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EAN : 9782815920308
280 pages
L'Aube (05/01/2017)
3.73/5   13 notes
Résumé :
Boris Sieger est un employé de mairie attaché à sa vie ordinaire. Parfois, il passe la nuit avec le fils de sa vieille concierge. C'est à peu près tout ce qui constitue sa vie sociale jusqu'au jour où il croise Oussama, dit Oussa - c'est plus facile à porter -, un atypique jeune de banlieue parisienne. Boris se découvre grâce à lui un possible frère... parti faire le djihad. Son existence suscite en Boris de nombreuses questions, à commencer par la plus douloureuse ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Un polar qui fait voyager, de Paris à Honfleur, et jusqu'en Turquie et en Algérie.

Un polar qui n'est pas à proprement parler une enquête policière. D'un côté, on a des événements qui se déroulent, puis on a des chapitres au « Je » qui racontent la vie d'un jeune homme à la recherche de ses racines et finalement on a des chapitres où intervient le commissaire Kémal Falil à Oran qui fait face à un tueur en série.

Alors c'est moins le suspens criminel qui est intéressant ici que les atmosphères variées et les réflexions qu'elles suscitent. le jeune parisien se promène dans les quartiers de sa ville et commente les travers de ses banlieues. Il jettera de même un regard touristique sur Istanbul et s'attardera à l'Algérie, un pays qui a fait une guerre de « libération », mais qui est toujours aux prises avec la corruption des élites et les superstitions, et où la maladie mentale est laissée au soin des guérisseurs plutôt qu'au système santé.

J'aime bien découvrir un nouvel auteur et j'ai bien apprécié ce polar qui amène sans douleur vers des points de vues différents.
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J'aime toujours autant les enquêtes du commissaire Kémal Fadil et je me réjouis qu'il m'en reste encore deux autres à lire.
Comme les deux précédents tomes, cette enquête se scinde en deux parties, qui finissent par se rrejoindre. Nous avons d'un côté la France, avec Boris. Il mène une vie extrêmement ordinaire, à quelques détails près : il ne connait pas son père, sa mère l'a laissé à une amie quand il était enfant et n'est jamais venu le chercher. Aujourd'hui, grâce à un ami, il découvre qu'il a un frère jumeau - parti faire le djihad. Oui, l'auteur s'inspire de l'actualité. Il ne faut pas oublier que nous la vivons, cette réalité, nous en faisons partie et, parfois, il ne faut pas chercher très loin dans son entourage pour connaître quelqu'un dont l'enfant est parti ou a tenté de partir pour la Syrie. Cela n'arrive pas qu'aux autres.
Boris, lui, passe d'abord par la Normandie avec son pote Oussa, sur les traces de la disparition de sa mère. Ils y rencontreront Mary, qui les aidera dans leur recherche et les accompagnera jusqu'en Algérie.
Là bas, c'est à des crimes rituels que nous assistons. Un tueur en série sévirait-il là-bas ? Mais ni Fadil ni aucun de ses hommes n'a de formation pour ce genre d'affaires ! Heureusement, dans une société qui ne l'est pas, Kémal est ouvert d'esprit, et n'hésite pas à consulter une psychiatre, camarade de faculté de Moss, le légiste héroïque. Oui, on soigne encore ceux qui sont atteints de troubles psychiques à l'ancienne. Ne parlons pas de placebo, plutôt d'obscurantisme et de violence. Si les auteurs français alertent sur les manques de moyens de la psychiatrie en Europe, Ahmed Tiab alerte sur les dégâts que cause son absence de l'autre côté de la Méditerranée. Je ne vous parle même pas de la place des femmes, grande sacrifiée, quoi qu'il arrive.
Si vous ne connaissez pas encore cet auteur et son enquêteur fétiche, n'hésitez pas !
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Avis d'un membre du club Rouletabille (Michel E.) :

