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L'anti-magicien tome 1 sur 6
EAN : 9782075085557
464 pages
Gallimard Jeunesse (17/05/2018)
4.17/5   323 notes
Résumé :
Kelen, 16 ans, est l'héritier d'une des grandes familles qui se disputent le trône de la cité. Il prépare son premier duel pour devenir mage. Mais ses pouvoirs ont disparu. Il doit ruser... ou tricher, quitte à risquer l'exil, voire pire.
Ses seuls soutiens, deux acolytes explosifs: Furia, la vagabonde imprévisible et Rakis, un chacureuil féroce et acerbe.

La saga d'un jeune héros tiraillé entre rébellion et loyauté envers les siens. Action et ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (96) Voir plus Ajouter une critique
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Nous avons ici un roman qui titille la curiosité dès son synopsis en nous proposant un héros qui n'en est pas vraiment un.

Kelen vit dans un peuple pour qui la magie est tout.
Chez les Jan'Tep , arrivé l'âge de seize ans sans avoir fait miroiter les bandes de pouvoir à son bras est synonyme de déchéance. Quelles que soient sa famille et la puissance de celle-ci s'il est prouvé qu'à l'âge de seize ans vous ne remplissez pas les trois conditions pour se voir attribuer un nom de mage vous vous voyez « dégrader » au rang de Sha'Tep, c'est-à-dire de serviteur, d'esclave parfois même, de travailleurs sans honneur et sans pouvoir.

Alors avant de continuer à vous parler de Kelen, je dois d'abord dire mon ressenti face à son peuple. Ce peuple si imbu de lui-même que son nom Jan'Tep ne veut dire rien de moins que « peuple de la magie véritable ». Ce peuple qui vit dans, pour et au travers seulement de la Magie. Chez qui rien ne surpasse ce pouvoir. Une fois dégradé vous n'êtes plus rien pour les vôtres qu'un serviteur recueilli avec bienveillance pour les plus chanceux ou envoyer dans les mines pour le pire avenir. J'ai détesté leur arrogance. Leur système social a allumé des sonnettes d'alarme dans mon esprit dès les premières phrases. Il n'est qu'injustice flagrante et humiliante. Je crois que j'ai commencé ce roman en étant en colère. Comment allais-je pouvoir aimer un livre qui prônait une telle intolérance, un tel sens pourri du respect d'autrui ?
Et puis on apprend à connaître Kelen. Kelen ce gamin de presque seize ans, qui n'a aucun des cercles sur son bras de l'une des sept formes de magies. Ce gamin qui voit poindre dans son avenir une vie misérable et rabaissée alors qu'il est fils d'une des familles les plus puissantes de l'oasis. Sa soeur même est détestable tant son pouvoir est grand malgré son jeune âge. On sent son amour pour elle en tant que grand frère mais aussi sa rancoeur face à cette iniquité flagrante.
Ô Kelen n'est pas un faible même si sa santé n'est pas la meilleure et que son physique est loin du grand mec baraqué et empli de confiance en soi. Non, il est rusé, intelligent et a bien compris que quelque part « la magie c'est de l'escroquerie ». Il le dit lui-même dans ce roman. Pourtant élevé parmi les siens il est aussi rattrapé par des années et des générations de préjugés qui le font se sentir misérable et désespéré.

Tout va changer avec l'arrivée d'une femme à l'oasis. L'Oasis centre de pouvoir des Jan'Tep. Lieu où leurs forces sont les plus fortes et les plus emplies de puissance. Oasis, lieu qui fut jadis à l'origine de conflits sanglants et mortels entre plusieurs communautés aux aspirations bien différentes.

L'arrivée de cette femme va changer le cours des choses par la menace qu'elle semble faire peser juste pas sa présence. le doute qu'elle instille dans les esprits ou simplement par l'influence qu'elle va avoir sur Kelen de par sa nature à l'exacte opposée de celle des Jan'Tep. Pour elle point de magie, seul compte le sentiment d'être un homme ou une femme qui peut se regarder en face. C'est un personnage vraiment profond malgré une propension à l'ironie et au sarcasme assez forte. Elle ne manque ni d'humour ni de courage et en cela Kelen lui ressemble pas mal je trouve.

