Ce qu'elle savait

Célèbre aux Etats Unis, éprise de culture française et pourtant tardivement traduite en France, Lydia Davis, qui a également été l'épouse de Paul Auster a publié plusieurs recueils de nouvelles et un roman. Aux Etats Unis, elle est considérée comme l'une des meilleures dans l'art exigeant de la nouvelle.

Un peu plus de trente textes courts composent ce recueil, certains de quelques lignes seulement. Lydia Davis puise ses histoires dans le quotidien, mais plus que des mots, ce sont des sensations, des émotions qui courent sur les pages. Des histoires de solitudes si banales et pourtant si personnelles ; des malentendus sur lesquels se bâtissent parfois des vies entières. Beaucoup d'interrogations et d'observations sur le couple, ou plutôt la fin du couple, l'état "d'après le couple", cette période de flottement que Lydia Davis saisit avec beaucoup de finesse. Des personnages sur le fil, pas très loin de basculer dans une forme de douce folie, mélancolique, parfois brutale.

"Plus tard dans la matinée, à moins que ce ne soit un autre jour, elle sent à quel point c'est idiot de quitter cet homme qui n'est plus complètement dans sa vie, elle cherche dans sa vie si elle y est, et comme elle n'est nulle part, son état de confusion s'accroît."

Les nouvelles les plus courtes sont sans doute les plus saisissantes, révélatrices d'un malaise ("Ce qu'elle savait"), d'un état d'esprit ("le poisson"), de situations ubuesques ("Algèbre"). La plus terrifiante étant "La mère" : dix lignes pour résumer la cruauté d'une relation mère - fille. Terriblement efficace.

Une singularité à découvrir, une tonalité particulière, intéressante, étonnante.
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La nouvelle n'est pas la forme littéraire que je préfère car j'aime prendre mon temps pour découvrir les personnages et entrer dans l'intrigue. Alors quand la nouvelle ne fait que quelques lignes, qu'il n'y a pas d'intrigues mais plutôt des ressentis, impossible d'apprécier cette lecture. Mais je suis tout de même allée au bout du recueil mais sans rien en garder.