• Un Pacte avec Dieu
• Will Eisner (Scénario & Dessin)
• Delcourt
Publié pour la première fois en 1982 chez les Humanoïdes Associés sous le nom "Un Bail avec Dieu", puis en 1993 par Glénat sous le nom "Le Contrat", ayant repris les droits en 2004, Delcourt choisira le nom "Un Pacte avec Dieu".
Mais qu'est ce que c'est ?
Eh bien si vous avec déjà entendu parlé de Will Eisner, un petit gars qui a pas trop percé dans le milieu de la BD, vous avez peut-être également entendu parler de sa "trilogie du Bronx" ? Eh bien, Un Pacte avec Dieu en fait partie.
Nous allons suivre au travers de différentes histoires, la vie des habitants d'un quartier du Bronx, la fictive Dropsie Avenue.
Pas de personnages récurrents, juste un quartier pauvre, des gens pauvres, des histoires pas forcément rigolotes, voila ce que Will Eisner va nous dépeindre à travers ces récits.
Will Eisner est bien entendu un très grand nom de la BD, ou du "Roman Graphique", même si je déteste ce terme qui se veut trop élitiste à mon goût, mais je n'avais jamais lu une œuvre de ce dernier.
Je savais que j'y viendrais un jour, mais en ayant tout de même une certaine crainte. En effet, il est toujours difficile d'aborder une œuvre culte en sachant que nous pourrions ne pas accrocher de par son époque, son style particulier, ou tout plein d'autres facteurs.
Eh bien, une fois ma lecture faite, cette crainte c'est envolé. Oui nous sommes dans une lecture particulière, mais ce n'est pas lourd, ce n'est pas difficile d'accès, et j'ai passé un bon moment à suivre les différents personnages de cette Dropsie Avenue que je retrouverais avec plaisir à l'occasion de la lecture de la suite de la trilogie du Bronx un jour ou l'autre.
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Le portrait d’une rue imaginaire mais très représentative de la réalité américaine.
L'histoire commence en 1870 et voit (presque) chaque décennie un changement de population et chacun se croit plus légitime que celui qui arrive. Le racisme dans toute sa splendeur. Heureusement il y a quelques personnages un peu plus solidaire.
Une BD en noir&blanc, extremement bien dessinée. J'ai beaucoup aimé
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Je connais seulement de nom Will Eisner mais c'est la premiere BD que je lis de ce grand dessinateur américain. Ce récit est plutôt intimiste car il se penche sur le passé de ses parents avant qu'ils se rencontrent. Tous les deux sont des immigrés d'Europe.
J'ai beaucoup aimé les dessins d'Eisner, même si j'ai du mal avec la représentation des jeunes, parfois leurs traits leur donnent l'air plus mature, plus âgé. Impossible de leur donner un âge, sauf parfois avec le contexte. Dommage, c'est le seul petit truc que m'a un peu sorti de l'histoire des parents de Will Eisner.
Le point commun entre les deux passés, c'est l'antisémitisme présent en tout temps et en tout lieu, même dans les années 30 quand le jeune Will tentait de protéger son petit frère ou qu'l rejoint le front de la Seconde Guerre Mondiale. Je ne regrette pas la découverte de cet auteur par ce titre, c'est un véritable voyage au coeur de l'histoire tumultueuse de sa famille. A suivre...
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Pour ceux qui ont un doute sur ce que peut apporter une BD aux lecteurs (les infâmes sots !), je voudrais pouvoir leur montrer ceci en leur disant : "Voici ce qui devrait circuler dans les écoles."
Car cette BD est une véritable mine de ce que l'on pourrait appeler la zététique : l'art de l'esprit critique. Un document extrêmement bien illustré pour une œuvre se voulant avant tout documentaire, et qui est d'utilité publique. Car aujourd'hui encore, le complot juif est partout, sur internet, dans les médias et dans les livres. Oui, voici l'histoire du plus beau faux de toute l'histoire, celui qui est devenu vérité.
