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EAN : 9782070138982
1600 pages
Gallimard (25/02/2016)
4.36/5   7 notes
Résumé :
« Lire Mr James », disait l’un de ses contemporains, « c’est faire l’expérience d’un plaisir spirituel léger et continu. C’est être intellectuellement émoustillé ». L’« éblouissante agilité mentale » de James transparaît dès Roderick Hudson (1875), qui relève déjà du « thème international ». Tout en se dégageant de « la grande ombre de Balzac », l’histoire tragique de la chute de Hudson, sculpteur américain emmené à Rome par un mécène devenu son ami, doit encore bea... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Roderick Hudson est le premier roman très abouti d'Henry James. Il reçut un accueil très positif aussi bien au Etats Unis qu'en Angleterre.

Roderick est sculpteur, c'est un jeune artiste au talent prometteur. Il est remarqué par Rowland Malet qui va jouer auprès de lui le rôle de mécène et de mentor, il lui propose de l'accompagner en Europe, de découvrir avec lui les grands musées, les artistes les plus brillants et de donner ainsi une chance à son talent de s'épanouir.
Très vite les deux hommes deviennent amis, Rowland lui ouvre toutes les portes possibles, ils sont introduits dans une société brillante mais où l'argent ou plutôt le manque d'argent tient une grande place.

La belle aventure va tourner court lorsque Roderick Hudson rencontre Christina Light. La beauté incarnée mais hélas aussi le caractère le plus imprévisible qui soit. Sous la pression de sa mère elle est en Italie à la recherche d'un riche parti.
Roderick tombe sous son charme très sulfureux, terminé la sculpture, le jeune homme se laisse porter par un caractère volage et fantasque que Rowland n'avait pas décelé. Il fait fi des préjugés et se rend à Baden Baden où le jeu va compliquer la situation.
L'idylle prend un tour dangereux, Roderick échappe à son Prométhé et pousse Rowland à appeler à la rescousse Mrs Hudson mère qui redoutait les tentations du voyage et Mary Garland qu'il a rencontré aux Etats-Unis et qui apprend-t-il est fiancée à Roderick.

Rowland espère que la venue des deux femmes va remettre Roderick au travail, mais les liens entre Roderick et Christina sont semble-t-il trop violents.

Comme toujours avec Henry James on entre dans le secret des ressorts humains sans pour autant leur trouver une explication ou une justification.

J'ai aimé le personnage de Rowland, il est un rien ambigu évidement mais son côté mécène est tout à fait sincère, cela procure un but à sa vie oisive.

Là où James est le meilleur c'est dans la description des rapports tortueux qui unissent Roderick et Christina, mais aussi dans l'évolution de ceux entre Roderick et Mary Garland. L'amour non partagé, le dévouement absolu, l'égoïsme poussé à son comble.

Roderick et Rowland sont d'abord deux amis, puis deux frères complices pour finir par se trouver en opposition, beaucoup de critiques y ont vu une teinte d'homosexualité. J'y ai plus vu le reflet de la compétition permanente avec son frère Williams mais ce n'est que mon impression.
Le second thème du roman est bien sûr la création artistique, ses méandres, ses aléas, l'intrusion du mécène et le rôle parfois ambigu qu'il tient. La différence de traitement que James accorde à l'artiste plein de talent mais qui refuse toute discipline, tout effort, et celui qu'il accorde à un peintre d'aquarelles qui, lui, progresse par un travail acharné, un jugement tout à fait dans la morale du temps.
Rome apparait comme une ville magnifique mais ô combien dangereuse. Contrairement à d'autres romans où la nature est assez absente, il y a dans ce roman quelques belles descriptions de paysages et c'est d'ailleurs à travers elles que Henry James fait monter la tension dramatique de l'histoire.
Il semble que le roman doive beaucoup à la lecture De Balzac qu' Henry James admirait énormément, vrai que l'on trouve la trace des Illusions perdues et de l'expérience de Lucien de Rubempré.
David Lodge fervent admirateur de James dit que « La lecture de Henry James requiert patience et maturité. Suivre le flux de conscience des personnages les plus instables grâce à toutes les nuances de la plus somptueuse des proses, nécessite de tourner lentement les pages de son livre. »
Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Il y a, dans la vie, et sous certaines conditions, peu de moments plus aimables que l’heure consacrée à la cérémonie connue sous le nom de goûter. Que l’on participe ou non au repas, dont certains s’abstiennent toujours, il y a telles circonstances qui rendent le moment exquis en soi. Et celles que j’envisage au début de ce modeste récit formaient un cadre admirable pour un passe-temps innocent. Les éléments du petit festin étaient disposés sur la pelouse d’une vieille maison de campagne anglaise, à l’heure que l’on pourrait appeler le cœur véritable d’un magnifique après-midi d’été. Une bonne part s’en était écoulée, mais il en subsistait un long reste, et ce reste était de la plus belle et de la plus rare qualité. Bien que le crépuscule ne dût pas tomber avant plusieurs heures, le flot de lumière estivale commençait à se retirer, l’air s’amollissait, les ombres s’étiraient sur le feutre uni de la pelouse. Elles ne s’allongeaient pourtant que lentement, et la scène exprimait ce sentiment de loisir attentif, qui fait sans doute le principal attrait de pareille scène à pareille heure. De cinq à huit heures, ce temps représente une petite éternité, en certaines occurrences, mais en l’espèce ce ne pouvait être qu’une éternité de plaisir. Les personnages dont je vais parler savouraient paisiblement ce plaisir, bien qu’ils n’appartinssent pas au sexe qui passe pour fournir les zélateurs habituels de la susdite cérémonie.
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Videos de Henry James (40) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Henry James
Avec "La Bête", le réalisateur Bertrand Bonello reprend à sa manière la nouvelle "La Bête dans la jungle", de Henry James, en plongeant Léa Seydoux dans un futur dystopique qui rappelle notre propre présent et dans lequel les émotions n'ont plus lieu d'être. Il est l'invité de Géraldine Mosna-Savoye et Nicolas Herbeaux.
Visuel de la vignette : "La Bête" de Bertrand Bonello, 2024 - Carole Bethuel
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