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Critiques de Yu-jeong Jeong (76)
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Généalogie du mal

Yujin est un bon fils. A vingt-six ans, il vit encore avec sa mère, fait des études de droit et rentre tous les soirs à vingt-et-une heures tapantes, respectant scrupuleusement le couvre-feu mis en place par sa génitrice surprotectrice. Il faut dire que Yujin est malade. Il souffre de terribles crises d'épilepsie à cause desquelles il a dû renoncer à la natation et pour lesquelles il suit un lourd traitement prescrit par sa tante, pédopsychiatre. Yujin est un bon fils donc, même si de temps en temps il ne prend pas ses médicaments et que, certaines nuits, il s'enfuit par le toit pour un petit footing dans les rues de la ville, à l'insu de sa mère.

C'est après l'une de ses sorties nocturnes qu'il se réveille un matin, amnésique et couvert de sang. Au pied des marches, sa mère git dans une mare de sang, la gorge tranchée ! Conscient du fait qu'en rentrant son frère adoptif risque de le soupçonner d'avoir commis l'irréparable, Yujin commence par cacher le corps, efface les traces du crime et creuse sa mémoire pour retrouver les souvenirs de cette nuit sanglante. Aidé par le journal intime de sa mère, le jeune homme remonte le fil de sa vie, depuis la tragique disparition de son frère et de son père quand il avait dix ans jusqu'au meurtre de sa mère, découvrant des non-dits, des mensonges, des manipulations qui ont fait de lui l'homme qu'il est aujourd'hui.



Un thriller psychologique époustouflant, glaçant, dérangeant qu'on dévore d'une traite. You-jeong Jeong nous plonge dans la tête, l'esprit, les méandres de la mémoire d'un potentiel tueur, un prédateur selon sa tante, une victime selon lui. Où est le vrai où est le faux ? L'autrice sait manipuler le lecteur. Elle nous laisse nous attacher à son personnage, éprouver de la compassion, de la pitié, pour nous retourner en exposant ses idées noires, ses pensées meurtrières…Et paf ! Encore une fois, elle fait volte-face et encore une fois on se plaît à plaindre l'enfant malmené qu'il fut, la pauvre victime d'une mère abusive et d'une tante manipulatrice. Alors tueur psychopathe ou souffre-douleur d'un duo de femmes névrosées ? Il faudra lire jusqu'à la dernière phrase ce page-turner infernal pour connaître le fin mot de l'histoire…



Une lecture que je dois à mon amie Ranine. Merci pour ce cadeau !
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Généalogie du mal

L’esprit encore ensommeillé, j’ouvre la fenêtre de la véranda. Une vague de sel et de brume froide m’envahit. Les embruns giclent comme une artère segmentée au niveau de la carotide. Là, à la lueur du petit jour, je découvre que je suis couvert de sang séché, sur le torse, sur les mains, une goutte de sueur ferreuse s’immisce entre mes lèvres et se mêle au sel. Des empreintes de pas – les miens – dans une flaque de sang. Que s’est-il donc passé hier soir ? Les souvenirs se sont absentés pendant quelques heures, pas un bruit, sans mère, sans frère. Je caresse dans ma poche le coupe-chou lui aussi ensanglanté.



Je m’approche de la chambre de ma mère, toujours aucun bruit dans la maison, pas même le floc floc de la cafetière qui égraine son temps et ses gouttes de café noir, ni même le toc toc du sang qui circule dans mes tempes. Je pénètre son antre, les pieds baignant dans cette mare de sang à l’odeur écœurante. Ouvrir la porte – qui n’était pas fermée à clé, se retenir de gerber devant ce spectacle nauséeux. Elle est là, allongée sur son lit, les yeux fermés, couverte elle aussi de sang – le sien, je présume. J’essaie de rembobiner le film d’hier soir, comme un scénario de la nouvelle vague, mais les éléments ne s’enchaînent pas, l’histoire de mes souvenirs reste étrangement mystérieuse. Suis-je donc devenu le meurtrier de ma mère ?



« En voyant ma mère allongée par terre, ma gorge se serre. En voyant ma main qui tient encore le coupe-chou, tous mes os se mettent à crier. Une voix plante des clous dans mon front. C’est toi. Le meurtrier. Toc. Toc. Toc. »



Quelqu’un frappe à la porte. Mon frère, ma tante ? La Police ? Je vois déjà les titres des journaux du lendemain, peut-être même la une, « Meurtres au rasoir » dans une petite ville balnéaire, oubliée de tous même des journalistes. Pourtant, il faut que je comprenne avant, que je retrouve le fil des évènements de la soirée d’hier. Avant que…



Suis-je une bête sanguinaire ? Un prédateur, même. Et si les réponses que je cherche tant sont à retrouver il y a plus de dix ans, comme un secret bien gardé de ma mère et de ma tante, cette salope. Je ferme le roman, une lame de rasoir aussi tranchante qu’une lame d’écume sur la grève. L’odeur de sang imprègne lourdement le parfum de ces pages, l’iode s’évapore, reste le sang et la javel que j’inspire lentement comme pour retrouver la zénitude d’un réveil au pays du matin calme. Il est si bon de se lever le matin et de ressentir cette impression de calme même si la vie baigne dans une mare de sang.
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Généalogie du mal

A 26 ans, Yujin, le narrateur, vit dans un quartier aisé de Séoul, dans un vaste duplex qu'il partage avec sa mère et son frère adoptif.



