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La longue attente

Un vrai coup de cœur et une jolie découverte que ce livre agréablement traduit de l américain ; il nous fait revivre la vie quotidienne des paysans et militaires dans la Chine communiste des années 60 aux années 80 et ce au travers de 3 personnages principaux.

Il y a l épouse tout d abord, une paysanne laborieuse et sans histoire, élevée selon les traditions ancestrales ( elle a les pieds bandés); vient ensuite le mari, un médecin militaire sans personnalité qui subit ce mariage arrangé sans voir la perle qui se cache dans l huître ; et enfin la maitresse qui envers et contre tout a jeté son dévolu sur cet homme marié qu elle attendra quoiqu il en coûte.

Toute aurait été simple en occident, mais voilà l omnipotence du régime communiste et les traditions séculaires rendent compliqué voire ubuesque la situation. On se dit que cela ne peut pas bien finir



C est également un livre sur l attente et le désir, le bonheur gâché alors qu’il était là sous les yeux.

À méditer.
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Kasso

Sa mère ne pouvant pas rester seule, Alzheimer grignotant son cerveau de prof de philo, Jacky Toudic revient à Besançon pour l'installer dans un Ehpad. 



Absent depuis près de 20 ans, il réarpente les rues de son adolescence, retrouve un vieux copain grimé en statue de la Liberté, un autre, devenu médecin pas trop embêté par ses clients : il est légiste ! 



Son job : arnaqueur, il faut dire que sa ressemblance quasi parfaite avec Mathieu Kassovitz (d'où le titre) lui facilite la vie ; son objectif, gagner assez pour arrêter de 'travailler'.



Et il sent que l'heure est venue de monter le plus gros coup de sa 'carrière'. 



Logé dans sa chambre d'enfant, d'où il a déplacé les livres de ses parents qui cachaient ses posters, véhiculé dans la Ford Taunus increvable de son père, on le trouve au chevet de sa mère qui le pense médecin alors qu'elle prend Nagui pour  son fils ... 



Bref un roman très drôle, comme Jacky Schwartzmann en a l'habitude, mais aussi très tendre dans les séquences auprès de sa mère, nostalgique avec ses copains et amoureux  ... 



JE en dévoilerai rien de l'intrigue, les rebondissements et les gags sont nombreux ... 



Ce livre avait un seul défaut : celui d'être trop court ! 
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Le tueur des abattoirs: Et autres nouvelles

Le tueur des abattoirs propose dix-sept textes de Montalban écrits entre 1965 et 1986, dix-sept textes que je qualifierai de pré-carvalhiens, et qui contiennent pourtant en eux l'essence même de ce que seront les romans de la série Pepe Carvalho.

Ces esquisses au fusain de la société espagnole franquiste empruntent à l'expérience politique de Montalban, lui qui a séjourné dans les geôles franquistes en 1962 et a choisi de lutter de l'intérieur, publiant des textes ne reniant rien de ses convictions mais passant au travers du filtre de la censure.

Cette situation confine à l'absurde et l'auteur l'affirmera lors d'un entretien avec Georges Tyras, un de ses traducteurs, auteur de la préface du recueil le tueur des abattoirs :

"Et alors les règles du jeu sur la double vérité de l'organisation politique et sociale, sur la double vérité, la double morale, la double comptabilité signalaient déjà la fragilité de la frontière qui sépare la politique du délit, pour reprendre un titre de Hans Magnus Enzensberger."

L'écriture de Montalban s'est toujours située dans cette dualité entre une réalité vécue et une réalité présentée comme une fiction. Pepe Carvalho, plus tard, ne fera rien d'autre que de créer des ponts entre ces deux réalités, sans chercher à trouver la vérité, une vérité, mais simplement en amenant des personnages d'une rive à l'autre, comme un passeur désintéressé.

Le recueil commence par un texte purement autobiographique, 1945, la description d'une Espagne de l'après guerre dans laquelle les rouges sont tolérés mais exclus réduits à l'état d'épaves, sans travail, livré à tous les vices, marginaux parmi les marginaux. En cela, ils attirent l'attention du jeune narrateur que ses parents cherchent à protéger sans lui cacher la réalité cruelle de cette société sans complaisance pour les perdants :

"Les clientes de ma mère étaient des femmes bizarres à la vie inquiétante : une veuve de guerre qui s'appelait Margaret et paraissait étrangère ; une autre veuve, d'après guerre celle-là, mariée à un important dirigeant de la CBT mort en Belgique renversé par un train ; une fille qui s'était enfuie de chez elle en1940 avec un avaleur de lames de rasoir qui travaillait dans un cirque ; une tireuse de cartes qui avait un oeil de verre et sept énorme poils gris au menton ; une chanteuse de zarzuela spécialiste de la Alasciana, du maître Guerrerro. Mais celle qui se détachait le plus, c'était la mère d'Aurora, avec sa grosse chaussure, ses cernes violets, cette douce caresse qu'elle me donnait sur les joues et sur le front. Et surtout, son frère, le fascinant Juanito Dolç."

Chacun des textes proposées est le reflet d'une époque, d'un état de l'écriture de Montalban, que certains , comme le relève Tyras dans sa préface, ont jugé de qualité irrégulière, mais je dirai que ce ne sont pas les textes qui sont de qualité irrégulière, mais l'état de la société qu'ils décrivent qui est plus ou moins régulier...

Le tueur des abattoirs, écrit en 1974, donne son titre au recueil.

Le tueur est un jouisseur captivé par l'esthétique de la chair, la chair des femmes qu'il séduit et la chair des animaux qu'il abat et dépèce. Sa philosophie de la vie repose sur la négation de ses semblables auxquels il ne veut rien devoir :

"Si on mange un sandwich c'est parce qu'on a pu se le payer. Personne ne fait de cadeau à personne."

"Les gens qui savent qu'ils doivent payer ce qu'ils consomment sont les seuls en qui on peut avoir confiance. Par contre, ceux qui ont l'air de vivre de l'air du temps , en réalité ils vivent de magouilles ou aux crochets de quatre connards. Moi j'ai toujours vingt douros dans ma poche pour les cas d'urgence, et s'il faut mille pésètes, eh bien ce sera mille pésètes, parce qu'un homme qui ne peut avoir mille pésètes dans son portefeuille ne mérite pas de s'appeler un homme."

Dix-sept trésors parus en France après que Montalban soit devenu Montalban, et qu'il convient de lire avec le regard acéré de l'archéologue qui découvre les fondations d'une cité déjà livré au regard profane des touristes qui s'émerveillent des céramiques aux couleurs chatoyantes en glosant sur les auteurs à la sensibilité exacerbée et si contemporaine.



A lire !
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