Will Eisner (dont je découvre ici ma première œuvre) est particulièrement attaché à vouloir démontrer toute les preuves de ce magnifique faux que sont "Les protocoles des Sages de Sion", dont j'avais déjà entendu et l'histoire et les idées avant de lire cette BD. Mais je n'avais pas idée de leur portée avant cette lecture. Et bon sang, ce que ça fait froid dans le dos !
Il y a là matière à dissertation philosophique, mais je me contenterais de dire que ce livre est une très belle mise en garde contre tout ce qu'on peut crier sur le péril juif (et sur d'autres périls aussi, mais bon ...). Une dénonciation de la bêtise humaine impeccable, faisant presque froid dans le dos tant on se rend compte que l'humain, bien souvent, veut juste croire. Sans même regarder les preuves. Et la fin n'est que plus horrible : "C'était peut-être faux, mais maintenant c'est devenu vrai". Laissez un mensonge pendant cent ans, il devient vérité ...
Une très bonne Bd, qui a le mérite de tenter (une fois de plus) de montrer au monde que rien n'est aussi simple que soixante juifs qui gouvernent le monde. C'est toujours un peu plus compliqué que ça, et cette BD tente de nous le montrer. Si vous voulez un peu de connaissance, et beaucoup de détails, lisez cette BD.
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Je crois que je rangerais cette BD dans la même veine que ce que j'ai découvert avec New-York trilogie, c'est-à-dire un auteur pionnier du genre Roman graphique, qui a su attirer un nouveau public américain vers une forme de bande-dessinée hors-norme pour l'époque. Mais aussi un auteur qui me semble moins pertinent vu depuis notre terre d'outre-Atlantique, où ce genre de forme est plus courant et que je me retrouve donc "seulement" face à une Bd qui a des bons atouts mais qui ne sort pas particulièrement du lot.
C'est un peu le souci que j'ai avec les différentes BD de Will Eisner que je lis en ce moment : je les trouve biens, très biens même, avec ce dessin qui est toujours fluide, très souple dans les postures et les attitudes, avec des planches aux compositions originales et des recherches graphiques parfois bien trouvées. Mais également un auteur dont les histoires me semblent souvent sympathiques sans grand plus, et efficaces plutôt que marquantes. Elle ne sont pas niaises ni trop courtes, mais pour la réputation de l'auteur je me retrouve face à quelque chose de moins impactant que je ne l'aurais cru.
Et ce qui me dérange, c'est que j'ai au final l'impression de critiquer un travail que j'ai apprécié. Mais c'est surtout dû à l'aura que Will Eisner continue de dégager dans le monde de la BD (surtout Américaine) et que je n'arrive pas à trouver si fantastique que ça. C'est un auteur de talent, un auteur qui a des belles trouvailles, surtout visuelles, mais cette BD ne me laisse pas un souvenir impérissable. Je continuerai cependant de lire sa bibliographique qui m'a l'air toujours aussi attrayante.
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TW : Viol, pédophilie, violence conjugale.
Will Eisner, comme dans "Prix Eisner", comme dans "Le plus prestigieux prix récompensant les comics américains". Il est aussi l'un des premiers théoriciens de la BD, ainsi que l'inventeur du terme "roman graphique".
Tout ça pour dire, mes attentes étaient élevées. Surtout que Contract with God est sa grande œuvre.
La trilogie entière se veut comme la biographie non-linéaire d'une rue fictive du Bronx. Les personnages vont et viennent, on y aborde l'immigration, le racisme et surtout la lutte des classes.
C'est en ce sens que le livre est difficile à noter, puisque l'on voit très bien en quoi l'œuvre était forte, sérieuse, originale et profonde à une époque (1976) où les comics de superhéros avaient le monopole de la BD en Amérique.
Pourtant, ça n'a pas nécessairement bien vieilli. Le roman tente de mettre en scène le cercle vicieux de la misère, en montant de quelle façon des comportements déplorables sont les symptômes des inégalités sociales.
