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EAN : 9782737387999
288 pages
Editions Ouest-France (27/01/2023)
4.1/5   5 notes
Résumé :
Novembre 1810, à Pontivy, rebaptisée Napoléonville par l’Empereur. La ville, autrefois prospère grâce aux toiles, souffre de la fermeture des marchés étrangers. Le souffle révolutionnaire, qui avait soulevé les enthousiasmes en 1789 et 1790, est retombé. C'est là que vit Victoire-Rose Lancelot. La jeune fille se rend au chevet de son amie Catherine à l’agonie, qui, souhaitant soustraire sa fille Julie aux mauvais soins des Morellec, la famille de son époux meunier, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
C'est toujours un peu étrange de lire un roman qui se déroule dans une ville qu'on connaît, mais qu'on découvre à une autre époque. Les noms de lieu de lieux sont familiers, mais les descriptions ne correspondent pas vraiment...

Le roman est basé sur un arrière-plan historique solidement documenté sur une période trouble, une vingtaine d'années après la Révolution alors que Napoléon est empereur. Certains regrettent les idéaux de liberté et d'égalité pour lesquels ils se sont battus pendant la Révolution alors que d'autres sont heureux d'évoluer à nouveau dans une société où les classes privilégiées dominent la vie politique et économique.

J'ai trouve le début du roman un peu lent à démarrer, mais cette lenteur prend un sens au fil des pages : c'est comme si tout le roman était là pour amener la jeune fille à commencer une nouvelle vie après qu'elle ait pris conscience au cours des quelques mois que dure le récit que son existence ne la satisfait pas et qu'aucune des options qui s'offrent à elle dans cette petite ville de province ne lui conviennent. C'est d'ailleurs un peu frustrant de refermer le livre alors que le voyage démarre tout juste...

La plume de Lénaïk Gouédard est agréable quoique parfois un peu trop formelle ou rigide, je ne sais trop comment le dire, mais du coup le récit perdait un peu en fluidité.

N'empêche que Fleur de Lin est une belle découverte (bien que je n'ai pas vraiment réussi à trouver à qui ou quoi se rapportait le titre)...
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Que demande-t-on à un roman historique ? Des personnages bien campés, une intrigue rondement menée et une trame historique qui, sans être trop présente, apporte un éclairage intelligent et documenté à la fiction romanesque. J'ai trouvé la conjugaison parfaite de ces éléments dans Fleur de lin. le titre me semble un peu trompeur, car le cadre du roman n'est pas l'industrie florissante du lin en Bretagne au XVIIIe siècle, mais Napoléonville, la ville moderne voulue par l'Empereur pour devenir un grand centre militaire et commercial. Pontivy, l'ancienne cité des Rohan, bastion révolutionnaire au moment où la monarchie s'est effondrée, doit une nouvelle fois muer pour accueillir l'ambitieux projet de Napoléon. En 1810, la jeune Victoire-Rose Lancelot trouve cependant sa vie monotone au sein de la société bourgeoise qui gouverne les destinées de la ville. Orpheline confiée aux soins du notaire Kervigant, à la veille de ses vingt-et-un ans, elle s'interroge sur son avenir qui lui paraît bien terne. Mais tout est bouleversé quand sa meilleure amie lui confie son enfant avant de mourir.
L'intérêt du livre, en dehors de ses péripéties romanesques, est de dépeindre avec beaucoup de finesse la condition féminine sous l'Empire. Il donne à voir le quotidien des femmes de la bourgeoisie provinciale, mais aussi la vie souvent précaire des nourrices, des domestiques, des tisserandes, à l'autre extrémité du spectre social. Qu'elles soient bourgeoises ou femmes du peuple, elles trouvent souvent le moyen ou la manière de s'affirmer dans les limites qui sont les leurs. Un autre parallèle intéressant se dessine encore entre le rôle des femmes sous la Révolution, leur aspiration à l'avènement d'une société nouvelle, et le retour de la tutelle patriarcale avec l'adoption du Code civil napoléonien.
Par ailleurs, l'écrivaine nous offre quelques beaux portraits d'hommes, tout en nuances, comme celui du notaire Kervigant, ou encore de l'officier Degilles, sans oublier l'exotique Eliazar Duarte.
Le temps de ma lecture, je me suis évadée du présent pour partager l'intimité de personnages devenus presque familiers, comme ces portraits de famille accrochés depuis toujours aux murs.
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Une plongée dans l'univers breton de l'an 1810, au travers de la vie de Victoire-Rose Lancelot, à qui est confiée, par une mère à l'agonie, la vie d'un bébé. Elle n'a que vingt ans mais est très volontaire et pleine d'énergie. Les difficultés qu'elle surmontera sont autant d'occasions pour l'auteur de faire revivre une époque où chacun doit trouver sa place dans une France récemment bouleversée.
Une reconstitution historique rigoureuse, une intrigue romanesque, des personnages attachants, une écriture vive et fluide: un roman passionnant.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Lorient, le 1er septembre 1793, an II de la République

