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EAN : 9782226460677
224 pages
Albin Michel (27/04/2022)
3.77/5   13 notes
Résumé :
Deux amis se promènent. L’un est philosophe, l’autre neurologue. Ils conversent pour le plaisir, en marchant, durant quatre saisons, dans les champs et les bois. Ils dialoguent librement, sans façons, en cherchant à comprendre ce qui se passe en nous pendant que nous marchons.

La marche favorise-t-elle la pensée ? Si oui, pourquoi ? La pensée est-elle comparable à une marche ? Comment le cerveau contrôle-t-il à la fois les mouvements des jambes, l’équ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Les auteurs déambulent en devisant .. et le lecteur avance avec eux. Dès les premières pages, j'ai pensé à la sempiternelle question du premier "l'oeuf ou la poule". Et les auteurs ne nous facilitent toujours pas une prise de position sur le sujet .😂


Normalement ... l'homme d'aujourd'hui s'étant redressé devrait penser plus et mieux, pour mieux interagir avec son environnement. En partant de cette évolution les auteurs analysent et détaillent toutes les phases de la pensée menant à la marche, ou même à d'autres gestes "automatiques". C'est un peu le centre du livre et la clef pour comprendre notre environnement.


L'avis du scientifique (Yves Agid) est important et précis et m'a permis de découvrir des détails sur le cerveau et son fonctionnement. Les dessins sont un plus qui décrit les circuits de la pensée, depuis le commandement jusqu'à l'exécution. Mais les raisonnements du philosophe (Roger-Pol Droit) sont plus abordables et permettent mieux de se faire une idée de comment les recherches ont évolué pour nous permettre de raisonner aujourd'hui, avec les multiples questionnements inhérents.


Ils sont amis, et leurs conversations sont un modèle de "démocratie" .. chacun parle de ce qu'il sait et l'autre écoute attentivement et reprend le raisonnement soit pour accepter soit pour ajouter un détail.


Ce livre est intéressant, frais et très "agile" comme une marche soutenue. Qui plus est pendant 3 jours j'ai échappé à notre actualité morose tout en apprenant une foule de choses ... 😍

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Huit promenades entre un philosophe et un neurologue dont le point commun est la marche. Qu'est-ce que marcher ? Quel lien avec la pensée ? Quel rapport entre la marche, le cerveau, la pensée, le langage ? L'espèce humaine est la seule à se déplacer ainsi. Quel lien avec la pensée, le langage ?
On marche avant tout avec son cerveau car la marche est un comportement automatique programmé par le cerveau. le développement du cerveau de l'homo sapiens est-il la conséquence de la position verticale ou a-t-il précédé la marche debout ?
Roger-Pol Droit établit un lien entre marche physique et penser qui est marcher dans sa tête.
Evocation de nombreux philosophes marcheurs de l'Antiquité à la période contemporaine.


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Ce dialogue entre un philosophe et un neurologue, présenté comme une série de promenades, conduit à saisir l'un des éléments essentiels de notre gout pour la marche: l'accès à une pensée libre, un peu en suspension par rapport aux contraintes habituelles, bercée et sollicitée par le rythme des pas. Au-delà de ce qui distingue nos pas de ceux des animaux, ce dialogue nous conduit à comprendre que marcher permet de mieux saisir ce qui nous unit aux autres: en répétant le balancement du corps pour tenir un équilibre dynamique on ne cesse de reconstruire sa pensée, son regard.
Un livre original et convaincant mais qui fait l'impasse sur le ressenti, l' émotionnel, trop proche finalement des neurosciences.
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Un bon livre

où l'on suit de manière originale le cheminement de pensée de deux intellectuels à partir de l'interrogation double : je marche donc je pense ou je pense donc je marche. Chacun vient avec ses arguments de neurologue et de philosophe, prétexte à deux belles leçons : sur le fonctionnement du cerveau et sur l'évolution de la pensée philosophique. Pour ce faire, un grand nombre de penseurs est convoqué et c'est intellectuellement stimulant. 

