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Critiques de William Butler Yeats (47)
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La Rose secrète: suivi de Les Histoires de Ha..

Cette couverture, magnifique, m'a interpellé lors d'un appel à chroniqueurs des @editionsklincksieck et je dois vous avouer que j'étais avide de connaître les écrits de William Butler Yeats que je ne connaissais que de nom.



Comment ne pas être charmée par ces écrits ? William Butler Yeats est un grand poète du XXe siècle passionné par le folklore irlandais.



Dans cet ouvrage sublime, les récits oscillent entre mythes et superstitions, contes et légendes celtes où le fantastique côtoie le réel.



La nature y est omniprésente à travers "Les aventures de Hanrahan Le Roux", poète condamné à vagabonder.



Les récits de Yeats sont sublimés par la magie de sa prose et par l'essence romantique qui s'en dégage.



Cette édition est illustrée d'une sélection de cartes de tarot divinatoire Rider-Waite dessinées par l'artiste britannique Pamela Colman Smith.



Je suis totalement conquise !







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La Rose secrète: suivi de Les Histoires de Ha..

J'ai souvent entendu parler de William Butler Yeats mais je n'avais encore rien lu de lui. Quand les Éditions Klincksieck ont cherché sur Instagram des personnes intéressées par une lecture de ce livre en échange d'une chronique, j'ai donc sauté sur l'occasion, d'autant plus que le résumé m'a tout de suite intriguée car j'adore le folklore irlandais et les histoires mettant en scène des elfes. Je termine enfin en précisant que le roman paraît aujourd'hui en librairie donc n'hésitez pas à craquer si vous aussi vous aimez ce type d'histoires ;)



Je suis immédiatement tombée sous le charme de cette Rose secrète : l'ambiance et le sujet des nouvelles m'ont fait penser aux préraphaélites pour ce mélange de Moyen-âge, de légendes celtes et de personnages de bardes, de chevaliers, de jeunes filles à la beauté sublime... Bien qu'écrit à la fin du XIXe siècle, je trouve que ces nouvelles ont une touche romantique. De même, Yeats est resté célèbre pour son engagement nationaliste pour l'Irlande et même si La Rose secrète est un écrit de jeunesse, on sent cette passion et cette exaltation de la culture irlandaise : que ce soit dans la description de mythes et superstitions irlandaises, du rôle et de la place de la religion catholique ou tout simplement de par les personnages croisés et les paysages visités, ces nouvelles sont une véritable déclaration d'amour à la culture irlandaise, à ses légendes et au côté sauvage et mystérieux de ses habitants et de sa nature. C'est surtout visible selon moi dans Les Histoires d'Hanrahan le Roux : chacune des nouvelles qui la composent commence généralement par l'arrivée du héros dans un village ou la rencontre d'habitants des environs et très vite le fantastique apparaît via les aventures vécues (ou subies) par Hanrahan.

Outre le charme des nouvelles de Yeats, ce petit recueil possède des illustrations tirées d'un jeu de tarot créé par Pamela Colman Smith (contemporaine et amie de Yeats) : ces illustrations aux couleurs vives ont un côté ancien et mystique qui sied à merveille aux mots du poète irlandais. C'est un vrai plaisir de les découvrir au fil de la lecture et de les admirer dans le moindre détail !



J'ai juste deux reproches à faire à cette dépaysante Rose secrète : comme tout recueil de nouvelles certaines sont plus réussies que d'autres, et même si on a apprend dans la préface que Yeats a retravaillé le texte de cet ouvrage une vingtaine d'années après sa parution initiale pour le rendre plus "digeste", j'ai trouvé certaines tournures de phrases un peu compliquées.



