« J'habite les mots/Un endroit ailleurs/J'écris ma mémoire / Pour ne pas oublier / Qui je suis »
Joséphine Bacon
Chaque été, au Festival de Cinéma de Douarnenez (sud-Finistère), une culture menacée est mise à l'honneur.
En 2023, lors de la 45° édition, le thème en était : « Premiers Peuples d'Amérique du Nord ».
Y était projeté, entre d'autres, le film de Kim O'Bomsawin (Abénakise) Canada : « Je m'appelle humain ».
Joséphine Bacon en est le protagoniste principal.
Née en 1947 dans la communauté innue de Pessamit (sur la Côte-Nord du fleuve Saint-Laurent au Québec).
Joséphine Bacon est réalisatrice, traductrice, parolière et enseignante d'innu-aimun, sa langue maternelle.
Joséphine Bacon était également au coeur de la cinquième palabre du même Festival : une parole franche, un sens de l'humour, de l'autodérision. Et une grande humilité.
Au cours de cette rencontre touchante, qui a parfois ému aux larmes,
Joséphine Bacon, 76 ans, a abordé son enfance dans ces pensionnats qui visaient à évangéliser et assimiler les enfants autochtones, son travail de recueil, retranscription et traduction des récits des aînés.
Elle est comme une messagère du langage poétique des anciens qui ont marqué son parcours.
Ce recueil bilingue français-innu-aimun a été inspiré par le temps et les arbres, dit-elle
L'arbre, le passage du temps et le silence.
Seule à pleurer
Ma joie brisée
Demande une trêve
Ce soir je suis seule
À m'attendre
Nin muk niman
Niminuenitamun apu takuak
Ninitueniten tshetshi ashteienitaman
Uetakussik nipeikussin
Apu ashuapamitishuian
https://www.youtube.com/watch?v=WymW9Q5qCBw