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EAN : 9782258162365
572 pages
Omnibus (04/04/2019)
3.5/5   4 notes
Résumé :
La véritable histoire de la première circumnavigation à but exclusivement scientifique, celle du tour du monde de Bougainvile, à travers une documentation d'époque en partie inédite.

Le voyage de Bougainville, de 1766 à 1769, constitue la première circumnavigation jamais réalisée dans un but uniquement scientifique. Une entreprise dont l'organisation doit à la personnalité exceptionnelle de Bougainville, qui, dès son adolescence, s'est découvert une v... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Bougainville, ce nom m'a toujours fait rêver. Il sent bon les épices et les voyages en bateau sur les mers lointaines poussés par la puissance des alizées. Je me souviens aussi des livres de Fanny Deschamps que je lisais adolescente « la Bougainvillée» qui fourmillaient de détails historiques sur la cour de Versailles au 18 ième siècle.
C'est donc avec une vive curiosité que je me suis intéressée à cet essai consacré au voyage autour du monde du capitaine de vaisseau Louis-Antoine Bougainville par Dominique le Brun qui lui a déjà consacré une biographie.
J'ai donc quittée Brest pour l'Amérique du Sud et les îles de l'océan indien qui sentent bon la vanille avant de remonter l'océan Atlantique en longeant les côtes africaines. Une longue traversée de 1766 à 1769 où il faut surmonter la peur de l'inconnu, le scorbut, le déchaînement des éléments naturels. C'est le premier voyage autour du monde que l'on dit scientifique en ce sens que le capitaine de vaisseau, homme curieux et érudit, observe soigneusement la terre, la flore, les animaux, le climat avec la direction et la force des vents. Un grand marin assurément. Les petites choses et détails l'intéressent plus que tout.
J'ai lu qu'il avait vu un chat-tigre en Amérique du Sud me faisant penser à la nouvelle espèce de chat-renard qui vient d'être repéré en Corse.

Louis-Antoine Bougainville est un nouvel aventurier, un orfèvre en botaniste dont une fleur à juste titre porte son nom, le bougainvillier. Il apparaît aussi comme un brillant ethnologue curieux du genre humain.

J'ai été obligée de lire cet ouvrage à un rythme rapide pour tenir le délai imposé mais il mérite de la lenteur pour s'immerger complètement et n'en retenir que du plaisir dans l'odyssée aux noms malicieux de la frégate « la boudeuse » et de son alter ego la flûte « l'étoile » .

Le récit est riche en vocabulaire dans le domaine maritime (un lexique se trouve à la fin du livre) et j'ai vraiment apprécié la langue soutenue et l'utilisation du passé simple des journaux. C'est une écriture belle et élégante qui renforce l'impression de lire pour la première fois le nom de tous ces pays et îles lointaines visités par le capitaine. Cette expression rafraîchissante renforce le récit qui fait écho aux voyages mythiques de l'Antiquité.
Dominique le Brun sait être le guide discret mais actif de ce beau voyage en donnant tous les éléments utiles en préface et en apportant des éléments d'éclaircissement indispensables à la compréhension du récit.

Le voyage et les conditions de l'expédition sont très bien soulignés et j'ai appris énormément de choses sur le monde maritime comme le rituel du baptême pour tous les marins qui passent pour la première fois la ligne de l'équateur.
J'aurais aimé quelques photos, un portrait de cet homme illustre, des peintures des frégates ou des copies des journaux.

C'est un ouvrage que je vais relire très vite car il est instructif, dépaysant, très agréable à lire et riche en connaissances sur ce grand homme Louis-Antoine de Bougainville et son voyage scientifique autour du monde.

Merci à Babelio et aux éditions Omnibus pour ce grand ouvrage lu dans le cadre de la Masse Critique essai.


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Il y a bien longtemps que je voulais lire cet ouvrage de Dominique le Brun dont j'ai déjà apprécié d'autres livres. Pour dire la vérité, je l'avais commencé et abandonné en chemin, empêtrée dans les escarmouches entre Français et Britanniques que nous relate Louis Antoine Bougainville, envoyé en tant qu'aide de camp du général François de Chevert en 1756.
Je l'ai finalement repris cette année avec plus de succès.