Je peine à vous écrire ces mots tant ma main tremble. Louis a été arrêté hier, en même temps que le maire Trentinian et deux autres conseillers. Le maire et Louis vont être conduits sous escorte à Paris pour être jugés, au motif de leur implication dans la cause fédérale. Le représentant du peuple missionné par la Convention, Tréhouart, tout gonflé de son importance et aussi empanaché qu’un coq, proclame ramener dans le droit chemin les citoyens égarés et destituer les prévaricateurs et les rebelles à la loi. Sur quel tas de fumier se croit-il juché ?
La municipalité de Lorient a été dénoncée à la Convention au prétexte qu’elle n’aurait pas respecté le décret empêchant les exportations de marchandises. Il faut y voir un leurre, les affaires de la Compagnie des Indes enveniment le climat, aiguisent les appétits ici comme à Paris. Lorient paie pour avoir protégé les actionnaires et les administrateurs de la compagnie. La vérité est celle-ci : les intérêts du négoce mêlés à ceux de la politique font de notre cité une cible idéale pour les Jacobins.
Mais Louis n’a rien à voir dans tout cela. Son tort est d’avoir manifesté haut et fort son soutien à Lehardy depuis son arrestation, d’avoir été missionné par la municipalité pour organiser la force départementale et d’avoir apposé sa signature sur la pétition à la Convention dénonçant les manœuvres des sections parisiennes. Nous savons, vous et moi, qu’il ne s’agit pas tant de réprimer le commerce illégal que le fédéralisme d’hommes soucieux de maintenir les libertés.
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Rien n'est plus pénible qu'une journée ordinaire après un moment de réjouissance. Une coque d'ennui, aussi épaisse que désespérante, semble recouvrir les tâches habituelles alors que la mémoire pare d'une saveur inégalée les vestiges de la fête passée.
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À la manière de ces cabriolets anglais conduits par deux chevaux, placés l’un devant l’autre, Me Kervigant mène l’attelage tandis que Mme Deglaz suit de bonne grâce. Elle a accepté de s’occuper du ménage de son frère quand son fils – l’unique survivant de ses quatre enfants – est parti s’établir à Marseille, avec l’espoir de faire fortune dans le négoce avec le Levant. Ses manières civilisées n’ont pas métamorphosé les habitudes du notaire, mais ont rendu sa maison plus fréquentable pour les gens de bonne société. Quand les hobereaux de la campagne viennent régler leurs affaires en ville les jours de foire, leurs épouses s’asseyent dans le salon de Charlotte Deglaz où, selon la saison, un bon feu ou des rafraîchissements les attendent. Son éducation chez les cisterciennes de Kerlot, à Quimper, lui permet d’évoquer ses anciennes accointances aristocratiques et renforce sa promotion tatillonne des marques de civilité. Ce commerce de politesses laisse indifférent Me Kervigant dont les seules occupations, en dehors de celles de sa profession, sont la politique et Victoire-Rose.
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Video de Lénaïk Gouedard (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Lénaïk Gouedard
Lénaïk Gouedard nous dévoile les points de départ de l'écriture de son roman, "A l'envers". Elle nous parle de ses personnages et des thèmes abordés. Et pourquoi ce titre énigmatique ?
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