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Critiques de Will Eisner (196)
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Le Complot : L'histoire secrète des Protocole..

Will Eisner retrace l’histoire secrète des Protocoles des Sages de Sion, un document créé de toutes pièces au début du 20ème siècle en Russie pour attiser l’antisémitisme et écarter du tsar Nicolas II un conseiller (juif) trop réformiste pour les conservateurs. De sa rédaction à nos jours, cet opuscule prétendument écrit par des dirigeants juifs et relatant avec précision la façon dont ces derniers projettent de diriger le monde a suivi un chemin tortueux et reste une source d’inspiration majeure pour les antisémites de tous poils malgré les éléments indiscutables prouvant qu’il n’est qu’un faux grossier.



Depuis sa première publication, le texte n’a cessé d’être diffusé et traduit. En Italie et en Argentine dans les années 30, en Égypte, en Inde, en Espagne, aux États-Unis et en Angleterre dans les années 70. Et encore aujourd’hui, partout dans le monde, des islamistes au Ku Klux Klan, des catholiques aux néofascistes italiens. A chaque fois, malgré l’évidence de son caractère fallacieux, on encourage les lecteurs des protocoles à découvrir « la vérité sur les juifs ». A chaque fois, malgré la preuve de l'imposture, rien ni fait. Comme l’hydre de Lerne qui se multiplie quand on lui coupe la tête, les protocoles ne cessent de resurgir pour développer un antisémitisme galopant que rien ne semble pouvoir arrêter.



Précis, étayé, grapgiquement très lisible, le propos d'Eisner est aussi limpide qu’imparable. Et l’on referme ce livre terrifiant de lucidité en ayant compris, comme le dit si bien Umberto Eco en introduction, que « ce ne sont pas les Protocoles qui produisent l’antisémitisme : C’est le besoin profond de désigner un Ennemi qui mène les gens à y croire. »
Lien : https://litterature-a-blog.b..
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Le Complot : L'histoire secrète des Protocole..

Excellente lecture.

L'auteur nous relate le montage du mythe

du complot juif à l'échelle mondiale. Mythe, rappelons-le, qui continue d'aller bon train au XXIeme siècle. La bêtise n'a pas de date de péremption. C'est si peu dire!

Au départ, un brave qui sort un livre pamphlétaire contre Napoléon III. Les deux (l'auteur et le bouquin) tombent dans l'oubli. L'ouvrage sera déterré des années plus tard puis adapté aux besoins de la propagande anti-juive.



Durant l'entre deux guerres des journalistes ont beau démontrer, preuves à l'appui, que le protocole des sages de sion est une supercherie, rien n'y fera... La mode est à l'antisémitisme, les moutons de Panurge suivront.



Cette BD est absolument passionnante et dramatique. On dirait avec humour qu'elle est absurde si toute cette machinerie n'avait pas provoqué la mort de millions de juifs.



Une BD à mettre entre toutes les mains.

Toute ma reconnaissance à l'auteur Will Eisner (défunt) qui a passé des décennies à parfaire ce travail.
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Le Complot : L'histoire secrète des Protocole..

Je découvre seulement maintenant l'œuvre du regretté Will Eisner qui fut l’un des dieux de la bande dessinée américaine. Après La Valse des Alliances qui a titillé ma curiosité, voilà donc que j'aborde "le complot".



L’auteur nous explique comment un faux document a pu être à la base de tant de haine et d’horreur. Le Protocole des Sages de Sion serait l’explication d’un complot juif pour conquérir le monde. Adolph Hitler l’a cité maintes fois dans son livre « mein Kampf ». C’est une arme de propagande qui a également été utilisé par le KKK.



Ce n'est pas tant le sujet abordé de manière historique qui m'a convaincu. C'est la façon de procéder à la manière d’un journaliste sérieux et neutre : bref, une réalisation quasi-parfaite telle une démonstration de force. Je dois reconnaître beaucoup de talent. Les récits historiques sont souvent traités de manière académique et pompeuse. Ici, il n'en n'est rien. C'est absolument convaincant.



Au passage, je n'étais absolument pas au courant du "Protocole des sages de Sion" et de cet usage de faux qui a eu des conséquences terribles. Cela m'a instruit sur cet aspect de propagande utilisé par des pouvoirs haineux.



Il est curieux tout de même que cette bd est éditée par Grasset qui ne fait pas dans la bd généralement. Pourquoi je fais cette remarque ? C’est Grasset qui publia en France pour la première fois en 1921 ce Protocole… Une manière de se rattraper.



Note Dessin: 4/5 - Note scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5
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Le Complot : L'histoire secrète des Protocole..

Will Eisner reste pour moi l'auteur du Spirit, découvert adolescent et qui est pour moi le seul héros de Comics que j'apprécie. J'adore le trait d'Eisner. J'adore son sens du récit, cet humour, ce cynisme...