Un matin, Yujin se réveille couvert de sang. Au bas de l'escalier, il découvre le cadavre de sa mère, égorgée d'une oreille à l'autre. Sujet depuis l'enfant à des crises d'épilepsie, il n'a aucun souvenir de ce qui a pu se passer. le cerveau engourdi, anesthésié, il comprend cependant que la police et le reste de la famille ne vont pas tarder à s'en mêler. Il tente alors, dans un contre-la-montre désespéré, de reconstituer, bribe par bribe, la soirée et la nuit précédentes, en triturant sa mémoire à court terme mais aussi ses souvenirs d'enfance et d'adolescence, là où pourrait bien se trouver la clé d'une violence psychique inouïe.



Ce roman porte bien son titre et nous immerge dans le labyrinthe de la mémoire et de l'esprit de Yujin. Celui-ci, depuis la mort brutale de son frère et de son père, a évolué dans un cadre surprotégé, sous l'oeil vigilant et peu chaleureux de sa mère et de sa tante psychiatre. Peu à peu il fait remonter à la surface les raisons de cette surveillance, de ces restrictions de ses libertés, de cet engrenage d'horreur.



"Généalogie du mal" est un thriller noir et sang, un bijou d'analyse psychologique. D'une précision chirurgicale, le texte fait sans cesse osciller le lecteur entre empathie et répulsion à l'égard de Yujin. Mêlant les thèmes de la manipulation, de l'emprise, de la psychopathie, du caractère inné ou acquis du mal, j'ai trouvé ce roman dérangeant, mais fascinant et passionnant. C'est grave, docteur ?
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Généalogie du mal

Jeong You-jeong nous donne la possibilité d’être dans la tête de Yujin pendant tout le livre et croyez-moi, cela vaut le coup de se laisser emporter par "cet autre" durant quelques heures. Non pas parce que sa vie est enviable, loin de là mais parce que l’auteur nous offre ici un livre d’une grande qualité.

Yujin se réveille un matin recouvert de sang et trouve sa mère morte en sang au pied de l’escalier. Il ne se souvient de rien et va alors mener sa propre enquête avec le peu d’éléments qu’il a dans la maison mais aussi et surtout sa mémoire. Une introspection est alors déclenchée.

C’est un livre qui oscille entre le suspens, la psychologie et la sociologie clinique, on est vraiment au plus proche de Yujin et on va alors découvrir avec lui qui il est véritablement mais aussi ce qu’on a fait de lui. La finesse de l'analyse et la façon dont est menée toute l'intrigue en font un roman addictif et passionnant.

Je suis étonnée qu’il y ait si peu de critiques sur ce livre à ce jour, il vaut vraiment le coup d’être lu. En tout cas moi, je ne regrette vraiment pas de m’être laissée tenter malgré une couverture peu attirante. J’ajoute dans mes auteurs à suivre Jeong You-jeong.



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Les nuits de sept ans

Fils de meurtrier…C'est l'étiquette que la société a collé sur le front de Seo-weon. Depuis que son père, Choi Hyeon-su a commis une série de meurtres au bord du lac Seryeong. Seo-weon avait onze ans et les actes de son père l'ont condamné à une vie d'errance. Rejeté par sa famille, obligé de quitter l'école, il vit avec Seung-hwan, ni un ami, ni un parent, juste un homme qui a vécu quelques semaines avec les Choi au moment du drame. Ensemble, ils ont parcouru la Corée à la recherche d'un endroit tranquille et anonyme, traqués par la presse, sans cesse obligés de fuir les rumeurs, les insultes, le rejet.

Désormais, Seo-won a dix-huit ans. Condamné à mort, Hyeon-su est sur le point d'être exécuté et Seung-hwan disparaît en lui laissant un manuscrit qui relate les évènements du lac Seryeong. le moment est venu pour le jeune homme de se confronter à ce passé qui lui colle à la peau et d'affronter un ennemi tapi dans l'ombre : Oh Yeong-je, le père de Se-ryeong, la première victime de Hyeon-su, qui réclame vengeance.



Les nuits de sept ans, c'est d'abord un lieu. le lac de Seryeong, son village bas, son village haut, son échangeur autoroutier, son barrage hydraulique, ses bois sombres, son jardin botanique et La Résidence où logent les employés du barrage. Un endroit isolé, inhospitalier, voire dangereux, toujours dans la brume. Sous le lac, l'ancien village englouti cristallise les légendes des habitants alentours.

Les nuits de sept ans, ce sont aussi des personnages. Ambivalents, victimes et coupables, aux prises avec les affres d'un destin qui leur est peu favorable. Morts ou vivants, présents ou disparus, ils pèsent sur les évènements de tout le poids de leurs sentiments, leurs émotions, leurs actions.