Après donc des jours, ce qui est une première pour moi quand un roman me plaît, mais bon la fatigue de cette fin d'été a eu raison de ma concentration. Après donc des jours de lecture me voici après avoir toutner la dernière page avec un seul sentiment en tête : Génial le tome 2 sort à la fin du mois.
Vous l'aurez compris, ce roman a su me faire réagir à de nombreuses reprises. Que ce soit face à ce système pourri, aux réactions des personnages trop ancrés dans leurs coutumes pour ouvrir les yeux sur leurs erreurs, face à Kelen qui passe par beaucoup d'émotions et de rebondissements pour arriver à ce final surprenant. Bref j'ai adoré ma lecture !
Ah oui petite info pour l'auteur, si nous avons l'occasion de nous croiser en salon ma dédicace devra être ornée de l'illustration d'un chacureuil. Ce personnage est à lui seul un mystère complet et donne quelques passages franchement géniaux.
De même je salue la beauté des illustrations qui parsèment le récit et qui nous permettent de nous impliquer dans cet univers de fantasy assez novateur.
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Malgré quelques facilités et points un peu plus moyens, cette lecture a été agréable.

Kellen approche des 16 ans, l'age ou il doit prouver qu'il est un mage Jan'Tep si il ne veut pas devenir domestique dans sa propre famille ou travailler à la mine (en gros un esclave). Mais malheureusement, ses pouvoirs sont quasiment inexistants, malgré les efforts de ses parents depuis toujours pour faire de lui un grand mage. du coup il est en réduit à faire semblant, ou à donner le change pour faire croire que ce n'est pas le cas.

C'est alors qu'arrive en ville Furia Perfax, une nomade Argosi, un peuple de marchands qui utilisent la science pour leurs tours. Avec elle et son amitié avec Kellen, va résultat tout une série d'épreuves qui vont secouer le jeune homme et le faire réfléchir à son avenir.


On va commencer par les points qui m'ont moins plu mais je précise une nouvelle fois que malgré tout j'ai aimé cette lecture.

Si il y a pas mal de retournements de situations qui eux ne sont pas vraiment prévisibles, notamment au niveau du world-building, le schéma global du livre est limpide dés les premières pages. On se doute totalement où va finir Kellen, rien de surprenant, que du classique. Les méchants restent les méchants, et en fait dés la description de départ de son meilleur ami j'ai compris qu'il n'allait pas le rester longtemps, et le fait qu'on n'ai quasiment aucune occasion de faire sa connaissance ensuite me l'a mainte fois confirmé.

Mais mon principal point noir a été toute la partie concernant les esclaves/domestiques des mages. J'ai trouvé la façon dont c'était traité très moyenne, à la limite du mauvais gout, et surtout j'ai peur que sur la suite, vu la fin de ce tome, on ne la traite finalement jamais et qu'ils finissent exactement dans l'état ou ils ont commencés.

Je suis d'accord qu'on n'est pas dans une dystopie où le but est de renverser le système, donc je ne m'attendais pas à ça. Mais même dans la vision de Kellen sur ces personnages (même vers la fin) on ne trouve nulle empathie, nulle révolte, rien qui montre qu'il a vraiment compris que cette situation était mauvaise et quelle méritait qu'on s'y oppose.
Au final j'avais l'impression que les passages en question étaient juste la pour faire avancer l'intrigue, ils avaient un coté trop anecdotiques et ponctuels.

Ça viens surtout je pense du personnage de Kellen. Durant le livre je n'ai pas eu de difficulté pà me prendre au jeu et à m'identifier à lui et à ses problèmes ou à comprendre ses réactions. Mais c'est vrai qu'avec le recul ce n'est pas vraiment un personnage très sympathique par certains cotés.
Son principal problème étant qu'il est foncièrement égoïste, les problèmes des autres ne le concernent absolument pas puisque de toute façon "il n'a rien fait, ce n'est pas sa faute".

Pour nuancer je comprend bien que c'est le premier tome. le personnage évolue déjà pas mal entre le début et la fin et c'était justement le but je pense. Mais il fait tout de même le noter.

Après les autres points sont moins importants, comme le fait que j'aurais aimé avoir plus d'explications sur la magie ou les sciences (ici on doit limite deviner à certains moment comment ça fonctionne, on nous donne juste certains indices au fur et à mesure - limite pour moi on se rapprochait d'un TGCM*).
Par exemple on nous dit qu'il y a 6 formes sans jamais nous les citer entièrement, et ensuite on découvre (enfin quelqu'un dit) qu'il y en a 7 mais on n'a aucune idée de ce qu'est la 7ième ni de ce qu'elle a de différents avec les autres. Trop de flou tue le flou. Je n'ai aucune idée claire de comment tout ça marche vraiment et ça me frustre.