Malgré ces petits bémols, je vous conseille volontiers La Rose secrète suivi des Histoires de Hanrahan le Roux si vous souhaitez faire un petit voyage dans une Irlande du Moyen-âge où se côtoient poètes et Sidhes ! Et je remercie à nouveau les Éditions Klincksieck pour leur confiance :)
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Les Cygnes sauvages à Coole

Avec ce recueil, la poésie atteint un de ses apogées de beauté, de magie des mots et d'esprit épique, mélange étrange de mysticisme spirituel et réalisme temporel qui s'entrecroisent sans jamais se gêner, dû au subtil art poétique de l'auteur qui sait doser à merveille, l'univers qu'il décrit, parcouru d'un onirisme panthéiste et de vérité humaine plus crue. Oscillant entre l'amour permanent pour sa patrie l'Irlande et un universalisme indispensable à son esprit ouvert et curieux, ce poète nationaliste baigne dans les mythes celtiques pour mieux les transposer aux autres mondes qu'il aime, tels que la culture française qu'il apprécie particulièrement ou les classiques gréco-romains. Ligne après ligne, les vers détachent des fragrances où s'épanouissent l'ode à la nature, l'élégie aux amours tumultueux, l'hymne à la beauté des femmes, l'hommage aux amis disparus, l'éloge aussi d'une nation et d'un peuple en lutte pour son indépendance et sa liberté au travers de petits portraits pastoraux, délicieux et tendres tel que celui d'un pêcheur à la mouche irlandais au visage plein de tâches de rousseur. Réflexion poétique également sur le sens de l'existence, les années qui passent, les amours ratés, l'art, la poésie, crépusculaire rhétorique versificatrice comme un chant du cygne d'un poète ayant accompli certaines choses avec bonheur et d'autres qui resteront inachevées, parsemées de regrets mélancoliques éternels.
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Le Vent parmi les roseaux

Superbe recueil du prix Nobel de littérature 1923, W.B. Yeats.

Version bilingue anglais/français traduite par André Pieyre de Mandiargues.

Ce livre est une sélection de 20 des 37 poèmes du recueil de 1899.



Véritable hommage à "la magique et merveilleuse Irlande", nous errons avec un poète et le poète au gré de ses pérégrinations amoureuses, de sa mélancolie, de ses réflexions passionnées et passionnantes, le tout sur fond de mythologie celtique.
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La Rose et autres poèmes

L'auteur : William Butler Yeats est un poète et dramaturge irlandais, né le 13 juin 1865 à Sandymount et mort le 28 janvier 1939 à Roquebrune-Cap-Martin.



Le thème : Ce volume rassemble, dans une édition bilingue, un choix de poèmes de William Butler Yeats, depuis les premiers vers des Errances d'Ossian (1889) jusqu'aux derniers poèmes parus l'année de sa mort (1939).



Les points forts : de très beaux textes inspirés par l'Irlande, une poésie centrée sur l’imaginaire, le rêve et la contemplation qui, progressivement, évolue vers la modernité, marquée par l’engagement et l’action, face aux événements tragiques de la Révolution irlandaise. En tout cas, un poète chez qui la vie et l’œuvre sont inséparables et se confondent : « J’ai mis ma vie dans mes poèmes », écrit-il.



Les réserves : la poésie peut ne pas plaire à tout le monde. La langue est superbe mais surannée. Je ne maîtrise pas suffisamment l'anglais pour apprécier le texte en VO et je le regrette.



La petite phrase que je retiens :

Si j’avais les voiles brodés du ciel

Ouvrés de lumière d’or et d’argent,

Les voiles bleus et pâles et sombres

De la nuit, de la lumière, de la pénombre,

Je les déroulerais sous tes pas.

Mais moi qui suis pauvre et n’ai que mes rêves,

Sous tes pas je les ai déroulés.

Marche doucement, car tu marches sur mes rêves.

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La rose et autres poèmes : Edition bilingue f..

L'auteur : William Butler Yeats est un poète et dramaturge irlandais, né le 13 juin 1865 à Sandymount et mort le 28 janvier 1939 à Roquebrune-Cap-Martin.



Le thème : Ce volume rassemble, dans une édition bilingue, un choix de poèmes de William Butler Yeats, depuis les premiers vers des Errances d'Ossian (1889) jusqu'aux derniers poèmes parus l'année de sa mort (1939).



Les points forts : de très beaux textes inspirés par l'Irlande, une poésie centrée sur l’imaginaire, le rêve et la contemplation qui, progressivement, évolue vers la modernité, marquée par l’engagement et l’action, face aux événements tragiques de la Révolution irlandaise. En tout cas, un poète chez qui la vie et l’œuvre sont inséparables et se confondent : « J’ai mis ma vie dans mes poèmes », écrit-il.



