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EAN : 9782070663101
296 pages
Gallimard Jeunesse (14/11/2014)
3.79/5   36 notes
Résumé :
Berlin-Est, 1989. Mirco est dans le pétrin. Cet élève modèle a des ennuis avec les grosses brutes du collège, et le seul qui pourrait l'aider est le nouveau de la classe technique, un garçon solitaire et inquiétant qu'il a rencontré près de l'arrêt de bus. À moins qu'il ne trouve son salut grâce au service qui tue lors du tournoi de ping-pong de l'école. Avec verve et humour, Mawil dépeint une Allemagne de l'Est très réaliste où le monde des adultes, entre débrouill... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Voici un roman graphique des plus original que j'ai eu la chance de recevoir grâce à Masse Critique et aux éditions Gallimard. Une jolie bande dessinée d'environ 300 pages au graphisme particulier qui nous raconte l'histoire d'un jeune garçon, Mirco, collégien au physique attendrissant, petit, d'une grande gentillesse et très raisonnable.

Le lecteur est plongé dans les années 1980, l'année de la chute du mur de Berlin, soit 1989 pour être exacte. Mirco vit en Allemagne de l'Est avec tout ce que ça peut engendrer d'un point de vue politique et économique. Ses camarades de classe et lui vivent leur vie de collégien sans vraiment être conscient de la période historique. Sauf, les familles concernées par la fuite de leurs proches de l'"autre côté" comme Torsten, dont le père a rejoint l'Allemagne de l'Ouest. La relation entre les deux amis est à l'image de tout un peuple, tantôt neutre tantôt rebelle face aux événements.
Mirco est un élève studieux. Torsten est révolté. La rencontre de ces deux personnages amène des situations cocasses, drôles et fantasques. Comme dans tout établissement scolaire, la vie se déroule au rythmes des heures de classe, des bagarres et des amitiés qui se font et se défont. Seule la propagande communiste ponctue certains cours, particulièrement le cours de russe de Mme Kranz. Les élèves, pour la plupart, font également partie d'un groupe appelé les pionniers qui organisent anniversaire et manifestation dans le cadre du pouvoir en place, bien entendu. Petit clin d'oeil de l'auteur, la chef des pionniers se nomme Angela Werkel. Un rapport peut-être avec la chancelière actuelle ?
Bref, Mirco et Torsten se rencontrent en cette année 1989, ils sont tous deux fort différents tant par leur caractère que par leur vie personnelle. Mirco vit dans une famille unie qui subit la politique de l'Allemagne de l'Est. Torsten vit avec sa mère, déboussolée, sans son père, parti vivre une vie meilleure à l'Ouest. Leur lien d'amitié se fortifie au fur et à mesure des pages : Torsten défend régulièrement Mirco, puis une passion commune les rapproche : le ping-pong. L'année va s'écouler au rythme des matchs et des tournois jusqu'à la chute du mur.

L'histoire en elle-même n'a rien d'extraordinaire, ce qui est autrement plus marquant c'est la vie de ces enfants, de ces adolescents dans une certaine période de l'histoire de l'Allemagne. Il s'agit d'une sorte de témoignage à travers les yeux d'enfants, au "pays des enfants". Mawil, l'illustrateur, a tout juste 13 ans à l'époque et a grandi à Berlin Est, il nous fait partager une tranche de sa vie, nous fait percevoir sa vision de cette période à travers ces deux personnages.

Je me suis laissée embarquer dans ce récit graphique et l'ai lu en très peu de temps. J'ai apprécié ces illustrations à la limite de la caricature parfois.
Merci Babelio Masse Critique et à Gallimard, sans qui je n'aurai peut-être pas découvert ce petit bijou graphique.
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Un graphisme particulier, pour une ambiance qui ne l'est pas moins.
Il y a du classique bien sûr : l'association Mirco-bon-élève-effacé et Torsten-nouveau-rebelle. Et bien entendu l'association des deux va révéler le meilleur de ces deux là.
Ce qu'il y a de très particulier c'est l'ambiance d'abord : on est en plein dans l'Allemagne de l'Est au quotidien. Parler de ceux passés à l'ouest est interdit, vive le communisme, la délation, dénonçons les comportements déviants, rentrons tous dans le moule. La principale distraction des enfants est le ping pong, mais avec des livres, les raquettes venant de l'ouest.
L'autre particularité c'est le découpage de l'histoire, le cadrage des images. le cadrage des images est très dynamique, les match de ping pong notamment. Quant au découpage de l'histoire, l'auteur n'hésite pas à faire des ellipses, à zapper certains pans qui ne sont en effet pas essentiels à la compréhension.
Et un petit clin d'oeil : Angela Werkel, vraiment ?
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Voici un chouette roman graphique de 300 pages, plein d'humour.