La première victime, la petite Se-ryeong, onze ans à peine. Onze ans de coups, d'humiliations. Une trop courte vie sous la coupe d'un père obsessionnel, pervers narcissique. Sa mère, Mun Ha-yeong, qui a fui le domicile conjugal, dans l'espoir souvent déçu d'échapper à son mari.

Choi Hyeon-su, ancien joueur de base-ball, désormais chef de la sécurité du barrage. Sa carrière sportive a été brisée par le syndrome du bras étranger. Son bras gauche, qu'il a surnommé ‘'le massacreur'' ne répond plus à ses ordres, agit par sa propre volonté. Depuis, il noie dans l'alcool ses rêves envolés, son mariage bancal, le fantôme de son père qui le hante depuis ses onze ans. Sa seule joie est son fils Seo-won qu'il aime plus que tout au monde. Sa femme Eun-ju n'est plus qu'une mégère acariâtre. Elle rêvait d'une vie facile, d'aisance financière, de rejoindre au moins les classes moyennes sur l'échelle sociale, elle se retrouve avec un mari alcoolique et lâche et ressasse sa rancoeur en travaillant sans relâche pour atteindre ses ambitions malgré lui.

Quand la famille s'installe dans le pavillon n°102, le locataire déjà présent accepte de partager la chambre de Seo-won. C'est un plongeur qui se rêve écrivain. D'emblée, Seung-hwan s'attache à son petit colocataire et protège son chef, Hyeon-su.

Et bien sûr, il y a Oh Yeong-je, le père de Se-ryeong. Quelqu'un a tué sa fille, sa chose, sa propriété et il est près à détruire le meurtrier en lui causant le plus de souffrances possibles.

Les nuits de sept ans, c'est, enfin, une claque littéraire. Un polar magistralement construit qui brasse les époques et les points de vue, sans être répétitif et avec un suspense qui va toujours crescendo. Un roman riche, fouillé, psychologique, une plongée dans les eaux troubles du lac Seryeon et dans les tourments de l'âme humaine. Une réussite totale.



Je remercie Cristie, du blog Depuis le cadre de ma fenêtre, ainsi que Franck de Crescenzo des éditions Descrescenzo pour ce cadeau.

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Généalogie du mal

Yujin est un jeune homme de 26 ans qui vit avec sa mère dans un immense appartement. Un matin, celui-ci se réveille totalement couvert de sang. Sans aucun souvenir lié à un événement en particulier, Yujin découvre en bas de l’escalier le cadavre de sa mère, la gorge tranchée d’une oreille à l’autre. Epileptique, Yujin a toujours été choyée par une mère beaucoup trop envahissante. Sans rien comprendre à la situation, Yujin cachera le cadavre le temps de comprendre la situation. Qui est le coupable ? Pourquoi ? et enfin, pourquoi tant de sang sur lui ? Ce drame fera remonter des souvenirs enfouis.



Généalogie du mal de Jeong You-Jeong fut une immense surprise. J’ai été totalement happée par cette histoire malsaine. On a envie de comprendre ce qu’il s’est réellement passé mais également de comprendre Yujin, personnage antipathique, froid et calculateur. On remonte très loin dans le passé de cette famille si particulière en passant par des événements qui paraissent anodins en premier lieu mais le tout s’emboitent parfaitement pour former un final détonant. Le roman est particulièrement réfléchi et l’auteur nous propose des personnalités complexes au possible. L’écriture, très descriptive et avec très peu de dialogues, permet une découverte totale des événements et des personnages ainsi qu’une immersion totale pour le lecteur. Bien que le début, assez perturbant, puisse vite nous perdre, Généalogie du mal propose une intrigue qui monte en tension, une tension malsaine qui ne semble n’avoir aucune fin.



Généalogie du mal est un très bon roman qui sort des sentiers battus et qui nous propose une psychologie des personnages complexes, le tout porté par une intrigue intelligente et malaisante. Que demander de plus ?
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Généalogie du mal

Généalogie du mal est un roman que j’ai pris plaisir à découvrir malgré qu’il soit sans surprise. Dès les premières pages on devine très facilement la fin mais ce qui est intéressant ici c’est plutôt la psychologie derrière le meurtre. Sans rebondissements ni grandes révélations, c'est une descente très lente dans la folie.



J'ai trouvé le premier tiers et le dernier tiers de ce livre assez intéressant mais ça cale un peu au milieu. Surtout quand le personnage principal essaie constamment de reconstituer ce qui s'est passé. J’avais vraiment hâte d’avancer et de connaitre le fin mot de l’histoire.



Dans l'ensemble, je pense que c'est un livre réussi en ce qui concerne l'étude des personnages, mais ce n'est pas vraiment un thriller ou un mystère tel qu'il est présenté.


Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Généalogie du mal



Se réveiller dans l’odeur du sang.

En voir partout : sur les murs, sur ses vêtements, dans ses cheveux, sur le lit sur lequel on est allongé.

C’est le réveil dramatique et angoissant que nous raconte Yujin, 26 ans.

Très vite, il découvre le cadavre de sa mère.

Il mène l’enquête.

