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Citations de William Somerset Maugham (442)


Mon métier consiste à prévenir les crimes et à pincer les coupables; mais j'ai connu beaucoup trop de criminels pour les croire, dans l'ensemble, pires que n'importe qui. Des circonstances particulières peuvent amener un brave type à commettre un crime pour lequel il sera puni s'il se fait prendre; mais il y a de grandes chances pour qu'il reste un brave type. Bien entendu, la société sévit s'il a enfreint les lois; et ce n'est que justice. Mais ce ne sont pas toujours les actes d'une personne qui révèlent sa nature. Si vous aviez, comme moi, été dans la police pendant bien des années, vous sauriez que ce qui compte vraiment, ce n'est pas ce que les gens font mais ce qu'ils sont.
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Edward était sans conteste séduisant; il paraissait très propret, c'était un de ces hommes qui portaient sur chaque trait de leur visage la trace du bain matinal. Vous sentiez que le savon Pear était un élément essentiel de son existence au même titre que sa foi dans le parti conservateur, les journées de derby, et la crise de l'agriculture.
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- Êtes-vous marié, Monsieur ?
- Oui. Mais je n'ai qu'une femme.
- Alors vous ne pouvez pas juger. On ne doit pas généraliser sur un cas particulier. Je vous le demande, que sauriez-vous des chiens si vous n'aviez jamais eu qu'un bull-terrier ?
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Tous les ans des centaines de livres, ont beaucoup d'une valeur considérable, passent inaperçus. Chacun de ces livres a pris des mois à l'auteur pour l'écrire, il l'avait peut-être en tête depuis des années ; il a mis dedans quelque chose de lui qui est perdu à jamais, et il est déchirant de penser à la très forte probabilité que l'ouvrage soit ignoré vu la pléthore de volumes qui encombrent les tables des critiques et envahissent les rayons des librairies. Il n'est donc pas absurde que l'auteur ait recours à tous les moyens possibles pour attirer le regard des lecteurs. L'expérience lui a appris comment procéder. Il doit se transformer en personnage public. Il doit se montrer sans cesse. Il doit donner des interviews et avoir sa photo dans les journaux (...) Il ne doit jamais se laisser oublier. C'est un labeur difficile et angoissant, car une erreur peut lui coûter très cher. (préface page 12)
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" Mais la grande affaire , c'est d'aimer, non pas d'être aimé. Eprouvons-nous même de la reconnaissance pour ceux qui nous aiment? Si nous ne partageons pas leur sentiment, ils ne réussissent qu'à nous importuner. "
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Personne ne comprenait pourquoi il s'était tué. Il avait fait en sorte que sa mort passât pour un accident, et on l'eût prise pour telle sans un léger oubli de sa part.
Il est vrai que sa femme lui causait une certaine inquiétude. Elle était arrivée à la ménopause, ce qui avait affecté son cerveau, et bien qu'elle ne fût pas folle au point d'être mise à l'asile elle n'avait certainement pas toute sa raison. Elle souffrait de mélancolie chronique. On ne lui dit pas que son mari s'était suicidé, mais seulement qu'il s'était tué dans un accident d'auto.
Elle le prit beaucoup mieux qu'on ne l'aurait cru.
Ce fut son médecin qui lui dévoila la nouvelle.
- " Dieu merci, je le lui ai dit à temps, s'écria-t-elle . Sans cela, je n'aurais plus eu un seul moment de repos de toute ma vie."
Le médecin lui demanda ce qu'elle voulait dire. Au bout d'un moment, elle s'y résolut.
Elle avait avoué à son mari que le fils qu'il adorait, le fils sur lequel il fondait tous ses espoirs, n'était pas de lui.

(1939).
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Le mécanicien m'a parlé de Ah Fons. Il débuta à Hawaï comme coolie, se fit cuisinier, acheta des terres, importa de la main-d'œuvre chinoise et finit par s'enrichir. Il épousa une métisse portugaise dont il eut beaucoup d'enfants. Ceux ci reçurent une éducation américaine et il se sentait étranger parmi eux. Il tenait en profond mépris la civilisation occidentale. Il songeait à la femme qu'il avait en Chine du temps de sa jeunesse, et à la vie du port où il habitait alors. Un jour il réunit les siens et leur annonça qu'il allait les quitter. Il disparut mystérieusement, et l'on n'entendit plus jamais parler de lui.

(Il y avait là la trame d'une histoire, mais je ne l'ai jamais écrite car j'ai découvert que Jack London en avait déjà eu l'idée. William Somerset Maugham 1916.)
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Ils parlaient de Victoria Fox que tous avaient connue.
Elle publiait un recueil de poèmes d'amour passionnés, qui de toute évidence ne s'adressaient pas à son mari.
Ils rirent beaucoup à l'idée qu'elle avait entretenu une si longue liaison sous son nez, et eussent donné n'importe quoi pour savoir ce qu'il avait éprouvé quand, enfin, il la lut.