Par contre un point que j'ai beaucoup apprécié a été le world-building. Il s'en passe des retournements de situations sur ce point, c'était vraiment très intéressant de les découvrir petit à petit. Et il est déjà pas mal riche pour un premier tome, j'ai hâte d'en découvrir plus dans la suite, ça c'est sur.
Le peu qu'on découvre de la magie est aussi assez original, avec ce métal qu'on tatoue en bande pour attirer la magie.

Le peuple de Kellen, les Jan'Tep, sont en fait le pire peuple qui soit. Ils sont égoïstes, auto-centrés, ils se prennent pour les meilleurs. Bien sur on est aussi très loin du féminisme. Au final rien de nouveau, vu que c'est un peu toujours le cas en fantasy. L'intérêt du livre est justement le fait de voir Kellen petit à petit ouvrir les yeux sur ces défauts.

En fait au final de toute les personnages, seuls ceux extérieurs aux Jan'Tep valent le coup d'être cités.

On retrouve en premier Furia Perfax. Elle est un peu le bon sens incarné. Elle ne se laisse pas marcher dessus en montrant une confiance en elle qui n'est des fois que de façade. J'aime bien imaginer en elle la grande soeur ou la mère que Kellen aurait mérité d'avoir.
J'ai aussi vraiment envie d'en savoir plus sur ses fameuses cartes dont je n'ai rien compris une nouvelle fois (ça fait parti des points dont j'aurais aimé avoir plus d'infos, ça reste trop flou pour moi).

Et bien sur je ne peux pas terminer sans vous parler de Rakis, un personnage qui n'arrive que tardivement dans le récit mais qui le marque durablement. Il s'agit en fait d'un chacureil (une espèce d'écureuil de la taille d'un chat) au langage totalement ordurier et cynique qui a un sacré caractère mais aussi pas mal d'humour.

Malgré tout ce que j'ai développé avant pour vous expliquer ce que j'avais moins aimé, il n'en reste pas moins que j'ai passé un bon moment dans cette lecture, ça ne m'a pas gâché mon plaisir. L'écriture est vraiment fluide et le rythme est bon, on n'a pas du tout le temps de s'ennuyer.
En plus il est relativement complet et complexe pour un livre YA, avec des personnages moins manichéens et figés dans leurs schéma que ce qu'on trouve en général.


Au final une lecture un peu mitigée, ça reste du YA, mais elle était tout de même bien agréable. A noter quand même que je l'ai terminé d'une traite, ce qui devient très très rare pour les romans YA, et que je lirais la suite.


15/20
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Ce livre m'a beaucoup plu… car il m'a vraiment beaucoup surprise ! Même si je lis assez peu de Fantasy, je m'attendais quand même à un héros qui démarre mal dans la vie mais qui finirait par développer l'un ou l'autre talent propre à son monde, mais non, on n'a rien de tout ça. le titre nous le laisse pourtant entendre, que c'est un anti-héros, et le synopsis est suffisamment évasif pour laisser croire à tout et n'importe quoi, si bien qu'on s'embarque sans trop savoir, mais on a la vague attente de se retrouver dans un récit assez classique de la Fantasy, avec son monde propre et ses héros particuliers, et pourtant…
Peu à peu nos illusions s'envolent, car le héros restera « anti » du début à la fin : il va de catastrophe en déboire, c'est une chaîne sans fin chapitre après chapitre, et on se demande chaque fois comment il va pouvoir rebondir… Autant le dire, on s'en doute : comme ce anti-héros est bel et bien notre héros – ou du moins notre personnage principal – il trouve toujours l'une ou l'autre échappatoire, souvent de façon très improbable. En tout cas, il finit toujours par aller au-delà de ce qu'on attendait, même si ce n'est pas toujours « s'en sortir » en fait. Mais c'est aussi bien plus que ça…

