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EAN : 9782867467561
208 pages
Liana Lévi (05/03/2015)
3.04/5   23 notes
Résumé :

Cadette d'une modeste famille yéménite, la narratrice de ce roman a grandi sous la férule d un père rigoureux et d'une mère soumise. Au fil des souvenirs, elle retrace son existence.

Son enfance partagée entre interdits et transgressions entre apprentissage à l' école religieuse et visionnage avec sa grande soeur de cassettes pornographiques...

Puis ses études de théologie et son engagement dans le djihad qui la mènera au Soud... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Souvenir d'une femme d'aujourd'hui au Yémen. Elle n'a pas de nom, elle se souvient de son enfance dans une modeste famille. le père est soumis à l'Islam, la mère soumise au père.
Elève d'une école religieuse elle fait son éducation de femme auprès de sa soeur ainée grâce à des cassettes « culturelles », doux euphémisme, et son éducation politique auprès d'un frère plutôt inconstant, il sera tour à tour, marxiste, djihadiste en Tchétchénie, puis autoentrepreneur très libéral. Dans une société soumise à la charia, comment la femme peut-elle exister ?

Femme interdite, femme défendue, femme tentation, femme corps, femme propriété, femme déflorée, femme possédée, femme plaisir, femme forcée, femme impure, femme recousue, femme offerte, femme cachée, femme cloitrée, femme donnée, femme vendue, femme arme, femme séquestrée. Auteur, journaliste, essayiste, progressiste engagé, et « Dieu » sait si ce mot prend tout son sens dans un pays comme le Yémen, Ali al-Muqri n'en finit pas d'interroger son pays et sa foi. Après la condition des noirs, l'alcool, les amours inter-religieuses, l'auteur nous dresse un formidable portrait de femme yéménite, prisonnière d'une pensée archaïque dominante. Dans son pays Ali al-Muqri a reçu des menaces de mort le lire est un acte politique.

Comme quoi, les intellectuels dans des pays comme le Yémen sont de véritables aventuriers de l'extrême... et on ne peut qu'être estomaqué devant leur courage....
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Auteur yéménite, Ali al-Muqri s'est engagé depuis longtemps contre les abus religieux et sociaux de son pays. Au point de recevoir fatwas et menaces de mort qui ne l'empêchent pas de continuer à témoigner. En France, on l'a découvert avec le beau juif, superbe roman historique prêchant la tolérance. Femme interdite est d'une toute autre nature, avec pour premier parti pris de faire raconter à une femme son itinéraire de l'enfance à l'âge adulte. le livre est dérangeant dans le sens où il ne corrobore pas totalement les idées reçues en occident sur une société où s'applique la charia. Ali al-Muqri se fait "narratrice" au plus intime d'une féminité niée et considérée comme impure. Autant que le poids de la religion, Femme interdite aborde le sujet de la sexualité féminine avec une crudité étonnante au point de faire parfois du livre un véritable roman érotique, ou plutôt de la frustration sexuelle. Les personnages qui entourent son héroïne sont déroutants : sa soeur vend son corps, son frère passe du marxisme au fondamentalisme, ses époux se révèlent impuissants. Et son propre cheminement est lui aussi parfois difficile à comprendre avec son engagement dans le Djihad en Afghanistan. de ce livre qui met souvent mal à l'aise et qui ne manque pas d'humour à l'occasion, ressort une sorte de rage qui ne trouve aucun exutoire. le cliché de la femme musulmane résignée et sans désir s'en trouve bouleversé. Jusqu'à quel point Ali al-Muqri, qui est un homme, a t-il saisi la vérité dans ce portrait de femme yéménite ? Il n'y a pas de réponse à cette question dans ce roman troublant et audacieux entre soumission et pulsions.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Un roman quelque peu dérangeant sur la condition des femmes et plus particulièrement dans ce texte d'une famille traditionnelle yéménite.
La famille se compose en plus des parents, de trois enfants, un fils qui au début du roman est proche du marxiste, étudiant, qui va se radicaliser après son mariage et partira faire le djihad en Tchétchénie. Loula qui travaille dans une agence d'import-export et use de ses charmes, ce qui lui permet de donner plus d'argent à son père qui ne se pose aucune question, la benjamine qui est aussi la narratrice du roman, que nous suivons dès l'âge de 8 ans, elle est surtout préoccupée et tiraillée entre la découverte de l'amour et la religion, elle regarde en cachette avec sa soeur et ses copines des films culturelles, afin de découvrir les plaisirs de l'amour .
On découvre aussi tous les interdits, le poids de la religion sur les femmes, et toute l'hypocrisie de la société. Un roman qui fait réfléchir, questionne, interroge sur la condition des femmes soumises au patriarcat, au mutisme, à la non existence.
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Après cette lecture, je reste assez partagé. Ce qui me dérange, c'est que c'est le point de vue d'un homme qui, encore une fois, se substitue aux femmes et parle à leur place. Je crois qu'il est préférable de lire Manala ou Talisma Nasreen pour avoir un réel point de vue sur la condition des femmes dans les pays islamistes.