On nous demande donc d'être empathique du violeur, du pédophile, du batteur de femmes... Sans jamais réellement nous demander d'éprouver la même sympathie pour leurs victimes. Victimes qui, finalement, doivent souffrir de la catharsis des hommes en plus des mêmes maux sociétaux qu'eux.
Pire, les victimes sont souvent les complices de leur malheur. La fillette (11 ans) tente volontairement le pédophile pour lui soutirer de l'argent. La femme battue trouve séduisante la virilité violente de son homme, et la cause donc à dessein. La femme violée est ravis de voir son appétit sexuelle finalement rassasié. Etc.
Bref, un livre important pour comprendre l'histoire des comics américains, mais dont le commentaire social est légèrement dépassé.
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Jusqu'à aujourd'hui, je n'avais pas vraiment vécu !
Mes nuits parfois étaient agitées, interrompues par l'angoisse sourde qu'un voisin, un cousin ou une ex férue d'astrologie ne prenne sournoisement une décision qui vienne rendre mon quotidien plus quotidien encore.
C'est que le normand est craintif et superstitieux ... et que la fourberie n'est certes pas l'apanage de Scapin !
Je tremblais donc, tremblez vous dis-je, de ne rien comprendre ni au mouvements des planètes, ni même au thème astral ... fût-il tracé par Mme Soleil en personne.
C'est vous dire !
Mais que Dieu me savonne et que Will Eisner me pardonne !
Je viens de mettre la main sur un de ses guides loufoques, intitulé "l'astrologie sournoise".
Cet album, tout de noir et blanc vêtu hors sa couverture, a été édité par les éditions "Dargaud" en 1976.
Et depuis tout ce temps, personne, je dis bien : personne, n'avait jugé bon de me prévenir.
Pas même un petit mot déposé sur Babelio.
C'est vous dire !
Jusqu'à cette rencontre, cet été, sur le marché de Plomodiern, terre de magie druidique et de crêpes complètes, jusqu'à cette rencontre donc avec un marchand de vieux livres.
Le change avec la monnaie locale m'étant favorable, je fis l'acquisition de l'album en question.
Et puis, les vraies vacances ne sont-elles pas faites de petites folies ?
Cet album, "l'astrologie sournoise", est un concentré de science exacte et de petites illustrations.
J'y ai appris comment extorquer la vérité à un bélier, comment prendre le taureau par les cornes, comment survivre auprès d'un cancer, ce qu'il faut savoir avant d'adresser la parole à un lion et quelques autres petites futilités sans importance ...
J'y ai flâné entres quelques petits personnages croqués à la mode de Will Eisner ...
Et l'on pourrait presque en déduire qu'en matière d'astrologie le dessin fait tout.
Ou que Will Eisner n'avait pas son pareil pour glisser un je-ne-sais-quoi d'humanité dans ses portraits, si légers qu'ils puissent se prétendre !
Le bonheur ne serait-il que petits dessins et autres silhouettes ?
Pourtant, Will Eisner, qui avait pris l'habitude de bien faire, a ici glissé quelques petits tableaux intersignes renseignant sur les mariages possibles, ainsi que la vie sociale et sexuelle à envisager entre les différents signes ...
Nonobstant si le mariage entre cancer et bélier est okay, leur sexualité ne sera que fade et leur vie sociale somnolente.
C'est vous dire !
Si vous êtes cancer, préférez une vierge qui vous apportera du vibrant, de l'explosif et du vavavoom, et si vous êtes poisson, préférez une sagittaire ou une capricorne pour larguer les amarres ou avoir le vent en poupe ...
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Will Eisner reste pour moi l'auteur du Spirit, découvert adolescent et qui est pour moi le seul héros de Comics que j'apprécie. J'adore le trait d'Eisner. J'adore son sens du récit, cet humour, ce cynisme...
Ici, Eisner déjà fort âgé (il mourra peu de temps après) s'attaque aux Protocoles des Sages de Sion, ce document qui "montre" que les 12 tribus d'Israël se sont rencontrées à la fin du XIXé siècle afin de se partager le monde, d'asseoir leur pouvoir sur le monde, en l'occurrence sur le capitalisme. Ce brûlot antisémite est un faux avéré.