Il ne s'agit pas d'une biographie de Bougainville mais plutôt du récit d'une part importante de sa vie, non pas en nombre d'années mais par la richesse de son activité et de ses explorations, puisqu'en 13 ans seulement Bougainville vivra une aventure extraordinaire qui le mènera du Canada aux Malouines puis dans un tour du monde de près de 3 ans. Après une introduction sur les débuts de Bougainville, l'ouvrage de Dominique le Brun, se divise donc en 4 parties chronologiques, qui s'appuient en très grande partie sur les journaux de Bougainville : Bougainville au Canada, Bougainville aux Malouines puis chez les Patagons en Terre de feu et enfin sa célèbre circumnavigation à bord de la Boudeuse.

Ces journaux et récits de voyage ne comportent jamais rien de ses opinions personnelles mais permettent de dessiner le portrait d'un homme courageux, infatigable, généreux qui s'est fait tour à tour géographe, cartographe, astronome, ethnologue, navigateur accompli et a mis sa curiosité sans limites aux services de la Science.

J'avoue que je n'ai pas trouvé grand plaisir à lire la première partie et j'aurais abandonné une fois encore sans les notes très utiles de Dominique le Brun qui s'intercalent entre deux extraits du journal et donnent un éclairage bienvenu pour comprendre cette guerre de position qui se déroule dans la région des Grands-Lacs et en Acadie.
Mais cela m'a permis d'en apprendre un peu plus sur cette guerre dont je ne savais pas grand chose. Dans son journal, Bougainville relate comment pendant ses 4 années passées là-bas, les Français défendent cette région du Canada qu'ils ont appelée la Nouvelle-France contre les attaques des Anglais, gagnent quelques victoires en 1756 et 1757, puis, moins nombreux que les forces britanniques, subissent de nombreux revers durant 3 années successives jusqu'à la capitulation fin 1760.
J'en retiendrai surtout une guerre d'usure, une guérilla en terrain très hostile, au milieu de la forêt où les soldats français sont assaillis par les maringouins, et doivent traverser les marais et les multiples rivières qui sillonnent cette partie du Canada par de nombreux et harassants portages des canoës, une guerre contrainte par les glaces de s'arrêter pendant les 4 à 5 mois d'hivernage. Bougainville décrit aussi la famine des troupes et des Acadiens, le rôle important des Sauvages enrôlés aux côtés des Français pour attaquer les Anglais. Il se fait aussi ethnologue quand il relate les pratiques des tribus Folles-Avoines, Abénaquis, Iroquois, Outaouais etc. : il sera même adopté par l'une d'entre elles.
Il dénonce aussi les profiteurs de guerre, ceux qui s'enrichissent sur le dos de la France, en profitant du blocus des Anglais pour pratiquer des prix exorbitants pour les munitions ou les vivres qui manquent tant aux troupes françaises.
Mais les Anglais sont trop nombreux et surtout, en cette année 1758, la France a d'autres guerres à mener en Europe : Bougainville n'obtiendra pas les renforts qu'il est venu chercher à Versailles et de retour au Canada, il sera fait prisonnier sur parole. Les Français devront capituler et abandonner le Canada aux Anglais. Récompensé pour les services qu'il a rendus à la France, Bougainville obtiendra un brevet de colonel et la croix Saint-Louis.

Le style adopté par Bougainville est très "militaire", avec abréviations des grades et titres, descriptions froides des missions qui lui données et des mouvements des troupes françaises et britanniques, ce qui donne une lecture fastidieuse, ennuyeuse même, Bougainville n'ayant rien mis de personnel dans ce journal.

Mais il ne faut pas s'arrêter à ce journal sur la guerre du Canada. Si vous n'arrivez pas à persévérer sur cette partie-là, lisez-la en diagonale ou sautez-là sans regrets pour attaquer la deuxième et courte partie sur les Malouines qui est bien plus agréable à lire.

Racontée par l'aumonier et naturaliste Dom Pernetty qui accompagnait Bougainville, on assiste à l'installation aux Malouines en 1764 de deux familles acadiennes, chassées du Canada, après la capitulation française. Pendant quelques semaines, Bougainville dirige l'édification de maisons pour abriter les colons acadiens et même d'un fort sur cette terre vide, peu accueillante, où les arbres font cruellement défaut pour la construction ou le chauffage, et où la faune semble limitée à quelques outardes et à des coquillages. Heureusement, les colons trouveront de la tourbe pour se chauffer et avaient emmené avec eux cochons, chevaux et volaille.

