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Citations de William Somerset Maugham (444)


Pour tenir en éveil l'attention du public, son auteur favori doit continuer à produire. Un ou deux chefs-d'œuvre ne suffisent pas ; il faut les soutenir par quarante ou cinquante ouvrages de moindre importance. Faute de captiver encore le lecteur par la qualité, on peut toujours l'écraser sous la quantité. (p130)
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Il me fallait procéder à un certain nombre d'accouchements pour obtenir mon diplôme, ce qui impliquait d'aller dans les taudis de Lambeth, souvent au fond d'impasses immondes où la police hésitait à pénétrer, mais dans lesquelles ma sacoche noire me garantissait une ample protection. Je m'absorbai dans mon travail. Pendant une brève période, je fus de service vingt-quatre heures sur vingt-quatre aux urgences. J'étais épuisé, mais merveilleusement enthousiaste.
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Quand j'étais jeune, George Meredith et Thomas Hardy paraissaient assurés de survivre. Ils ne représentent plus grand-chose pour la jeunesse actuelle. De temps à autre, il se trouvera un critique en mal de copie pour leur consacrer un article, qui incitera quelques lecteurs ici ou là à sortir tel ou tel de leur livres d'une bibliothèque, mais il me parait clair que ni l'un ni l'autre n'a écrit quelque chose qui sera autant lu que Les Voyages de Gulliver, Tristram Shandy ou Tom Jones.
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Quatre Tchèques dévoués devaient servir d'agents de liaison entre moi et le professeur Masaryk, qui contrôlait dans diverses régions de Russie quelque soixante mille de ses compatriotes. La responsabilité de ma charge m'était enthousiasmante. J'agissais en tant agent officieux, sachant que je serait désavoué s'il le fallait. Ma mission consistait à entrer en contact avec les partis hostiles au gouvernement et à concevoir un moyen de faire en sorte que la Russie continue la guerre et que soient empêchés les Bolcheviques, soutenus par les puissances de l'Europe centrale, de s'emparer du pouvoir.
Inutile de dire que j'ai échoué lamentablement.
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Sa chevelure sombre est aussi soigneusement coiffée en coup de vent que celle de Miss Anita Loos.
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Il y avait là deux Américaines habitant Paris, délicieusement habillées, des rangs de perles au cou, des bracelets de diamants aux poignets et aux doigts, des bagues de prix. Bien que l'une fut teinte au henné et que la chevelure de l'autre fût d'un blond factice, elles étaient étrangement pareilles : les mêmes cils lourdement maquillés, les lèvres peintes de la même couleur violente, les même joues rougies, la même silhouette allongée - résultat d'extrêmes mortifications-, les mêmes traits nets et accusés, les mêmes yeux avides et sans cesse mobiles: leur vie, c'était clairement visible, n'était plus qu'une lutte désespérée pour retarder le déclin de leurs charmes.
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[...] ... Il mit son hôte au courant des nouvelles. Peu de choses s'étaient passées dans les six derniers mois. Pour les habitants des îles Hélas, le temps ne comptait guère et le reste du monde encore moins.

- "Y a une guerre quelque part ?" demanda Ted.

- Non. A moins que ça m'ait échappé. Harry Jarvis a trouvé une assez grosse perle. Il compte en demander mille livres.

- Pourvu que ça marche !

- Et Charlie McComarck s'est marié.

- Il a toujours été un peu ballot."

Le boy fit, alors, irruption dans la pièce pour demander au gouverneur s'il pouvait recevoir le révérend Jones. Avant même que son maître eût pu lui répondre, le pasteur entra.

- "Je ne vous dérangerai qu'un instant. Depuis ce matin, je suis à la recherche de cet homme de bien et, quand j'ai su qu'il était ici, j'ai pensé que vous ne verriez aucun inconvénient à ma visite.

- Comment va miss Jones ?" lui demanda poliment le gouverneur. "J'espère qu'elle ne se ressent pas trop de sa nuit à la belle étoile.

- Ça l'a un peu secouée, bien sûr. Elle avait la fièvre et je lui ai prescrit un repos au lit ; mais je ne crois pas que ce soit bien grave."