J'ai le sentiment que ce livre est une toile parfois fantasmagorique de l'auteur tissée sur une trame de vérité. Ce livre ne confirme que ce dont nous nous doutions déjà de la condition féminine dans les régions où la charia fait force de loi aveugle et absolue.
J'y ressens aussi beaucoup d'invraisemblances ou de contrevérités. Comment, dans une famille à ce point soumise à l'extrême religion, la grande soeur puisse t'elle être aussi libertaire, le frère communiste et mécréant et la plus jeune si brimée ? Comment le frère pourtant éduqué, en une nuit, par amour et pour se protéger de la jalousie, puisse se transfigurer d'areligieux en islamiste et imposer à sa famille son nouvel état?

Et que dire du parcours de la narratrice. Après les premiers émois de l'adolescence, pour dieu, elle refoule au plus profond sa sexualité mais rêve toujours du grand et tendre amour. Ensuite, elle espère le rencontrer par le biais d'un islamiste qu'on lui impose comme mari. Comme si un homme, dressé à soumettre les femmes dans les rangs inférieurs de la classe animal pourrait un jour se montrer tendre et bon amant. Nous subissons alors au gré des pages la sexualité frustrée de l'héroïne. Mariée à un homme impuissant, qui de surcroit, lui impose une nouvelle épouse. Puis, répudiée et mariée dans la précipitation avec pour seul objectif de perdre sa virginité et de connaître l'extase et de nouveau subir l'impuissance masculine de son nouvel époux. Pour ensuite, las de ne pouvoir s'épanouir dans la jouissance, forcer son voisin à devenir son amant mais hélas, cette fois, éjaculateur précoce au point d'avoir fini avant même la pénétration.

Est-ce vraiment la religion le problème de cette jeune femme? de plus, l'auteur ne critique jamais ouvertement l'islamisme. Il le fait subir à ses personnages comme si c'était un fait établi, inéluctable, incontournable ou naturel. En fermant ce livre, je me demande si l'auteur n'aurait pas posé en écrivant ce roman, un simple acte égoïste, se positionnant en faux polémiste, profitant à la fois de la condition exécrable des femmes dans ces régions du monde et de l'actualité brûlante pour tenter d'atteindre le statut de best-seller ?

Bref, ce roman ne m'a guère inspiré, je regrette presque de l'avoir lu et ne fait que me conforter dans mon athéisme, dans ma volonté de me ranger aux côtés de ceux qui défendent l'égalité des sexes, le mariage pour tous, la liberté de penser et d'expression et la laïcité, seule chance de créer une société égalitaire pour tous, mécréants ou croyants, homme ou femme.