Mais les Malouines seront cédées aux Espagnols en mai 1766 et Bougainville, sans doute un peu échaudé par cet échec de conquête française, propose de se lancer dans le premier tour du monde scientifique, relaté dans la dernière partie et la plus importante de ce livre. C'est un récit choral, Dominique le Brun ayant repris pour l'essentiel des extraits du Voyage autour du monde par la frégate du roi la Boudeuse et la flûte l'Étoile en 1766, 1767,1768 & 1769 de Louis Antoine de Bougainville (dont on découvrira l'édition originale sur Gallica) auxquels il a ajouté quelques témoignages de plusieurs de ses compagnons.

Embarquant avec le naturaliste Philibert Commerson (à la réputation déjà bien établie), un cartographe, un astronome, à bord de la frégate La Boudeuse et la flûte l'Etoile, Louis Antoine de Bougainville quitte Nantes le 15 novembre 1766. Il part vers l'Ouest traversant l'Atlantique pour emprunter le détroit de Magellan. J'ai été frappée par les difficultés encore rencontrées pour naviguer dans ce dédale, plus de 200 ans après que Magellan l'ait exploré. Bien que cette voie ait été maintes fois empruntée depuis, la navigation y semble extrêmement compliquée : d'ailleurs Bougainville mettra 52 jours pour franchir le détroit alors que Magellan n'en avait mis que 38 !

La lecture du récit de voyage qu'en a fait Bougainville et qui fut publié à son retour est assez monotone dans sa première partie, et, par sa technicité au sens maritime, très proche du journal de bord qu'il devait tenir. Elle doit s'avérer sans doute plus intéressante pour des lecteurs passionnés de navigation, qui apprécieront à leur juste valeur les difficultés rencontrées par la Boudeuse et l'Etoile pour naviguer de conserve, les deux navires n'ayant pas les mêmes caractéristiques, et pour affronter les vents mauvais et contraires, les récifs australiens, les hauts fonds, les battures etc. Un glossaire des termes maritimes est le bienvenu à la fin du livre. Pour ma part, malgré le style magnifique pour décrire la complexité de cette navigation, je me suis un peu ennuyée jusqu'à la découverte de Tahiti le 06 avril 1768 après 1 an et demi de voyage (car Bougainville a déjà accumulé 8 mois de retard, ce qui ne lui permettra pas d'aller en Chine ensuite, comme initialement prévu).

Là, tous les témoignages concordent sur l'émerveillement que tous ont ressenti face à ce paradis : beauté des îles recouvertes de bosquets et de prairies verdoyantes où serpentent des ruisseaux d'une eau pure qui cascade des montagnes, beauté aussi des îliens qui semblent ne vivre que d'amour et d'eau fraîche, abondance de fruits et d'une nourriture saine, absence d'insectes piqueurs ou d'animaux venimeux, climat agréable...
Les écrits de Bougainville, du chirurgien Vivez, de Commerson, du prince Nassau, sont emplis de stupéfaction et de trouble face à tant de beauté, de liberté et de naturel dans leurs manières de se livrer à l'amour, puisqu'ils vont jusqu'à inviter les nouveaux venus à goûter aux plaisirs de l'amour, les femmes s'offrant sans réserve ni pudeur. Ainsi naît le mythe de la Nouvelle-Cythère, terre idyllique et voluptueuse offrant tous les plaisirs à celui qui l'aborde. Aujourd'hui encore, on ne peut qu'être troublé par la description des moeurs tahitiennes car on a du mal à imaginer comment les Tahitiens - et plus encore les Tahitiennes, à juste titre les premières concernées – pouvaient accueillir avec tant de plaisir ces hommes d'équipage déguenillés, sales et puants, scorbutiques pour certains, au point de partager leurs filles et leurs femmes avec eux !

C'est à Tahiti que la véritable identité du valet de Commerson est enfin dévoilée aux yeux de tous, les Tahitiens ayant percé son secret à l'instant où ils l'ont aperçue : car Jean Barret n'est autre que Jeanne Barret, l'ancienne gouvernante des enfants de Commerson ! Jeanne herborise et travaille comme une bête de somme aux côtés de Commerson, déguisée en valet, les cheveux coupés et les seins bandés. Elle sera la première femme à effectuer le tour du monde !