(Cette note - 1901- m'a fourni l'argument d'une histoire que j'ai écrite quarante ans plus tard : Madame la Colonelle.)
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Si quarante millions de gens profèrent une ânerie, cela n'en devient pas pour autant une vérité, mais bien fou le sage qui s'aviserait de les contredire.
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C'était un homme petit, ayant une demi-tête de moins que Suzanne, aux cheveux gris-fer et à la moustache sel et poivre fort soignée. Il était plutôt rondouillard et avait le ventre tout juste assez bedonnant pour lui donner un air cossu. Il avait la démarche fière des hommes petits et gras, et visiblement n'était pas mécontent de lui-même.
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Ils étaient tous pareils. Ils voulaient la fin mais hésitaient sur les moyens. Ils voulaient bien tirer profit d'un coup accompli à condition de rejeter sur quelqu'un d'autre la responsabilité de sa réalisation.
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Il est curieux de voir que, dans l'existence, les perfectionnistes parviennent très souvent à leurs fins. En refusant tout net ce que l'on peut avoir, on finit très probablement, d'une manière ou d'une autre, par avoir ce que l'on veut.
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Il dévorait dans le Times, qu'il recevait avec six semaines de retard, la rubrique mondaine. Il suivait les naissances, les décès et les mariages, et jamais il n'aurait omis une lettre de félicitations ou de condoléances.
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Croire la jeunesse heureuse est l'illusion de ceux qui l'ont perdue. Les jeunes sont malheureux parce que le contact avec la réalité meurtrit sans cesse l'idéal dont on les nourrit. Ils doivent découvrir par eux-mêmes que tout ce qu'ils ont lu et entendu n'est que mensonge, mensonge, mensonge! et, chaque fois, c'est un clou enfoncé dans leur chair sur la croix de la vie.
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- Je vous hais. Je voudrais vous voir morte.
Mme Carey en perdit le souffle. (...) Dire qu'elle ne demandait qu'à aimer de tout son coeur le petit infirme abandonné! (...) Elle sortit son mouchoir et se mit à pleurer sans contrainte. Soudain, il comprit qu'elle sanglotait à cause de lui et eut du regret. Il s'approcha d'elle et l'embrassa. (...) Et la pauvre femme (...) prit le petit garçon sur ses genoux, l'entoura de ses bras et pleura comme si son coeur allait se fendre. Mais ses larmes étaient aussi des larmes de joie, car elle sentait que la glace était rompue entre eux. Elle l'aimait d'un nouvel amour, parce qu'il venait de la faire souffrir.
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Certes, je suis attaché à l'Angleterre, mais je ne m'y suis jamais vraiment senti chez moi. Les Anglais m'ont toujours intimidé. Pour moi, l'Angleterre a été un pays où j'avais des obligations que je ne désirais pas remplir et des responsabilités qui m'étaient pénibles. Je n'avais jamais la sensation d'être vraiment moi-même tant que je n'avais pas mis au moins la Manche entre mon pays natal et moi.
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Vous savez, ma pauvre petite, ce n'est pas dans le travail ni dans le plaisir, dans le monde ou dans un couvent que l'on trouve la paix ... c'est en soi (page 139).
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Il se peut que le libre arbitre n’existe pas, mais, du moins, pouvons-nous y croire. Parvenus à la croisée de deux chemins, nous avons l’impression d’avoir le choix entre celui de gauche et celui de droite, et, notre décision prise, il n’est guère facile de comprendre comment le déterminisme universel nous contraignait à faire ce choix.

***Mayhew***
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Ne comptez jamais sur la gratitude d’autrui. Personne n’y a droit. Après tout, si vous faites le bien, c’est que cela vous fait plaisir. C’est la forme de satisfaction la plus absolue qui puisse être. Alors, n’attendez pas des remerciements par-dessus le marché ! Si vous en recevez, considérez-les comme une prime, en plus des dividendes que vous avez déjà touchés. Tant mieux pour vous, mais ne les réclamez pas comme un dû.


***Au bout du monde***
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Je savais que vous m'aviez épousé par raison. Cela m'étais égal, je vous aimais tant! La plupart des êtes se sentent lésés quand ils aiment sans réciprocité. Ils en nourrissent de l'amertume et de l'aigreur. Ce n'était pas mon cas. Je n'ai jamais espéré être aimé de vous. Comment m'y serais-je attendu? Je ne me suis jamais trouvé séduisant. J'étais reconnaissant d'être autorisé à vous aimer. Si, parfois, vous paraissiez contente de moi, si je remarquais dans vos yeux une lueur d'affection, j'étais transporté. Dans ma crainte de vous importuner, j'étais toujours à l'affût du premier signe de lassitude. Je sollicitais comme une faveur ce que la plupart des maris eussent considéré comme un droit.
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