Ah ! c'est difficile d'expliquer mon ressenti sans spoiler. Pour tout dire, au début j'étais carrément agacée ! Tout au long des premiers chapitres et des vaines tentatives de Kelen, ce fameux (anti)héros très anti-magicien, d'exprimer sa magie, cette magie dont il devrait être doté, lui qui vient d'une des familles de magiciens les plus puissants, mais qui lui échappe encore et encore ; bref, je me disais que ce n'était pas possible, que ça allait effectivement sortir – et tant qu'à faire, de façon spectaculaire et inattendue, mais forcément il devait se passer "quelque chose" !... et effectivement il se passait quelque chose, mais jamais ce que l'on attendait, encore moins ce que l'on espérait, et on finit par désespérer pour Kelen, à se dire qu'il n'est vraiment rien de plus qu'un anti-héros devenu par hasard personnage principal sous la plume d'un auteur farfelu… et pourtant non ! Peu à peu les choses s'emboîtent, peu à peu les choses font sens, et on devine même certains petits éléments avant qu'ils soient tout à fait révélés.

Tout cela se déroule dans un monde particulier, à mon sens extrêmement bien travaillé ; il ne se dévoile que petit à petit, mais chaque fois de façon suffisante, si bien qu'on s'en contente sans avoir besoin de plus ou, pour le dire autrement : on ne se rend compte de la complexité de ce monde que plus tard, quand un nouvel élément qu'on n'attendait pas, et qui modifie pourtant notre perception des choses, est révélé… Oui : ces révélations sont distillées au compte-gouttes, et retournent à chaque fois toutes les certitudes que Kelen (et le lecteur) pouvait tenir pour acquises…
Il y a bien quelques clichés çà et là, récurrents à ce genre de monde : les méchants le sont dès le début, à la grosse louche, et quelles que soient les révélations, ils n'évoluent guère et leurs réactions sont carrément prévisibles. Ce sont bien sûr eux les magouilleurs dans les histoires politiques propres à l'univers créé, et leur credo est le pouvoir pour le pouvoir, bien plus que le pouvoir au service de leurs concitoyens / pour un monde meilleur… C'est surtout effarant que de se dire que, en fait, c'est très réaliste, comme dans notre vrai monde bien réel !

Expliquée ainsi, cette histoire a l'air bien compliquée… et elle l'est effectivement !
Mais revenons à notre monde imaginaire : ce récit est aussi et surtout servi par une plume très fluide et bien un peu nerveuse, qui ne cesse de prendre le lecteur au dépourvu (comme son propre héros !), mais qui malgré tout se laisse lire avec une aisance déconcertante. Elle n'est pas exempte de traits d'humour : les réparties de Furia, cette étrangère aux dons particuliers (mais non magiques) qui semble s'être prise d'amitié pour Kelen, sont toujours piquantes et font mouche… même si les détenteurs du pouvoir ne s'en contentent jamais et cherchent à la rabaisser encore et encore. Quant à Rakis, le monstre chacureuil, qui se fera appeler « partenaire » (par opposition à toute notion d'animal de compagnie), il a un humour assez primaire mais tout à fait irrésistible, même dans les situations les plus périlleuses ; j'ai ri plusieurs fois lors de ses interventions ! Ces différents aspects rendent le récit beaucoup plus digeste que mon commentaire ;) , et font qu'on tourne les pages sans plus pouvoir arrêter.

Ce livre est un bouleversement constant du système de valeurs, de toute la vie d'un héros malgré lui, sans pouvoir magique dans un monde qui ne vit que de la magie, et affublé de deux compagnons que son monde méprise – l'une parce que c'est une étrangère qu'on ne parvient pas trop à identifier et dès lors que l'on soupçonne du pire, l'autre parce que c'est un animal qui a toujours revendiqué sa liberté par rapport aux hommes et autres magiciens. Et pourtant c'est avec eux qu'il chemine, bon gré mal gré, apprenant peu à peu qu'il y a des valeurs plus importantes que cette magie, sans laquelle on lui a pourtant toujours appris qu'il n'était rien – et notamment la question qui revient quelquefois : qu'est-ce qu'être un homme ou une femme, dans un monde dont le but ultime est d'être un mage ? Une ébauche de réponse est bien sûr donnée, à travers les actes que Kelen va poser, et qui ne peuvent qu'entraîner l'adhésion du lecteur, qui est en quelque sorte lui aussi invité à se poser la question...
Une vraie réussite, et pour une fois, je pense que je ne tarderai pas trop avant de m'attaquer au tome suivant.
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Un roman très captivant et un univers assez original.

Sha'Tep, Ra'meth, Osia'Phest, l'ensemble des noms de personnages et de clans en présence, les descriptions géographiques bien que parcimonieuses, nous transportent dans un environnement qui n'est pas sans nous rappeler le désert égyptien.



