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EAN : 9781090175113
Serge Safran éditeur (22/08/2013)
2.88/5   4 notes
Résumé :
Paris, 1967, le Quartier latin devient la scène des beatniks débarquant place Saint-Michel. Essaims de chevelus et de minettes en minijupes, entre la rue Saint-Jacques, l’église Saint-Séverin et la rue de Seine. Autour du Mazet, où l’on boit, fume, drague, gratte la guitare, écoute les Stones, Antoine ou LSD des Pretty Things dans les juke-box, le Quartier est envahi par toute une jeunesse livrée à la défonce, au cinéma et même à la littérature. Le roman, habité par... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Un grand merci à Babelio et aux Editions Serge Safran pour « LSD 67 » d'Alexandre Mathis.

LSD 67…ou… Liliane Sonny Dora 1967

Entre roman et souvenirs, A. Mathis nous raconte la vie d'un groupe d'adolescents drogués dans le Paris de la fin des années 60 (Liliane, Sonny, Dora, Chico, Hervé et les autres).
Entre étude sociologique participative et chronique quotidienne (telle une coupe transversale microscopique) d'une bande d'étudiants ou vagabonds dont la vie est centrée sur la drogue : journée à errer dans les rues de Paris, à chercher leur dope, à faire la manche pour quelques francs, de quoi se payer d'abord leur dose et ensuite peut-être de quoi bouffer.
Entre liberté et prison. Parce qu'il faut éviter la rousse (la police) mais plus par cette constante obligation de trouver leur dose journalière. S'il y a quelques drogues privilégiées, tout est bon ou presque, du moment que cela met suffisamment la tête à l'envers.
LSD, opium, pilules, dragées, fioles, acid, romilar, ether, benzedrine, seringues, amphés, sticks, hash et parfois héro…
Véritable Vidal des drogues et de leurs effets, de leurs avantages et inconvénients.
Dictionnaire des synonymes des consommateurs et de leurs us et coutumes : drogués, dopés, hallucinés, comateux, décalqués, défoncés…
Mais, être des « drogués », c'est aussi tout un état d'esprit. Les années 60, c'est la période de la Beat Generation, des beatniks, du Pop Art, des psychédéliques, des junkies, des garçons aux cheveux trop longs, des filles aux jupes trop courtes, des lunettes noires qu'on porte à toute heure pour cacher les yeux défoncés ou, au contraire, pour revendiquer leur état de « drogués ».
Alors, c'est bien sûr aussi la musique qu'il faut écouter pour un bon shoot dans le studio de l'un ou le squat de l'autre ou encore sur les juke-box de certains cafés, ces chanteurs engagés, ces groupes de rock au même penchant : « LSD » des Pretty Things, Bob Dylan, Brian Jones, Hendrix, « Stoned » des Rolling stones (Stoned… Out of my mind… Here I go… Where I am… my head…), sans oublier “Lucy in the Sky with Diamonds” des Beatles...
Mais, c'est aussi des auteurs qu'on lit, des livres qu'on pique chez les bouquinistes, d'autres qu'on a dans la poche lorsqu'on se balade, Vian, Poe, etc., et, pour le narrateur, Burroughs et Huysmans qu'il affectionne.
Entre guide touristique et guide culinaire des troquets du Paris de l'époque. Enumération à la Prévert de toutes ces rues, ces impasses, ces quartiers où traîner, où dealer, ces jardins pour se droguer tranquilles ou errer hallucinés.
Le quartier Latin, St Miche, la rue de Buci, l'église St Eustache, le Mabillon, le Mazet, le boulevard St Germain...
Enumération de tous ces troquets, ces bars, ces patrons qui ferment plus ou moins les yeux sur leur état. Enumérations de tous ces menus, de ces brasseries où on peut manger pour quelques francs seulement (ça fait rêver).
Enumérer, lister, détailler, toujours et encore à en perdre la tête. Tel un drogué. Ou plus certainement comme une preuve de son attachement pour ces potes, cette période, cette vie, cette ambiance, cette accoutumance.
Journal de bord et critique cinématographique enfin parce qu'Hervé, le narrateur, est un véritable féru de cinéma (il semble aller à quelques cours de cinéma lorsqu'il n'a rien de mieux à faire). Ses journées pour ne pas louper un film, se faire un maximum de séances, pour passer en douce et voir des films interdits aux mineurs (il faut se rappeler que la majorité est à 21 ans), ses calculs pour quitter rapidement un cinéma de quartier et filer vers un autre, quitte à ne pas prendre le temps de manger ou de dormir, juste peut-être de se griller une clope. C'est la nouvelle vague, les critiques de ciné, l'officiel des spectacles qu'on épluche, Godard, Chabrol, Lelouch, Zimmer, Truffaut, Rohmer, Gabin, Noiret, Anna Karina, Pasolini, Polanski, A. Hepburn et tant d'autres. (beaucoup de films d'ailleurs que je ne connaissais pas. D'une part parce que je ne peux me prétendre aussi passionnée ou addict mais d'autre part, parce que j'ai la petite excuse de n'être pas une ado des années 60)…
Entre réalité et hallucinations : les amours, les rêves colorés, les paranoïas, les délires, les transes et jusqu'à la mort d'overdose de certains amis.
Une tranche de vie d'ado en marge, en décalage assumé.

