Qu'est-ce qui caractérise, dans notre imaginaire, un chevalier ? Sa quête ? Son code d'honneur ? Quelles sont ses motivations ? Son apparence ? Son armure ? Son épée ? Son combat ? Quel est son parcours ?
Et bien tout ça et bien d'autres aspects encore.
Cette anthologie, dirigée par Jean Bury (dont il ne faut lire la préface qu'à la fin. Conseil, qui bien sûr, n'a pas suffi à m'arrêter) regroupe quinze nouvelles sur le thème des chevaliers noirs et errants. Amatrice de romans SFFF, j'ai croisé un grand nombre de ces hommes et de ces femmes qui, ont, pour certains, laissé une empreinte indélébile dans mon parcours de lectrice. Je dois avouer qu'en me plongeant dans Chevaliers errants, j'en attendais beaucoup, je souhaitais être chamboulée, surprise et ce fut le cas, au-delà de mes espérances. A travers le temps, l'espace, passant d'un genre à un autre (fantasy, SF, steampunck, etc…) je suis partie à leurs rencontres. Certaines m'ont fait sourire, d'autres (beaucoup) les larmes aux yeux ou encore m'ont étonnée par leurs originalités mais aucune ne m'a laissé sur le bord du chemin, je me suis régalée.
Des anges et des hommes de Carl Ansen : Mazette, ça commence fort. Première nouvelle du recueil, j'ai terminé le mouchoir à la main. Un récit fort, poignant, à la fin injuste mais oui mais non mais quand même flûte ! Un auteur dont j'aimerais découvrir d'autres textes à l'avenir.
A feu et à aubes de Kevin Kifffer : C'est à travers Josette, petit bout de jeune fille curieuse, pleine de courage et de soif de vivre sauvée des eaux que nous découvrons Albator (bon d'accord, pas réellement lui mais ils ont des petites choses en commun), capitaine de bateau à roues à aubes et son combat. Aventure, dragons et Histoire (le détail qui fait de lui un auteur que j'ai toujours plaisir à lire).
Vivre par l'épée de Frank Stevens : Drusden et ses disciples, Florin et Alina cherchent le Chevalier noir. Leur quête commence tout en douceur et légèreté, enrichie par quelques légendes et croyances qui appellent à débattre de leurs véracités chemin faisant, quand celle-ci prend un tour inattendu et cruel. Je me suis sentie tout autant impuissante que Florin et sa destinée future m'a attristée. Un auteur font j'aimerais découvrir d'autres textes également.
Humanités de Guillaume Sibold : Gros coup de cœur (encore) pour celle-ci qui s'inspire de L'autoroute sauvage de Julia Verlanger. J'ai, d'ores et déjà, téléchargé les deux nouvelles qui se déroule dans le même univers sur le site de la maison d'édition (disponible gratuitement) qui sont Sale temps pour un mutant et L'amour au temps des radiations pour prolonger le plaisir.
La toile et L'épée de Florence Barrier : Lionel est un jeune garçon qui l'air de rien avec des petits riens mais avec une grande intelligence et ruse vient en aide à son prochain dans la vie de tous les jours, que ce soit à une dame d'un âge certain dans une boulangerie ou dans le RER. Adepte de jeux vidéo, il incarne un paladin qui possède les mêmes valeurs chevaleresques. Et là, je dois m'arrêter, je ne peux pas en dire plus sans trop en dévoiler. Un personnage attachant et une fin à me faire rougir de jalousie.
Le roi des vermines de Brice Goudet : Et hop encore une claque ! Une ambiance sombre, glauque et qui grouille. Des méchants odieux et détestables qui amorcent par leurs gestes la naissance d'un être hors normes.
En attendant L'orque d' Ambre Melifol : Une grande amitié unie Cho et Gilles mais les années passent et celui-ci change combattant des ennemis qui lui seul perçoit. Peu à peu, accrochés l'un à l'autre, ils sombrent mais Cho veut autre chose. Un texte émouvant avec un clin d'oeil à Tolkien, à la fois beau et triste, qui ne peut que nous remettre en tête cette superbe scène.
Le bourreau vagabond d' Emilie Milon : Il a seize ans et est condamné au supplice de la roue pour avoir tué son père. Réitèrerai-t-il son geste ? Oui, sans aucun doute et c'est pour cette raison qu'il a été choisi. Récit percutant d'une victime qui devient bourreau. C'est injuste, je me suis attachée à lui et tout et tout et puis… je vous ai déjà dit que les auteurs pouvaient être très méchants.
Dragons et trahisons d' Anthony Boulanger : Grâce à la complicité de Karosh, Mickaël est reconnu par tous et toutes comme le Grand Tueur de dragons. Non mais quel fieffé imposteur de zut dans toute sa splendeur celui-là (et encore je me retiens), je le déteste… vraiment… très fort !
