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La Voix de l'Empereur tome 1 sur 3
EAN : 9782354082789
272 pages
Mnémos (02/10/2014)
3.5/5   38 notes
Résumé :
Voici l'histoire de quatre destins réunis au cœur d'un empire mourant. L'enfant du village gelé, le paladin hanté par un sombre secret, le prêtre émérite d'un ordre qu'il méprise, et le fils de l'empereur.
Dans les rues des cités fourmillantes où les profondes forêts, chacun accomplit un voyage sur les routes de l'empire mais aussi dans les méandres de son être : quelles sont les ficelles que tire le clergé dans les coulisses ? Qui a tenté de tuer l'empereur ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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Merci Babelio, merci Masse Critique, merci Mnémos !


La Fantasy est dans un tel état en France (vous savez ce pays qui se pique d'être cultivé et qui prend de haut les littératures de genre, mais où 75% des gens ne lisent rien du tout…), que très régulièrement je prends mon bâton de pèlerin pour prêcher la bonne parole, d'autant plus qu'avec certains de ses amis elle n'a plus besoin d'ennemis…
Malheureusement, je ne pourrais pas agir ainsi ici... Car Nabil Ouali nous offre avec "Le Corbeau & la Torche", tome 1 de son cycle "La Voie de l'empereur", un premier roman de bonne facture et ma foi aussi intéressant que prometteur, mais qui rassemble tout ce qui ne me parle pas ou peu dans mon genre prédilection :
1) la poésie lyrique de JRR Tolkien
2) le grimm & gritty de GRR Martin
3) la langueur empathique de Robin Hobb


On est dans la low fantasy post GRR Martin et on retrouve les archétypes de la fantasy à intrigues : le roi faible en fin de règle, qui peine à faire régner l'ordre dans sa cours et dans son royaume, et qui peine à préparer le terrain à son héritier inexpérimenté, avec en arrière-plan la foule des comploteurs qui attendent le top départ pour jouer du couteau. On retrouve donc toute une foule d'homines crevarices prêts à tout et au reste pour préserver et augmenter ses privilèges… Ces gens là ne vivent que pour l'argent et le pouvoir qu'il apporte… qu'ils crèvent tous, salement si possible !
On est également dans de la Dark Fantasy de la plus belle eau : c'est presque comme si Mark Lawrence avant passé à la moulinette "L"Assassin royal" de Robin Hobb !

Mais le roman est trop court pour égaler la fine psychologie de l'auteure américaine originaire d'Alaska et étoffer le relationship drama qui se joue entre eux tous.
Dans ce genre de fantasy, difficile de s'attacher aux personnages bien souvent froids et antipathiques. Mais là, l'auteur ne nous facilite pas la tâche : on surfe d'un personnage à l'autre au lieu d'approfondir leur caractérisation par les dialogues ou les introspections (c'est con car à chaque que l'auteur le fait, je me suis pris au jeu ! (preuve qu'il sait y faire)).
J'ai trouvé le prologue assez maladroit dans la mesure où ne présente pas explicitement qui est qui, jouant sur l'effet prophétie. du coup, jusqu'à la fin de ce tome 1, j'étais persuadé, allez savoir pourquoi ^^, que Frimas était le frère perdu de Ravel…

C'était sans doute de l'inattention de ma part, mais comme tout au long du roman j'ai dû effectuer des retours en arrière avec une feuille et un crayon de papier pour savoir qui était, c'est qu'il y avait problème. Ce qui fout le bordel c'est qu'on passe finalement assez peu de temps avec les acteurs principaux du drame, alors qu'on s'attarde sur des personnages qui n'amènent pas grand chose à l'histoire ou à la compréhension de l'univers, ce qui donne lieu à des passages qui peuvent sembler être de pures digression par rapport au récit. Je suis un peu surpris que ces maladresses aient passé le cap des corrections chez Mnémos, mais comme c'est déjà chez eux de par le passé, je ne devrais pas en être étonné.