Ici, Eisner déjà fort âgé (il mourra peu de temps après) s'attaque aux Protocoles des Sages de Sion, ce document qui "montre" que les 12 tribus d'Israël se sont rencontrées à la fin du XIXé siècle afin de se partager le monde, d'asseoir leur pouvoir sur le monde, en l'occurrence sur le capitalisme. Ce brûlot antisémite est un faux avéré.



Will Eisner va reprendre la genèse du document, créé de toutes pièces à partir des Dialogues entre Machiavel et Montesquieu, écrits par Joly contre Napoléon III. Ce sont les services secrets russes qui s'y collent. L'Okhrana, dans sa division parisienne, pour être précis. Cela expliquera que la Russie sera un des derniers pays (parmi les plus grands) à admettre officiellement la nature frauduleuse du pamphlet.



Will Eisner reprend des passages très longs des Dialogues et les compare aux Protocoles. CQFD dirais-je. 50 ans séparent les deux textes et pourtant il est clair que les Protocoles sont une réécriture des Dialogues.



Et c'est là qu'Eisner frappe un grand coup de plus. Il défend (avec justesse et brio) l'idée qu'Umberto Eco développe dans la préface. Les Protocoles ne cesseront jamais de proliférer... car "les gens ont besoin de justifier une conduite dont ils pourraient avoir honte plus tard"... Ces Protocoles crystallisent la résistance de certaines couches de population au changement social. Ces personnes (comme en ce moment aussi) qui perdent leurs repères suite à l'évolution de la société. Eisner nous le dit, et je le crois fermement. Les gens ne sont pas antisémites parce qu'ils ont lu les Protocoles, ils croient aux Protocoles parce qu'ils sont antisémites. Ils vont rationnaliser leur haine du juif, et de l'autre en général. Ils ont besoin d'un mensonge auquel croire. Sur l'air du "des parties sont vraies", ou "il n'y a pas de fumée sans feu", etc. on peut justifier l'innommable, l'injustifiable. Trump, Bolsonaro et leurs fans ne font rien d'autres...



Lecture nécessaire, lecture utile. Lecture militante, lecture érudite. Pour pouvoir rectifier les nombreuses personnes qui pensent encore que ces Protocoles sont vrais... les dernières pages de la démonstration d'Eisner montrent que rien n'est gagné sur ce plan. A chaque fois que les Protocoles ont été épinglés, que leurs défenseurs ont été condamnés, on peut voir que ces Protocoles ont connu une nouvelle jeunesse.



A lire.
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Le Complot : L'histoire secrète des Protocole..

Pour ceux qui ont un doute sur ce que peut apporter une BD aux lecteurs (les infâmes sots !), je voudrais pouvoir leur montrer ceci en leur disant : "Voici ce qui devrait circuler dans les écoles."



Car cette BD est une véritable mine de ce que l'on pourrait appeler la zététique : l'art de l'esprit critique. Un document extrêmement bien illustré pour une œuvre se voulant avant tout documentaire, et qui est d'utilité publique. Car aujourd'hui encore, le complot juif est partout, sur internet, dans les médias et dans les livres. Oui, voici l'histoire du plus beau faux de toute l'histoire, celui qui est devenu vérité.



Will Eisner (dont je découvre ici ma première œuvre) est particulièrement attaché à vouloir démontrer toute les preuves de ce magnifique faux que sont "Les protocoles des Sages de Sion", dont j'avais déjà entendu et l'histoire et les idées avant de lire cette BD. Mais je n'avais pas idée de leur portée avant cette lecture. Et bon sang, ce que ça fait froid dans le dos !



Il y a là matière à dissertation philosophique, mais je me contenterais de dire que ce livre est une très belle mise en garde contre tout ce qu'on peut crier sur le péril juif (et sur d'autres périls aussi, mais bon ...). Une dénonciation de la bêtise humaine impeccable, faisant presque froid dans le dos tant on se rend compte que l'humain, bien souvent, veut juste croire. Sans même regarder les preuves. Et la fin n'est que plus horrible : "C'était peut-être faux, mais maintenant c'est devenu vrai". Laissez un mensonge pendant cent ans, il devient vérité ...



Une très bonne Bd, qui a le mérite de tenter (une fois de plus) de montrer au monde que rien n'est aussi simple que soixante juifs qui gouvernent le monde. C'est toujours un peu plus compliqué que ça, et cette BD tente de nous le montrer. Si vous voulez un peu de connaissance, et beaucoup de détails, lisez cette BD.
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Le Complot : L'histoire secrète des Protocole..

Ici le propos historique a failli me décourager dans les premières pages mais j'étais curieuse d'en apprendre un peu plus sur ces Protocoles des Sages de Sion dont j'avais dû entendre parler dans un débat ou l'autre sans trop savoir de quoi il s'agissait.



