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EAN : 9782348074554
168 pages
La Découverte (09/02/2023)
4.05/5   10 notes
Résumé :
À l’heure de l’urgence climatique, les ultra-riches ont mauvaise presse. Des trajets Paris-Londres en jets privés de Bernard Arnault au tourisme spatial de Jeff Bezos, les modes de vie carbonifères des élites économiques sont de plus en plus pointés du doigt. Les actions symboliques, les rapports et les articles de presse se multiplient pour dénoncer leur escapisme. À l’image de ces milliardaires qui, en pleine crise Covid, envoyaient des selfies depuis leurs ranchs... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Après la lecture d'un article de Reporterre sur cet essai de Edouard Morena, chercheur en sciences politiques, à paraître le 9 février 2023, je me suis précipitée chez mes libraires préférées pour passer commande. Sitôt paru, sitôt lu.
Alors, "Fin du monde. Fin du mois. Fin des riches. Même combat" ?
Telle est la conclusion de ce livre qui s'attache à rappeler combien la situation d'urgence climatique dans laquelle nous nous trouvons, trouve son origine dans un système économique dysfonctionnel, qui vise le toujours plus : consommer toujours plus pour que certains, les ultra-riches, s'enrichissent toujours plus, au détriment des plus pauvres qui s'appauvrissent toujours plus, surtout quand ils vivent dans les pays du sud.
Dans cet essai, l'auteur montre comment ce système, piloté par les ultra-riches et ceux qui sont à leur solde, compte bien encore tirer des profits colossaux de la crise qui s'annonce. Les accointances entre milliardaires, grandes entreprises de la Tech (Amazon, Google...), élites politiques, organisations intergouvernementales telles les COP ou ONU, FMI..., les consultants planétaires à l'image de McKinsey... oeuvrent tous dans le même sens : comment tirer profit de la crise climatique qui nous touche tous ? Une seule solution pour eux, le "capitalisme vert" qui va leur permettre de s'enrichir encore à coup de technologies soit disant vertes (la fée électricité notamment). Impossible de remettre en question ce système capitaliste qui produit tant de drames écologiques, injustices sociales et humaines, sans être mis dans le même panier que les climatosceptiques. Car leur stratégie de communication est bien rôdée et diffusée dans tous les médias ou instances gouvernementales pour isoler tous ceux qui ne partagent pas la doctrine ultralibérale des ultra-riches.
Ils ont même réussi l'exploit de s'afficher aux côtés d'une Greta Thunberg ou des militants d'Extinction Rébellion dont ils affirment partager les idées !
Comment peut-on encore penser aujourd'hui qu'ils peuvent détenir la solution au problème qu'ils sont les seuls à générer, notamment par leur investissements phénoménaux dans les industries climaticides ?
Cet essai est un formidable Who's Who des acteurs du système capitaliste ultra-libéral espérant échapper aux conséquences de la crise climatique qu'ils entretiennent, tout en s'enrichissant plus encore.
Une lecture parfois indigeste tant la succession d'officines internationales est dense et les relations entre chacune, nombreuses. Et un regret aussi : que fait-on pour s'opposer à ces puissants qui nous affament et nous étouffent ? Quelle voie est encore possible pour éviter le drame ? Quelle option s'offre aux citoyens lambda pour virer de bord ?
Un livre indispensable pour prendre conscience du pouvoir de ceux qui se réclament défenseurs du climat et réaliser à quel point nous sommes manipulés par ces ultra-riches (et ceux qui aspirent à le devenir) qui continuent à passer leurs vacances sur des yachts et envoyer des fusées dans l'espace.
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Rarement déçue par les essais de la Découverte, j'ai été estomaquée par certaines des infos du livre.

Évidemment, je savais bien que le fameux "capitalisme vert" et les opérations de com' à base de "Total va planter x arbres en Afrique après avoir détruit x écosystèmes" ne venait pas d'une révélation écologiste mais ça frappe différemment quand les informations sont centralisées et bien expliquées.

