Sentiment mitigé en achevant ce "mémo" d'environ 80 pages... qui n'en est pas un : en effet, pour moi Roger-Pol Droit propose ici, comme l'indique le 4ème de couverture et le titre, plus une galerie de portraits, qu'il commente, sur une dizaine de pages, en insistant sur tel ou tel détail pictural. Il le fait avec style et conviction : certains passages sont vraiment bien écrits.
Des fenêtres sont ainsi ouvertes sur Freud, revendiqué comme philosophe à part entière, Heidegger, dont on retiendra la déviance nazie, Arendt, femme d'exception dont on se demande comment elle a pu aimer le précédent, Sartre, génie de la remise en cause permanente, Camus, l'homme révolté en avance sur son temps, Lévi-Strauss, mettant en évidence les mécanismes symboliques dont sont tissés nos vies, et enfin Foucault, insaisissable créateur de concepts sur la modernité.
Il en ressort, de mon point de vue, un ensemble inégal, suivant la vision très subjective de l'auteur et l'attention qu'il porte à tel ou tel élément de la philosophie des 7. du coup, malgré des éclairages intéressants, mais qui ne permettent pas de se faire une idée globale juste de ces pensées, cela est resté, pour moi, assez superficiel.
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Quelques passages remarqués :
(Hanna Arendt) critiquait, dans la tradition philosophique, l'indifférence aux questions de la Cité, l'arrogance de le tour d'ivoire et plus encore les conséquences, funestes pour tous, de ces regards de penseurs royaux fixés sur les nuées pendant que les tyrans tuent à leurs pieds. Heidegger, comme Platon, aux deux extrémités de l'(Histoire européenne, ont l'un comme l'autre trahi Socrate et son immersion dans la parole commune dans les actions de la Cité.
(...) Le monde humain n'est pas seulement de l'ordre du Dasein, de l'être-là donné, il est toujours Mitsein, être ensemble, invention de l'action entreprise à plusieurs. Le monde n'est jamais donné. Pour les humains, il est toujours à faire en commun, fondé par l'action, n'existant qu'en se faisant. Or ce monde commun a disparu au XXème siècle, anéanti par les camps nazis, la destruction totalitaire et les massacres de masse. (...) L'humain est désormais sans monde. (...) Dans ce paradoxal monde acosmique, que devient-il ? La démarche d'Arendt n'est pas de constituer une nouvelle "philosophie politique", mais de partir du constat de son impossibilité pour parvenir à appréhender philosophiquement les actions politiques effectives.
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Invité : Roger-Pol Droit - Écrivain & philosophe
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