Will Eisner va reprendre la genèse du document, créé de toutes pièces à partir des Dialogues entre Machiavel et Montesquieu, écrits par Joly contre Napoléon III. Ce sont les services secrets russes qui s'y collent. L'Okhrana, dans sa division parisienne, pour être précis. Cela expliquera que la Russie sera un des derniers pays (parmi les plus grands) à admettre officiellement la nature frauduleuse du pamphlet.
Will Eisner reprend des passages très longs des Dialogues et les compare aux Protocoles. CQFD dirais-je. 50 ans séparent les deux textes et pourtant il est clair que les Protocoles sont une réécriture des Dialogues.
Et c'est là qu'Eisner frappe un grand coup de plus. Il défend (avec justesse et brio) l'idée qu'Umberto Eco développe dans la préface. Les Protocoles ne cesseront jamais de proliférer... car "les gens ont besoin de justifier une conduite dont ils pourraient avoir honte plus tard"... Ces Protocoles crystallisent la résistance de certaines couches de population au changement social. Ces personnes (comme en ce moment aussi) qui perdent leurs repères suite à l'évolution de la société. Eisner nous le dit, et je le crois fermement. Les gens ne sont pas antisémites parce qu'ils ont lu les Protocoles, ils croient aux Protocoles parce qu'ils sont antisémites. Ils vont rationnaliser leur haine du juif, et de l'autre en général. Ils ont besoin d'un mensonge auquel croire. Sur l'air du "des parties sont vraies", ou "il n'y a pas de fumée sans feu", etc. on peut justifier l'innommable, l'injustifiable. Trump, Bolsonaro et leurs fans ne font rien d'autres...
Lecture nécessaire, lecture utile. Lecture militante, lecture érudite. Pour pouvoir rectifier les nombreuses personnes qui pensent encore que ces Protocoles sont vrais... les dernières pages de la démonstration d'Eisner montrent que rien n'est gagné sur ce plan. A chaque fois que les Protocoles ont été épinglés, que leurs défenseurs ont été condamnés, on peut voir que ces Protocoles ont connu une nouvelle jeunesse.
A lire.
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J’adore !
J’adore le dessin, j’adore le concept, la noirceur cynique non dénuée d’humour…
Des traits vifs, qui croquent avec brio les personnages, les habillant de postures et caractéristiques parfaitement en rapport avec leur caractère !
L’histoire est très réaliste dans les rapports humains et les petites scènes font que les pages se tournent vite…
Je m’attendais à du banal mais finalement, ça tourne juste jusqu’à une fin qui est bien satisfaisante et clos l’histoire, avec de jolies bulles de souvenirs pour le père.
Cool.
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Après la Ville, l'Immeuble, au tour des Gens d'avoir la part belle dans ce dernier volet de la Trilogie de New York. Will Eisner prend le parti de raconter la ville des invisibles, de ceux qui passent dans les rues sans que l'on ne les remarque au milieu du bouillonnement de la vie des grandes métropoles, de ceux qui ont des existences de prime abord banales, auxquelles personne ne semble s'intéresser, le tout dans un style graphique toujours aussi riche, dans une narration toujours aussi sensible et tendre, non dénuée d'une petite pointe d'humour qui les dédramatise, sans en ôter le caractère parfois ironiquement tragique.
C'est le portrait de l'Humain, dans toute sa réalité, tout autant commune qu'exceptionnelle, faite de petits riens qui changent tout, pour le meilleur comme le pire, à travers les portraits de ces Gens, qui nous est dépeint, tout simplement.
Un dernier volet qui clôt avec réussite la trilogie, que je suis ravie d'avoir lu, et qui m'a permis de découvrir le travail de Will Eisner, que je vais continuer de découvrir par d'autres de ses œuvres désormais.
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L'un de ces livres qu'il faut avoir lu pour connaître la BD. On comprend certes la portée de l'œuvre quand on a une certaine culture BD, mais l'ouvrage restera un peu hermétique pour le lecteur lambda. Très ancré dans une époque et une culture, probablement pas très parlant pour les lecteurs français. Mais une œuvre forte néanmoins.
