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EAN : 9791090203143
Editions Illador (29/06/2017)
3.33/5   3 notes
Résumé :
Le livre commence comme un constat à titre documentaire confié dans des lettres à son fils. C’est ensuite la quête de ce fils qui tente de recueillir des bribes de son enfance singulière, de remonter les pistes tenues de son enfance. Avec pour arrière fond, le Pays basque, ce récit est une quête de l'identité et des racines de l’auteur. "Je m’appelle Roger Charles Olazabal. Mon nom signifie « large forge » en basque. Son origine se retrouve à Aïa, un petit village p... >Voir plus
Que lire après Je crierai Olazabal et le pont s'écroulera de joieVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Merci à Babelio de m'avoir sélectionnée lors de l'opération Masse critique et aux Editions ILLADOR , qui privilégient des textes avant tout poétiques et qui choisissent un beau papier : « Nous voulons affirmer la présence du livre en tant qu'objet. Une vraie bibliothèque renvoie à l'amour personnel de la littérature, qui loin d'être uniquement spirituel est aussi charnel. » . Merci donc de m'avoir adressé un bel objet.

Roger Charles Olazabal l'auteur n'a connu l'histoire de ses grands-parents et de sa famille que très tard : « lorsque mon père entreprend une correspondance avec moi entre 1970 et 1980. »
Un proverbe chinois nous rappelle : « oublier ses ancêtres c'est être un ruisseau sans source, un arbre sans racines » tandis qu'un proverbe philippin enfonce le clou : « celui qui oublie ses racines n'atteint jamais sa destination. »

C'est semble-t-il l'état d'esprit de Roger Olazabal qui a choisi de transmettre à ses enfants et petits-enfants l'histoire de sa famille, de leur famille pour qu'ils sachent d'où ils viennent et puissent déterminer plus facilement où ils veulent aller, sans lourdeurs, sans non-dits.

La première partie reproduit fidèlement les sept lettres écrites par Alexandre Olazabal et adressées à son fils.
Ces lettres sont très bien écrites. le devoir de transmission se fait chronologiquement, clairement, avec la pudeur qui s'impose pour cette génération d'hommes mais avec beaucoup d'amour. Alexandre est basque mais il aurait pu être breton, parisien ou auvergnat cela n'aurait rien changé à l'affaire je pense.
Il raconte ses parents, son enfance, ses libertés, ses contraintes, la daube aux topinambours, les fers à repasser que l'on chauffe au charbon, le décès prématuré de ses parents, Paris, ses liens privilégiés avec sa tante Valentine, le manque cruel des baisers de sa maman.
La grande guerre se termine. Alexandre a douze ans. Trois ans de pension à l'école supérieure d'Orthez complètent son éducation et il décide de couper les ponts avec le pays basque sur un coup de tête. Il ne reviendra jamais « par orgueil et vanité ». Il part à Casablanca et son destin avec Suzanne le retient là-bas. La sanglante guerre du Rif sévit et dure six ans. Il fondera une famille. Il meurt deux ans après avoir écrit ces lettres.

L'auteur, son fils, prend la plume tout au long de la seconde partie. Il parle de sa mère Suzanne, de ses frères et soeurs, de leur enfance magnifique, entourés d'une nature luxuriante, d'un soleil rassurant et de coutumes incontournables surtout à l'heure des repas. Cette insouciance s'arrête en 1951 quand des émeutiers crient leur haine aux français. « le résident général reprochait au sultan de ne pas suivre ses instructions et de ne pas calmer les revendications de son peuple ». le sultan est exilé en Corse. Il reviendra et prendra le nom de Mohammed V .

Le récit se termine en 1956 lorsque le Maroc est déclaré indépendant. « La famille se disloque et le malheur les disperse. Roger tombe amoureux, fait ses classes, ses bagages et embarque pour la France. Il ne se retournera pas.