Mis à part la fin du chapître sur McKinsey et consorts où l'avalanche de noms de sociétés m'a fait tourner la tête, j'ai été contente de constater que l'ensemble reste très digeste.

Le contenu l'est moins vu que ça donne un peu la nausée de voir toutes les connexions entre milliardaires, entrepreneur.euses, politicien.nes et ONG... Lire la mainmise sur les terres, la "neutralité carbone" achetée des millions/milliards et vantée auprès d'autres 1% dans des COP qui sont plutôt des galas
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Aujourd'hui je vais évoquer Fin du monde et petits fours bref essai décapant d'Edouard Morena. le sous-titre du livre est Les ultra-riches face à la crise climatique.
Cet essai n'est pas un pamphlet caustique même s'il s'intéresse de près au mode de vie des ultra-riches et met en lumière leur impact négatif sur le réchauffement climatique. L'auteur va au-delà de la dénonciation de l'utilisation des jets privés, il montre que les ultra-riches sont de gros pollueurs, mais leurs déplacements en avion ne sont qu'une part de leur contribution à ce désastre. En effet ce sont souvent les sociétés qu'ils détiennent qui contribuent à un bilan carbone très négatif. Les chiffres et les données évoqués sont très éclairants et certains constats inquiétants. La caste mondialisée des ultra-riches représente peu de personnes mais leur mode de vie, très différent de celui des populations dominées par leur pouvoir économique et financier, et leur impact climatique sont considérables. Après ce tableau liminaire de la situation (avec la description de rencontres privées entre ces riches hors-sol) Edouard Morena explore les modes d'action des ultra-riches pour conserver leurs privilèges. La peur engendre leur engagement dans de nouveaux marchés carbone (depuis le début des années 2000) et leur soutien aux conférences climat. Les COP sont des marqueurs à l'instar des rapports du GIEC sur la prise de conscience collective. L'ouvrage est une plongée au coeur du monde de l'influence, du lobby et du consulting. Il appert que les élites financières, ces ultra-riches souvent vilipendés et stigmatisés, sont devenues des acteurs de la lutte contre le réchauffement climatique. Mais leur approche demeure entrepreneuriale, il s'agit pour eux de faire du business et de gagner de l'argent en développant de nouveaux marchés lucratifs. Et pour couronner cette démarche la fréquentation de Greta (Thunberg) l'icône de la lutte contre le naufrage du monde est recherchée, la communication tire profit de clichés avec la jeune militante. Les ultra-riches demeurent aux commandes et ils influencent les COP et les forums pour rester les gagnants des virages pris par les sociétés.
Fin du monde et petits fours est un essai très intéressant qui documente bien les liens entre les ultra-riches (menacés comme tout le monde par le réchauffement climatique mais pas de la même façon) et les ONG et le capitalisme vert qu'ils contribuent à développer à leur propre profit.
Voilà, je vous ai donc parlé de Fin du monde et petits fours de d'Edouard Morena paru aux éditions La Découverte.

Lien : http://culture-tout-azimut.o..
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Cet ouvrage liste tous les procédés pour que nous arrivions à une énergie verte et une décarbonation totale. Mais ce n'est pas si simple que cela quand on voit l'influence d'une certaine caste et cabinets de conseil qui n'ont pas l'intention de perdre leurs privilèges et la manne financière que la soi-disant écologie leur apporte.
En résumé c'est "Faites ce que je dis pour que je ne perde rien et tant pis pour les autres".