Les deux hommes s'étaient levés à l'entrée du missionnaire. Ce dernier s'avança vers Ted, la main tendue.

- "Je tiens à vous dire ma gratitude. Vous vous êtes montré noble et généreux. Ma sœur a raison : nous devrions toujours chercher le bien chez autrui. Je dois avouer que je m'étais, autrefois, trompé sur votre compte : je vous en demande pardon."

Il parlait d'un ton solennel, sous le regard ébahi de Ted le Rouquin. Contre sa volonté, le missionnaire lui avait pris la main et ne la lâchait plus.

- "J'pige vraiment pas.

- Ma sœur était à votre merci et vous l'avez épargnée. J'ai honte de n'avoir vu que le Mal en vous. Elle était sans défense et en votre pouvoir, mais vous avez eu pitié d'elle. Je vous rends grâce du fond du cœur. Ni ma sœur, ni moi-même n'oublierons jamais notre dette envers vous. Que le Seigneur vous bénisse et vous tienne en Sa garde !"

Sa voix tremblait un peu. Il détourna la tête pour cacher son émoi, lâcha la main de Ted et sortit rapidement. Ted le suivit des yeux d'un air éberlué.

- "Tu y entraves quelque chose ?" demanda-t-il. ... [...]
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...] ... Mais Mr Jones n'avait cure des menus propos et n'avait pas le goût des idées générales.

- "Hier soir, une querelle ignoble a éclaté dans un magasin tenu par des Chinois.

- Je suppose qu'il avait encore trop bu ? " demanda le gouverneur sans s'émouvoir.

- Bien sûr. L'avez-vous jamais vu à jeun ? Quand les propriétaires ont appelé la police, il s'est jeté sur le brigadier. Il a fallu six hommes pour le traîner jusqu'à la prison.

- C'est un costaud !" commenta le gouverneur.

- "Je suppose que vous allez l'envoyer à Macassar ?"

Devant l'indignation peinte sur les traits du missionnaire, un éclair de malice s'alluma dans le regard de Gruyter. C'était un fin renard et il voyait venir son interlocuteur. Mais il jubilait de pouvoir l'asticoter un peu.

- "Heureusement, les pouvoirs dont je dispose sont assez étendus pour me permettre de régler cette affaire par moi-même.

- Vous pouvez expulser qui bon vous semble et je suis sûr que vous vous épargnerez bien des ennuis en vous débarrassant une fois pour toutes de cet individu !

- J'ai, en effet, le pouvoir de le faire mais je suis convaincu que vous seriez la dernière personne à souhaiter à ce que j'en abuse ?

- Mynheer Gruyter, la présence de cet homme est un sujet de scandale. Il ne dessoûle pas du matin au soir et personne n'ignore qu'il séduit les femmes indigènes l'une après l'autre.

- Vous soulevez là un point qui m'intéresse. J'avais toujours entendu dire que l'excès d'alcool stimulait les désirs sexuels mais entravait leur accomplissement. Ce que vous m'apprenez de Ted le Rouquin semble aller à l'encontre de cette théorie." ... [...]
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Et Samarkand : quelqu’un peut il écrire ce mot sans que son pouls s’accélère et que son cœur se navre du désir inassouvi ?
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[...] ... J'avais connu Louise avant son mariage. C'était alors une frêle et délicate jeune fille avec de grands yeux mélancoliques. Son père et sa mère l'entouraient d'une adoration attentive car une maladie, la scarlatine je crois, lui avait laissé un souffle au cœur qui exigeait les plus grands ménagements. Quand Tom Maitland demanda sa main, ses parents furent déconcertés car ils étaient convaincus qu'elle était beaucoup trop délicate pour supporter les rigoureuses obligations du mariage. Mais ils n'étaient pas très fortunés et Tom Maitland était riche. Il promit de faire tout ce qui était en son pouvoir pour protéger Louise et, finalement, ils la placèrent solennellement sous sa sauvegarde. Tom Maitland, beau garçon, solide et taillé en athlète, adorait sa femme. Il adorait Louise. Avec son cœur chancelant, il ne pouvait s'attendre à la garder bien longtemps ; aussi décida-t-il de faire tout ce qui était en son pouvoir pour embellir les quelques années qui lui restaient à passer sur la terre. Il abandonna les sports dans lesquels il excellait, non parce qu'elle en avait exprimé le désir - elle était heureuse au contraire de le voir jouer au golf et aller à la chasse - mais, coïncidence malheureuse, chaque fois qu'il se proposait de la quitter pour la journée, elle avait une crise cardiaque. A la moindre divergence d'opinion, elle cédait tout de suite, car elle était la plus soumise des femmes, mais son cœur flanchait et il lui fallait, douce et résignée, garder la chambre pendant une semaine. Il aurait fallu être un monstre pour la contrarier. Alors ils se disputaient gentiment pour savoir qui allait céder et il avait toutes les peines du monde pour la convaincre d'agir à sa guise. Un jour, la voyant marcher pendant dix kilomètres pour faire des achats dont elle avait particulièrement envie, je laissai entendre à Tom Maitland que sa femme était beaucoup plus robuste qu'il n'y paraissait. Il hocha la tête en soupirant :