Cet ouvrage décrit la puissance des émotions lors d'un déracinement. le père quitte à jamais le pays basque laissant derrière lui ses souvenirs, ses traditions, ses liens affectueux.
Quelques années plus tard le fils lui aussi tourne le dos à ses racines, nouvelles mais résistantes, fortifiées par un vécu foisonnant, riche et attachant. Il quitte le Maroc, sa famille éplorée et ne revient pas en France. Il vient en France tout simplement. le père comme le fils n'ont pas un sou vaillant quand ils font leur valise. Rien à perdre de factuel. Beaucoup à perdre cependant!

Que l'on parle de destins, de virages, de circonstances un départ traumatise de bien des manières.
Les regrets façonnent une sorte de culpabilité tellement efficace quand on laisse ceux que l'on aime derrière soi. J'ai lu ce livre comme une explication indispensable, une justification : voilà pourquoi je suis parti. Explication pour les siens mais aussi pour soi-même. J'ai fait souffrir mais j'avais des raisons. Un petit livre que garderont précieusement les membres de cette famille car c'est aussi leur histoire. Un héritage ?

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Je crierai Olazabal et le pont s'écroulera de joie …..

Ou le sentiment d'être tranquillement assise à écouter les aïeuls de nos familles (la mienne et celle de mon mari) nous conter leurs mémoires, leurs bribes de souvenirs sur leurs origines espagnole et portugaise, ces familles ayant émigré au Maroc et en Algérie dans l'espoir d'y vivre mieux ... ou la branche italienne venue travailler en France. Par conséquent je me suis facilement plonger dans ce petit livre de mémoires (tout petit). L'écriture est simple, sans fioriture, celle d'un récit, presque une transmission orale ….

L'auteur nous partage ici l'histoire de sa famille d'origine basque, celle de ses grands-parents et de son père tout d'abord par le biais de la correspondance de ce dernier. Son père y décrit en quelques mots ses origines (son grand-père basque aventureux devenu marin puis installé sur Paris) avant de revenir sur son enfance quelque peu mouvementée, de Paris en Touraine devenu orphelin, puis le retour dans sa famille au pays basque à Hendaye avant de partir étudier à Orthez et enfin son départ pour Casablanca. Entre temps, fâché avec son oncle paternel, il jurera de ne jamais remettre les pieds en pays basque ….. S'ensuit quelques détails sur sa vie au Maroc …

C'est ensuite l'auteur lui-même qui nous raconte quelques souvenirs de son enfance de « basque » à Casablanca … une enfance heureuse mais pas toujours facile … une enfance entre deux cultures car sa grand-mère maternelle était marocaine, fille d'un caïd, et la famille vécut longtemps auprès d'elle dans la médina, imprégnée de ses coutumes … l'auteur se retrouve ainsi avec une éducation quelque peu différente des enfants « français » de l'époque … le livre s'achève sur son départ pour la France pour y étudier et où il rencontrera l'amour … Personnellement j'avais l'impression de retrouver dans ce récit des détails rapportés par ma belle-famille elle aussi de « Casa », sur le regard des autres notamment lorsque vous étiez de « souche étrangère » dans cette colonie française mais aussi sur la liberté de vivre dont pouvait y jouir les enfants …