Will Eisner a réussi à retracer l'origine de ce qui s'avère être une affaire de propagande et un énorme mensonge créé à la fin du XIXème sicèle en Russie et qui court encore de nos jours malgré de multiples démentis et procès en diffamation ! L'auteur explique cette persistance à travers le monde par le fait que les gens croient ce qu'ils ont envie d'entendre que ce soit vrai ou pas.




Lien : http://toutzazimuth.eklablog..
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Le Complot : L'histoire secrète des Protocole..

A force de lire tout et n'importe quoi sur le sujet, bien envie de lire ce livre paru sous la caution de Umberto Eco.

*



Comment un texte inventé de toutes pièces peut-il circuler depuis cent ans et provoquer des revirements politiques fracassants ?





Will Eisner retrace avec génie toute l'histoire de ce faux " complot juif " monté au début du XXe siècle pour attiser l'antisémitisme régnant en Europe et en Russie : les Protocoles des Sages de Sion justifient les pires intentions, et leur diffusion connaît un succès retentissant avant et pendant la Première Guerre mondiale.





Un journaliste britannique du Times découvre la supercherie en 1921 : les Protocoles sont une copie presque conforme d'un obscur traité anti-bonapartiste, les Dialogues aux enfers entre Machiavel et Montesquieu, écrit par un dissidentfrançais en exil. Les " auteurs " des Protocoles n'ont eu qu'à remplacer les bonapartistes par les Juifs et le mot " France " par " le monde "...





On connaît donc la vérité mais rien n'y fait : les Protocoles sont utilisés par Hitler, le Ku Klux Klan et trouvent encore aujourd'hui des millions de lecteurs dans les pays arabes.





Surpris par le destin insolite de ce plagiat, Eisner nous raconte son histoire avec un coup de crayon très expressif, drôle et noir, ironique et inquiétant. Des cadrages audacieux, d'impressionnantes pages titres, pour mieux dénoncer un mensonge qui sert la haine et l'antisémitisme.
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Le Complot : L'histoire secrète des Protocole..

« Comment un texte inventé de toutes pièces peut-il circuler depuis cent ans et provoquer des revirements politiques fracassants ? Will Eisner retrace avec génie toute l’histoire de ce « complot juif » inventé au début du XXème siècle pour attiser l’antisémitisme régnant en Europe et en Russie : les Protocoles des Sages de Sion justifient les pires intentions, et leur diffusion connaît un succès retentissant avant et pendant la première Guerre mondiale. Un journaliste britannique du Times découvre la supercherie en 1921 : les Protocoles sont une copie presque conforme d’un obscur traité anti-bonapartiste, les Dialogues aux enfers entre Machiavel et Montesquieu, écrit par un dissident français en exil. Les « auteurs » des Protocoles n’ont eu qu’à remplacer les bonapartistes par les Juifs et le mot « France » par « le monde »…



On connaît donc la vérité mais rien n’y fait : les Protocoles sont utilisés par Hitler, le Ku Klux Klan et trouvent encore aujourd’hui des millions de lecteurs dans les pays arabes. Surpris par le destin insolite de ce plagiat, Eisner nous raconte son histoire avec un coup de crayon très expressif, drôle et noir, ironique et inquiétant. Par des cadrages audacieux et d’impressionnantes pages titres, Eisner provoque la curiosité du lecteur ; on lit avec plaisir une bande dessinée passionnante, sans oublier ce que dénonce Eisner : un mensonge qui sert la haine et l’antisémitisme » (synopsis éditeur).



-



Cent trente-cinq pages, c’est ce qu’a consacré Will Eisner pour rendre compte de ses recherches concernant l’une des plus grandes escroqueries faites au peuple juif. Cent trente-cinq pages c’est à la fois beaucoup pour aborder tous les événements de cette malversation, c’est ambitieux de solliciter un lecteur et lui demander de se concentrer sur cet afflux de dates, de noms et d’éléments associés au complot des Protocoles de Sion. Mais centre-trente-cinq pages, c’est aussi bien maigre quand on voit les multiples rebondissements de cette histoire !



Tout commence en 1864 avec la publication du Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu par Joly. A l’époque, qui aurait pensé que ce pamphlet destiné à dénoncer l’esprit manipulateur de Louis Napoléon III aurait une seconde vie ? Joly est parvenu à faire publier son ouvrage en Belgique et à le faire passer clandestinement en France, mais la Police a rapidement découvert ses activités. La majeure partie des exemplaires ont été saisis puis détruits, Joly a été incarcérés. Quarante ans plus tard, Mathieu Golovinski est secrètement missionné par un aristocrate russe qui lui demande de trouver un subterfuge pour faire croire au tsar que les juifs veulent provoquer une Révolution en Russie pour renverser le régime en place. Un exemplaire du Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu est remis à ce moment-là à Golovinski qui va se contenter de quelques reformulations pour remettre l’écrit au goût du jour.



