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Laurent Lombard (Traducteur)
EAN : 9782864247166
182 pages
Editions Métailié (06/05/2010)
3.55/5   11 notes
Résumé :
Propriétaire à Cagliari d'un restaurant gastronomique et chic, l'élégant et respectable notable Gigi Vianello accumule surtout d'énormes profits dans le trafic international d'aliments avariés et trafiqués réservés aux magasins discount. Son regard cynique et son goût de la manipulation nous révèlent les mille horreurs alimentaires dont nous faisons malgré nous notre pain quotidien. Mais à la suite d'une malencontreuse liaison avec une belle paumée saisie par la big... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Evidemment, ce nouveau Carlotto a immédiatement aiguisé ma curiosité : cet auteur formidable au parcours sans faute si l'on excepte son dernier ouvrage – à quatre mains comme celui-ci – aura-t-il su redresser la barre et faire oublier les faiblesses de Padana City ? La réponse est oui, sans aucune réserve.

C'est ce que Carlotto sait le mieux faire, les personnages de salaud intelligents, cyniques, égocentriques et sans aucun scrupule... Gigi Vianello, il s'appelle, ici. Installé en Sardaigne, il possède avec sa "fiancée" un restaurant gastronomique, parfaite couverture pour le gigantesque trafic d'aliments frelatés qui a fait peu à peu sa fortune. Gigi est un type brillant, fin psychologue et habile manipulateur. Aussi, on peut dire qu'il n'a vraiment pas eu le nez creux en dragouillant la superbe épouse du bijoutier le plus important de Cagliari.

Le super salaud de "Arrivederci, amore" a été le plus gros succès de Carlotto semble-t-il. Un succès amplement mérité. Adapté (sans brio, certes) au cinéma en en BD. On peut facilement imaginer la tentation de l'auteur de remettre un selle un personnage du même tonneau. Un peu comme Jim Thompson passant du "Démon dans ma peau" à "1275 âmes". Mais comment le lui reprocher alors que le résultat est constamment jouissif, aussi captivant, drôle et effrayant que son chef d'oeuvre de 2001, sans pour autant qu'il y ai redite : Gigi présente des faiblesses inconnues chez le Giorgio Pellegrini de "Arrivederci", faiblesses qui causeront sa perte. de plus, Carlotto et Abate profitent de l'intrigue pour dénoncer les trafics de bouffe avariée et polluée qui se sont naturellement développés avec la mode des labels qualitatifs, bio et autres. Polluée, mais pas trop : l'important est de bien faire la différence entre la merde, écoulable sans risque majeur, et l'hyper merde qui peut tuer et qui donc ne doit pas être mêlée à la merde dans une proportion supérieure à 20%... c'est l'une des règles d'or établies par Gigi pour ne pas mettre en péril la pérennité du bizeness.

Style d'une parfaite efficacité, dialogues aussi intelligents que percutants (Les auteurs n'ont rien à envier aux américains les plus brillants, Elmore Leonard en tête), traduction transparente qui se fait oublier instantanément, "J'ai confiance en toi" sera à coup sûr l'un des must de l'année.

Une seule question me tarabuste : quelle est donc la contribution de Franceso Abate (journaliste et DJ !?) dans cette impeccable réussite, qui ne présente pas de qualité que nous ne connaissions déjà chez Carlotto ?
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J'ai été déçu par ce livre.

La première partie est formidable. Gigi Vianello, le héros (?) nous décrit avec un cynisme assez effrayant, mais drôle, ses trafics juteux dans l'industrie agro-alimentaire. Cet affairisme semble très bien documenté. Son cynisme atteint ses relations amoureuses et amicales. Ainsi il manipule son éternelle fiancée car elle est une grande cuisinière, dont il a besoin pour son restaurant.

Mais la deuxième partie, qui raconte la vengeance du fiancé d'une jeune femme tué par le héros, part dans un grand n'importe quoi. L'action se déroule trop rapidement. Et, à l'exception du fiancé, les ennemis de Vianello sont d'une bêtise immense, et on ne comprend pas trop comment il peut tomber en leur pouvoir. C'est peut-être son châtiment : l'intelligence retorse et cynique vaincue par une bêtise aveugle.
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On ne peut qu'être transporté par cette qualité d'écriture, cette fluidité dans l'action aussi bien que dans l'intrigue, cette pureté dans les descriptions, et cette perfection dans ce personnage tellement détestable. Je vous garantis qu'après avoir lu ce livre, vous allez regarder à deux fois ce que vous avez dans votre assiette. Car ce livre attaque bien tous ces truands qui nous empoisonnent avec pour seul objectif leur propre profit.