Les rituels magiques extrêmement précis, liés au fer, à la soie, au feu, au sable, à l'ombre, au sang, à la braise et au souffle de ces peuples sédentaires imaginés par Sebastien de Castell, vivant autour d'une oasis, ajoutent également à l'invitation au voyage une sacrée vague d'onirisme.



Le titre nous interpelle forcément, "l'anti-magicien", à une époque littéraire où les magiciens ont le vent en poupe dans les romans jeunesse.



Kelen, 16 ans, le jeune héros de l'aventure, ne sera pas béni par leurs dieux.

Nous sommes dans une société tribale où le haut du panier se trouve dominé par la caste des magiciens.

C'est le niveau social le plus puissant, le plus digne, celui qui siégera pour faire les lois, les faire appliquer et défendre l'oasis.

Ceux qui se trouvent recalés aux épreuves pour devenir officiellement mages ou ceux et celles non doués de pouvoirs magiques seront relégués à des tâches et des métiers de servitude.

Nous sommes étonnés de la posture de l'oncle de Kelen qui du coup se trouve être le domestique de son propre frère et qui devra utiliser les formules de respect qui conviennent pour s'adresser à sa famille "maître".



Kelen craint de rater ses épreuves de mage et d'occuper ce statut, bien triste, nous le concédons un peu.

Pourquoi?

Car il arrive dans cet univers à certains élèves à l'aube des 16 ans de voir leurs capacités magiques décliner jusqu'à la source nulle, ce qui sera le cas pour Kelen.



Les débuts du roman nous embarquent très vite avec la première épreuve où Kelen, très fin et rusé, joue d'astuces pour contrer sa malchance magique.

Oui, cela nous met dans le bain et l'action devient excitante.

Nous nous poserons la question de ce mauvais sort (l'auteur est terrible) car Kelen est, nous le comprenons très vite, brillant, suffisamment intelligent pour retenir les formules magiques de façon consciencieuse, doué d'analyse stratégique pour anticiper les manoeuvres de l'adversaire, il est le mage presque idéal sauf qu'il n'aura plus de pouvoirs.

Au rage, au désespoir!



Des intrigues internes et externes à la société viendront pimenter l'histoire et Kelen aura son rôle à jouer, désigné par le destin tandis que certains le considérerons rapidement comme le veut la loi du clan comme un inférieur.

De nouvelles rencontres vont aussi enrichir (ou compliquer, selon le point de vue) ce nouveau point de départ pour Kelen.

La mystérieuse nomade joueuse de cartes Furia Perfax va lui enseigner à se servir d'autres atouts tout aussi efficace que la magie pour se défendre, ce qui pourrait passer pour une hérésie.

Le personnage a le franc parler et la parole libre, elle ne fait pas preuve de la déférence imposée par les règles des clans qu'elle croise et donne l'impression de voir un vrai potentiel chez Kelen.

Nous avons automatiquement envie de savoir.

Il y a l'idée même dans le personnage de Furia d'un drôle de libre arbitre que Kelen ne se permettait pas dans certaines mesures.

Elle sera une trouble fête dans le petit manège qui va s'installer dans le clan à la mort de leur prince et à la veille de l'élection du successeur.



Avec ce personnage, s'ouvrent des perspectives étonnantes pour le jeune personnage de Kelen et aussi pour les lecteurs, nous avons vraiment l'impression que, face à des problèmes insolubles un peu dictées par les règles de clans, s'offrent des solutions inattendues, faussement insignifiantes, qui peuvent soulever des montagnes.

C'est la porte sur une autre vision du monde pour Kelen qui ne voyait les choses que de la façon dont le clan les lui avait enseigné.

Et pour sauver son destin, il devra contourner, creuser la question pour mieux prendre plus tard le problème de front.

Que reste t-il lorsque le "Un pour Tous, Tous pour un" n'est qu'une illusion et que le "Un pour Tous, Tous pour la majorité" en laissera plus d'un sur la touche?

Et si la majorité de l'oasis prenait le mauvais chemin?



Le roman promettra de très bons rebondissements et des retournements de situations qui font accrocher les lecteurs ados, rien n'est défini dans le marbre par l'auteur.

Oui, rien n'est ni blanc ni noir dans cette aventure, avec l'ensemble des tribus, les personnages. le doute s'installe devant l'appât du gain et pour Kelen et d'autres, cela sera l'heure de vérité.