« Je crierai Olazabal » est un petit ouvrage qui à première vue pourrait ne pas vous attirer … Pourtant sous ses airs de mémoires toutes simples et sans prétention, c'est un peu la mémoire de nombres d'entre nous qu'il interroge - peut-être un bien grand mot je l'avoue, car il ne le fait pas directement, aucun questionnement dans ce livre, juste un récit duquel chacun peut tirer ce qu'il veut en fonction de son ressentit et de son « passif ».
En effet nous sommes nombreux à avoir des parents, des grands-parents, voire plus loin, qui ont dû quitter leur région (je pense aux basques mais aussi aux corréziens, aux bretons … ) ou leur pays (italiens, espagnols, etc … ) pour venir au XIXe et début du XXe travailler en France … ou émigrer vers les colonies … « Je crierai Olazabal » c'est un peu leur histoire … Partir et laisser une culture, vivre et s'intégrer, mais garder au fond de soi et dans son coeur le sentiment de faire partie à la fois du pays/region/ville dans lequel/laquelle on vit quotidiennement tout en ayant des racines plus profondes ailleurs et vouloir ne pas les oublier, tout au moins se souvenir qu'elles existent … C'est un peu cette quête que l'on rencontre de nos jours dans l'intérêt grandissant qui se porte vers la mémoire de nos aïeuls et vers les recherches de nos origines par la généalogie ... D'où venons-nous ? Qui étaient nos Aïeuls ? A quel monde appartenait notre famille ? … Une quête d'identité … Chacun a une histoire de famille qu'il porte en lui … cette ouvrage en est un petit rappel.

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Roger Olazabal raconte la vie de son père. Succinctement.
Pour cela le livre est composé de deux parties :
– Les lettres que ce père a écrites à son fils durant les dernières années de sa vie.
Devenant orphelin jeune, il connaîtra une vie sans ancrage, transbahuté d'un lieu à l'autre. Jusqu'à s'amarrer à une femme au Maroc.
Il ne s'épanche pas. Il est concis. Il est basque.
On comprend tout de même son regret d'avoir dû couper les ponts avec le Pays Basque, terre de ses origines, et avec sa famille. Regret déguisé en histoire qu'il raconte à ses descendants. C'est d'ailleurs l'origine du titre.
– Dans la deuxième partie, l'auteur raconte son enfance au Maroc jusqu'a son retour en France. Enfance riche de cultures diverses. On lui dit qu'il est Basque mais il mange son couscous à une main.

Ce qui ressort avant tout de ce livre, aussi court soit-il, c'est le besoin viscéral qu'on a de connaître, d'apprivoiser et de faire reconnaître ses origines. Celles qu'on connaît pour les avoir vécues, et celles qu'on nous a inculquées consciemment ou pas.
Quand on est d'accord avec ça, on conçoit que n'importe quelles mémoires ont leur importance. On serait nombreux à souhaiter lire ceux de nos aïeuls.
Olazabal n'étant pas un de mes aïeuls (enfin, je ne crois pas), finalement ces mémoires n'ont rien d'extraordinaire. D'autant plus qu'il manque beaucoup de détails dans cette histoire pour qu'on puisse comprendre complètement et donc compatir.
Pudeur basque ou livre adressé aux siens ?
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Tristez fin que mon adolescence et de ma vie à Hendaye où je me sentais chez moi. Cela te paraîtra extraordinaire mais le pont était définitivement rompu par orgueil et vanité. C'est de là que j'ai conçu cette histoire racontée à mes enfants et petits-enfants qu'il existait un pont à Hendaye qui n'attendait qu'une chose avant de s'écrouler de joie: entendre crier mon nom, Olazabal.
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Nous avions une truie à la maison....... Gertrude fit partie de la famille pendant plus d'un an. Avec le chien, elle venait s'asseoir à nos pieds lorsque nous étions à table. Si nous tardions à partager avec elle un morceau du repas, elle nous donnait un coup de truffe en remontant sur les cuisses......
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L'oncle Joseph, que mon père avait fait signer pour quinze ans dans la Coloniale, guerroyait donc sur tous les fronts de France et participait à tous les assauts, baïonnette au canon, à tous les carnages et misères des tranchées.
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De pacificatrice, la France était devenue oppressive
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Communion, confession tous les mois... comme tu le vois, j'ai suffisamment pratiqué mes devoirs religieux pendant ma jeunesse pour en être dispensé aujourd'hui. D'autant plus que je fis trois communions solennelles (une tous les ans) avec brassard et tout le tremblement... aussi ne t'étonne pas si une odeur de sainteté se dégage de moi, Olazabal, ton père.
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