Au final, il m'est autant difficile de mettre un terme exact sur ce livre que d'en faire la «critique».
C'est un roman atypique, empli d'une foule de souvenirs et de documentations de l'auteur. Et c'est peut-être cela qui m'a le plus impressionnée, cette abondance de détails, ces énumérations en tout genre, tout au long du livre, parfois trop longues certes (à mon goût). (Moi-même je manque d'esprit de synthèse ici et j'abuse d'énumérations...).
C'est peut-être ce style d'écriture qui a permis de se sentir vraiment en plein coeur du Paris des années 60, parmi ces jeunes (drogués bien sûr), avec leurs vocabulaires, leurs habitudes, leurs errances, leurs plaisirs, leurs émotions, leurs défonces.
Et ce roman-chronique-guide-étude ne pouvait être complet sans l'ajout d'une note (détaillée ?) en toute fin pour préciser le numéro de la rue de tel hôtel, de tel bar, du cinéma, de la date du film… J'avais presque le plan de Paris dans la tête en lisant ces pages.

L'énoncé de certains lieux parisiens m'a amenée des petits sourires. Me sont revenus en mémoire mes propres moments passés dans ces cinémas, ces soirées dans ces quartiers et bars parisiens, ces endroits où j'ai traîné moi-même, seule ou avec ma "bande", et où j'erre parfois encore…
Ces sourires méritent un remerciement à l'auteur et à Babelio.
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C'est la fin des années 60 et Paris voit déjà les premiers hippies investir son coeur historique. On y croise toute une faune hétéroclite qui gravite autour de St Germain avec quelques figures illustres comme le baron de Lima. L'auteur se lie d'amitié avec quelques uns de ces jeunes "marginaux" et avec eux se défonce allègrement en puisant dans la pharmacopée légale ou non ( il a une nette préférence pour l'opium dont il parle avec des termes gourmands, le comparant même à un Château Yquem qui caresse le palais. On aurait presque envie d'y goûter... ) Il évoque les moments passés avec ses amis chargés en permanence, leurs errances hallucinées dans un Paris hanté, devenu surréaliste sous l'effet de la drogue.
L'auteur nous transporte au travers des quartiers animés avec leurs cafés, restaurants, boites, bouquinistes et surtout leurs cinémas d'art et d'essai . Si certaines descriptions sont plaisantes comme celles des ruelles pleines de charme ou de mystère, l'auteur pêche par une surabondance de détails et de précisions qui finissent par assommer le lecteur. Il en va de même pour tout ce qui concerne le cinéma, Alexandre Mathis, aficionado du 7è art, dresse quasiment un catalogue de toutes les salles obscures du quartier et en profite pour nous raconter des séquences de films qu'il a aimé. N'étant pas une passionnée , j'ai trouvé ça franchement barbant....
La construction du livre en chapitres très courts (et abondants) permet de survoler, voire zapper quelques pages. J'ai surtout apprécié les chapitres consacrés à l'histoire de la bande d'amis d'Alexandre Mathis qui ont réellement existé car je recherchais avant tout dans ce livre un témoignage sur la période hippie en France.
LSD 67 a reçu le prix du livre mauvais genre en 2013
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Après une semaine de lutte, oui j'ai terminé LSD 67. Et j'en suis heureuse.
Dire si oui ou non j'ai apprécié ce livre est difficile… C'est une ambiance particulière qui règne, j'ai eu un peu de mal à m'y faire au début, arriver à distinguer ce qui relève du « réel » et de « l'imaginaire » dû aux effets des différentes drogues ingurgitées par le narrateur et ses amis.
Dans l'épilogue, l'auteur, Alexandre Mathis, présente les personnes qu'il a connu à l'époque, en 1967/68, et comment il s'en est inspiré pour écrire ce livre… Et je me demande si finalement, l'épilogue n'aurait pas été mieux placé en prologue…
Au final, ce livre me laisse perplexe. Est-ce que je le recommanderai ? J'ai beaucoup de mal à répondre à cette question… Je pense qu'il intéresserait beaucoup les personnes qui ont vécue cette fin des années 60, en plein coeur de la capitale. Ils pourraient je pense facilement se remémorer cette époque, d'autant plus, il faut le noter, qu'un énorme travail de recherches à été fourni par l'auteur au vue des indénombrables références cinématographies notamment, mais aussi sur un Paris dont on pourrait facilement retracer un plan à la lecture de ce roman.