Ce roman est incroyable ! La narration se déroule sur deux trois jours et est essentiellement le compte rendu des pensées affolées du narrateur. Chaque détail de ce qu’il fait est le sujet à des questionnements, des réflexions. Alors que la construction est celle d’un quasi-huis clos et que le narrateur est le plus souvent seul, il n’y a aucune redondance, aucune mention inutile. L’immersion du lecteur est totale pour le meilleur et pour le pire.

Bref, on ne s’ennuie pas une seconde !

Le profil psychologique de Yujin est très approfondi. La construction narrative est suffisamment subtile pour que le lecteur comprenne que les réponses aux questions évidentes ne sont pas les clefs de l’intrigue.

C’est sans doute le meilleur thriller sud-coréen que j’ai eu l’occasion de lire.

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Un bonheur parfait

"Bonjour les Babélionautes! Aujourd'hui, on part en Corée avec un roman titré Un bonheur parfait, signé Jeong You-jeong, traduit par Lim Yeong-hee et Suzy Borello.



Or donc, Jiyu, fillette de six ans, vit avec sa maman, Yuna. Ce n'est pas facile, il y a toujours plein de règles compliquées à respecter. Mais Jiyu adore sa mère, alors elle fait de son mieux, de toutes ses forces. Les cauchemars cesseront-ils? Elle l'espère...



Un bonheur parfait est un roman choral à trois voix, chacune liée à Yuna par le sang ou le mariage.



Alors, la première chose que j'ai remarquée...



-C'est la présence de coquilles!



-Pas du tout!



-Quoi? tu veux dire que le bouquin n'a pas été imprimé sous la malédiction conjuguée de Khôkhyass et Hyâd'Efoth, les infernales déités saboteuses de l'imprimé?



-Non! Je veux dire, si! oui, il reste quelques malheureuses scories...



-Moi, ça m'a vraiment sortie de la lecture! Et j'ai horreur d'être interrompue!



-Surtout dans un texte aussi prenant, palpitant et haletant. Bref, non, ce n'est pas la première chose que j'ai remarquée, madame!



-Et c'est quoi, alors?



-La structure. Mes dieux, j'ai a-do-ré le travail de construction de ce roman.



-Ha ha ha!



-Pourquoi tu rigoles, Méchante?



-Mais parce que je trouve ton argument nul, pauvre tache! "Alors c'est drôlement bien parce c'est bien construit." Sérieux, tu me dis ça, j'ai pas envie de l'ouvrir, ton bouquin.



-Laisse-moi terminer! Tu n'as vraiment pas remarqué l'habileté du texte? Tout le long du roman, Mme Jeong alterne faits, présent, passé, réflexions des persos pour te faire comprendre pourquoi le personnage pense de cette façon et comment il en est arrivé là.



Et elle le fait en livrant les informations au compte-gouttes, pour te donner envie de lire la suite, avec une habileté sadique nourrissant une curiosité brûlante qui ne te fait pas lâcher le bouquin!



J'ai adoré comment les choses se révèlent petit à petit. Et comment tu cherches des indices dès le début: "Tiens, je me demande si j'ai raison. Nan mais, je peux pas avoir raison. Ou si? Je me fais confiance ou pas?"



D'où mon argument: la forme de ce texte le rend addictif. Quel magnifique travail! Les voix se superposent, les faits s'imbriquent, il y a des histoires dans l'histoire... bref, je suis enthousiasmée par ce plan!



-Mouais, ça reste quand même un peu léger...



-Dans ce cas, je vais te parler des persos! Toutes leurs voix sonnent juste et crédible. J'avoue que Jiyu m'a beaucoup touchée, sans doute parce que Mini Déidamie n'est jamais très loin de nous et qu'elle y voit une potentielle copine.



Je me suis attachée à eux, j'ai développé de la sympathie pour eux, j'ai croisé les doigts pour qu'ils s'en sortent: aucun ne mérite son sort.



-Eun-ho, le mari de Yuna, quand même, j'ai l'impression qu'il se fait bêtement avoir par une jolie figure...



-C'est possible... mais je pense plutôt que Yuna a pris soin de ne pas lui montrer son vrai visage jusqu'à ce qu'il ne puisse plus partir facilement.



-Moi, j'ai pas aimé la surenchère de violence. Je trouve que ça va trop loin, que l'histoire perd en crédibilité.



-Moui, tu peux le voir de cette façon, en effet... de mon côté, ça ne m'a pas dérangée: c'était comme si les tensions accumulées depuis toute leur vie explosait d'un coup. Pourquoi pas.



-Je me suis sentie manipulée pour me sentir horrifiée tellement ç'allait loin dans les descriptions méticuleuses des souffrances subies! Je n'aime pas ce genre de procédé! C'est pas pour rien que je lis jamais de polar ni de thriller: j'aime pas quand on détaille par le menu les douleurs des victimes.



-Je te comprends, Méchante, cependant, encore une fois... dans cette oeuvre-ci, je pense que cela représente un peu un passage obligé.

J'ajoute que le roman est pourvu d'un mot de l'autrice, ce que j'ai trouvé fort appréciable.



