Il y avait de l'idée, mais il manque un tout petit quelque chose. Pourtant il vaut la peine d'être lu, ce petit livre. Il se passe dans un village de montagne italien que l'hiver coupe peu à peu du monde. Trop haut dans la montagne. Trop de neige. Mais il y a déjà pas mal de temps que beaucoup d'habitants, surtout les jeunes, se posent des questions : pourquoi rester ici, dans ce village minuscule au milieu de nulle part, alors qu'il y a la ville et ses lumières là-bas dans la vallée. Pourquoi continuer à s'occuper des bêtes, à vivre dans des petites maisons de pierres tassées les unes contre les autres. Pourquoi continuer à risque, chaque hiver, d'être emporté par une avalanche avec le reste des voisins…
Beaucoup de maisons sont déjà fermées ; ceux qui y vivaient sont morts, et leurs fils et leurs filles sont parties pour la ville ou l'Amérique. Et il y a la neige qui recouvre tout, étouffe les sons, noie peu à peu le village. Il y a les filles. Vont-elles partir, elles aussi, une à une ? Il y a le temps qui passe. Qu'est-ce qui détruira le village in fine, l'avalanche ou la peur de l'avalanche ?
Un petit récit à l'écriture brute, sans la beauté d'un Rigori Stern, sans l'apprêté mordante de
Leo Tuor, mais qui n'en est pas moins lourd de sens et de silences. le monde des montagnes se meurt, c'est ainsi. Il n'est pas le seul. Mais peut-être suscite-t-il plus de regrets.