Code chevalier de J.A. Reeves : Il faut un peu de temps pour comprendre à qui, quoi, nous avons affaire et surprise, nous avons là non pas un être de chair mais l'IA d'un vaisseau. Je dois avouer qu'elles et moi, souvent, ça ne colle pas car elles sont programmées pour « ressentir ». C'est artificiel, elles ne peuvent pas réellement souffrir ou aimer (je m'arrête là sinon vous allez y passer toute la nuit). Je ne peux concevoir qu'elle soit excitée, heureuse d'être en vie, qu'elle soit agacée ou satisfaite (et me revoilà repartie). En dehors de mon opinion personnelle sur ce sujet, l'IA de ce vaisseau est capable de retranscrire nos sentiments ( je ne peux pas en dévoiler les raisons sous peine de trop en dire), ça se tient et c'est cohérent. Au final, je suis plutôt agréablement surprise par son originalité.
Lame éternelle de Laurence Vigne : Elysia et Lian, enfants sorciers, sont sauvés du bûcher par Jinael, Chevalier des âmes (mais oui bien sûr, ceci explique donc cela). Il va les prendre sous son aile, les guider, les éduquer et persiste les raisons obscures dans tel dévouement jusqu'à ce qu'ils soient prêts. Là aussi un récit riche en émotion qui se termine avec un petit sourire.
Le chant du cygne de Mélaine Naël Legrand : le récit narre la quête d'Eryth la Guerrière, Pourfendeuse par trois fois du grand ver de la forêt Pleureuse, navigatrice des îles du Vent, terreur de Plascin et gagnante invaincue du tournoi de Morneval, personnage hautement sympathique qui a plus d'un tour sous l'armure et qui prône pacifisme, dialogue et plus si affinités pour traverser les différentes épreuves imposées. Une bouffée d'air frais.
SinOjos de Stéphane Lavenère : Et plouf, me voici plongée dans un univers futuriste ultra technologique, la transition est rude mais quel voyage. L'action se passe dans un monde sombre, violent où l'Institution, la Justice, l'Oxygène sont des marques déposées. Rébellion ! (pardon je me suis laissée emportée). Excellent et quelle fin, la classe ! S'il y avait une suite, je me serais jetée dessus.
Voyage avec Auryne de Kaliom Geefer : Je vais finir ce recueil de nouvelles les glandes lacrymales totalement à sec. Un voyage à la finalité magnifique (mais comment je peux écrire des trucs pareils parce que c'est horrible quand même mais qu'est-ce que c'est beau).
Retour à Perpétuelle-Automne d' Olivier Boile : Pour terminer, une petite tasse de thé ? L'auteur nous emmène en Chine, dépaysement garanti. Difficile pour moi, par mon vécut (je fais ma causette) d'éprouver de l'empathie pour Tigresse-au-dos-écarlate, je n'ai pu apprécier la nouvelle à sa juste valeur. Cependant, Olivier Boile est un auteur que je souhaite découvrir depuis longtemps, ce n'est, donc, que partie remise.
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« Ces êtres maudits, caricatures des enfants de Dieu, se sont autoproclamés des anges, mais ils ne sont rien d’autre que des démons ! Avec leur langue fourchue, ils nous ont asservis durant des siècles, nous les véritables fils et filles du Seigneur ! Avec leur venin, ils nous ont plongés dans la peur et la méfiance envers notre semblable ! Mais l’heure est venue où le Seigneur nous a ouvert les yeux et nous a fait prendre conscience de notre destin ! »
Des anges et des hommes (Carl Ansen)
« Que représentaient quelques minutes par jour occupées à aider les autres à leur insu ? Car tout le plaisir était là : l’absence de reconnaissance. La satisfaction d’une bonne action, sans contrepartie ni remerciement. La justice anonyme. »
La toile et l’épée (Florence Barrier)
« Je me disais que même avec sa force, il n’avait rien d’un chevalier. Il était gentil, mais il n’avait aucune bravoure. Il n’avait pas même de foi. Il ne faisait qu’obéir à celui qui l’avait sauvé. Il était chevalier seulement par puissance et par servitude… Moi, j’avais fait des vœux. Valder, Cecil, Otto, Philip, Keu, tous, mêmes s’ils ne sont pas des exemples de vertu, ont fait des vœux et se sont engagés à servir le roi Hildred. Waff, c’était différent. »
Le roi des vermines (Brice Gouget)
« – OK, je veux bien, mais il ne faudra pas oublier de donner un peu de spectacle aux péquenots du patelin, j’ai une réputation à construire tout de même.
– Oui je sais, je n’oublie pas : le combat, l’extermination de Dragons, Michaël le Pourfendeur ! Prends garde qu’un jour je ne me lasse et ne me décide à te croquer pour de bon ! »
Dragon et trahison (Anthony Boulanger)
« Certes, je savais encaisser les coups et subir plus de remarques blessantes que n’importe quel adolescent de l’Empire, mais ce traitement avait un terrible coût. Mon esprit était en mille morceaux. Son ultime attaque m’avait obligé à prendre des mesures radicales. Il m’avait transformé en tueur. Il m’avait condamné. »
Le bourreau vagabond (Emilie Milon)