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Reçu dans le cadre d'une opération Masse Critique.
J'avoue avoir eu du mal à avancer dans ce livre. Avec toutes ces références, l'auteur nous donne envie d'aller creuser un peu, voir les films dont il parle, notamment. Ca ralentit la lecture, bien sûr. Et ça peut fatiguer, à la longue. "Trop de références tue la référence", peut-on dire.
Ceci dit, j'ai pris plaisir à me balader dans ce Paris des années 60, croiser des lieux que je connais, à une époque qui m'est totalement inconnue (et pour cause, étant née bien après...).
Un livre à conseiller particulièrement aux nostalgiques de cette époque !
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
L’avenir n’existe pas. L’avenir est néant. Seul le présent existe. Toujours vécu au jour le jour. Sans prévoir. […] Le passé existe. A partir du passé que se font les livres, les films… pas sur l’avenir ! Pas d’avenir sans passé. Sans mémoire. Je ne regarde pas en arrière. Je me fiche de mon passé, dont je me passerais bien. Si on pouvait tout effacer ! On doit faire avec. Le refuge est le présent. Comme si j’étais en équilibre à haute altitude sur un emplacement où il y a juste la place pour poser les pieds, avec le brouillard partout en dessous.
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Je me présente en défoncé à mes heures, comme on endosse un habit, surtout pas en malade. Curieux état intermédiaire. Comment sortir de ça ?...
Autant poser une nouvelle fois la question comment sortir de soi. Si je sors de moi, je n'existe plus... bien que des dragées psychédéliques procurent la sensation de se sortir de soi, tout en continuant d'exister.
Je n'aime pas trop ce que je suis, je balaie cela. Je dois être devant une sorte de représentation, permanente. En me retrouvant seul, ça doit bloquer. Comment fuir tout ça, sinon qu'en fuyant davantage. Le navire ivre doit poursuivre son périple, sans faire escale. Tout reste secret.
Je déprime à mort.
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Le nubarène peut être un philtre d'amour, qui se prolonge au-delà de l'effet. Comme la sensation du poing dans la gueule, trouvant une réalité après coup. Ce qui est arrivé peut perdurer.
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Videos de Alexandre Mathis (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alexandre Mathis
Sorti en 1986 au Japon, "Le château dans le ciel" est inspiré des "Voyages de Gulliver". Une île mystérieuse flotte dans le ciel, où la nature semble avoir repris le dessus. Elle est convoitée par les hommes qui y voient une gigantesque arme de guerre... Miyazaki poursuit sa réflexion sur la technologie et ses conséquences sur l'équilibre entre l'homme et la nature. La technique est-elle le poison, le remède, ou les deux à la fois ?
Dans ce huitième épisode, Adèle van Reeth reçoit Alexandre Mathis, critique de cinéma.
"Philosopher avec Miyazaki", c'est une série de podcasts en huit épisodes qui revisite huit films du génial Hayao Miyazaki. Vent, enfants, personnages étranges, nature, animaux, machines, guerre... Chacune de ses oeuvres offre de multiples niveaux de lecture et renferme de grandes notions philosophiques.
Pour en savoir plus : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-philosopher-avec-miyazaki
Découvrez aussi notre vidéo sur ce génie de l'animation : https://youtu.be/sFGMoBpO2S4?si=W26ErDQByCq3FU7a
#miyazaki #anime #philosophie _____________
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Qui chantait ceci en 1977? On a tous dans le coeur une petite fille oubliée Une jupe plissée, queue de cheval, à la sortie du lycée On a tous dans le cœur un morceau de ferraille usé Un vieux scooter de rêve pour faire le cirque dans le quartier Et la petite fille chantait (et la petite fille chantait) Et la petite fille chantait (et la petite fille chantait) Un truc qui me colle encore au cœur et au corps Everybody's doing a brand-new dance now Come on babe do the locomotion I know you gonna like it if you give it a chance now Come on babe do the locomotion

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