On pourra lire ce recueil "
Blanche baleine "
comme une exultation, une sublimation, du
vivant, du visible tels les animaux, les oiseaux,
les plantes, les pierres.
Ce livre est un voyage poétique dans des temps
et des espaces variés.
Ce lyrisme de Baleine blanche se manifeste d'abord
dans le plaisir de " nommer ", ce visible, ce vivant :
* Par des noms simples et familiers :
baleine, boeuf musqué, poisson-ventouse, singe, fouine,
Grand pingouin
" baleine donne à la côte, p.21
" âme de boeuf /musqué
//serait l'antienne/des jours, p.27
" le petit trou a donné/forme figure et sol/au toupaye au tarsier
/au poisson-ventouse/au/singe, p.33
" la fouine établira/les fondations du toit/sa chasse à l'aube
/logique, p.19
" tout le monde/a le coeur qui bat pour des coquelicots
/c'est un Grand pingouin empaillé, p.34
* Par des noms plus savants, existants ou inventés :
chrysomèle, l'Allobroge, ce Zélote, la lepture, la pachyte
" le nom s'est posé/avant l'oiseau
…
// la chrysomèle seule/en préposition, p.63
" au nom du pays/la roche dit un tell
/de terre/dessus l'Allobroge, ce Zélote :
// " tu ne te soumettras ", p.47
" ici, pas de colza/mais la berce et ses jaunes/métalliques :
/la lepture tachetée/la pachyte à quatre points, p.52
* Par des formules aphoristiques au sens plus ou moins probable :
" La montagne est un sentiment", p.48,
" Silence murit l'expression", p.78
" choeur de l'aube/en decrescendo d'été
// nouvelle ère ?/sa fournaise de crevette-/pistolet, p.81
* Par des mots de langue étrangère ou inventée :
" Idared/Mutsu/Melrose, p.69
* Par des jeux de mots :
" Ah ! cette seconde/première/où la libellule se pose
/sur le jonc, p.54
* Par des formules philosophiques lyriques relatives au matin, au rêve, au son :
. Matin
" Pas besoin d'être aussi grande
qu'elle pour le voir il suffit d'être
p.41
. Rêve
" Je crois qui je suis
ce que j'ai vu
ce rêve !
le regard sans adjectif
de la baleine
gravité en tête
fut lumière du monde
combien d'ailleurs pour
cette clarté
p.20
. Buisson sonore
" dans quel son vivons-nous ?
un écho brouillé
forêt, caverne
comme oiseau
se renjouer "
p.75