Je recommande !!
Lien : https://la-clef-des-mots.e-m..
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critiques presse (1)
NonFiction
03 mars 2023
Un échange de propos érudits entre deux marcheurs : le professeur de neurologie et biologie cellulaire Yves Agid et le philosophe Roger-Pol Droit.
Lire la critique sur le site : NonFiction
Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Roger-Pol - [...] Il me semble que la marche, la pensée et la langue incarnent des exemples cruciaux d'intersection du collectif et du personnel. [...] Autrement dit, ma marche est à la fois générique et unique. [...]
Ce que je veux indiquer, finalement, c'est que nous ne sommes jamais complètement isolés à l'intérieur de nous-mêmes. Comme l'a dit Henri Michaux : "On n'est pas seul dans sa peau." Dans ce que nous croyons être notre marche personnelle, privée, réservée à nous seuls, il y a aussi l'humanité qui se déplace. Dans ce que nous imaginons être notre conscience isolée, notre for intérieur, il y a aussi les mots de tous, l'humanité qui parle et pense.

Yves - Voilà une sacrée responsabilité !

Roger-Pol - Sartre la jugeait même écrasante : "En me choisissant, je choisis l'homme." Ma liberté, selon lui, étant absolue, j'ai la responsabilité, en choisissant ma conduite, de proposer un modèle pour tous. [...] De manière plus restreinte, je souligne simplement l'intrication constante des autres et de chacun d'entre nous jusque dans nos balades solitaires et nos méditations privées. On se croit seul, on ne l'est jamais. Histoire, langage, société parlent, pensent et marchent en nous, même si nous n'en savons rien, ou très peu. (p. 171-172)
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Roger-Pol - Pour moi, marcher, c'est la même chose que penser. Cest la première réponse qui me vient. La pensée, telle que je l'éprouve, est une marche, un mouvement au sein des idées, entre les mots, entre les représentations. De même que nous avançons, en ce noment, sur ce chemin où nous nous déplaçons en mettant un pied devant l'autre et en réitérant ce geste, de même quand nous pensons, nous avançons en élaborant des phrases, des enchaînements d'idées et en nous déplaçant ainsi dans un paysage de significations. Et ce qui rapproche encore plus cette marche mentale de la marche physique, c'est la nécessité de déséquilibrer en permanence. [...]
Mon intuitio - ce n'est pas une connaissance... - est que le mouvement de la pensée est analogue à ce déséquilibre-rééquilibre de la marche physique. Que fait la philosophie ? Elle déstabilise nos certitudes. Elle commence toujours par faire chuter ce sue nous estimons assuré, évident. (p. 21-22)
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Yves - Comme un mouvement de marche, une pensée a trois composantes: avancement, équilibre et posture. En effet, toute pensée avance avec le temps, sans retour possible, sauf par le souvenir ; elle se tient en équilibre, avec des déséquilibres rattrapés, et, malgré le risque constant de glisser, elle conserve sa posture, assurant le maintien de la logique et des émotions qui est propre à chacun.
Ces analogies peuvent permettre d'envisager que marcher et penser possèdent un substrat neurophysiologique commun, même s'il est encore incomplètement connu et même en partie hypothétique. Cette proximité entre les fonctions de la marche et de la pensée peut à son tour permettre de postuler qu'on pense comme on marche et que marcher peut faciliter les pensées. Nous retrouvons nos deux hypothèses initiales. (p. 193)
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Nietzsche professe en effet qu'il faut se méfier de toute pensée qui n'a pas mis les muscles à la fête ; il proclame qu' on n'écrit bien qu'avec ses pieds, et que les «culs- de-plomb», comme il les appelle, ne peuvent avoir que des idées qui leur ressemblent, lourdes, pesantes, maladroites. (p. 28)
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Yves - C'est pareil... On est amené à réfléchir, heureusement, aussi bien en médecine qu'en science. Avec une différence, toutetois. En médecine, on soigne, donc on cherche des idées dans le présent, en se référant au passé. En science, on cherche, mais cette fois avec des idées pour le futur en se référant au présent. Je n'ose te dire, dans I'un et l'autre cas, combien de fois j'ai manqué d'idées ! (p. 23)
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