Au pied de la pente douce

« La Pente Douce, on la
montait le dimanche pour
se reposer, par désœuvrement, pour voir d'en haut
quelle image donnait le
quartier. Les amoureux la
prenaient, chaque soir,
pour se rendre au parc des Braves, ce
grand plateau vert garni de bancs discrets, plus près du ciel que de la terre.
Les caresses y étaient moins ordinaires
que dans les salons. C'est là que les gars
de Saint-Sauveur allaient se sentir
poètes. C'était le lieu de rendez-vous des
mioches qui savaient dire "Give me five
cents, please", car les Américains [...]
ne ménageaient pas leur générosité.

- Bah, se dit Denis, en roulant une cigarette entre son index et son pouce, s'il est vraiment saint, il me pardonnera.