Après « Le Français de Roseville et « Le désert ou la mer «, l'auteur Ahmed Tiab, nous propose avec « Gymnopédie pour une disparue » un étonnant polar peuplé d'êtres au passé compliqué embarqués dans une histoire dont ils ne contrôlent pas grand chose.
D'abord il y a Boris, bisexuel, que sa mère a laissé avant de disparaître à Rose, l'une de ses amies militante féministe. Boris qui a atteint l'âge adulte sans avoir revu sa mère, végète, et travaille dans une petite mairie. Cette vie sans attache semble lui convenir.
Jusqu'au jour où Oussama, jeune musulman sonne à sa porte, et lui montre une photo reçue d'un ami parti faire le Jihad en Syrie. Sur la photo Boris voit son sosie. Indifférent au début, il s'interroge et finit par comprendre que ce jumeau doit avoir un lien avec sa mère.
A partir de ce moment la vie de Boris va basculer et ce qui constituait jusqu'alors l'existence la plus routinière va soudain s'accélérer

Boris se retrouve d'abord à Honfleur, ville d'Erik Satie (dont les Gymnopédies se retrouvent à plusieurs occasions dans le livre), pour ensuite partir vers la Turquie et l'Algérie où il croise le commissaire Kémal Fadil d'Oran… vieille connaissance pour qui a lu les précédents bouquins de l'auteur.
L'auteur nous décrit la réalité des migrants qui ont tenté de se réfugier en Europe, celle des habitants du Moyen-Orient confrontés au terrorisme ainsi que celle des français partis faire le djihad.
En fait, c'est surtout la recherche de Boris, de ses racines, ses origines, accompagné de Mary (rencontrée au début de l'histoire) qui l'a suivi pour le soutenir moralement.

Parallèlement à l'histoire de Boris, on retrouve l'un des personnages récurrent d'Ahmed Tiab, Kémal, qui dirige la police d'Oran. On se délecte de sa relation avec sa mère, sa compagne et les flics avec lesquels il travaillent depuis des années.
A ce titre « Gymnopédie pour une disparue » est un polar efficace aux nombreuses péripéties qui nous montre le coté charlatanesque de la sorcellerie maghrébine, sur fond d'interrogation identitaire.
Lien : https://clubrouletabille.blo..
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Après “Le Français de Roseville” et “Le désert ou la merAhmed Tiab nous propose avec “Gymnopédie pour une disparue” un étonnant polar peuplé d'êtres au passé compliqué embarqués dans une histoire dont ils ne contrôlent pas grand chose. D'abord il y a Boris que sa mère a laissé à l'une de ses amis, Rose, une militante féministe, avant de disparaître. Boris qui a atteint l'âge adulte sans avoir revu sa mère, végète, travaillant dans une petite mairie, habitant l'appartement de Rose qu'il a reçu en héritage. Cette vie, faite d'habitudes et surtout d'intangibilité semble lui convenir. Jusqu'au jour où un jeune homme sonne à sa porte et lui montre une photo qu'il a reçu d'un ami parti faire le Jihad en Syrie. le jeune homme s'appelle Oussama, est pratiquant mais ne veut pas participer au jihad. En revanche il conserve des contacts, il communique avec ses relations. Sur la photo qu'il lui a montré Boris voit son sosie, comme un étrange jumeau. Il s'interroge et finit par comprendre que le personnage a peut-être un lien avec sa mère.
A partir de ce moment la vie de Boris va basculer et ce qui constituait jusqu'alors l'existence la plus routinière va soudain s'accélérer et l'entraîner dans une incroyable aventure. Parallèlement à l'histoire de Boris, on retrouve l'un des personnages récurrent d'Ahmed Tiab, Kémal, qui dirige la police d'Oran. On se délecte de sa relation avec sa mère, sa compagne et les flics avec lesquels il travaillent depuis des années. Tiab se joue de son lecteur, disloquant d'abord son récit pour ensuite rassembler chaque pièce du puzzle narratif. C'est brillant, d'une écriture nerveuse qui sait jouer avec tous les procédés qui retarderont le dénouement. A ce titre “Gymnopédie pour une disparue” est un polar efficace et souvent jubilatoire qui nous initie à la médecine chamanique, à la sorcellerie maghrébine sur fond d'interrogation identitaire. de Honfleur à Oran en passant par la Syrie l'écrivain met en place, sur un air d'Eric Satie, un piège narratif qui se referme implacablement sur le lecteur.
Archibald PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE.COM)