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Traduit de l'arabe (Yemen) par Khaled Osman en collaboration avec Ola Mehanna - Edition Lian Levi ; 2015 pour la traduction française ; 199 pages
Ce roman cru, frontal est un dévoilement. En effet, Ali al Muqri enlève les burqa, tchador, niqab et autres prisons de voiles et nous révèle, sans ces filtres illusoires, toute la violence faite aux femmes, dans les pays qui leur imposent de vivre cachées, effacées du monde.
Ce roman est le triste constat de la vie des femmes et des hommes au Yémen aujourd'hui.
Pour adoucir la violence de la réalité, ce roman a une "colonne vertébrale lumineuse et symbolique", le poème " Questionnez mon coeur" d'Ahmad Chawqi interprété par Oumm Kalsoum.
Chaque strophe du poème s'invite dans le texte. Cette respiration poétique est un rappel à un Islam des lumières qui s'oppose à la folie de l'intégrisme religieux.
Nous, femmes occidentales, réfléchissons au sort qui nous est réservé dans les pays ou règnent l'intégrisme religieux. Ce terrible constat, nous oblige à nous retourner sur le chemin parcouru par nos "aînées féministes" pour revendiquer l'égalité avec les hommes. Actuellement, une nouvelle prise de conscience émerge et la défense de la cause des femmes a pris un nouvel élan, mais jamais nous n'avons eu à combattre cette soumission totale qui annihile le droit des femmes et les empêche de vivre comme des êtres humains.
Ce livre, nous transporte sur une autre planète où les hommes ont tous les droits sur les femmes. Absolument tous : le droit de les éduquer selon leur désir, le droit de les maltraiter, le droit de les enfermer, le droit de les violer, le droit de les tuer…. Ce pays ressemble à une sorte d'arène ou des hommes transformés en gladiateur imposent leur force non pas sur des bêtes féroces mais sur les femmes. C''est aussi un grand théâtre de l'absurde, parce que rien n'est légitime, tout est incohérent, hypocrite, violent et obscur.
Dans ce pays, les femmes ne sont pas éduqués c'est bien plus grave que ça. Elles subissent un endoctrinement à la soumission aux hommes.
La sexualité est un besoin naturel et nécessaire à l'épanouissement d'un individu c'est scientifiquement prouvé. L'auteur nous explique à travers ses personnages comment les adolescentes usent de multiples subterfuges pour combler leur besoin de connaissance sur leurs désirs sexuels et leur besoin d'amour. Pour cela, elles se livrent à un trafic de cassettes pornographiques qu'elles visionnent en cachette. Ces adolescentes ont un regard doublement tronqué de la sexualité. Elles reçoivent une éducation religieuse qui empêche toute relation sexuelle saine et heureuse puisque leur désir est interdit. Elles croisent cette éducation religieuse avec le visionnage de films pornographiques qui offrent un regard contraire à la réalité. Dans les films pornographiques tout est permis et les femmes y sont soumises aux désirs des hommes.
Comment se construire avec de telles contradictions : Les personnages qui évoluent dans ce livre sont perdus, les femmes sont des poupées désarticulées qui réagissent souvent d'une manière irrationnelle.
Le roman a comme décor, comme toile de fond la guerre et en particulier le djihad. Les femmes sont obligées d'accompagner leurs maris dans cette sinistre aventure qui se révèle extrêmement dangereuse pour elles parce qu'en plus des conditions difficiles qu'imposent la guerre, elles subissent le viol qui n'est pas considéré comme un acte criminel mais comme un droit normal sur les femmes.
J'ai apprécié ce roman, qui offre un regard très réaliste sur la sexualité et sur toute la violence et la folie qui l'accompagnent quand elle est réprimée. Les personnages sont très attachants. Je les ai suivis avec plaisir et sollicitude dans les méandres complexes du non-sens de leur pays et évidemment de leur vie.
Nous avons besoin de romans "coup de poing" comme celui-ci, pour comprendre le monde.