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Maires de grandes villes, capitaines dindustrie, investisseurs, gourous de la tech, milliardaires philanthropes, diplomates, anciens responsables politiques, acteurs hollywoodiens ou encore scientifiques, ils mettent leur capital culturel et symbolique, leur expérience et leur réussite professionnelle au service du capitalisme climatique en relayant un récit « positif» et mobilisateur. A la différence des « intellectuels publics» qui baignent dans la complexité et la critique, ces femmes et hommes-sandwichs d'un nouveau genre maîtrisent parfaitement l'art et les codes de la communication moderne. Ils et elles participent à l'effort de simplification et de dépolitisation évoqué plus haut, faisant de la lutte contre le changement climatique « une question d'ajustements réalistes plutôt que de changement structurel».
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Dans la période qui a précédé Copenhague, McKinsey par le biais de sa courbe des coûts et Project Catalyst, a œuvré un effort plus large de normalisation du capitalisme vert au sein de l'espace onusien de négociations climatiques. La firme a posé les bases d'un nouveau mode de gouvernance du climat, qui finira par s'imposer lors de la COP21 à Paris. Un mode de gouvernance qui met au premier plan les acteurs privés (et accessoirement clients de McKinsey) - entreprises, investisseurs privés - , et qui « normalise» l'idée que la décarbonation de nos sociétés n'est pas seulement nécessaire du point de vue environnemental mais souhaitable du point de vue économique, et qu'elle passera invariablement par plus de marché et plus de technologie.
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Ils ont beau nous parler, feignant l'émotion, d'apocalypse, d'effondrement, de planète qui brûle et de point de non-retour, leur urgence climatique n'est pas la nôtre, et encore moins celle des populations vulnérables déjà frappées par les effets du réchauffement.
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Or, si la crise climatique inquiète effectivement les ultra-riches, leur inquiétude renvoie à des enjeux qui leur sont propres et concernent leur statut de classe. La planète, c'est un peu comme le Titanic : tout le monde se dirige vers l'iceberg mais ce sont les riches passagers qui commandent le navire et qui, en cas de collision, auront prioritairement accès aux canots et aux gilets de sauvetage L'iceberg climatique, ils ont aussi intérêt à l'éviter, mais en cas de collision, ils ont intérét à s'assurer que les classes inférieures du navire ne se retournent pas contre eux. Si Hohn et d'autres ultra-riches choisissent de financer XR, c'est est pour asseoir un peu plus leur contrôle sur le navire. Et l'inquiétude exprimée par Hohn n'est pas celle d'un citoyen lambda, mais bien celle d'un milliardaire. Ce qui est en jeu ce sont ses intérêts économiques et son pouvoir.
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Si une scène devait résumer à elle seule l’état actuel du débat climatique, ça pourrait être celle-là. Le 21 janvier 2020, au Forum économique mondial de Davos, Greta Thunberg, jeune égérie du mouvement climat, s’est adressée à un parterre de hauts dirigeants et personnalités politiques et économiques. Durant un peu moins de huit minutes, Thunberg a pris son auditoire à partie, l’accusant de ne pas assez agir pour le climat : « Je me demande ce que vous allez raconter à vos enfants lorsqu’il faudra leur expliquer votre échec et le chaos climatique que vous leur léguez sciemment. » Avant de conclure : « Notre maison brûle toujours, et votre inaction attise un peu plus les flammes d’heure en heure ».Ce qu’il y a de saisissant dans cette scène, ce n’est pas tant le ton de son intervention et le décalage entre la militante climatique, en jeans, baskets et sweat à capuche, et un auditoire dont le bilan carbone cumulé avoisine celui d’un petit État. C’est plutôt la réaction de ce dernier et sa signification symbolique. Loin de signaler une soudaine prise de conscience ou un revirement idéologique ou stratégique, le tonnerre d’applaudissements et la « standing ovation » qui ont suivi son discours scellaient la réappropriation d’un symbole – Greta Thunberg – et du mouvement qu’il incarnait – les millions de jeunes mobilisés pour le climat à travers le monde. Peu importait, au fond, la violence de ses paroles. Et peu importait sa sincérité ou l’émotion qu’elle dégageait. Ce 21 janvier 2020, il s’agissait d’accrocher Greta Thunberg à son tableau de chasse
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