En quelques jours seulement, Bougainville et ses compagnons collectent une quantité réellement impressionnante d'informations très précises sur les coutumes des Tahitiens. Je n'arrive d'ailleurs pas à comprendre comment ils ont fait sans connaître la langue ! J'ai d'ailleurs regretté que Bougainville n'explique pas comment les français ont réussi à communiquer avec les tahitiens : il a pourtant réalisé un lexique de 250 mots tahitiens ! Mais peut-être est-ce grâce à Aotourou, ce jeune Tahitien enthousiaste qui tint absolument à embarquer à bord de la Boudeuse pour découvrir le pays de ces français venus jusqu'à son île... Aotourou a connu un destin malheureusement bref mais extraordinaire puisque Bougainville l'a effectivement amené jusqu'en France où il il a pris le temps de s'occuper de lui et de lui faire découvrir Paris et Versailles ! le jeune Tahitien raffole de l'opéra où il assiste à des spectacles de danse. On mesure aussi la générosité de Bougainville qui financera son retour à Tahiti en mars 1770 un an plus tard. Malheureusement, Aotourou ne reverra pas son île, mourant un peu avant de la variole.

Bougainville ne restera que 9 jours dans cet éden avant de reprendre la mer avec regret pour rejoindre les Moluques. Après ce récit absolument passionnant, la traversée du Pacifique s'avère une navigation longue et compliquée, et plutôt ennuyeuse à lire pour qui n'a pas une âme de navigateur.

J'ai retrouvé de l'intérêt pour son récit quand il atteint enfin les Moluques et Batavia, où il décrit la colonie et comment la Compagnie hollandaise protège ses intérêts économiques en brûlant les plantations d'arbres à épices sur les îles qu'ils ne peuvent contrôler.

Mais il reste difficile de se faire une idée de l'apport réel de cette grande expédition à la science : certes, Bougainville aura ramené quantité de nouvelles plantes grâce à Philibert Commerson, dont la fameuse bougainvillée qui aurait sans doute davantage mérité de s'appeler la commersonia ou commersonillée. Aux yeux des français, il aura découvert Tahiti mais il avait été précédé - de quelques semaines seulement ! - par l'anglais Samuel Wallis. Il aura observé une éclipse de soleil. Surtout il aura enrichi de manière conséquente la cartographie de l'époque par des relevés minutieux des passages dans le détroit de Magellan, des bancs de sable ou des récifs coralliens dangereux, des contours des îles dans le Pacifique, de l'archipel des Tuamotu, des îles Samoa et des Moluques.

Ouh là là ! Je crois qu'il est temps pour moi de s'arrêter car j'ai été plus que longue sur cet avis...
Donc vous l'aurez compris, malgré quelques passages arides, la lecture de cette compilation des récits de voyage de Bougainville s'est avérée très riche et passionnante d'un point de vue historique et ethnographique et je la recommande à tous ceux qui sont férus ou juste curieux des grandes expéditions.

Challenge Multi-défis 2023
Challenge Non fiction 2023
Challenge Temps modernes 2023
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J'ai envie de vous dire, ne tenez pas compte de ma critique ! Pourquoi ?

Parce que c'est difficile d'être la première critique d'un livre tel que celui là et qu'il est difficile de faire la critique d'un livre qu'on a abandonné ... j'en suis désolé. J'ai eu ce livre dans l'opération Masse critique et j'avoue qu'en voyant la quatrième de couverture et le titre, il me semblait que j'allais passer de belles heures de lecture....
Mais voilà, je n'ai pas accroché du tout et je me suis arrêtée à la fin du chapitre sur le Canada soit à peu près 150 pages. J'ai lu 150 pages en plus d'une semaine, ce qui est complètement anormal pour moi qui peux lire deux livres en 1 semaine sans problème.
Alors que s'est-il passé ? Étonnamment le tout début a été très prometteur, la mise en place par Dominique Lebrun est assez intéressante et la lecture fluide. Les premières difficultés sont arrivées avec les extraits du journal de Bougainville. ET je suis brusquement sorti de l'histoire. Est- ce que le livre est en cause ? Pas forcément car je suis persuadée que certains d'entre vous y trouveront du plaisir. Ma connaissance de Bougainville est quasiment inexistante et je pense que cela n'a pas aidé la lecture. C'est un livre que je qualifierai de complémentaire à un livre peut-être plus biographique et basique. Je ne désespère pas de pouvoir le lire un jour ; il reste dans ma bibliothèque pour le moment et je recherche en parallèle un premier livre qui pourrait me "soutenir" dans la lecture de "Bougainville L'histoire secrète".
Je confirme, ne vous fiez pas à mes impressions sur ce livre, car il me semble ne pas avoir été à la hauteur ... Faîtes vous votre propre opinion !
J'ai mis 2,5 ie la moyenne. C'est le minimum que je puisse faire !
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J'ai envie de vous dire, ne tenez pas compte de ma critique ! Pourquoi ?