C’était en 1898…en 2005, on ne compte plus

le nombre d’éditions et de traductions dont ce faux a fait l’objet.



« J’ai passé ma vie à mettre le dessin au service de la narration. Avec l’acceptation généralisée de ce vecteur de la littérature populaire, l’occasion de présente d’attaquer de front cette propagande dans un langage plus accessible » écrit Will Eisner en préface. Le défi n’était pourtant pas évident à relever. L’auteur a consacré plus de 20 années de recherches à ce sujet qui le touche personnellement. Mais l’homme est habile et plonge rapidement son lecteur au cœur du récit. On traverse les époques à une facilité déconcertante, on accueille les nouveaux protagonistes avec autant d’aisance que l’on accueille les nouveaux rebondissements qu’ils provoquent.



De Napoléon III au Tsar Nicolas II, de Hitler à Henry Ford, le lecteur ne perd jamais de vue son sujet et passe d’un pays à l’autre de manière très fluide. Seul le passage qui met en parallèle le texte de Joly et le texte des Protocoles accroche demande une attention conséquente, mais le fait que ces écrits soient repris mots pour mots permet à chacun de mesurer la troublante ressemblance entre ces textes.



Le dessin de Will Eisner est réalise et descriptif. Exit les envolées graphiques que nous avions pu rencontrer dans Un Pacte avec Dieu, exit la poésie… car décidément, le sujet ne s’y prête pas. Pourtant, une fois encore, c’est avec beaucoup de plaisir que j’ai contemplé son travail.
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Le Complot : L'histoire secrète des Protocole..

Entre BD et récit graphique, une enquête sur l'origine des "Protocoles des Sages de Sion" (pourquoi est-ce que je mets des majuscules à de telles inepties ?).

Ce livre décortique l'origine de ce pamphlet antisémite (l'origine française à la base contre Napoléon III est une grande découverte pour moi) et s'interroge sur la persistance de l'existence de ce faux alors même que les preuves de sa création de toute pièce se multiplient.

Intéressant. Pas tjrs facile à suivre. Personnellement j'ai appris bcp de choses.

A conseiller.

J'ai refermé la BD avec un sentiment d'atterrement et de dégoût dvt la stupidité humaine (si cette stupidité restait à ce stade ça irait encore mais malheureusement elle est à l'origine de la Shoah....)
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Le Complot : L'histoire secrète des Protocole..

Drôle d'impression en refermant ce roman graphique...



Je n'avais jamais lu le travail de Will Eisner jusqu'à présent et je me suis décidée à lire celui-ci car il faut bien l'avouer, parler du Protocole des Sages de Sion, en dehors des Nazis et des spécialistes des complots, peu le font.



C'est un sujet très personnel, qui touche son auteur de très près, et cela se ressent sur chaque planche. Ambiance presque film noir. Will Eisner a une façon très américaine d'aborder l'histoire de cette supercherie, l'une de celle qui a le mieux marché dans l'Histoire et alimente toujours les conflits religieux - la fin de la Seconde Guerre mondiale n'y a rien changé, c'est dire que c'est fort !

Le lecteur suit les évènements de manière chronologique, ce qui permet de voir la naissance de ce texte à des fins stratégiques : manipuler le tsar (déjà pro-pogroms!) afin qu'il prenne l'ampleur de la menace révolutionnaire qui plane sur la Russie au tournant du siècle. Heureusement une poignée de petits malins plus zélés que d'autres trouvent un super textes à plagier (Dialogues aux Enfers entre Machiavel et Montesquieu), changent deux trois petits détails histoire de laisser leur patte et assaisonne le tout à coup de Juifs qui dans leur QG (un cimetière) planifient comment ils vont conquérir le monde. C'est tellement énorme qu'on se demande comment des êtres humains censés et (techniquement) dotés d'un cerveau on pu croire à une chose pareille. Et pourtant si ... et ils y croient encore !



Au final je ne sais pas ce qui est le plus désolant dans cette affaire. Difficile en tout cas d'avoir une vision optimiste de l'être humain et de sa capacité à transcender sa peur primaire de l'Autre et de l'avenir dans une société moderne dont il se sent exclut...
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Le Complot : L'histoire secrète des Protocole..

Passionnant et instructif ! Merci à feu Will Eisner pour ce travail très documenté qui explique par le détail que le complot des Sages de Sion était en fait un complot contre les Juifs mené par un groupuscule russe et un expert faussaire. Ce dernier a recopié un peu sauvagement un texte d'un auteur Français du XIXè (July), et la comparaison des deux documents ne laisse pas de place au doute.
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Le Complot : L'histoire secrète des Protocole..

Will Eisner, peut être un des plus grands auteurs de bande dessinée, a quasiment inventé le genre du roman graphique et a traité à peu près tous les sujets (j'avais même acheté -et hélas perdu- ses livres sur la cuisine ou les plantes).