Les réserves : la poésie peut ne pas plaire à tout le monde. La langue est superbe mais surannée. Je ne maîtrise pas suffisamment l'anglais pour apprécier le texte en VO et je le regrette.



La petite phrase que je retiens :

Si j’avais les voiles brodés du ciel

Ouvrés de lumière d’or et d’argent,

Les voiles bleus et pâles et sombres

De la nuit, de la lumière, de la pénombre,

Je les déroulerais sous tes pas.

Mais moi qui suis pauvre et n’ai que mes rêves,

Sous tes pas je les ai déroulés.

Marche doucement, car tu marches sur mes rêves.

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Théâtre complet, tome 1 : Sept pièces

Ce livre regroupe 7 pièces de théâtre, dont certaines ont été éditées de manière isolée, plus souvent en VO d'ailleurs qu'en version française.



Certaines pièces sont très lyriques, d'autres le sont moins, voire sont drôles (le pot de bouillon). Toutes versent dans la tragédie, avec des thèmes comme la traitrise, la pauvreté, l'égoïsme ou la grandeur d'âme, les mythes et légendes, le mystère ou les grands idéaux. On trouve un côté spirituel important avec de nombreuses références à l'âme, à la mort, au rapport entre les vivants et les défunts. On flirte entre réalité et surnaturel avec ravissement.



La comtesse Cathleen (1892) : J'ai adoré !

J'ai eu l'impression de lire une pièce de Shakespeare, qui se déroule dans la vieille Irlande, avec des forêts, la nature désolée, la famine, des âmes en peine, des démons sous diverses formes et la comtesse Cathleen, pieuse au coeur d'or, qui vend son âme au diable pour sauver toutes les victimes de la famine. Un côté fantastique qui évite le côté moralisateur, un texte prenant, bref, qui m'a enchantée.



La terre du désir et du coeur (1894) : Au regret de sa famille, Mary est passionnée par l'histoire de la princesse Edain qui arrive au pays des Fées. Jeune épousée, elle veut quitter la maison de son mari pour retrouver la liberté des Fées. C'est alors qu'arrive l'Enfant, entre ange et être surnaturel.



Cathleen Ni Houliban (1902) : Dans une chaumière, en 1798, alors que le mariage de Michael et Delia se prépare, une vieille femme étrange qui erre dans les rues entre se réchauffer auprès du feu. On retrouve la référence à Cathleen, et je me suis demandée si cette pièce ne pouvait pas être considérée comme une sorte de suite à La comtesse Cathleen



Le pot de bouillon : Cette histoire d'un vagabond qui fait croire à ses hôtes être possesseur d'une pierre magique est le seul texte ouvertement ironique et drôle. Il tranche avec les autres pièces de théâtre dramatiques parfois à l'extrême.



Le seuil du palais du roi (1904) : Seanchan fait la grève de la faim devant le palais d'un roi pour obtenir le rétablissement de l'ancien droit des poètes. J'ai été frappée de retrouver ici la référence à la grève de la faim pour faire valoir ses droits. Cette pièce m'a immédiatement rappelé Bobby Sands et le magnifique film Hunger, de Steve McQueen.



Les ombres sur la mer (1911) : Cette pièce, qui se déroule sur un bateau, entre tragédie et lyrisme, est celle que j'ai le moins appréciée.



Deirdre (1907) : le roi Conchobar intrigue pour que Deirdre devienne sa femme. J'ai découvert grâce à cette pièce le mythe de Deirdre dont j'ignorais tout.



Après avoir été déçue par la poésie de William Butler Yeats, j'ai été charmée par les pièces de théâtre, dont certaines sont pourtant teintées d'une prose poétique parfois très marquée.
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Derniers poèmes (1936-1939) : Edition bilingu..

Je suis passée en grande partie à côté de la poésie de Yeats. Tant pis.



