Après
Sir Arthur Conan Doyle, Marion Polk Angellotti, Hubert Cole et
Gordon Dickson (excusez du peu !), le mangaka
Tommy Ohtsuka se propose à son tour de s'attaquer à la geste de John Hawkwood / Jean Haccoude / Giovanni Acuto (1320-1394), premier véritable condottiere qui fit sa réputation durant la Guerre de Cent Ans avant d'aller sévir en Italie au plus grand désespoir de ses habitants qui inventèrent pour lui le proverbe « Inglese italianato è un diavolo Incarnato »… Tout un programme ! ^^
Avant d'entrer dans le vif du sujet, quelques mots sur
Tommy Ohtsuka qui avec son compère Yoshihiro Komada a fait les beaux de la version japonaise de Dragon Magazine qui a largement contribué à la SFFF japonaise dans les années 1990 ("Slayers", "Lost Universe", "Saber Marionnette", "Orphen" & cie), avant d'intégrer l'écurie
Marvel Comics…
Dans ce tome 4, plus que jamais le Capitaine Hawkwood démontre qu'il est un stratège talentueux et visionnaire, mais d'abord et surtout un adversaire pitoyable qui ici retourne contre Bruno Gabin le Renard Noir toutes ses ruses en faisant d'1 pierre 4 coups :
Il rallie la troupe de son rival sans coup férir, Renard Noir est assassiné sans qu'il soit soupçonné, et le troupe française qu'il avait envoyé contre lui sert à la fois de sparring partner permettant d'entraîner et de souder ses nouvelles recrues et de réserve de rançons pour renflouer ses finances mal en point… Il est vraiment trop fort ! ^^
Dotés de deux fois d'homme que lors de son premier engagement, Hawkwood est donc repris au service d'Edouard III et ses hommes réintègrent l'armée anglaise qui marche sur Paris pour obliger Philippe VI à la bataille rangée. Mais le roi français qui n'est pas né de la dernière pluie et refuse se céder aux provocations des Rosbifs, préférant que le temps face son oeuvre sur les troupes, les finances et la logistique de l'envahisseur… Mais les esprits s'échauffent et entre Vernon et la capitale les 5000 hommes du Prince Noir et de Raoul de Lorraine se foutent joyeusement sur la gueule ! Crécy is coming !!!
Toujours quelques réserves sur les graphismes, pure question de goût, mais ils sont efficaces, expressifs et dynamiques et force est de constater que pas mal de cases pètent la classe. Sur le fond c'est plutôt bon, pas grand-chose à redire même, car malgré la mangaisation des événements de la Guerre de Cent Ans l'Histoire n'est absolument pas malmenée. Stratégies et combats se font sous le signe de la roublardise, et le sérieux et la violence des scènes de bataille sont atténués par le léger des scènes de transition (comme le montre les interludes avec les péripatéticiennes militaires, qui ne cèdent pas à la tentation boobesque ! ^^)