- "Pensez-vous ! Elle est terriblement fragile. Elle a consulté tous les meilleurs cardiologues du monde et ils disent tous que sa vie ne tient qu'à un fil. Mais elle a une volonté indomptable."

Il lui dit que j'avais remarqué son endurance.

- "Demain, je vais le payer," me dit-elle d'un ton plaintif. "Je serai à l'article de la mort.

- J'ai comme l'impression que vous avez toujours assez de force pour faire ce qui vous plaît," murmurai-je. ... [...]
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William Somerset Maugham
"Les déclarations d'amour pour toujours ne sont jamais ridicules quand elles s'accompagnent d'émeraudes."
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-Quel âge avez-vous ? demanda-y-elle.
-Vingt-trois ans.
-Y a-t-il quelque chose d'autre qui compte ?
-A quoi bon la jeunesse si on vit dans une prison d'où l'on n'a aucune chance de pouvoir s'échapper?
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Ces derniers mois, j'ai lu SPINOZA.
Je ne crois pas encore bien le comprendre mais j'en suis tout transporté.
C'est comme d'attérrir en avion sur un vaste plateau dans les montagnes :
de la solitude et un air si pur qu'il vous monte à la tête comme du vin
et l'on se sent divinement bien !
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Le précédent bourreau avait disparu et l'on croyait qu'il s'était enfui. On le trouva trois semaine plus tard pendu à un arbre, un couteau planté dans le corps et, si on le découvrit, c'est seulement parce qu'on avait vu un vol de vautours, des urubus comme on les appelle ici, s'attrouper autour de l'arbre.
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Certains écrivains semblent inconscients de l'importance de l'aspect physique. Ils paraissent n'avoir jamais été frappés par la manière dont celui-ci influe sur la personnalité. Le monde est un lieu totalement différent suivant que l'on mesure un mètre soixante-cinq ou un mètre quatre-vingt-cinq.
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Par exemple, Sacher Masoch insista pour que son épouse parte en voyage avec son amant tandis que lui-même, travesti en valet de chambre, éprouvant les affres de la jalousie, remplissait pour le couple des tâches domestiques.
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C'était le genre de femme qu'on rencontre par douzaines à Tunbrigde Wells, Chelthenham ou Bath - des vieilles filles nées qui semblent n'avoir jamais été jeunes et ne devoir jamais vieillir.
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La seconde raison est que les problèmes politiques et religieux ont en France une manière peu commune de s'immiscer dans la littérature, si bien qu'un auteur verra son livre attaqué avec furie, non en raison de sa médiocrité mais parce qu'il est protestant, nationaliste, communiste, ou que sais je encore.
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Ah ma chère , vous ne concevez pas que la vie puisse être heureuse si elle n'est pas désagréable . Ma vision est tout autre. Elle consiste à cueillir les roses avec des gants afin d'éviter les piqures des épines .
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 Vous avez mis le doigt dessus. C’est ce qu’il faut à une actrice, une physionomie apte à tout, même à être belle, et capable d’exprimer tout ce qui traverse l’esprit.
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