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Après avoir fait un panorama de la Ville en un premier tome que j'ai trouvé particulièrement réussi, Will Eisner focalise son regard, toujours mordant, peut-être un peu plus tendre cependant, dans ce deuxième tome, sur un immeuble comme les autres, enfin presque, qui, après avoir trop vécu, a été démoli, et remplacé par un autre immeuble, plus grand, plus clinquant, plus dans l'air du temps.
Au pied de cet immeuble, quatre fantômes de son passé, dont l'auteur va raconter un à un l'histoire. Les saynètes laissent ainsi place, cette fois, à de véritables récits, qui trouvent leur liaison dans le fait que chacun a fait partie, plus ou moins directement, de l'histoire de l'immeuble démoli, et s'est croisé, à un moment ou à un autre, en son parvis.
Ce sont des histoires tragiques que celles de ces fantômes, qui montrent encore une fois toute la cruauté de la Ville, de la Vie, même s'ils finiront par trouver un sens à leur présence en raison d'un autre évènement tragique qui aura lieu, encore, sur ce même parvis, même si d'un nouvel immeuble.
Les graphismes servent toujours à merveille les histoires douces-amères que nous transmet l'auteur, et je n'ai qu'une hâte : pouvoir enfin me procurer le troisième tome !
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Dans une trilogie nous donnant trois aperçus de la Ville en général, de New York en particulier, le premier tome s'intéresse vraiment à la Ville dans son ensemble, aux évènements du quotidien qui la parsèment, qui se croisent, qui entrent parfois en conflit, ou au contraire en harmonie, à travers un regard parfois tendre, mais plus souvent tout de même mordant.
Car cette Ville, de cette taille, est sujette à plusieurs critiques : mode de vie où tout va vite, trop vite ? ; artifice des lieux qui déteint sur ses habitants ; inégalités sociales criantes, encore plus cruelles de fait...
De saynètes en saynètes aux graphismes plutôt réalistes, vivants, par moments un peu cartoon, la Ville se dévoile, finalement, dans toute sa réalité, la plus triviale, la plus banale, et donc la plus juste.
Il était temps que je découvre Will Eisner : j'ai en effet adoré ce premier tome, et j'ai enchaîné avec le deuxième.
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Qui n'a jamais après un certain nombre d'années été déçu de la part d'un groupe de personnes qui par le fait de partager les même gêne appelleront "famille" ? je pense que notre chère M. Eisner en a eu une telle amertume (vécu ou non)qu'il a voulu le coucher sur le papier avec le talent que l'on lui connaît une histoire courte qui nous met en pleine face l'horreur de l'individualisme de certaines personnes
Pour la petite histoire ;
Papi fête c'est 90 ans et l'un de ces enfants désire réunir toutes la famille pour cette occasion mais la venue de chacun est souvent loin du désire d'être réuni pour honorer la longévité de leurs chère " papi "
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J'aime beaucoup le trait de Will Eisner combiné à sa capacité de faire ressentir dans ses histoires une réalité sordide de l'Amérique d'en-bas. Au fur et à mesure des albums que je lis, j'ai l'impression de vivre dans les bas-fonds de New-York, là où la misère est réelle et permanente, là où se jouent des drames quotidiens et des vies gâchées. On sent que l'auteur veut une sincérité dans son propos, et c'est louable.
Cependant, tout les albums ne se valent pas. C'est souvent des histoires courtes, comme ici, combinée par rapport aux thématiques, mais j'ai été un peu plus circonspect sur celles-ci. Même si les trois sont assez bonnes et donnent une vision entre pessimisme et optimisme de l'humaine, elles m'ont moins marquées que celles de Fagin le Juif ou Le Complot. Ici les histoires parlent d'enfant sauvage trainant dans les rues, de couples d'infirmes et de l'oncle Amos, qui abuse de sa famille. Le sentiment est curieux, certains personnages sont odieux mais humains, les relations sont souvent conflictuelles aussi. J'ai du mal à définir le ressenti que j'ai au sortir de ma lecture, un peu de malaise face aux comportements des personnages mais aussi une sorte de recul vis-à-vis de ce qui est raconté. C'est souvent assez glauque, entre enlèvement d'enfant et mariage arrangés, mais tempéré par ces "miracles" qui sont ces petits riens de la vie qui rendent la vie plus supportable et plus belle. C'est touchant, mais en même temps l'impression générale n'est pas chouette.