Parce que c'est difficile d'être la première critique d'un livre tel que celui là et qu'il est difficile de faire la critique d'un livre qu'on a abandonné ... j'en suis désolé. J'ai eu ce livre dans l'opération Masse critique et j'avoue qu'en voyant la quatrième de couverture et le titre, il me semblait que j'allais passer de belles heures de lecture....
Mais voilà, je n'ai pas accroché du tout et je me suis arrêtée à la fin du chapitre sur le Canada soit à peu près 150 pages. J'ai lu 150 pages en plus d'une semaine, ce qui est complètement anormal pour moi qui peux lire deux livres en 1 semaine sans problème.
Alors que s'est-il passé ? Étonnamment le tout début a été très prometteur, la mise en place par Dominique Lebrun est assez intéressante et la lecture fluide. Les premières difficultés sont arrivées avec les extraits du journal de Bougainville. ET je suis brusquement sorti de l'histoire. Est- ce que le livre est en cause ? Pas forcément car je suis persuadée que certains d'entre vous y trouveront du plaisir. Ma connaissance de Bougainville est quasiment inexistante et je pense que cela n'a pas aidé la lecture. C'est un livre que je qualifierai de complémentaire à un livre peut-être plus biographique et basique. Je ne désespère pas de pouvoir le lire un jour ; il reste dans ma bibliothèque pour le moment et je recherche en parallèle un premier livre qui pourrait me "soutenir" dans la lecture de "Bougainville L'histoire secrète".
Je confirme, ne vous fiez pas à mes impressions sur ce livre, car il me semble ne pas avoir été à la hauteur ... Faîtes vous votre propre opinion !
J'ai mis 2,5 ie la moyenne. C'est le minimum que je puisse faire !
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Louis Antoine de Bougainville - 600 pages - Une aventure.

Son but : explorer le monde.

Sa devise : Je suis voyageur et marin.

Ses moyens : une carrière militaire et un tour du monde portant pavillon blanc à fleurs de lys.
Il deviendra Capitaine de Vaisseau, Colonel dans l'Infanterie et un bâtiment de guerre portera son nom.

Ses réalisations : un voyage hors du commun à bord de frégates prestigieuses et une découverte humaine et scientifique.
Il publiera le plus extraordinaire récit de la première circumnavigation jamais réalisée et ouvrira la mer à d'autres navigateurs.

"Bougainville, l'histoire secrète" n'est pas seulement la vie de Bougainville, c'est un roman d'aventures et d'évasion.

C'est une histoire vraie parsemée d'explications, d'extraits de journaux, de récits. C'est une histoire dans L Histoire. Et c'est aussi une véritable épopée, un voyage, une exploration.

On y découvre :

- L'homme. Sa vie ou comment se donner les moyens de réaliser ses rêves.

- le Canada et l'apprentissage de la guerre.

- La découverte des Malouines et les déconvenues.

- Les Patagons et leur terre de feu.

- le fameux Tour du Monde et les frégates La Boudeuse et l'Étoile.

Et pour terminer le glossaire maritime et les repères chronologiques.


A seulement 21 ans, en 1750, Louis Antoine de Bougainville entre aux Mousquetaires Noirs, sa vie commença ... et ne s'arrêta plus.

Il côtoie les plus grands, affronte des guerres, des peuples sauvages. Navigue sur les océans, découvre de nouveaux continents, de nouvelles espèces. Il fondera une famille. Il subira des échecs, sera fait prisonnier. Il ne s'arrêtera pas. Retournera au combat. Reprendra la mer, affrontera le pire. Découvrira des îles merveilleuses et naviguera tout autour de la planète.

Il mourra à 82 ans en ayant réalisé ses rêves.

"Je suis voyageur et marin, c'est à dire un menteur et un imbécile aux yeux de cette classe d'écrivains paresseux et superbes qui, dans l'ombre de leur cabinet, philosophent à perte de vue sur le monde et ses habitants, et soumettent impérieusement la nature à leurs imaginations. Procédé bien singulier, bien concevable de la part de gens qui, n'ayant rien observé par eux-mêmes, n'écrivent, ne dogmatisent que d'après des observations empruntées de ces mêmes voyageurs auxquels ils refusent la faculté de voir et de penser".