-Gentille, tu disais que c'est un roman choral, hein?



-Oui.



-Ben c'est dommage qu'on n'entende jamais la voix de Yuna, non?



-Non, parce que nul besoin. Toutes les fois où elle s'exprime suffisent bien. Et je trouve aussi stimulant de chercher à la cerner par le regard de ses proches. Elle laisse de toute façon suffisamment d'indices, de signes et de paroles qui montrent ce qu'elle est.



Un bonheur parfait interroge les liens, familiaux et sociaux, et leur puissance. Je me sens fort satisfaite de l'avoir lu ce texte, délicieusement sinistre."
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Généalogie du mal

Je teste le thriller coréen du du Sud et j'avoue que je ne suis pas déçue de ma lecture.

J'ai eu du mal à trouver mes marques au début, le roman était un peu lent et je ne comprenais pas dans quelle direction l'histoire allait.

Puis le rythme s'accélère, à sa façon, et l'histoire prend toute sa dimension inquiétante et passionnante.

Le personnage de la mère est complexe et intéressant, elle pose la sempiternelle question : et à sa place qu'aurais je fait ? Pas facile de répondre à cette question, il n'y a sans doute pas de bonne ni de mauvaise réponse, juste une décision à prendre et faire du mieux qu'on peut. Et le fils, qui est totalement pris au dépourvu au début du roman mais dont la lucidité apparaît au fil des heures.

Une plongée bien agréable dans la littérature coréenne du Sud, j'ai choisi un thriller car c'est plutôt ma tasse de thé, un roman à découvrir.



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Généalogie du mal

J'ai beaucoup aimé ce thriller bien que je ne sois pas une adepte de ce genre de littérature.Si Yujin est sensé être dénué d'émotion, son récit m'en a procuré une multitude. L'idée que ce soit Yujin lui même qui parle tout au long du roman, qui mène sa propre enquête sur les événements par une introspection des plus poussée est un moyen parfait pour nous faire vivre son cheminement. J'ai vécu l'horreur avec lui, éprouvé ce désir que ce ne soit qu'un cauchemar. J'ai eu parfois envie de quitter ce corps d'emprunt, de me différencier de ses pensées, de ses désirs! Mais, j'ai eu aussi de la compassion, de l'attachement pour lui "l'enfant" ainsi désigné dans le journal intime de sa mère. Alternativement mon coeur allait vers l'un ou l'autre des membres de cette famille (en dehors de la soeur franchement glaciale!).Jeong You-jeong a su modifier mes croyances, mes hypothéses mille et une fois! Je m'attendais cependant au bouquet final qui est bien préparé mais le plaisir reste entier.
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Les nuits de sept ans

Comme avec le premier roman que j’avais lu de cet auteur (Généalogie du mal), j’ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l’histoire, essentiellement en raison des prénoms coréens qui se ressemblent beaucoup et n’impliquent pas pour le lecteur français de savoir tout de suite s’il s’agit d’un homme ou d’une femme. Il y a aussi un plan des lieux, ce qui est une très bonne idée, mais en fait il est assez illisible, et ma lecture s’est faite plus aisée à partir du moment où j’ai décidé de ne plus m’en servir ! Ce n’est pas un polar, l’essentiel des faits est connu du lecteur dès le début, mais quel thriller ! Le roman commence par un prologue (le matin du 12 septembre 2004 raconté par Seo-Weon, 11 ans, fils d’un «meurtrier psychopathe»). Suit une première partie qui se passe sept ans plus tard, qui nous raconte ce qu’est devenu Seo-Weon, harcelé, rejeté par les membres de sa famille et pris en charge par Seung-Hwan. A la fin de cette courte partie l’adolescent se pose beaucoup de questions et se retrouve avec un manuscrit de Seung-Hwan. Et là le roman commence à révéler sa construction remarquable, le manuscrit relate le drame en nous le présentant de différents points de vue. C’est le coeur du roman, qui prend tout son sel quand le lecteur comprend que l’histoire est plus complexe qu’il n’y paraissait. Quand à la fin, c’est peu dire qu’il y a beaucoup d’action. Les personnages sont très fouillés psychologiquement, les motivations et les comportements de tous les acteurs du drame sont rendus crédibles. Le lecteur, tout comme Seo-Weon, ne sait pas ce qui, dans le récit, concerne les faits et ce qui est romancé par Seung-Hwan, faute d’éléments concrets. Des insertions de courriers ou d’enregistrements rythment la narration et fixent quelques certitudes. Et puis il y a le décor et l’atmosphère. Les événements de 2004 se déroulent exclusivement à Seryeong (qui est le nom du village, du lac, mais aussi de la première victime Se-Ryeong), cadre austère, peu hospitalier, toujours dans les brumes, et d’autant plus lugubre que presque tous les événements se passent la nuit. Sept ans plus tard le cadre du hameau du phare, quoiqu’un peu plus accueillant, est encore plus isolé et dangereux, par contre c’est le lieu où le jeune héros va finir par sortir de sept ans de brouillard ! Bref, un roman passionnant et une romancière très talentueuse.
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Bonobo

