Chronique du temps de l'innocence chez Gallimard.
Un récit d'actualité
Au début, un drame : Badr et Boudour, le frère et la soeur, vont à l'école coranique, avec les présents de leur famille pour l'instituteur, et leurs bonnes intentions de bons élèves. C'est sans compter l'intolérance du maître religieux qui, pour une peccadille, leur refuse le droit d'entrer et les condamne pour impiété, eux et leur famille, au mépris des villageois.
L'écriture de
Rabah Belamri, simple, voire dépouillée, retrace les émotions et événements de l'enfance. Les drames, les joies, les enchantements et les indignations parcourent ces pages, où les figures féminines sont particulièrement attachantes, car l'enfant pressent qu'elles sont ou seront mises sous tutelle.
Ces vignettes de l'Algérie coloniale s'épanouissent dans le récit comme un chant parfois timide dont on goûte progressivement la richesse des timbres. Conteur, romancier, poète,
Rabah Belamri a des accents personnels qui éclairent notre actualité.