Ici, il mélange le dessin, l'analyse et l'investigation au service d'un sujet ancien, "Le Protocole des Sages de Sion". Pour ceux qui n'auraient jamais entendu parler de ces "Protocoles", il faut savoir que ce texte totalement inventé en 1905, prétendait apporter la preuve d'un complot juif mondial (réunions secrètes de chefs juifs pour prendre le pouvoir et gouverner la planète).



Eisner rappelle, preuves à l'appui, que ce document est un faux grossier et il retrace son origine et son inspiration (rédigé par un arriviste opportuniste russe, Mathieu Golovinski à partir notamment de "Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu" du Français Maurice Joly qui s'en prenait alors à Napoléon III -"le Petit").



Mais l'intérêt du livre d'Eisner est également ailleurs, dans la réponse qu'il apporte à la seule question qui vaille : comment se fait-il que ce faux maintes fois dénoncé, resurgisse inlassablement sur tous les continents et à toutes les époques ? L'auteur en fait même une espèce de "running gag" puisque des personnages à la fin de chaque démonstration de la supercherie, se disent que cette fois, c'en est bien fini de ces "Protocoles...". Mais à chaque fois...



Pour Eisner, comme pour Umberto Eco qui introduit ce livre, la motivation est identique chez tous ceux qui utilisent "Les Protocoles..." à titre de propagande : à partir du moment où ce texte raconte ce qu'ils veulent croire, il en acquiert un parfum d'authenticité rétroactive. C'est au fond, une version pervertie de la célèbre maxime de "L'Homme qui tua Liberty Valance" : quand la légende est plus "belle" que la vérité, on imprime la légende". Les "Sages" n'ont jamais écrit ça ? Qu'à cela ne tienne : ils auraient pu le faire ou mieux encore, ils se sont sûrement inspirés de ce faux pour accomplir leurs méfaits.



Je n'ai qu'une réserve, qui concerne la fin de la démonstration. Eisner indique que "Les Protocoles ..." continuent de se vendre aujourd'hui et dessine une synagogue qui brûle et des coupures de journaux qui signalent des actes antisémites. Il s'agit d'un raccourci bien sûr, mais ce parallèle ne me convainc pas totalement et je crois pour ma part que la situation au moyen orient alimente davantage ces actions, que "Les Protocoles...". En clair et même s'il y a des liens, je pense que les actes d’antisémitisme actuels, sont davantage en relation avec la bêtise indélébile des racistes ou la politique israélienne d'aujourd'hui (sur laquelle je ne porte pas de jugement ici), qu'avec la croyance en un complot juif mondial telle que véhiculée par "Les Protocoles". Mais il est vrai que depuis quelques années, l'antisémitisme décomplexé refait surface.



Quoi qu'il en soit, en moins de 130 pages, Eisner démonte ce processus un peu à la manière d'un Joe Sacco , présentant chaque personnage, le resituant dans le contexte...avec le talent immense qui est le sien.



Un livre formidable.
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Le Complot : L'histoire secrète des Protocole..

Le sujet était très intéressant dommage qu'i ne soit que survolé dans cette BD au demeurant intrigante et prenante ; en même temp sil est difficile de revenir sur autant de documentation et d'agissement au nom des sages de Sion pour pouvoir approfondir plus .

la traduction de l'anglais au français aurait mérité un niveau au dessus, on a l'impression que c'est une traduction mot à mot.
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Le Contrat

Cet ouvrage a été publié pour la première fois sous le titre « Un bail avec Dieu » par les Humanoïdes Associés en avril 1982. Les droits ont ensuite été repris par Glénat. En 2004, c’est au tour de Delcourt de rééditer cet ouvrage sous le nom de « Un pacte avec Dieu ».



« Le Contrat » est un recueil de quatre nouvelles qui se déroulent dans un même lieu, un vieil immeuble construit en 1920 et dans lequel habitaient des familles d’ouvriers. Quatre destinées sont mise en avant, respectivement :



- celle de Frimme Hersch, un homme juif d’une cinquantaine d’années qui vient d’enterrer sa fille



- celle d’Eddie, un ex-comptable, looser de nature, qui s’est recyclé en chanteur de rue raté



- celle d’un des nombreux concierges qui se sont succédés à cette adresse, le 55 Avenue Dropsie



- et enfin celle de la communauté de cette immeuble au travers du pèlerinage estival habituel de Fannie et de sa famille. Ils se rendent chaque année dans un gîte familial, le « Cookalein » (chacun a sa chambre, la cuisine est mise à la disposition des femmes pour qu’elles préparent le repas de leur propre famille). Cette destination estivale nous permettra également de rencontrer Goldie (agent de bureau d’un fabricant de fourrure) en quête du mythique mari richissime, et Benny (tanneur) venu trouver sa richissime épouse qui le soustraira à sa condition ouvrière.
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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Le Contrat

« Génie », « légendaire », « intouchable », « maître »... Les mots les plus forts ne manquent pas pour évoquer Will EISNER (1917-2005), un des pères de la bande dessinée moderne. Et à raison. Car l'auteur du Spirit, de Un Pacte avec Dieu, et d'innombrables histoires courtes recueillies sous le titre Big City, occupe une des plus hautes places au panthéon des auteurs de comics.