L'homme descend du singe lequel descend de l'arbre pour le regarder dans les yeux. Et il est avéré que les bonobos sont, génétiquement parlant, identiques a 98,7 % aux êtres humains. A quoi pensent donc ces primates si proches de nous ? La romancière Jeong You-jeong l'imagine dans Bonobo, un récit fantastique aux prémices alléchantes : et si, par accident, l'âme d'un humain venait à cohabiter avec celui d'un singe dans une tempête de crane vertigineuse ? Le livre se balade entre plusieurs tonalités : comédie, drame, suspense, débouchant sur une réflexion non seulement sur l'animalité qui est en nous mais aussi sur la maltraitance des animaux ou même l'approche de la mort et le sens de la vie. Un roman ambitieux donc un peu contredit quand même par le style de l'auteure souvent familier, voire parfois proche du langage parlé. Si l'originalité du thème du livre n'est pas contestable, la romancière se perd parfois dans des descriptions fastidieuse et un brin confuses quand l'esprit du bonobo est habité par celui d'une humaine. A t-on déjà vu des singes bipolaires ou schizophrènes ? Sans doute, oui, mais Jeong You-jeong se heurte tout de même à quelques limites quand elle aborde les rivages du fantastique, aussi excitants que ceux de La planète des singes, mais qui butent sur une certaine rationalité, laquelle, il est vrai, est différente selon la culture et les croyances de chacun de nous autres, simples humains.
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Généalogie du mal

Maintenant que je lis le résumé proposé sur Babelio je suis bien contente d'avoir commencé le livre sans rien savoir.

L'histoire commence donc avec Yujin, 26 ans qui se réveille chez lui après une crise d'épilepsie, couvert de sang. Il retrouve sa mère morte dans la cuisine. Que s'est-il passé ? Aucun souvenir. Que faire ?



Le roman est construit en quatre parties. La première a été laborieuse à lire pour moi. En huis clos, le personnage seul dans la maison se bat avec ses souvenirs: cet appel incessant d'une voix qui résonne dans sa tête et le téléphone qui sonne. Une course dans l'esprit du personnage. Un demi suspense qui s'étire à l'infini sur 100 pages.



La seconde partie crée une rupture qui permet au lecteur de sortir de la spirale et d'avancer dans l'histoire. le personnage n'est plus seul. Yujin, suite à la mort de sa mère découvre petit à petit les secrets de famille qu'elle protégeait.

Le roman suit une construction intéressante, la progression s'accélère et ne devient vraiment intéressante que dans la partie deux. C'est un peu dommage. Les parties trois & quatre se lisent très bien avec beaucoup d'intérêt.

Je vais attendre de savoir quels souvenirs je garde de ce roman pour savoir si je lui mets simplement 3 étoiles ou 5.



Je me suis décidée. Je mets 4,5 étoiles car je garde un fort souvenir du roman et ce mois-ci j'ai lu tellement de bons romans qu'il m'est impossible de n'en choisir qu'un pour le top 12 de l'année. Et Généalogie du mal fait partie de ceux que je voudrais mettre dans le top 12.
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Généalogie du mal

J'ai eu une relation très compliquée avec ce roman. J'ai commencé par le détester dans un premier temps: trop de longueurs, on tourne en rond pendant le premier tiers du livre, principalement à l'intérieur du duplex luxueux, froid et aseptisé où vit le narrateur qui a la mauvaise surprise de retrouver un matin sa mère assassinée dans la cuisine. Souffrant d'épilepsie, il a eu une crise pendant la nuit et ne se rappelle rien de ce qui s'est passé...



Pour planter ce décor, l'auteur a pris son temps, a installé une ambiance (un grand appartement à l'atmosphère glaciale, dans une ville nouvelle en cours de construction et à moitié déserte). C'était peut-être nécessaire pour la suite du roman mais mon dieu, quelle purge à lire !



Bref les 150 premières pages ont été mortelles : trop de lenteur avec une présentation sans chapitre (cela m'a perturbé, j'aime bien quand l'auteur nous laisse un peu respirer), à tel point que j'ai eu la tentation d'abandonner.



Et puis contre toute attente, à la moitié du livre, ce sentiment d'ennui s'est progressivement effacé et l'intérêt a pris le dessus.



On a beau voir venir les mécanismes de l'intrigue d'assez loin, tous les éléments s'imbriquent parfaitement, les révélations se succèdent et le livre trouve enfin son rythme.



Il y a bien quelques passages à la « Inception » avec des flash back dans le flash back qui m'ont un peu perturbée, mais je peux vraiment dire que la deuxième partie du roman m'a scotchée, avec une fin magistrale qui m'a fait froid dans le dos.



Un vrai retournement de situation après un départ désastreux. Comme quoi, je n'aime pas abandonner même les livres que je déteste, maintenant, je sais pourquoi !
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Généalogie du mal

J'ai vu et entendu de très très bon retour sur ce récit et comme je souhaite ouvrir mes horizons littéraires et que je suis plutôt curieuse de nature, je me suis lancée dans la lecture de ce livre, d'autant plus que l'on me l'a prêté et que j'étais très très heureuse de me lancer enfin dans cette lecture.