Merci à Babelio et aux Editions Omnibus.
Encore une belle découverte grâce aux Masses Critiques …


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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Elles nous firent d'abord, de leurs pirogues, des agaceries où, malgré leur naïveté, on découvrit quelque embarras ; soit que la nature ait partout embelli le sexe d'une timidité ingénue, soit que, même dans les pays où règne encore la franchise de l'âge d'or, les femmes paraissent ne pas vouloir ce qu'elles désirent le plus. Les hommes, plus simples ou plus libres, s'énoncèrent bientôt clairement : ils nous pressaient de choisir une femme, de la suivre à terre, et leurs gestes non équivoques démontraient la manière dont il fallait faire connaissance avec elle. Je le demande : comment retenir au travail, au milieu d'un spectacle pareil, quatre cents Français, jeunes, marins, et qui depuis six mois n'avaient point vu de femmes ? Malgré toutes les précautions que nous pûmes prendre, il entra à bord une jeune fille, qui vint sur le gaillard d'arrière se placer à une des écoutilles qui sont au-dessus du cabestan ; cette écoutille était ouverte pour donner de l'air à ceux qui viraient. La jeune fille laissa tomber négligemment un pagne qui la couvrait et parut aux yeux de tous telle que Vénus se fit voir au berger phrygien : elle en avait la forme céleste. Matelots et soldats s'empressaient pour parvenir à l'écoutille et jamais cabestan ne fut viré avec une pareille activité.
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Au reste, combien de fois n'avons-nous point regretté de ne pas avoir les journaux de Narborough et de Beauchesne tels qu'ils sont sortis de leurs mains, et d'être obligés de n'en consulter que des extraits défigurés : outre l'affectation des auteurs de ces extraits à retrancher tout ce qui peut n'être qu'utile à la navigation, s'il leur échappe quelque détail qui y ait trait, l'ignorance des termes de l'art dont un marin est obligé de se servir leur fait prendre pour des mots vicieux des expressions nécessaires et consacrées, qu'ils remplacent par des absurdités. Tout leur but est de faire un ouvrage agréable aux femmelettes des deux sexes, et leur travail aboutit à composer un livre ennuyeux à tout le monde et qui n'est utile à personne.
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Depuis dix ans le pays a changé de face. Avant ce temps on y était heureux, parce qu'avec peu on avait en abondance toutes les choses nécessaires à la vie ; on ne désirait pas d'être riche, on n'avait pas même l'idée des richesses : personne n'était pauvre. Verrès arrive ; en construisant l'édifice d'une fortune immense, il associe à ses rapines quelques gens nécessaires à ses vues ou à ses plaisirs. La masse d'argent augmente dans la colonie et conséquemment le prix des denrées. La simplicité première rougit d'abord parce qu'elle trouve à se comparer avec un superflu plus recherché ; le luxe s'introduit et, avec lui, la corruption des mœurs et des sentiments, l'avarice, l'avidité, l'esprit de rapine. Le moyen de faire sa cour est de paraître désirer de faire fortune. La délicatesse sur les moyens est publiquement bafouée, traitée de sottise. L'exemple du chef produit son effet ordinaire, c'est-à-dire beaucoup d'imitateurs.
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A mesure que nous l'approchâmes, nous découvrîmes qu'elle est bordée d'une plage de sable très unie et que tout l'intérieur est couvert de bois touffus, au-dessus desquels s'élèvent les tiges fécondes des cocotiers. La mer brisait assez au large au nord et au sud, et une grosse lame qui battait toute la côte de l'est nous défendait l'accès de l'ile dans cette partie. Cependant la verdure charmait nos yeux et les cocotiers nous offraient partout leurs fruits et leur ombre sur un gazon émaillé de fleurs ; des milliers d'oiseaux voltigeaient autour du rivage et semblaient annoncer une côte poissonneuse ; on soupirait après la descente.
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https://www.librairiedialogues.fr/rencontres/15557/ Rencontre avec les écrivains de Marine, organisée dans le cadre du Rendez-vous des Écrivains de marine, qui a eu lieu le 22 juin à la librairie dialogues à Brest, avec pour invités : Patrick Poivre d'Arvor, François Bellec, Marie Dabadie, Dominique Lebrun et Jean Rolin. Entretien mené par Charles Kermarec. Réalisation : Ronan Loup.
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