J’aime bien comprendre ce que je lis, et à de nombreuses reprises, j’ai suivi des textes, sans vraiment les saisir. Heureusement, des notes fournissent des explications, mais je manquais de culture sur l’Irlande pour saisir l’importance des personnages mentionnés et le sens de toutes métaphores. Car beaucoup de poèmes ont un aspect politique, mettant en scènes les combats et idéologies irlandais.



J’ai cependant aimé les poèmes moins obscurs et plus modernes, avec des phrases plus claires et plus directes. Certains m’ont semblé proches de chansons, grâce aux vers qui reviennent comme un refrain, ce qui donnent un rythme agréable.

Cela remplaçait d’une certaine manière l’absence de la musique des rimes, du fait de la traduction française, ce qui fait certainement perdre aux textes une grande partie de leur magie.
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John Sherman

L'unique roman du grand poète irlandais, histoire poignante d'un jeune oisif, foudroie par sa beauté sauvage.
Lien : https://www.lefigaro.fr/livr..
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John Sherman

William Butler Yeats (1865-1939) est un poète et dramaturge irlandais. Fils du peintre John Butler Yeats, il est l'un des instigateurs du renouveau de la littérature irlandaise et il recevra le prix Nobel de littérature en 1923. Yeats fut aussi un sénateur de l'Etat libre d'Irlande pendant deux mandats. Si Yeats est mondialement connu pour sa poésie, on le sait moins, mais il écrivit un seul roman, John Sherman (1891), qui vient d’être traduit.

Ballah, une petite ville de province en Irlande. John Sherman, trente ans, oisif et rêveur de nature, vit avec sa mère. Une vie simple faite de jardinage, de lectures et de pêche à l’anguille. Il a une amie d’enfance, Mary Carton, fille du pasteur, qui « appartenait à un type de femmes qui, dans les bourgades rurales, ne trouvent pas à se marier : leur beauté est dépourvue du teint frais de rigueur. » Amis sans plus, d’ailleurs les commères du coin se sont lassées de ne pas voir évoluer la situation. Il fréquente aussi William Howard, un jeune vicaire, pas fait pour ces bleds où la pensée est étroite, mondanités et lumières étant plus à son goût et adaptées à ses talents. Deux caractères diamétralement opposés, donc.

Et puis un jour, son oncle lui propose un poste dans son entreprise de courtage en transport maritime, située à Londres. John hésite mais sur les conseils de Mary (le pense-t-elle réellement ?), il accepte et déménage avec sa mère dans la capitale. Il y fera connaissance de Margaret Leland, riche et jeune femme très courtisée qui s’entiche de ce rustre et tente de le dégrossir, tant et si bien qu’ils se fiancent.

Mais on n’échappe pas à sa nature profonde…

J’aurais pu dire qu’étonnamment c’est un très bon roman alors qu’il ne s’y passe pour ainsi dire rien, mais je retire vite fait « étonnamment » car ma longue expérience de lecteur m’a déjà prouvé que ce soi-disant « vide » ne présume en rien de la qualité d’un bouquin.

Le livre est court, l’écriture sans gras aucun, aucun détails superflus où parfois une pointe d’humour (britannique ?) affleure. John Sherman traverse la vie presque avec indifférence, comme un bouchon sur l’eau, il laisse les choses se faire, peine à prendre des décisions importantes. Au final l’expérience londonienne ne sera qu’une simple parenthèse dans sa vie, un fait à peine marquant pour lui, si ce n’est qu’il reviendra au pays, comme Ulysse vivre le reste de son âge… ayant enfin compris où et avec qui, résidait son bonheur.

Une très belle lecture.

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La Rose et autres poèmes

C'est très simple. J'ai adoré. Quelle langue anglaise ! Quel enthousiasme et quelle obscurité également.



On y croise le Yeats révolutionnaire, le Yeats amoureux, le Yeats face à la religion et face à la mort.



J'ai vraiment beaucoup aimé son maniement de la langue, sa façon de jouer avec les mots. Le traducteur de la collection "Points", le volume est bilingue, fait des prodiges, pour ceux qui ne peuvent lire le texte en version originale. Et indique les difficultés de traduction qu'il a rencontrées.



Une très très belle découverte pour moi.