Lien : http://www.culture-chronique..
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Il en va des rencontres fortuites comme des carambolages. Après le choc on constate les dégâts. C'est ainsi que Boris croit se reconnaître en examinant la photo que lui tend Oussa. Cependant lui n'a jamais mis les pieds au Moyen-Orient - lieu du tirage du cliché. Quand ce sosie lui demande de faire le voyage en Turquie pour le rencontrer c'est tout un pan de son passé qui resurgit, exhumant des souvenirs amers. Il était gamin lorsque sa mère s'est éclipsée pour rejoindre Honfleur. Et puis, plus rien.

Quand bien même notre existence tutoierait confortablement la mornitude​​​​​​ du quotidien l'apparition miraculeuse d'un frère ne pourrait que nous contraindre à explorer l'univers pour retrouver notre génitrice. C'est en embrayant sur ce constat que le personnage principal va entreprendre une quête a priori audacieuse mais qui va s'apparenter à un parcours initiatique. La route sera semée d'embûches car celui qui semble être son frère est un djihadiste convaincu qui a rejoint ses autres frères en Syrie. Puis l'auteur prend le parti de refermer provisoirement ce volet et nous fait traverser la Méditerranée où l'on retrouve le commissaire Fadil - lire le français de Roseville et le désert ou la mer - qui mène une enquête sur des assassinats qui ont un lien avec des pratiques chamaniques. Nous trottinons dans les pas de Kémal qui connaît Oran comme sa poche - et aussi bien que l'auteur - et nous découvrons cette ville et ses traditions ancestrales que l'auteur n'oublie pas de pourfendre car le charlatanisme en a fait main basse. Enfin, Boris rencontrera le commissaire oranais pour que la messe - c'est osé ! - soit dite.

Ahmed Tiab relie, dans ce récit composé de deux parties distinctes, quête et enquête, initiation et magie noire, Jihad et Frères musulmans, Turquie et Algérie et parvient habilement à harmoniser l'ensemble - là où le novice pourrait produire des couacs en cascade. [...] La suite sur : http://bobpolarexpress.over-blog.com/2017/09/gymnopedie-pour-une-disparue-ahmed-tiab.html
Lien : http://bobpolarexpress.over-..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
— Quand tu grandis dans la cité, Français ou pas, tu dois passer la tenue de camouflage, comme le caméléon, tu vois ? Se fondre dans les murs, s’intégrer au paysage pour ne pas être stigmatisé, comme ont dit.

(Éditions de l’Aube, p. 65)
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Sa médecine occulte était un placebo moral et spirituel sensé guérir tous les maux d'une population fragilisée et précaire. Un sparadrap sur un pilon d'amputé posé par un médecin qui ne sait même pas écrire son ordonnance.
(p.172)
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Il lui faudrait un profiler et il n'avait personne dans les services formés pour ce faire.
Il n'allait tout de même pas se farcir trois saisons d'épisodes de séries américaines policières débiles pour se faire une formation rapide ! p. 207-208
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Video de Ahmed Tiab (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ahmed Tiab
Samedi 21 mai 2022, dans l'Antre des livres, table ronde d'auteurs : Littérature et policier Avec : Ahmed Tiab, Entendez-vous dans nos campagnes, éd. de l'Aube, Yves Chicouène, Rue Legendre, éd. Élan Sud Comment les deux auteurs ont-ils tissé leur intrigue en s'appuyant sur le passé pour expliquer le présent ? De nombreux points communs à découvrir. Animée par Roxane Bertrand. L'antre des livres est le festival de l'édition indépendante qui réunit à Orange (84) des maisons d'édition indépendantes venues de toute la France et De Belgique. https://www.lantredeslivres.com
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