Jour de pluie, jour de pluie, quoi de mieux qu'un bon petit roman pour surnager dans toute cette eau ? Direction le centre-Bretagne, le lac de Guerlédan – vous me direz encore de l'eau, sauf qu'il est asséché – et la forêt de Quénécan.
Une jeune fille s'installe dans une maison abandonnée à l'écart d'un village. Les habitants croient reconnaître en elle Klervi, la nièce de la propriétaire de la maison aujourd'hui décédée. Sauvage, méfiante, elle évite les contacts avec les gens du cru, à l'exception de la fillette de ses voisins, Mona. de quoi vit-elle ? de petits boulots, aidée par un Anglais établi dans le coin, Jons. Puis, une autre histoire s'intercale dans la première, celle de Wendy, une Américaine, partie à la recherche d'une amie disparue à la suite d'un accident de montagne dans les Alpes. Peu à peu, les deux histoires se tissent pour n'en faire qu'une dont je ne révélerai pas ici les ressorts.
Ce roman évoquant une reconquête de soi pour chacune des héroïnes, mais aussi une amitié indéfectible, est touchant par la justesse des personnages et l'empathie qu'ils dégagent. L'écriture épouse les situations, tantôt sèche, tantôt poétique, voire humoristique, pour saisir l'état d'esprit des protagonistes de cette intrigue mosaïque.
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Elle regarda la ligne des châtaigniers de l'autre côté de la route, l'ombre qui s'épaississait dans leurs frondaisons. Le bleu du ciel prenait un ton plus profond avec le crépuscule qui déjà installait les formes de la nuit. Les martinets fendaient l’air du soir et ressemblaient à de minuscules boomerangs jetés contre la voûte céleste. Son esprit tournoyait sur lui-même cherchant à atteindre une cible qu'elle distinguait à peine. Où était-elle ?
Lénaïk Gouedard nous dévoile les points de départ de l'écriture de son roman, "A l'envers". Elle nous parle de ses personnages et des thèmes abordés. Et pourquoi ce titre énigmatique ?