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The Collected Poems of W.B.Yeats

Je propose une traduction pour ce poème,



Meru



Civilisation is hooped together, brought

Under a rule, under the semblance of peace

By manifold illusion; but man's life is thought,

And he, despite his terror, cannot cease

Ravening through century after century,

Ravening, raging, and uprooting that he may come

Into the desolation of reality:

Egypt and Greece, good-bye, and good-bye, Rome!

Hermits upon Mount Meru or Everest,

Caverned in night under the drifted snow,

Or where that snow and winter's dreadful blast

Beat down upon their naked bodies, know

That day bring round the night, that before dawn

His glory and his monuments are gone.





On a fait le tour de la civilisation, menée

A la baguette vers une paix apparente

- illusion collective - la vie de l'homme est pensée,

Et lui, ne peut cesser, malgré son épouvante,

D'être, siècle après siècle, un usurier,

Usurier, déchaîné et en route, en somme

Vers la désolation de la réalité :

Egypte et Grèce, adieu, et adieu Rome !

Ermites sur le mont Meru ou l'Everest,

Dans des grottes, les nuits de neige acérée,

Ou là, sous la neige d'hiver en tempête,

tous savent, entièrement nus, corps blessés,

Qu'avant l'aube, quand au jour succède la nuit,

Sa gloire et ses monuments se sont évanouis.


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Quarante-cinq poèmes - La résurrection

Maud is gone

For ever gone

O my Darling, O my Darling

Maud Gonne,

elle ne lui a pas donné d’amour, un Tristan sur la grève.

elle lui a donné des mots à ce poète, Irlandais entre deux cultures, pour chanter une langue que les hommes ne connaissaient pas;

entre les mythologies, les religions, les sciences occultes, toute une vie pour capturer par l’illusion de l’impossible des formes magiques,

pour fuir le triomphe de l’imbécile,

pour fuir qui pense comme tout le monde.

Dans les caractères dessinés sur les sables, un homme mystérieux qui lui ressemblait comme un frère; un autre lui, le plus différent, l’anti-lui, qui lui dévoila tout ce qu’il cherchait; peut-être…

Un homme d’âme et de corps,

un de ceux qui au petit matin des nuits de plaisir se retrouvent aussi mou qu’un ver, et avec un nouvel accroc à leur manteau mortel.

Un homme libre, qui a hérité la fierté de ceux qui ne sont liés ni à une cause ni à un état, ni à ceux qui sont méprisés, ni à ceux qui méprisent.

Un homme qui avait tellement de rêves qu’il a pu en faire un tapis sous nos pieds,

Poète, toujours en quête du Temps,

Pour écrire un vers, nécessaire pensée d’un moment,

un vers qui entraine éternellement nos âmes dans l’infini,

à la rencontre de l’homme qui a créé la mort.



On boira de la bière rouge et brune dans ce village heureux, vers Sligo, dans un pays qui n’est pas pour les hommes vieux, devant une pierre de rêve dont chaque brisure devient rivière ou avalanche,

là où le Temps nous oubliera certainement dans des titres de poèmes :

To a Wealthy Man who promised a Second Subscription to the Dublin Municipal Gallery if it were proved the People wanted Pictures.

En écoutant Byzantium de Michael Tippett,

Dans l’attente de la Seconde Venue.



La Rose, Ego Dominus Tuus, A un Enfant qui Danse dans le Vent , Les Lettrés, Le Premier Chant de la Femme de Chambre, La Tour, Il Voudrait Avoir les Atours du Ciel, Malédiction d’Adam, Mort, Voguant vers Byzance, Lapis Lazuli, Les Oiseaux Blancs.

Ces poèmes m’ont largement assisté.





effleurements livresques, épanchements maltés http://holophernes.over-blog.com © Mermed
Lien : http://holophernes.over-blog..
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La rose et autres poèmes : Edition bilingue f..

Il est lointain le temps qui fit naître toute l'histoire d'une belle île, d'un pays incomparable, l'Irlande. de tout ce long passé, de toute cette mémoire est née la poésie singulière de William Butler Yeats.