Car quoi de plus dégueulasse que de s'en prendre à ce qui est de plus sacré : la nourriture. Mais au delà de ce contexte, c'est un formidable portrait d'un homme sans scrupules, égoïste, sans sentiments, auquel on a droit. On croirait lire du Carlotto pur jus, et on se met à espérer que Francesco Abate est aussi doué que Massimo Carlotto, parce que ça nous ferait un auteur de plus à lire.

Le style est fluide, tellement fluide, tellement précis, tellement efficace que c'en est une véritable leçon pour tout écrivain. Rien n'y est de trop, et on se retrouve dans la peau de Gigi avec tant de facilité que c'en est gênant. Voilà un livre que vous allez aimer détester, un personnage que vous allez aimer abhorrer. Un livre indispensable dans le monde du roman noir. Messieurs dames, le grand Massimo Carlotto est de retour, et ça fait mal, ça donne envie de vomir. Dépêchez vous de dévorer de livre !
Lien : http://black-novel.over-blog..
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
C’était une gentille petite femme, solaire, sympathique et qui baisait bien. De temps en temps, elle parlait mariage et enfants. Mais pour ça aussi, j’avais une échappatoire : j’attaquais toujours avec la même rengaine sur la nécessité d’assurer notre situation économique. Et elle se retirait en bon ordre. Du fric, j’en avais pas mal, mais pour rien au monde je ne l’épouserais. Non seulement parce que je n’avais jamais été amoureux d’elle, mais surtout parce que mon objectif était de rester encore cinq ans en Sardaigne, et puis de changer d’activité sans toutefois abandonner la filière de l’alimentation frelatée. Parce que même là, il faut de la méthode, c’est ce qu’on appelle la flexibilité.
Dans ce secteur, il faut savoir être souple. Les consommateurs deviennent chaque jour plus exigeants, s’organisent, réclament de la transparence sur les étiquettes des produits. Désormais, ils fourrent leur nez partout
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J’aime aller au cinéma tout seul. Tu profites du film sans que personne te demande des explications sur l’histoire et te pose de questions dès que les lumières s’allument. “Alors, ça t’a plu ?” Une question capable de te bousiller la soirée : ça t’arrache péniblement des effets du visionnage pendant que t’es encore là, enfoncé dans ton fauteuil, à profiter du générique et que tu reviens lentement dans le monde réel. “Alors, ça t’a plu ?”, c’est une question qu’il ne faut pas me poser au ciné ni après avoir baisé, quand je suis essoufflé et que je voudrais jouir encore un peu du moment. Ce souffle qui te sépare de la fin, cet état psychophysique, ça s’appelle : effet prolongé. Entre nous, dealers, on l’appelle flash, juste après le shoot et avant la descente, qui signifie fin du feu d’artifice.
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Le problème, avec la bouffe, c’est que c’est jamais une question de goût mais d’aliments de base. Si je ne fourre pas mon nez en cuisine, comment je peux savoir quel type d’huile, de beurre, d’épices, d’eau, on utilise ? Et puis même le goût, ça ne veut plus dire grand-chose maintenant. Parfum et substance, c’est pas la même chose. Vous pouvez me croire.
Les Français produisent depuis longtemps des sprays d’“extraits naturels” à utiliser dans les restos au moment de sortir un plat de la cuisine. Un beau plateau de tagliatelles aux champignons de très mauvaise qualité est vaporisé d’extraits de cèpes sauvages et le nez du client en est plus que satisfait.
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On ne suspecte pas quelqu’un qui le jour de la disparition était avec le maire, le commissaire principal et l’évêque pour verser l’argent récolté à une communauté de réinsertion de toxicos. On ne suspecte pas quelqu’un qui fréquente la même loge que Bobo Nobile. Ou on a des preuves, ou on ne suspecte pas quelqu’un comme Pedevillas. On peut suspecter quelqu’un comme toi, pas quelqu’un comme lui. Toi, ici, t’y es pas depuis longtemps, lui depuis des générations.
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— La bouffe industrielle vise à remplacer les aliments frais, riches en substances vitales comme les vitamines, les minéraux et les acides gras, par de grandes quantités de gras hydrogénés, de sucres et de sels. Et tu sais pourquoi ?
— Pour gagner un max de blé. Tu sais combien les grandes firmes dépensent chaque année en additifs chimiques pour changer la couleur, la consistance, la saveur et la durée de conservation de leurs produits ?
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