Je lis peu de littérature asiatique j'ai donc tout d'abord été un peu désarçonné par le style d'écriture mais j'ai persévérer ne voulant pas m'arrêter à la première difficulté, j'ai donc été au bout de ma lecture mais je ne peux cependant pas dire que j'ai tourné les pages avec rapidité.



Première chose qui m'a un peu dérangé il n'y a pas vraiment de chapitre dans ce récit mais quatre parties distinctes, il n'est donc pas simple de s'arrêter en dehors de ces parties et le livre faisant 500 pages il faut donc lire plus de 100 pages pour s'arrêter.



Si le début du récit m'a plus, en effet nous débutons avec Yujin un jeune homme qui est couvert de sang et dont le corps de sa mère est étendu sur le sol.



J'ai trouvé le récit très froid même glacial, je suis donc resté complétement hermétique aux événements, pourtant j'ai lu d'autres récits de ce type dont le personnages principal est l'auteur de meurtres mais je ne suis jamais resté autant en retrait dans une de ses lectures.



Mauvaise pioche pour moi mais je tenterai à nouveau la littérature asiatique. Je dois avouer également que lorsque je vois beaucoup de très bon avis, j'ai tendance à être souvent déçu car je place la barre très haute.
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Les nuits de sept ans

Seo-weon, 18 ans, est le fils d'un meurtrier. Les événements dramatiques s'étant déroulés au barrage Seryeong sept ans plus tôt qui ont conduit son père en prison pour meurtre continuent à détruire sa vie : impossible pour lui de demeurer longtemps au même endroit, dès que son identité est connue, sa vie vole en éclats. Suite à la disparition de son ami et gardien, présent comme lui sur les lieux du drame à l'époque, Seo-weon est contraint de se replonger dans son passé où l'attend une vérité infiniment plus sombre et complexe que celle que les médias et la police ont retenue des faits.



Ce qui fait de ce polar une réussite selon moi, et ce qui m'a rendu assez pénible de devoir de temps à autre le poser, est l'efficacité de sa construction. Dans le manuscrit que découvre Seo-weon et qui relate le drame survenu sept ans plus tôt, l'auteure alterne les points de vue entre les différents protagonistes : la mère et le père du jeune homme, le père de la fillette assassinée et Seung-hwan, ami et gardien de Seo-weon et auteur du texte. Ces focalisation internes successives permettent d'une part au lecteur de développer de l'empathie pour un personnage présenté dans un premier temps comme un monstre, et d'autre part autorisent l'auteure à ralentir le temps au point de relater les deux semaines fatidiques en plus de 400 pages, montrant un même moment du point de vue de chacun des protagonistes et revenant ainsi sans cesse en arrière dans le temps. Autre aspect intéressant de la mise en place du suspens ici, le fait que le lecteur découvre petit à petit et au même rythme que Seo-weon dans quelle mesure il peut accorder foi à un texte relatant certes les faits mais se présentant comme leur relation romancée, celle-ci étant donc sujette dès le début à caution, bien des éléments ne semblant pas pouvoir être connus de l'auteur de ce récit enchâssé.



Au-delà de ce mystère que Jeong You-jeong dévoile patiemment et méticuleusement, les nuits de sept ans s'offrent comme une réflexion habile sur les liens qui unissent parents et enfants, sur la difficulté, la douleur d'assumer certains héritages familiaux. Il ne s'agit pas seulement de l'alcoolisme, des violences conjugales d'abord subies puis infligées, les personnages tentent par tous les moyens d'échapper à une misère, à une destinée auxquelles leur naissance semble les avoir condamnés. À travers Seo-weon, l'auteure évoque la quasi impossibilité (socialement comme humainement) de vivre en étant l'enfant d'un criminel dans une société qui n'hésite pas à punir le fils pour les péchés du père.



Quelques ficelles m'ont paru, dans la conclusion, un peu trop faciles, presque grossières. Peut-être aurais-je préféré que le dénouement soit un peu moins clair, un peu moins « propre », et que certains événements demeurent dans l'ombre, privés de résolution. Au-delà de ce léger point noir, Les nuits de sept est un ouvrage aussi efficace qu'intelligent, tant du point de vue de la forme, de la mise en oeuvre du récit, que du fond. Un très agréable moment de lecture pour lequel je remercie Babelio et les éditions Decrescenzo.
Lien : https://mahautdavenel.wordpr..
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Généalogie du mal

Mais pourquoi je persiste à lire des livres aussi compliqués, voire marginaux (si j'en crois mon site chéri Babélio) ?

Pourquoi ?

Parce que... ils ne sont pas ordinaires. Et en plus ils sont très bien écrits et très bien traduits.



Généalogie du mal plonge dans le cerveau et le comportement d'un type, apparemment normal, cela c'est dans les toutes premières pages. Rapidement, à la lecture, je vois qu'il a un comportement bizarre, vous avez dit bizarre ?.