Mawil raconte l'Allemagne de l'Est de son enfance, de ses souvenirs, jusqu'à la chute du Mur. Mirco, 12 ans, vit heureux dans sa famille. Mais une fois dehors, il a peur de tout : un changement d'arrêt sur la ligne de bus, un retard à l'école, les grands qui le chahutent volontiers... Alors, il reste le nez plongé dans un bouquin, feignant d'ignorer le monde qui l'entoure. Mais il va croiser Torsten, un nouveau un peu rebelle, qui va le prendre sous son aile. Et puis, il y a le ping pong où Mirco apparait finalement assez doué.

Je découvre Mawil et son univers avec cette BD qui nous plonge dans la RDA, juste avant la chute du Mur. Pour en parler, Mirco est le personnage idéal. Maladroit, chétif, trouillard, un parfait anti héros sympathique et émouvant auquel on s'attache au fil des pages. Un récit d'enfance, d'amitié, de cour de récréation, de rêves et de spontanéité où pointent par touches subtilement distillées la réalité du quotidien derrière le Mur. Il y a les Pionniers qui rassemblent les enfants chaque week-end, les départs de copains dont on ne peut pas parler, des objets de l'Ouest dans on rêve, des réflexions d'adultes susurrées et que l'on entend par hasard où on retient les mots départ ou liberté... Derrière les non dits, les incompréhensions de l'enfant, on perçoit ce qui se passe réellement. Mais le point de vue reste celui de Mirco, un enfant de 12 ans qui voudrait devenir grand, plus fort, qui aimerait que celle qui fait battre son coeur le remarque, que les grands cessent de l'ennuyer, que ses parents soient moins souvent sur son dos... le récit qui pourrait être triste et gris ne l'est pas du tout, la fraicheur de l'enfance rendant cette histoire drôle et dynamique.

Un beau pari que de raconter l'Histoire à travers le prisme des souvenirs d'enfance. Un pari réussi pour moi. Sans doute, ceux qui cherchent des infos sur l'époque trouveront-ils le récit léger mais c'est un beau témoignage sur ce que vivent les enfants et ce qu'ils perçoivent du monde qui les entoure.

Merci à Gallimard et Masse critique
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L'action de Kinderland se passe en Allemagne, dans l'ex RDA (République Démocratique Allemande) avant novembre 1989, nous découvrons la vie de Mirco un jeune collégien qui suite à un changement d'arrêts sur les lignes de bus arrivera en retard. Cette mésaventure lui permettra néanmoins rencontrer le nouveau qui a un petit côté rebelle, Torsten.

Mirco est le plus petit de la classe et n'est pas ce qu'on l'on pourrait qualifier de doué en sport, il est issu d'une bonne famille, trop intelligente pour le pouvoir en place, il joue du piano. Torsten vit avec sa mère au look punk, et le jeune homme a l'attitude qui va avec.

Dans le collège où ils évoluent, les distractions ne sont pas légion. Alors pour tuer le temps pendant les récréations, le ping-pong est la seule véritable activité valable, toutefois, manque de moyen oblige, tous les élèves ne possèdent pas de raquette, pour pratiquer un livre ou un cahier font l'affaire. Ce sport est aussi l'occasion de défier les grands, c'est le cas de Mirco qui suite à une bousculade affronte un élève plus vieux et marque un point sur un rebond improbable...
L'association de Mirco et Torsten au tennis de table fera tellement d'étincelles qu'ils se mesureront les grands, mais la première rencontre ne se déroulera pas comme prévu.

Je ne vais pas vous dévoiler toute l'histoire, pour qu'il vous reste des surprises, mais les deux compères organiseront un tournoi de ping-pong, le souci, le jeune Torsten n'appartient pas aux pionniers (étape préliminaire avant de rejoindre la "jeunesse libre allemande") ce qui mettra à mal l'amitié des deux garçons.
Lorsque le jour du tournoi arrive, le mur de Berlin tombe et les parents de Mirco décident de passer de l'autre côté de la frontière... terrible dilemme pour le jeune homme.