Sebastien de Castell offre à chaque fois la troisième option possible, comme avec un jeu de cartes, la possibilité de se refaire et de de bien faire.

L'histoire même du peuple de Kelen devrait réserver de sacrées révélations et faire monter l'action, l'émotion.



A découvrir absolument.
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Il y avait un petit bout de temps que j'avais l'anti-magicien de Sébastien de Castell ! J'étais assez curieuse de lire ce roman de fantasy jeunesse, premier d'une saga en 6 tomes' que je voyais beaucoup passer sur les réseaux sociaux. Ce fut finalement une bonne lecture malgré quelques défauts.

L'auteur s'inspire un peu de l'Egypte ancienne, et nous présente des magiciens qui pratiquent leur art grâce à des tatouages sur leurs bras et ont besoin d'être près d'une oasis pour être au sommet de leur puissance. Les Jan'Tep forment une société très hiérarchisée où les domination de pouvoir sont légions. Sans concession, les personnes qui n'ont pas de magie en eux deviennent des serviteurs, des esclaves, même, qui ne sont plus considérés comme des membres de leur famille. C'est le sort que risque de subir Kelen, notre héros, qui tente tant bien que mal de convaincre tout le monde qu'il a un peu de magie en lui.

Il y a beaucoup d'éléments intéressants dans cette univers, mais la contextualisation est parfois peu précise. Cet aspect donne un côté superficiel à certains passages, qui auraient mériter des explications plus solides, notamment par rapport au passé du peuple de Kelen, de la géographie du monde, des différents peuples et même à propos des personnes sans pouvoir. Il y a assez souvent où il n'y a qu'une ou deux phrases de description et roulez jeunesse ! J'ai parfois trouvé que cette légèreté apportait du manque de clarté. Mais les autres tomes peuvent disposer de plus de détails.

L'un des points forts du récit est sûrement sa capacité à créer des personnages solides. La caractérisation du trio de tête, Kelen, la mystérieuse Furia et de Rakis le chacureuil, est très réussie. Ils sont portés par des dialogues efficaces qui permettent de cerner rapidement leur comportement. Kelen est futé, il s'appuie beaucoup sur son bagout et sa ruse pour trouver des solutions (ou se fourrer dans les ennuis). Furia est cynique mais fiable et est souvent énigmatique. Rakis est un rongeur agressif qui ne pense qu'à la baston.

Si les autres personnages ne bénéficient pas du même soin mais, à quelques exceptions près, ils sont réussis et convaincants. Les méchants manquent peut-être un peu de nuance, mais les explications liées au contexte politique sont assez bien définies. J'ai ainsi beaucoup aimé la plupart des dynamiques entre les différents personnages : Kelen et Shalla, ou avec son oncle Abydos, Rakis et la femelle chacureuil, la famille de Kelen… Il est par ailleurs très intéressant d'avoir fait de Kelen un personnage mal considéré par son propre peuple, ce qui change des héros traditionnels.

Sebastien de Castell construit un scénario efficace. Sans être totalement imprévisible, je trouve que les rebondissements sont bien trouvés, mêlant quête de soi, vengeances et complots politiques. Il y a cependant quelques séquences d'action un poil longuettes en fin de récit, même si ça reste sympathique. Kelen suit par ailleurs un chemin de vie intéressant, malgré quelques résolutions un poil trop pratiques pour le récit. Les facilités ne prennent cependant pas trop de place dans l'histoire, mais certaines éléments auraient gagner à être plus subtils.

L'histoire est d'autant plus intéressante qu'elle traite également des mythes de la construction des peuples, mais aussi de la difficulté de trouver sa place dans une société où l'on n'est pas le bienvenu. J'ai trouvé que ces thèmes étaient assez peu traités en littérature jeunesse. Kelen doit notamment faire face à la réalité de l'histoire de son peuple, mais aussi de savoir s'il souhaite continuer à vivre dans la société Jan'Tep.