Le roman nous enfile ainsi dans un labyrinthe qui est le cerveau du "héros". Et nous lecteur, de ce labyrinthe et de ce cerveau, nous n'en sortirons pas... pas facilement, pas indemne... à chacun, lecteur de le vivre, de le ressentir.

Et c'est ce que j'ai aimé dans ce livre. Le lecteur est emmené dans soit un puzzle, soit un labyrinthe, à chacun de choisir son image ou son périple. Et l'auteur nous ballade.

Je ne peux pas aller plus loin car je ne veux pas découvrir la suite. Une fois de plus, vrai ou pas ? réalité ou imagination ? Va savoir... ou pas...

C'est une lecture qui déstabilise, mais qui fait aussi sortir de sa zone de confort; et il me semble (il ne me semble pas, j'en suis convaincue) que la littérature c'est justement ça.

Par moment, on ne sait plus où est le mal. Et qu'est-ce que le mal ?

Enfin, ce héros pour lequel on se prend un peu de sympathie, sans qu'on le connaisse trop, devient peu à peu monstrueux. N'incarnerait-il pas tout simplement l'être humain ? dans toute son horreur ? et toute sa banalité ?

Une lecture dérangeante, on l'aura compris, mais pour qui aime la littérature coréenne, est à découvrir. Et pour qui aime la littérature tout court et recherche une profondeur, est à essayer.

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Traversée de l'été

Une lecture addictive (je n'aime pas le mot mais là je n'en ai pas d'autre) tant les personnages sont attachants, désopilants, le récit loufoque et déjanté, comme je n'imaginais pas que c'était possible dans la littérature coréenne (comme quoi) et l'écriture légère, grave, accompagnant drôlement les situations. Je me suis gavée, régalée, car j'ai souvent ri, me suis esclaffée, mais j'ai aussi versé des larmes, contenu mes émotions de tristesse, ressentant de l'injustice et de la colère ou tout simplement de l'empathie.

Ce récit est fabuleux... il est comme un road movie je n'aime pas trop l'expression, mais il a son sens, qui met ensemble un jeune Coréen riche obèse qui fuit sa famille car après l'avoir rendu obèse elle s'est mise en tête de l'enfermer dans un couvent pour le faire maigrir, un chien mal élevé prénommé Roosevelt, genre grosse mâchoire qui veut s'en servir, une pauvre fille battue par son père qui donc fuit aussi, un Papy dont on ne sait pas trop d'où il arrive et qui parait bien trop débrouillard pour être honnête, la suite du roman nous confirmera, et enfin notre héros, embarqué dans cette histoire abracadabrante, pas malgré lui du tout, mais dont la tournure s'est tout de suite mise à l'envers.

Là-dessus, n'oublions nous sommes en Corée dans les années 80, et à l'origine de l'histoire, il s'agit de protéger un étudiant révolutionnaire donc âprement recherché.

Policiers, et autres, s'en prennent pas mal pour leur grade. Obtus, maladroits, bêtas, corrompus, la critique y va de bon train.

Mais l'ensemble est drôle, vraiment très drôle, parfois pathétique ou triste. Loufoque, chtarbé, dingo, à vraiment rire... j'ai pensé aux pieds nickelés parfois... ou aux monty pythons...

Cela se lit aussi comme un polar...

bref, un bon moment, alors que je le rappelle, il s'agit d'un responsable étudiant révolutionnaire en fuite et qu'il risque gros.

La littérature coréenne est merveilleuse dans sa diversité et sa capacité à déjanter par rapport à la réalité.
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Les nuits de sept ans

Quel réel plaisir de pouvoir lire un thriller qui nous vient d'Asie et plus particulièrement de Corée du Sud. Je remercie donc les Editions Decrescenzo et le Masse critique de Babelio pour m'avoir permise de découvrir cet ouvrage ainsi que son édition spécialisée dans la traduction française de littérature coréenne.



Pour résumé, un ancien joueur pro de baseball raté, Hyon-su, s’est reconverti dans la sécurité. Nommé chef de sécurité d’un barrage de province, il tue accidentellement une préadolescente alors qu'il était en état d'ivresse et qu'il roulait sans permis. Pris de panique, il immerge le corps dans le réservoir du barrage. Mais quelques jours plus tard le corps de l’enfant sera repêché. A la fois coupable et victime, il ne peut échapper à la voie que lui a tracé la destinée.



Tout d'abord, le roman est fait d'une façon très structuré et travaillé ( comme le sont également les personnages). Le roman va adopter selon les chapitres et le déroulement de l'histoire, deux points de vues différents. En premier, celui de Seo-Won, le fils de Hyon-ju, qui nous raconte à la première personne le déroulement, au présent, de ce qui se passe 7 ans après le drame. En second, c'est sous forme de roman écrit par Seung-Hwan, l'un des protagonistes de l'histoire, que va nous être conté une grosse partie du passé. Dans ce passage là,c'est à dire une grosse partie du roman, tout va nous être expliqué en détail y compris et particulièrement le décor et les personnages. En effet, chaque individus de l'histoire à son propre caractère, et est très repérable par celui-ci. L'auteur a réellement fait un travail de maître pour cet ouvrage.





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