Composée à partir de 1885 jusqu'en 1938, ce qui saisit dans l'oeuvre poétique de Yeats, ce sont les thèmes utilisés et leur récurrence. Ceux-ci sont tous liés aux origines, aux mythes fondateurs de l'Irlande, à son folklore, à la littérature gaélique mais aussi à la religion. Ce n'est que progressivement que Yeats va orienter son écriture vers des idées politiques et nationalistes, idées pour lesquelles il s'impliquera personnellement puisqu'il fut sénateur de l'État libre d'Irlande (Seanad Éireann).



Dans un style lyrique, sans concession, qui peut paraître parfois un peu abrupte, Yeats a toujours conçu son oeuvre comme un tout organique. Chaque poème correspond pour lui à une pièce d'un système général, sensé expliquer l'univers dans son entier. La mythologie, l'Histoire et ses personnages, l'occulte, le mystère fournissent à Yeats un imaginaire débordant de force symbolique, un vivier pour toute son expression poétique. Pas d'emphase, pas de déséquilibre dans la poésie de Yeats, il y a toujours à sa source une parole intime, sincère et authentique.



" Mes cinquante ans venus, passés,

J'étais assis, solitaire,

Parmi la foule d'un magasin de Londres,

Livre ouvert, tasse vide

Sur le marbre d'une table.

Mon regard errait du magasin à la rue

Quand soudain tout mon corps s'embrasa

Et pendant près de vingt minutes

Il me sembla, tel était mon bonheur,

que j'étais béni, que je pouvais bénir. "



(extrait de « Incertitude », 1931-1933) p.271



À signaler la belle traduction et les notes précieuses de Jean Briat, travail d'édition qui fait de la Rose et autres poèmes, un recueil très intéressant dans la connaissance de l'oeuvre poétique de William Butler Yeats.
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The Short Stories

Les deux premiers tiers du livre sont un vrai bonheur, ils rappellent la collection "Contes et Légendes" que je lisais étant petite. Les contes et les fables se suivent, principalement moyenâgeux, et vous emmènent dans un monde envoûtant. Il y a évidemment l'intervention de Saint Patrick, patron de l'Irlande, des références au Sidh (L'Autre Monde de la mythologie celtique) et la présence de beaucoup d'êtres surnaturels : apparitions, revenants, êtres changés en hérons, et même un prince héritier qui a des plumes poussant dans ses cheveux…



Et puis soudain, changement de ton, on bascule dans quelques chapitres autobiographiques, vers les années 1890, dans lesquels Yeats passe en revue les écrivains qu'il connaît et les personnages de l'époque qu'il fréquente. Cette partie m'a beaucoup ennuyée (bâillement). Heureusement, le livre se termine quand même avec deux autres contes.

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Après un long silence

Mais quel enchantement ! La poésie de Yeats est si belle, si belle, qu'on dirait qu'il a lui-même inventé l'art de la poésie. Sous leur apparente simplicité, ses poèmes distillent des images saisissantes avec une très grande subtilité.

D'abord, il y a l'Irlande, "l'esprit d'une nation entière" selon le jury Nobel, et le charme de ses vieilles pierres (notamment sa propre maison) est décrit dans nombre de poèmes. Mais Yeats traite également du sang versé pour son indépendance, et parle avec émotion de ses amis tombés. Même sans avoir les références pour tout saisir, l'émotion qu'il fait naître est universelle.

Yeats écrit également pour sa famille, dans des poèmes pleins de tendresse, et même parfois de drôlerie.

Enfin et surtout, l'enchantement vient de la dimension mythologique de sa poésie : les nymphes, les sorcières et les licornes vous entrouvrent la porte des légendes celtiques, dans un symbolisme que l'on n'est pas obligé de comprendre totalement pour être émerveillé !

Traduction absolument parfaite de Guy Chain.

Challenge Nobel

Challenge ABC

Challenge Globe-trotter

LC thématique de novembre 2021 : ''Faites de la place pour Noël”
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La rose et autres poèmes : Edition bilingue f..

Timide incursion sur ma route de découverte des Nobel dans l'univers du plus grand poète irlandais, ce Yeats dont j'ai si souvent croisé le nom dans des romans sous la plume d'auteurs qui lui rendaient hommage pour avoir puisé dans son oeuvre des symboles puissants d'entendement du monde.