Publié successivement chez les Humanoïdes Associés (1982), Glénat (1993) puis Delcourt (2004), sous différents titres victimes des aléas de la traduction (Un Bail avec Dieu / Le Contrat / Un Pacte avec Dieu), Un Pacte avec Dieu (A Contract with God, dans la langue de Superman) porte le titre d'une des quatre nouvelles rassemblées dans ce recueil.

Quatre tranches de vie qui suivent successivement les pas d'un vieil homme amer face à un Dieu peu scrupuleux, d'un homme ruiné reconverti en chanteur des rues, d'un concierge peu engageant et peu fréquentable, et d'un « Cookalein », maison de vacances communautaire à quelques kilomètres de New York, dans la campagne.
Lien : http://k.bd.over-blog.com/ar..
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Le Contrat

Ce sont des vies de gens pauvres, issus de l’émigration, qui savent tout les uns des autres à force de se côtoyer. Ils s’entraident et n’ont qu’un désir, voir leurs enfants s’adapter dans ce nouveau monde de l’argent roi. Le regard du conteur est acéré, à la fois plein d 'humour et de compassion, la main du dessinateur est ferme, précise, nerveuse et finalement poétique.

(...)

Les trois autres récits sont aussi réussis, très enlevés, drôles, méchants et cyniques parfois mais toujours justes et parfaitement observés. J’ai beaucoup aimé !

Je ne m’en doutais pas en choisissant ce titre mais je sais maintenant qu’il s’agit là du premier vrai roman graphique et que Will Eisner est désormais un maître incontesté du Comics américain. Il a reçu de nombreux prix partout dans le monde.
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Le dernier chevalier

J'aime le trait si caractéristique de Will Eisner. C'est un grand de la bande dessinée. Je dois bien avouer que le dernier chevalier m'a surpris car je découvre son talent sous un autre angle. C'est un peu différent de ce que j'avais lu jusqu'ici. Autre époque, autre moeurs...



Les aventures de Don Quichotte sont célèbres dans le monde entier. C'est le rêve d'un homme excentrique qui vit dans ses rêves en confondant par exemple des moulins à vent avec de terrifiants dragons. Même s'il est naïf et un peu désespérant, on ne peut que reconnaître que l'âme des chevaliers est bien noble.



En tout cas, j'ai bien aimé cette adaptation assez sympathique de l'oeuvre de Cervantès. De la vraie poésie épique !
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Le récit graphique : Narration et bande dessinée

L’auteur décortique le processus de création d’une histoire en bande dessinée. Passionnant et instructif !
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Le Rêveur

Bill Eyron est un rêveur.

C'est à la Horn's Cafeteria que, pour dix cents, il a fait l'acquisition de son rêve à une vieille dame souriante qui prétendait connaître l'avenir.

Bill Eyron, c'est Will Eisner.

Et son rêve était de se faire un nom dans la bande-dessinée ...

Cet album, paru aux éditions "Delcourt" en 2009, est un petit roman graphique.

Will Eisner s'y souvient de ses débuts, dans les années 30.

Et il semble y avoir mis tout son coeur et son talent.

La lecture est agréable, et fluide.

Le récit est clair, le graphisme, comme toujours chez Eisner, est superbe.

Le dessin semble y prendre vie dans un découpage et un coloriage qui sont la marque de fabrique de l'immense Will.

De plus, quelques notes, en fin d'ouvrage, éclaire le lecteur d'aujourd'hui sur les nombreux clins-d'oeil qui y sont adressés à quelques autres grands noms du genre.

Mais, parfois il y a loin du rêve de l'auteur à celui du lecteur.

Et, la légende a, de temps à autre, besoin de mystère.

Si le style est toujours impeccable, le grain de folie, lui, a disparu.

Où donc sont ces nuits d'ombre et de silence sur Central-City avec parfois un cri qui transperce la brume ... dont le Spirit semblait connaître tous les secrets ?

Je me souviens avoir, sans aucun regret, dilapidé une de mes premières maigres soldes de jeune marin au milieu des années 80.

Pour l'achat d'une pile d'albums du Spirit !

"Nuit d'encre", "Spirit", "L'esprit", "Le parfum de la dame en rouge", "Les femmes fatales", "Les 13 travaux", "Les dossiers secrets" et "Le Spirit s'en bat l'oeil"...

Pour "L'appel de l'espace" ...

