25 génies des affaires qui ont changé le monde - De Warren Buffett à Mark Zuckerberg

25 génies des affaires/Rhymer Rigby
Ce livre est intéressant à plus d'un titre : bien écrit dans un style alerte journalistique, il commence par une introduction particulièrement pertinente. D'emblée, une citation de Ruppert Murdoch (magnat des media) nous explique que le génie des affaires, « c'est une capacité à être en permanence à l'affût. » Par là même faire confiance à son intuition. Ëtre au bon endroit au bon moment.
Par ailleurs, l'intelligence n'est pas un pré-requis . Bien sûr certains de ces hommes exceptionnellement doués en affaires furent de brillants élèves (Bill Gates, Steve Jobs, Sergey Brin et Larry Page (Google) par exemple), mais ce n'est pas une généralité.
Ce qui caractérise ces hommes (et femmes) avant tout, c'est l'ambition et le dynamisme, et aussi un certain goût du risque. L'intervention d'une dose de chance n'est pas non plus à négliger.
Après l'introduction, l'auteur essaie avec brio de nous faire comprendre le credo de chacun de ces entrepreneurs. Et puis tout au long des 220 pages, on apprend une foule de choses, comme par exemple que le premier mail envoyé sur Internet date du 29 octobre 1969, et que Ryanair est la plus grande compagnie internationale en volume de passagers.
Dans le chapitre consacré à Ray Kroc, cheville ouvrière de Mac Donald's, celui-ci explique qu'une bonne idée ne suffit pas. Les 99 % restants sont de l'effort et du travail.
Certains furent gagnés par la folie des grandeurs ou même par une sorte de folie : ainsi Ruppert Murdoch croit en sa propre immortalité ; âgé de 80 ans, il déborde d'activité.
Peter Drucker, le roi du management, lui énonce ainsi son credo : « Tout manager doit se poser trois questions : quel est notre business ? Qui est notre client ? Qu'est-ce qui, pour notre client, représente de la valeur ? Il dénoncera le premier par ailleurs une certaine tendance perturbatrice : l'avidité des cadres, qui s'octroient des salaires et des indemnités scandaleusement élevées. « C'est moralement et socialement inacceptable » affirme-t-il.
Le credo de Ingvar Kamprad, créateur d'IKEA, se résume dans son souhait « de créer un meilleur quotidien pour chacun ». L'entreprise est « à mi-chemin entre le magasin d'ameublement et la religion, avec Kamprad comme grand prêtre. » On compare souvent ses complexes à des fast-food du style, et avec eux est né le concept de mobilier jetable.
Sam Walton (hypermarché Walmart), lui, souligne l'importance d'être populaire pour réussir et considère qu'un bon entrepreneur doit toujours être en apprentissage s'il veut durer et grandir.
David Ogilvy, roi de la publicité, affirmait « qu'un bon vendeur doit combiner la ténacité d'un bulldog et l'élégance d'un épagneul ! » Belle formule qui lui a réussi.
Et puis il y a les brutes comme Jack Welch (Général Electric) qui récompensaient les meilleurs 2O % de ses collaborateurs par des bonus et des actions, tandis que les 1O % les moins performants étaient licenciés. Il aurait réussi grâce à ce système et aussi en grande partie grâce à des tours de passe-passe financiers.
Michael Dell quant à lui, considère que l'approche directe du consommateur est essentielle : il a ainsi vendu des ordinateurs sans passer par des intermédiaires, ce qui lui a permis de vendre à meilleur marché., et obtenir de plus grands bénéfices
Un autre gourou du management, Tom Peters était en même temps un expert en développement personnel et un orateur spécialiste de la motivation. Il explique les huit leviers de la performance dans son célèbre ouvrage « le prix de l'excellence ». On retiendra qu'il faut être à l'écoute permanente de sa clientèle, qu'il faut privilégier l'action, encourager l'initiative, constamment motiver les employés, préserver une structure simple, et allier rigueur et souplesse.
Akio Morita, créateur de Sony et du walkman, a toujours estimé qu'il fallait accorder de l'importance non aux qualifications des employés mais à leurs compétences. Ce fut une des causes de sa fulgurante réussite avec la vente de 230 millions de walkman à travers le monde. Il fut aussi l'inventeur du CD qu'il développa en collaboration avec Philips.
Une belle galerie de personnalités que nous propose là Rigby.

Un panorama intéressant, certes, mais un contenu trop synthétisé, et présenté un peu pêle-mêle (les événements racontés dans une même biographie ne respectent pas toujours une chronologie rigoureuse). En outre, la traduction française n'est pas spécialement heureuse, et on rencontre de nombreuses lacunes sur le plan de la révision linguistique. Quoi qu'il en soit, il s'agit bien entendu d'un livre à lire si vous vous intéressez aux entrepreneurs!

Excellent