Dans ce roman graphique, Mawil nous fait subtilement découvrir le monde de l'Allemagne de l'Est où l'on doit oublier ceux qui sont passés en RFA (République Fédérale Allemande), où les bus modifient leurs itinéraires sans en comprendre les raisons, où les raquettes de ping-pong sont sujettes à convoitises...

Je n'ai pas forcément accroché sur le graphisme, toutefois, j'avoue qu'une scène m'a mis sur le cul. Cette scène c'est celle d'un des matchs de tennis de table, où sans bulle, mais dans laquelle transparaît les respirations haletantes, les sons... grâce à un sens aigu du découpage et du cadrage... je vous le dis, j'ai vibré sous la tension palpable de ces quelques cases.

Lien : http://encoeurdeslivres.blog..
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J'ai beaucoup aimé ce roman graphique très touchant. Pourtant, il ne s'y passe finalement pas grand-chose d'original. Des intrigues de cour de récré, des embrouilles entre gamins. La confrontation entre Mirco, le garçon normal, le bon allemand bien élevé, intégré dans l'univers qui est le sien, discret, qui jongle entre l'école, ses cours de piano, la messe, et le bad boy un peu rebelle, un peu détaché, conscient que son univers ne lui correspond pas. Même Torsten est très attachant à sa manière et c'est aussi l'histoire de ces deux garçons que tout oppose et qui trouvent peu à peu leur place l'un grâce à l'autre. Autour d'eux, on retrouve toute une série de personnages enjoués et plein de vie, et j'ai même souri en voyant que la délégué un peu trop fayote qui aime prendre les choses en main se nommait Angela Werkel.
Mais il s'agit aussi d'un témoignage intéressant sur la vie quotidienne dans un Berlin-Est qui vit ses derniers moments. On entend entre deux portes, à la radio, ces ragots sur ce qui se passe à l'ouest, de ce qu'on a le droit d'y faire, d'y voir. Musique, livres, culture, tout cela avec un petit goût d'interdit que l'on cherche à se procurer en douce, dans les recoins glauques de la ville, avec un ridicule évident mais en même temps grinçant. A hauteur d'enfant, cela donne un fil rouge sur ce qu'on a le droit de faire ou pas à la récré et notamment sur le ping-pong, sport autorisé parce que chinois (donc communiste) n'est pourtant pas assez droit pour devenir l'attraction de la fête des pionniers. Pourtant, l'organisation du tournoi devient un enjeu énorme pour ces enfants.
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critiques presse (5)
Sceneario
04 mai 2015
C’est frais, c’est drôle, et c’est touchant grâce à un vent de nostalgie qui souffle doucement.
Lire la critique sur le site : Sceneario
BulledEncre
02 février 2015
Quand la légèreté et l’humour de la petite histoire croisent les moments clefs de la grande, alors le dessin donne au récit une vitalité nouvelle pour appuyer d’autant plus sa puissance narrative.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
BoDoi
22 janvier 2015
Un roman graphique et historique incontournable alors que les 25 ans de la chute du Mur de Berlin seront célébrés cette année.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BullesEtOnomatopees
16 décembre 2014
Dans un style graphique simple et direct qui se passe souvent de texte, Kinderland nous emmène dans le quotidien d'enfants qui grandissent à l'ombre du Mur, dont c'est le 25ème anniversaire de la chute cette année. D'un format atypique et d'une impressionnante pagination de 296 pages, cette BD éditée par Gallimard ressemble étonnamment à un roman.
Lire la critique sur le site : BullesEtOnomatopees
BDGest
09 décembre 2014
Ce pavé de près de trois cents planches a valeur de témoignage, joyeux, sur un temps révolu, sans doute pas si heureux que ça. De ce que perçoivent les enfants, de ce qu’ils vivent…
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
- Mirco !
- Mais qu'est-ce que vous faites là ?
- Le Mur est ouvert ! On va à l'Ouest !
- Quoi ?
- Allez ! Avant qu'ils ne changent d'avis !
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— Tu m'as menti!
— Quoi? Mais qu'est-ce que j'ai...
— Tu m'as menti! Tu m'as donné ta parole d'Indien que t'irais pas à l'Ouest!
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Watzke, sans livre, il est paumé!
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