Pour "Un bail avec Dieu" ...

Pour "La bande dessinée selon Will Eisner" de Catherine Yronwode ...

Là est niché le rêve, dans ces récits un peu fous et échevelés, dans ces dessins splendides aux cadres incertains, et ces peintures de personnages débordantes d'humanité.

Là est le talent de Will Eisner ... Là est le rêve de Bill Eyron ...









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Le Rêveur

Cette histoire est parue pour la première fois en 1985, après L'appel de l'espace (1983) et avant Will Eisner Integrale volume I : New York Trilogie (1986). Il s'agit d'une bande dessinée noir & blanc, de 46 pages, écrite et dessinée par Will Eisner (1917-2005). Ce tome comprend également une introduction d'une page et demie rédigée en 1986 par Will Eisner, expliquant comment il a été amené à inclure des éléments autobiographiques tels que d'autres artistes. Il se termine avec 6 pages d'annotations rédigées par Denis Kitchen, indiquant quel artiste ou éditeur réel a été intégré sous un nom d'emprunt par Will Eisner dans son récit.



Le 21 janvier 1937, le journal annonce que le président Roosevelt a déclaré la guerre contre la pauvreté, avec des aides plus importantes pour ceux qui ont trop peu. Dans la rue, Billy Eyron, dessinateur, regarde les 2 pièces qu'il lui reste dans sa main gauche, et tient son carton à dessin sous son bras droit. Il décide d'entrer dans un café et de s'y assoir. Une dame lui demande si elle peut s'assoir à la même table, et elle porte un carton indiquant sa profession : diseuse de bonne aventure. Elle est agréable, et Billy accepte de lui payer un thé, en échange de quoi elle lui dit son avenir : il deviendra un artiste célèbre, ayant du succès avec tout ce dont ça s'accompagne. Eyron sourit et sort pour aller à son rendez-vous. Il passe devant une balance publique qui donne le poids et une sentence. Cette dernière indique qu'il connaîtra le succès dans la carrière de son choix. Il prend le métro, et va embaucher chez l'imprimeur où il est employé en tant qu'homme de ménage. Dans la journée, son patron lui présente un monsieur bien sapé qui lui indique qu'il a besoin d'un artiste pour produire des bandes dessinées, de type pornographique mettant en scène des personnages célèbres. Billy Eyron indique qu'il va réfléchir.



En rentrant chez ses parents le soir, Billy Eyron passe devant un kiosque à journaux et il constate le nombre croissant de comics en vente. Il explique à ses parents la proposition qu'il lui a été faite et qu'il n'est pas à l'aise avec. Son père lui dit qu'un homme doit savoir refuser. Il répond à une question de son fils en indiquant que le courage des hommes leur vient de leurs rêves. Le lendemain, il est en train de balayer l'atelier d'imprimerie quand le patron arrive et lui demande ce qu'il a répondu. Billy lui indique qu'il a refusé. Le patron le prend très mal car il était prévu que ces comics soient imprimés chez lui. Il congédie Billy Eyron séance tenante. Il va se reposer sur un banc dans un jardin public où il voit passer la diseuse de bonne aventure. Dans la journée il va présenter son portfolio à un magazine de mode qui le refuse. Dans la rue, il croise Ken Corn, un autre artiste, qui lui indique qu'il se rend à une réunion d'artistes pour examiner un projet de syndicat pour défendre leurs droits. Billy l'accompagne. La réunion est animée et de nombreuses promesses sont faites, et oubliées dès que les artistes se remettent à chercher du travail. Sur les conseils de Corn, il se présente chez un éditeur de comics le lendemain.



Dans l'introduction, Will Eisner indique qu'il s'est servi de sa propre histoire personnelle pour évoquer cette période, celle de l'essor naissant des comics. De fait, Denis Kitchen indique dans la postface que Billy Eyron est bien l'avatar de Will Eisner et que plusieurs scènes peuvent être rattachées à des faits avérés. Le lecteur voit donc Will Eisner monter un studio (de 2 personnes, lui et Jimmy Samson) pour réaliser des pages de comics tout prêtes à être publier par un éditeur de magazine. Kitchen indique que Eyron & Samson est le nom fictif pour désigner l'entreprise Eisner & Iger qui a bel et bien existé. Il est difficile pour un lecteur contemporain de replacer tout seul l'identité réelle des autres artistes que croise Billy Eyron. Il peut donc lire ce court récit d'une traite sans se préoccuper de savoir à quels individus réels Eisner fait référence, et enchaîner avec les pages d'annotations. Il découvre alors à quels périodiques il est fait référence. Il découvre que Ken Corn n'est autre que Bob Kane (1915-1998), le futur créateur de Bamtan, que Gar Tooth est George Tuska (1916-2009) et qu'il aurait pu trouver tout seul que Jack King est Jack Kirby (1917-1994). Par contre, il aurait dû mal à trouver tout seul que le nom Eyron est un hommage à Cat Yronwod (née en 1947), éditrice ayant aidé Will Eisner à organiser ses archives, et ayant été la fondatrice et la directrice d'Eclipse Comics.



