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Jacky Martin (Traducteur)Claude-Nathalie Thomas (Traducteur)Pierre Nordon (Traducteur)
EAN : 9782264021939
285 pages
10-18 (20/04/1995)
3.76/5   43 notes
Résumé :
Le Sortilège malais est un recueil de six nouvelles de William Somerset Maugham publié en 1926.

"Faut-il laisser les bouquins de Somerset Maugham dans les bibliothèques de nos grand-mères entre Daphné Du Maurier et Agatha Christie ? Témoins de la défense : Graham Greene, tôt persuadé de son génie, Virginia Woolf et Cyril Connolly qui s'étonnait de l'accueil sévère de la critique compte tenu du plaisir sans mélange qu'on prend à le lire. Osons goûter ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Il s'agit d'un recueil de nouvelles qui doit son titre à la première d'entre elles. Toutes se passent en Malaisie dans le temps révolu des colonies et protectorats britanniques, le temps de la splendeur Commonwealth. C'était aussi un temps béni pour les fonctionnaires locauxi qui régissaient les plantations et plus généralement géraient l'exploitation des richesses locales. Ils profitaient d'une domesticité nombreuse (les « boys ») et de maîtresses issues de la population locale. Voilà le décor général sous-jacent… mais ce n'est pas le propos de Maugham Sans omettre de situer ce contexte par ses paysages pittoresques et les particularités des sociétés locales, il fait plutôt une peinture de moeurs et d' âmes plus complexes qu'il n'y paraît au premier abord. Maugham est un fin observateur tant des humains que des sociétés. Chaque nouvelle est construite de façon remarquable et l'écriture est bien servie par la traduction que j'ai lue. Ce fut un grand plaisir de se laisser bercer par cette écriture peut-être un peu désuète mais qui garde tout le charme du classicisme.
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Fils de diplomate, Sommerset Maugham (1874-1965) est né et est mort en France et a d'abord parlé français. Devenu très jeune orphelin de mère puis de père, il a poursuivi ses études an Angleterre, a plus tard beaucoup voyagé, et est devenu un écrivain particulièrement prolifique. «La Sortilège malais» (1926) rassemble six nouvelles (un genre qu'il affectionne) qui nous permettent de nous plonger dans un monde qui n'est plus, celui de la société anglaise en Malaisie, protectorat anglais dont le sultan n'est présent que par ouï-dire. D'autres commentateurs de Babelio ont jugé ce recueil froidement et un peu vieilli, ce qui n'est pas mon cas, car je trouve que chaque époque est un monde à découvrir et à connaitre, et si la nôtre a ses valeurs, elles seront peut-être jugées demain tout aussi sévèrement que nous jugeons aujourd'hui celles d'hier. «Le Sortilège malais», ce sont six petits drames qui ont en commun de se dérouler au sein de ce microcosme, et s'il n'y avait les Malais, les descriptions des fleuves et de la nature, on pourrait presque retrouver l'atmosphère british d'Agatha Christie, avec le dénouement inattendu à la dernière page. On peut y ajouter une discrète mais claire dénonciation du racisme et des discriminations, par exemple dans «Le Poste dans la brousse» (en anglais The Outstation) où Cooper se montre odieux envers son personnel malais serviable et dévoué. Une autre nouvelle, «La Force des choses», commence un peu comme l'opéra de Puccini «Mme Butterfly», mais finit beaucoup mieux. Guy avait pris une femme malaise pour le plaisir, et en a eu trois enfants, avant de les renvoyer cyniquement tous les quatre pour aller épouser une «blanche» en Angleterre. Certes, «il paye» pour eux, c'est déjà ça, mais il ne veut plus les voir… jusqu'à la dernière page où son fils vient lui demander s'il n'a besoin de rien. Il soupira et répondit «Dis à ta mère de préparer ses effets et les vôtres. Elle peut revenir». «Quand demanda l'enfant, impassible?» «De grosses larmes roulèrent sur la face ronde de Guy - Ce soir». Il y a aussi Izart qui redoute qu'on découvre qu'il est métis, ce qui serait mal vu de l'establishment, et qui fait croire que sa peau un peu foncée est due à une grand-mère espagnole. L'auteur transpose peut-être ici ce qu'il ressent lui-même comme homosexuel forcé à la discrétion. Beaucoup de drames d'incompréhension, un meurtrier et deux meurtrières aux mobiles complexes, mais aussi beaucoup de modèles de tolérance et d'abnégation.
Quelques citations :
«J'avais vingt-sept ans et personne d'autre ne semblait disposé à m'épouser. Certes, ses quarante-quatre ans n'étaient gère tentants, mais il m'offrait en somme une situation très acceptable Je n'espérais plus une meilleure occasion».
«Elle lui dit qu'elle recevait chaque après-midi à l'heure du thé».
«Il dévorait dans le Times, qu'il recevait avec six semaines de retard, la rubrique mondaine. Il suivait les naissances, les décès et les mariages, et jamais il n'aurait omis une lettre de félicitations ou de condoléances».
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Dès les premiers mots nous sommes transportés dans une autre époque, un autre monde : celui des colons, de l'exotisme, des tropiques, de la Malaisie.
Avec 6 nouvelles Mr Maugham nous transporte dans les méandres de la psychologie de l'homme blanc , pris dans les délices maléfiques de la moiteur asiatique.

Avec plaisir mais sans grande exaltation nous suivons les protagonistes.

Une littérature d'un autre temps.
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Certes, le style de Somerset Maugham est agréable et fait penser à celui de Stefan Sweig, mais j'ai trouvé qu'il y avait dans cette série de petites nouvelles une sorte d'intellectualisme aristocratique à la sauce coloniale qui m'a dérangé. En effet, les personnages sont souvent empreints d'une morgue détestable, prenant appui sur un racisme latent et une morale chrétienne liée à l'époque (remarquez d'ailleurs le paradoxe). Très peu pour moi. J'ai donc stoppé la lecture au milieu du livre, ne voulant pas m'infliger plus longtemps un tel décalage de conception du monde.
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Recueil de nouvelles de Maugham que j'ai lu après il y a bien des années avoir beaucoup aimé le fugitif.
On se retrouve ici avec des colons anglais en Malaisie, certains provenant d'une société très haute, ayant fait les grandes écoles et d'autres en quête d'avancement et de reconnaissance.
Un style très fort, une analyse psychologique forte des personnages de leurs attitudes, leurs motivations et des questions comme le mariage pour les hommes ou les femmes, les conventions, une forme de reconnaissance, le racisme...
Très riche et très intelligent sur ce thème.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Il dévorait dans le Times, qu'il recevait avec six semaines de retard, la rubrique mondaine. Il suivait les naissances, les décès et les mariages, et jamais il n'aurait omis une lettre de félicitations ou de condoléances.
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Cooper retint ses gages [ceux de son domestique malais Abbas qu'il maltraitait] pour l'empêcher de s'en aller. Depuis trois mois, il ne lui a pas payé un sou. J'ai dit à Abbas d'attendre encore, mais il est à bout.
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"Servitude humaine" Livre vidéo. Non sous-titré. Non traduit.
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