Lien : http://ecriberte.over-blog.c..
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critiques presse (1)
Actualitte
10 avril 2015
Questionnez votre cœur alors mais surtout, à l'instar de l'héroïne, écoutez sans hésiter Oumm Kalsoum.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
"Ce sujet fait l’objet de controverse parmi les savants de la religion et les jurisconsultes de la charia. Cependant ils sont nombreux à avoir estimé qu’éduquer une fille après l’âge de neuf ans n’est pas souhaitable, car elle devient à partir de ce moment une femme-défendue. Sa place naturelle est alors dans sa maison, qu’elle ne doit plus quitter jusqu’au tombeau. »
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Nous avons choisi un café Internet et je me suis installée à ses côtés face à l'un des ordinateurs, tentant d'assimiler les explications qu'elle me donnait (une camarade de classe) ' je n'ai pas perdu de temps : le même jour, j'ai fait installer une ligne Internet à la maison et je suis allée acheter ce qu'on appelait un "ordinateur islamique". Lorsque le systéme s'ouvrait, on n'entendais pas le jingle habituel, mais la formule "au nom de DIeu, le Clément, le Misécordieux", ainsi qu'un verset issu du Saint Coran : " louanges à celui qui nous a consacré ce bienfait." (p170)
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“Vos femmes sont pour vous un champ de labour, allez à votre champ comme vous le voulez. ” Le cheikh s’est interrompu, sans pour autant que sa main cesse de fourrager entre ses cuisses. À l’exception d’Amat al- Mohebb qui, penchée sur sa feuille, s’affairait à noter tout ce qu’elle entendait sans lever la tête, les autres étudiantes avaient désormais les yeux rivés sur l’image, ne se souciant plus guère de leur cahier si ce n’est pour y prendre en note quelques informations jugées indispensables, telles les références d’ouvrages liés à ces questions – comme il apparaîtra dans la suite de la leçon. Faten, pour sa part, ne prenait même pas la peine de noter ces informations indispensables, et ses yeux ne se détachaient pas de l’écran. L’enseignant s’est raclé la gorge, comme s’il réfléchissait à ce qu’il allait dire, ou peut- être ce qu’on entendait n’était- il que le froissement d’une feuille qu’il venait de sortir de sa poche pour nous la lire. « Il y a de nombreux ouvrages qui se sont intéressés au problème de la sexualité en Islam, en dehors du Coran – qu’il soit glorifié et élevé – et des hadiths du Prophète – que la bénédiction et le salut de Dieu l’accompagnent. J’ai lu la semaine dernière un ouvrage intitulé Le Sexe à la lumière de l’islam , par le cheikh Ahmad Abou’l- Maati, et c’est ce qui m’a encouragé à traiter ouvertement de ce sujet avec vous toutes. Sachant que j’ai déjà franchi le pas d’aborder la question des positions, je voudrais vous signaler que l’auteur de ce livre appelle à une liberté totale en la matière. Cela vaut quelles que soient les positions envisagées, du moment qu’elles répondent aux besoins des deux parties et à leur plaisir.
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Durant notre séjour au Soudan, il n'a ouvert les valises qu'une seule fois, pour en retirer un coffret de maquillage et deux flacons de parfum.
"Aurais-tu par hasard une troisiéme femme que tu aurais épousée en secret ? Une femme que tu aimes et à qui tu offres maquillage et parfum ? Ai-je plaisanté.
-oui, j'ai une troisiéme bien-aimée, d'ailleurs elle passe et passera toujours avant toutes les autres, car je l'aime de passion : c'est la mort en martyr pour la gloire de Dieu.
- magnifique ! Lui ai-je répondu.
C'est parole ont accentué encore mon envie de djihâd. (P 140)
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Nous avons laissé les hommes à leurs destins, cette bataille derrière laquelle pointait la défaite, ou du moins ce que certains estimaient être une défaite, alors que pour les moudjahidine, ce n’en était pas une. Plus que cela : compte tenu de tous les morts qu’elle entraînait, cette défaite était pour eux une véritable victoire, car elle signifiait le martyre – la mort en sacrifice à la gloire de Dieu.
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Video de Ali Al-Muqri (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ali Al-Muqri
La dernière vidéo et pas la moindre de notre serie estivale - Les livres par leurs traducteurs - nous plonge dans " le pays du commandeur" du romancier & journaliste yémenite Ali Al-Muqri. L'histoire d'un écrivain invité par le dictateur d'un pays imaginaire, l'Irassybie, pour écrire sa biographie. Paru début mars, et traduit de l'arabe (du Yémen) par Khaled Osman et Ola Mehanna pour les Éditions Liana Levi, c'est une fable sur le pouvoir, la liberté et la vie après la chute du tyran.
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