Bref, c'est un ouvrage de trois petites histoires au gout amer tempéré par des petites (toutes petites) pointes de douceur. Le trait de Will Eisner est toujours aussi précis, avec une façon de représenter les corps de manière assez "souple" et des décors présents, presque lourd autour de la petite vie de ces personnages. On a l'impression que les bâtiments et les rues enferment les personnages dans des espaces cloisonnés, toujours plus petit.
En somme, pas le meilleur à mes yeux de Eisner, mais un opus un peu dérangeant. C'est étrange, un peu partagé sur ces histoires.
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Et si c'était le 1er roman graphique ? Le créateur du Spirit aime nous plonger dans les bas-fonds, flirter à la frontière du bien et du mal. Un bail avec Dieu tisse la toile crue du New-York de la crise de 1929. L'art du dessinateur épouse celui du metteur en scène dans un album - le 1er de l'histoire ? - où la bande dessinée se fait roman graphique, dans le fond et la forme. Un chef d'oeuvre.
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♫À corps perdu, j'écrirai mon histoire
Je ne serai plus le pantin du hasard
Si toutes les vies sont des causes perdues
Les hommes meurent de n'avoir jamais cru
De n'avoir pas vécu ivres et sans fard
Soldats vaincus pour une guerre sans victoire
Et si ma vie n'est qu'une cause perdue
Je partirai libre d'y avoir au moins cru
À corps perdu
À corps perdu♫
Gregory Lemarchal-2005-
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C'est dans le silence des Pierres
Que l'on entend le murmure des Dieux
Déprimé, fatigué, retour du sanctuaire
Crise de foi due au caprice des cieux
Dans le Bronx des années 30, 55 Dropsie Avenue
Damner son contrat trop con-Pacteur
Que tu sois Rabbin, Prêtre ou bien Pasteur
Enfin libre faute d'y avoir trop cru
Car oui, comme dit la prophétie, les tablettes, les écrits
Ma lourde peine s'achève cette nuit, ça y est, ç'en est fini
Je jette l'éponge et les écrits
Pacte avec Dieu...Accord perdu
Will Eisner, auteur Anthéologique
1978 naissance du Roman Graphique
Ici, quatre histoires véridiques.
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C'est toujours un plaisir pour moi de poster une série émanant du célèbre Will Eisner, l'un de mes auteurs préférés. Ici, il est question d'évoquer sa vie lorsqu'il a débuté dans le monde de l'industrie du comics des années 30. Il va faire de nombreuses rencontres tout au long de son parcours et pas des moindres comme Bob Kane, le créateur de Batman. Il le connaissait déjà car ils étaient au lycée ensemble. Il y aura également Jack Kirby (X-men, les 4 Fantastiques) et bien d'autres...
C'est intéressant également de voir comment évoluait la bande dessinée américaine avec un rapport évident à l'argent et quelques fois à la facilité. J'ai bien aimé le passage où Will (qui se fait appeler Billy dans ce récit) refuse de dessiner des versions pornographiques des comics strip connus (du genre Popeye au lit !) qui étaient vendus clandestinement par la Mafia durant l'époque de la prohibition. En effet, ce type d’œuvre violaient les lois du copyright et de la marque déposée. Résultat des courses: il se fait virer. Bref, il n'a jamais renoncé en vendant son âme de rêveur. On apprend qu'il a dû se battre durement avant de réaliser son rêve.
Cet ouvrage, c'est l'âme même du comics par l'un des plus grands créateurs de la bande dessinée moderne. Inoubliable pour les amateurs et les amoureux du genre.
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