Outre ces références pas immédiatement parlantes, le lecteur suit donc le parcours professionnel de Billy Eyron : création d'une association avec Jimmy Samson qui s'occupe de la partie administrative et du lettrage, puis création d'un véritable studio : c'est-à-dire plusieurs dessinateurs dans une grande pièce, chacun avec sa table à dessin, un superviseur, un scénariste et une secrétaire. Le lecteur familier des méthodes de fabrication d'un comics (travail à la chaîne : scénariste - dessinateur - encreur - lettreur - coloriste) en voit la naissance. Il observe la concurrence sauvage où un éditeur copie sans vergogne le personnage d'un autre qui a du succès. Il voit ce qui fait rêver encore plus le rêveur qu'est Billy Eyron : créer son propre personnage et avoir sa série dans les journaux sous forme de comic-strip. Là c'est facile : Will Eisner évoque The Spirit, sa propre création et le succès qu'il remportera par la suite.



Bien sûr, le plaisir de lecture ne se limite pas à découvrir une tranche de la vie de Will Eisner sous une forme romancée. Il y a également la souplesse et l'intelligence de sa narration graphique. Les personnages sont toujours autant uniques et animés d'un souffle de vie, par leurs postures chacune différenciée, par les expressions de leur visage, par leur tenue vestimentaire. Le lecteur novice admire la souplesse des traits de contour, précis et d'une rare justesse. Le lecteur familier d'Eisner constate qu'il n'a pas encore atteint sa pleine élégance, ou qu'il s'est senti tenu de moins légèreté pour se montrer plus précis dans sa reconstitution historique. Il est impossible de résister au sourire de Billy Eyron, au regard noir d'Andrea Budd, ou à la séduction détendue (et pour cause) de Laverne. Eisner a l'art et la manière d'insuffler une sensation de vie, avec des individus à l'apparence sympathique, ce qui ne les empêche pas d'avoir des comportements d'adulte (il y a même une scène de lit).



Will Eisner n'a pas son pareil pour doser ce qu'il représente sur la page. Il peut passer d'un mode théâtre (des personnages gesticulant sur un fond vide) à une description très précise d'une portion de trottoir d'une rue newyorkaise. Au côté des personnages, le lecteur s'assoit à une table de café, prend son repas à la table familiale des Eyron, arpente les rues de New York, circule entre les tables du studio Eyron & Samson, savoure un verre dans une soirée huppée. Comme à son habitude, l'artiste compose ses pages en fonction des scènes, privilégiant les cases sans bordure pour laisser le regard du lecteur plus facilement circuler. S'il y est sensible, le lecteur décèle quelques perles visuelles comme cette bande horizontale de petite taille comprenant 5 cases dans lesquelles la pluie tombe de plus en plus fort sur le pauvre Billy qui vient de décevoir une jeune femme. Effectivement, il ne s'agit pas d'une reconstitution froide de l'industrie naissante des comics, mais avant tout de l'histoire d'un jeune homme, d'un jeune rêveur. Le jeune Billy Eyron est animé par l'amour de l'art, l'amour de raconter des histoires en images. Le travail est dur, les horaires sont longs, mais le plaisir l'anime du soir au matin. Ses rêves se heurtent à la réalité : devoir dessiner des histoires pornographiques pour être vendues sous le manteau (enfin sous le comptoir), passer devant le juge pour effectuer un faux témoignage s'il veut conserver son emploi, choisir entre construire une carrière ou bâtir un foyer… Non seulement chaque personnage apparaît comme unique du fait de son apparence et de son langage corporel, mais en plus chacun a une histoire unique (c'est vrai pour tous les artistes du studio), des objectifs qui lui sont propres. Le lecteur observe ce rêveur avec un regard attendri mais aussi une admiration pour sa conviction inébranlable.



Le fond de l'affaire est qu'une fois qu'il a gouté à l'humanisme de Will Eisner, le lecteur a besoin de sa dose suivante. Il passe alors en revue chacun des ouvrages (disponibles) de l'auteur sans savoir a priori quel genre d'histoire il va découvrir, mais certain d'y côtoyer des individus attachants. C'est également le cas pour cette histoire. Billy Eyron est un rêveur dans le sens où il a la conviction chevillée au corps de réussir dans le métier qu'il s'est choisi, pour lequel il a une vocation. Le récit n'est en aucun cas un copier-coller d'un autre : une évocation des jeunes années professionnelles de Will Eisner, une reconstitution historique servie par des dessins un peu moins déliés qu'à l'habitude, mais dégageant une chaleur humaine toujours aussi réconfortante.
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