Le worldbuilding est peu ou prou fonctionnel : un état à la fois royaume et empire à la tête d'une fédération (à l'image du Saint Empire Romain Germanique ou de la Castille des rois catholiques). de chacun d'eux on ne nous dira que son nom, celui de sa capitale, de son souverain et de sa spécialité :
- Fervadora, les choses de la politique et du pouvoir
- à Sulividel, les choses de l'art
- à Fustigia, les choses de la guerre
- à Alcatlath, les choses de la science
- à Lamborre, les choses de la religion
- à Ysabar, les prolétaires et les laissés pour compte…
Pour le reste comme dans le cycle fétiche de Robin Hobb, si le château et ses environs sont bien campés, le reste est un peu léger…
Le livre est court, les chapitres sont brefs… mais ce n'est pas du tout un page-turner. le rythme non seulement distille une faux lenteur, mais en plus est plutôt et haché tant on passe rapidement d'un personnage à l'autre…
Je n'ai jamais été très fan de l'inclusion des poèmes dans les romans… Ici les ambitions stylistiques s'étendent à la prose qui jongle régulièrement avec « des joyaux mirifiques », « des gemmes séléniques », « des pétales érubescents » et « des seins lactescents » (il ne manque plus que les pénis turgescents pour parfaire le tableau… ^^). Mais il a carrément des sautes de registres et/ou de langage entre des passages très travaillés stylistiquement, limite maniéristes (les descriptions de manière générale, surtout en début de chapitre, mais aussi les démonstrations de Glawol qui ressemble à des plaidoiries de barreau), et une écriture plus épurée, plus fluide presque télévisuelle. Je n'ai jamais pu m'empêcher de penser que le mieux était bien souvent l'ennemi du bien, et c'est peut-être le cas ici...
C'est vrai qu'on retrouvait un peu la même chose dans la TdF quand on passe de l'humour noir de Tyrion aux magnifiques descriptions des Crocsgivre… Mais comme GRR Martin n'a jamais été un grand styliste, c'est au traducteur Jean Sola qu'on devait tout cela…


Sur le grimm & gritty, très à la mode depuis le TdF de GRR Martin, et plus encore depuis le GoT d'HBO :


Bref dommage que l'auteur se soit plus concentré sur sa plume que sur l'essentiel : l'univers, l'histoire, les personnages… Car à plusieurs moment j'ai fini par m'interrogé sur d'éventuelles incohérences.



Evidemment quand on n'a pas accroché, difficile de faire ressortir le positif dans une critique. Les goûts et les couleurs, les attentes les exigences tout comme le vécu et l'expérience de chacun. J'imagine sans peine la sévérité qui doivent dégager les lignes précédentes, et je ne voudrais pas peiner Nabil Ouali si d'aventure il lit tout ceci. Car il a beaucoup de talent et de bonnes idées, nous offrant ainsi quelques twists de qualité.
Attention gros spoilers !

Tous ces éléments montrent que Nabil Ouali a bien pensé son récit pour ménager ses effets, et ça c'est très bien ! Je suis curieux de suivre son évolution, si les lecteurs et les éditeurs lui laissent le temps d'améliorer sa formule…


Un dernier mot sur le livre objet : couverture cartonnée, illustration sobre mais classe, papier épais blanc cassé, mise en page aérée donc agréable (depuis le temps que je râle sur la taille de police et la densité du texte, il était temps… ^^), caractères dorés sur la tranche dos, signet tout aussi doré… Une belle réussite pour les éditions Mnémos de plus en plus irréprochable sur le sujet !
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Il me faut déjà remercier Babelio et sa masse critique et bien sûr les éditions Mnémos qui m'ont fait parvenir ce premier tome de la voix de l'empereur. Ce premier roman est loin d'être inintéressant et c'est un beau challenge pour l'auteur qui a écrit dans la durée et utilise un vocabulaire choisi. Mais je trouve qu'il y a beaucoup trop de personnages, que ces personnages se télescopent en quelque sorte offrant ainsi un récit assez embrouillé. Quant au genre, c'est une première pour moi qui ne suis pas adepte du "fantasy". J'ai lu avec constance mais sans véritable passion pour cette histoire et ne vais pas être frustrée de ne pas connaître la suite de cette histoire. Mais je suis certaine que c'est un livre qui peut beaucoup plaire.
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Le premier tome de la Voix de l'Empereur de Nabil Ouali traînait dans ma bibliothèque depuis les dernières Imaginales, et il attendait donc patiemment son heure. En ce mois de décembre, Dup et Phooka ont lancé le Mois de... Nabil Ouali sur leur blog et j'ai craqué pour le second tome, me jetant sur le premier pour l'occasion. Dire que je l'ai dévoré serait un euphémisme, et j'ai bien du mal à écrire cette chronique sachant que je me suis jetée sur le second très vite après l'avoir terminé.