Un symbolisme que je suis hélas bien loin d'avoir su percer. A défaut je me suis laissée porter, tout au long de ce recueil bilingue qui rassemble des poèmes écrits tout au long de sa vie, par la puissance de l'esprit gaélique qui les traversent et magnifient la terre d'Irlande si particulière.

J'ai ressenti également beaucoup d'intransigeance, beaucoup de frustration, beaucoup de solitude aussi pour le poète seul dans sa perception singulière du monde.



Des vers que j'ai notés ici et là ressort celui qui revient comme une triste litanie dans "Méditation du vieux pêcheur", si beau et définitif :

"Mon coeur d'enfant alors ne s'était pas brisé".

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Quarante-cinq poèmes - La résurrection

Très petite pièce de Yeats (même pas 20 pages) mais au thème et à la construction très intéressante. L'auteur imagine ce qui se dit parmi les gens qui ont suivi le Christ (hors les apôtres) entre le moment de sa mort et celui où la résurrection est annoncée.

En prenant pour personnages des archétypes (le Grec, le Juif, le Syrien), Yeats en profite pour mener une réflexion sur les religions et la relation au divin (avec également une procession dionysiaque célébrant la résurrection du dieu des libations et du vin). Plusieurs passages sont percutants, pointant les doutes face à la révélation, faisant aussi des parallèles entre résurrection et réincarnation.

Reprenant le thème de la religion et des mythes, cher à Yeats dans sa poésie, son théâtre est bien plus abordable et mène à de profondes interrogations...

Malheureusement la très grande brièveté de la pièce ne permet pas d'aller au bout des choses. Les promesses entrevues me donnent envie d'aller rechercher d'autres pièces de l'auteur irlandais.
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Quarante-cinq poèmes - La résurrection

Nouvelle lecture d'un poète Nobelisé, après le Français Perse (non ce n'est pas une oxymore) et l'Italien Quasimodo (non ce n'est pas un pseudo de Victor Hugo), voici l'irlandais Yeats . La découverte se fait via une sélection de poèmes de différentes époques, sélection faite par le traducteur Yves Bonnefoy.

L'exercice est particulièrement intéressant quand il s'agit de découvrir Yeats parce qu'il aura beaucoup varié dans son art, autant dans la forme que dans les thèmes, partant du romantisme, passant par l'engagement envers le nationalisme irlandais et terminant sur une recherche d'épurement du style pour rapprocher la poésie de la langue réaliste. La sélection des poèmes permet de rendre ces différents moments de la vie de l'auteur, j'ai été particulièrement touché par son engagement politique, d'autant qu'il le rend notamment à travers son attachement à Maud Gonne, figure féminine du mouvement nationaliste qu'il poursuivra de son assiduité mais qui repoussera toujours ses avances. L'amour malheureux est un thème privilégié de la littérature en général et encore plus sans doute propice à la poésie. Mais quand il se mélange comme ici à la lutte politique, le mélange des genres oblige l'auteur à développer son style dans plusieurs directions.

La préface qui tourne notamment autour de la difficulté du traducteur est intéressante même si parfois ardue. Elle rend sensible le dilemme entre fidélité au style et fidélité au sens, auquel Bonnefoy tient beaucoup alors que beaucoup de ses confrères choisissent plus volontiers en poésie la fidélité afin d'essayer de retranscrire en priorité une musicalité qui leur semble être l'apanage de ce domaine en littérature.



Content d'avoir pu découvrir un homme de son siècle au travers de ses poèmes, un homme qui aura sans doute connu l'aboutissement de sa vie plus dans l'indépendance de l'Irlande effective en 1922... que dans l'attribution du prix Nobel juste une année plus tard.
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La rose et autres poèmes : Edition bilingue f..

Ci-gît - dans les vers de Yeats - partie de l'âme irlandaise. Il y a la nature, la mer (méditation du vieux pêcheur, le pêcheur), l'amour sous toutes ses coutures: celui pour la femme mais aussi pour les vaillants défenseurs de l'île (pâques- 1916) ou envers la poésie (un habit).....et bien plus.... Yeats nous berce de mots sans nous ménager, sa poésie bouscule autant qu'elle console.



Sublime.



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