C'est un roman jeunesse de bonne facture, avec beaucoup d'action, une dose d'humour et un peu de drames. Les personnages sont très bien caractérisés, avec un trio de héros détonnants et mal assortis, mais c'est qui les rend si efficaces. Kelen a d'intéressant qu'il n'est pas un héros parfait promis à un brillant avenir, mais est au contraire destiné à devenir un paria parmi son propre peuple. Cet élément permet d'examiner des questions assez profondes : jusqu'à quand la loyauté envers les siens doit-elle être maintenue ? Mais aussi des questions sur les naissances des peuples et du bien-fondé des traditions. C'est un peu dommage que la contextualisation du monde soit parfois un peu légère, ce qui empêche de prendre conscience de l'ampleur de certaines décisions.
Lien : https://lageekosophe.com/202..
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critiques presse (1)
Elbakin.net
05 septembre 2018
Ce préambule à de nouvelles aventures reste en tout cas une belle réussite qu’il est bien difficile de lâcher avant d’avoir atteint la dernière page, en espérant que la suite soit tout aussi savoureuse. Seul petit regret : que la couverture originale, façon carte à jouer, n’ait pas été conservée alors qu’elle est très réussie.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
- Vous êtes costaude pour une fille, dis-je, furieux quand ce dernier mot s'échappa de ma bouche.
J'avais récemment découvert que plus on me frappait, plus je disais de bêtises.
- Pour une fille, peut-être, mais pour une femme, je suis plutôt normale, répliqua-t-elle.
- Je ne connais pas beaucoup de femmes qui seraient capables de me porter, insistai-je. Je ne suis pas si petit que ça.
Allez savoir pourquoi, j'avais besoin de marquer ce point.
Furia lâcha un petit pfff qui, selon moi, était juste dédaigneux.
- Gamin, les seules femmes qu'il y a dans le coin sont destinées à jeter de gentils petits sorts et à être agréables à regarder. Comme les hommes, en somme.
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- Toi ? Et qu'est-ce que tu as à m'offrir ? lança-t-il en faisant les cent pas comme un commerçant qui inspecte des marchandises défectueuses. Tu ne possèdes rien, tu n'es pas capable de te battre, et de ce que j'ai vu pour l'instant, tu n'as même pas de magie. Alors pourquoi je voudrais... ?
L'autre animal intervint. Rakis tenta de résister mais, en quelques secondes, la femelle l'avait plaqué au sol, les dents sur sa nuque, et le secouait dans tous les sens.
- D'accord, d'accord !
Elle le secoua une dernière fois, puis le libéra. Avec toute la dignité dont on est capable dans ce genre de situation, Rakis se redressa et grogna :
- T'es vraiment une mère horrible, tu sais ça ?
- C'est ta mère ?
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- Vous êtes pour quelque chose dans la maladie de Tennat et des autres ?
- Nan, fit-elle avec un regard de travers. Et toi ?
- Ne racontez pas n'importe quoi.
- Dit le gamin qui vient juste de demander à quelqu'un soupçonné d'être un espion s'il l'est vraiment.
- Si vous n'êtes pas une espionne, alors qu'est-ce que vous êtes ? Parce que je ne crois pas qu'une vagabonde argosi traînerait encore dans les parages après ce qui s'est passé hier soir.
- Je suis une femme, gamin. Tu n'en as sans doute encore jamais croisé, vu le trou paumé où tu vis. Une femme, c'est un homme en plus malin et avec plus de couilles.
Je pris conscience qu'elle venait d'insulter ma mère, ma sœur et toutes les femmes de mon clan au passage.
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Chez les Jan’Tep, il faut remplir trois conditions pour se voir attribuer un nom de mage. La première, c’est d’avoir la puissance de défendre sa famille. La deuxième, c’est d’être capable de manier la haute magie qui protège notre peuple. La troisième consiste simplement à atteindre l’âge de seize ans. À quelques semaines de mon anniversaire, je découvris que je ne remplirais aucune de ces trois conditions. 
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- Comment tu sais à quoi ressemblaient les Mahdek ? Ils sont tous morts bien avant ta naissance.
Il se tapota la tempe avec sa patte en déclarant :
- Les chacureuils ont une excellente mémoire tribale.
Je voulus faire une objection, mais je me rendis compte que j’étais en train de me lancer dans une polémique avec une créature qui, très probablement, saluait les membres de son espèce en leur reniflant le derrière.
- Assez parlé, grogna-t-il en courant vers l’entrée de la mine. Allons sauver l’Argosi et rendre ce monde meilleur en tuant quelques Jan’Tep.
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Video de Sebastien de Castell (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sebastien de Castell
Sébastien de Castell nous accueille chez lui, à Vancouver, et nous parle de ses inspirations et de sa méthode de travail pour créer sa série en 6 tomes, "L'Anti-Magicien".
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