élimination ?
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On avait du mal en France à la mener cette guerre. On faisait mieux que la perdre, on la ratait.
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On ne licencie plus, on ne vire plus, on ne « dégraisse » plus, on n’éjecte plus, on ne renvoie plus, on n’évince plus, on ne jette plus dehors, on ne chasse plus, on ne congédie plus, on ne fout plus à la porte, on ne bousille plus aucun destin: on « ouvre des plans sociaux ».
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« Restructuration », « plan social », « création de richesse », le discours osant (c’est vraiment remarquable, bravo messieurs!) traduire les évènement ravageurs en rapports structurants.
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Quel âge à notre temps où s’inscrivent en silence des ravages en regard desquels Attila ferait figure de touriste discret ?
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Le phénomène du racisme, qui avait sous-tendu la seconde guerre mondiale mais n'avait été pris en compte que sur un mode lacunaire, n'était pas résolu. Considéré comme tel cependant, décrété aboli, il n'était appréhendé que sous ses formes les plus sinistres, les plus hallucinantes : celles des démesures outrancières du génocide, de ce génocide-là en particulier. On ne s'arrêtait qu'à ses conséquences extrêmes, pas à sa substance, à ses racines qui n'étaient pas, et de loin, éradiquées.
La dérobade générale, voire le consentement par omission, face au racisme nazi furent escamotés, livrés à l'oubli, non signalés. L'inertie occidentale devant la barbarie, sa connivence avec l'antisémitisme, ne furent pas enregistrées mais vouées le plus possible aux silences consensuels d'une mémoire volontairement refoulée. Néanmoins, le poids de leurs conséquences laissaient obscurément sourdre une responsabilité insoutenable, soupçonner une sorte de damnation occulte, qu'il fallait étouffer. De cet abandon mortifère de la démocratie par les nations démocratiques émergeait un remord latent plus ou moins conscient, incapable de s'assumer, l'instinct antisémite n'étant pas dépassé. D'où l'inaptitude à tenter de réparer l'inexpiable, la résistance à accueillir l'évidence et partout les survivants de cette Apocalypse.
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"Mettre en question chaque question. La première d'entre elles étant celle de leur escamotage."
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Mais au nom de quoi, Dieu du ciel, le pays entier crut-il et les autres pays, et les partis de gauche les premiers, et des années durant, que la prospérité des sociétés équivaudrait à celle de la société, que la croissance créerait des emplois ?Et ils le croient encore, s'y efforcent ou du moins le prétendent !
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Le cynisme porte tout pouvoir à retourner contre ceux qu'il opprime le ressentiment.
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On lit Aragon, "Les Beaux Quartiers", quand on a seize ans. On décide, persuadée cette fois pour de bon, de franchir la frontière au plus vite et de plus rien avoir en commun, dès que ce sera possible, avec l’opulence dont on est entourée. De repousser tout privilège. De s’en libérer. On décide d’être pauvre. Rien de plus facile ! On se retrouve pauvre, empêtrée dans des problèmes qui entravent la liberté - et on découvre en feuilletant des magazines un Aragon plein aux as, faisant visiter son luxueux moulin aménagé à la mode (très "bourgeoise") du temps. Un Aragon prospère et roi du Tout-Paris.
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