Nœuds
D’où tu écris
les nœuds se défont,
lambeaux de l’âme.
Fragile paume du poing de la nuit.
Une main s’ouvre
pour la trace des liens.
L’héritage de tes gestes
illumine ton visage
sur la carte des ombres.
Un chemin de terre
au bas des Appalaches
et le Fleuve au loin
pour la mémoire de naître.
À la fenêtre de l’aube
ta peau de lumière.
Âmes en peine, sans visage, sans voix,
gisants dans l’étang qui ne s’écoule pas,
vous habitez la frontière
entre le jour et la nuit,
au bord de nos rêves.
Vous avez l’âge d’un autre monde
où j’erre entre la mémoire et l’oubli.
Vous êtes la lenteur de ce lieu
que l’on nomme Mélancolie.
Mélancolique parmi les autres.
tu vis le sentiment de la perte.
Qui es-tu, sans un amour
qui t’éclaire? Le cœur lourd.
tu t’effaces dans l’attente.
Mais l’amour n’est pas une image.
Fais confiance au mouvement
de la lumière, à l’âme qui s’échappe
jusqu’à la transparence.
Si tu marches à l’ombre
de l’énigme, tu sauras
ce que tu es avec Celle
qui t’attend à la source
où l’eau est ronde.
Tête lourde au creux
de la main ouverte,
tu ne rêves
ni du ciel ni de la terre,
tu n’imagines rien
qu’une mémoire brûlée
au nœud du sablier.