Car La Voix de l'Empereur est un excellent premier tome, qui a réussi à me convaincre en moins de 300 pages. J'ai beaucoup apprécié la plume de l'auteur, sa façon de conter son histoire, son univers et ses idées. Et je ne vous parle même pas des personnages, qui sont clairement le point fort du récit. Dès le début, Nabil Ouali nous présente, de manière quelque peu prophétique, les personnages autour desquels va graviter l'histoire. Les trois garçons sont tous extrêmement différents, et l'on imagine difficilement leurs destins se télescoper à la lecture du prologue. Et pourtant ! Frimas, Ravel et Glawol (cliquez ici pourdécouvrir le pourquoi de ces noms) sont tous plus ou moins liés à un quatrième personnage : le prince Elin, futur empereur. J'ai aussi beaucoup aimé ce personnage, même si j'ai tout de suite bien plus accroché au caractère froid et distant de Frimas, en faisant mon chouchou indétrônable.

L'histoire est... difficile à définir. Elin est le fils de l'Empereur de six royaumes formant donc un Empire un peu bancal, dans lequel chaque royaume se différencie bien des autres grâce à la spécialité qui est la sienne, que ce soit la guerre, la science ou l'art, par exemple. Mais c'est surtout du côté de la religion, que ça complote sévère. Car le père d'Elin est mourant, et ça commence à bouger autour du jeune homme... Heureusement qu'il peut compter sur son Hérault, et sur son nouvel ami. Et je ne vous dirai pas qui est qui, non mais, z'avez qu'à lire le bouquin !

Nos chers héros ont tous des particularités, que cela soient des secrets bien enfouis ou des dons fort sympathiques. Disons juste que Frimas ne porte pas son surnom pour rien et que le froid n'a aucun secret pour lui, que Ravel cache bien son jeu, que Glawol m'a vraiment fait plaisir du début à la fin et qu'Elin... Je ne sais même pas par où commencer. Les autres personnages ne sont pas en reste et j'ai vraiment beaucoup apprécié le personnage de Gweleth (boum double combo secrets/dons spéciaux trop cools) ainsi que d'autres plus en retrait mais pourtant tout aussi intéressants, comme Ma'Zhir (Oh, allez je ne vous dis rien de celui-là, il est énorme aussi) que j'attendais vraiment au tournant dans le second tome.

Et bien sûr, le tout est superbement servi par une plume très efficace, belle, tout juste ce qu'il faut pour ne pas être pompeuse. C'est rafraîchissant de lire un roman si bien écrit, surtout lorsqu'il est le premier d'un auteur aussi jeune. Et franchement, le roman n'est pas exempt de défauts, mais au bout d'un moment, quand l'écriture est aussi jolie, quand l'histoire est passionnante, pourquoi chercher la petite bête ? J'ai passé un excellent moment et je recommande cette saga à tout lecteur de fantasy. Et de la suite, dont la chronique arrivera très vite.

Enfin, ai-je besoin de parler de l'objet-livre ? Avez-vous vu la beauté de la reliure ? Le signet en tissu ? Les lettres dorées ? L'impression intérieure non pas noire, mais brune ? On ne se fout pas de nous, chez Mnémos, et je suis déjà ravie d'avoir ce magnifique roman dans ma bibliothèque rien que grâce à son look. Mais comme j'ai aussi été conquise par le contenu, je m'estime carrément chanceuse !
Lien : http://allison-line.blogspot..
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L'Empereur de Ferva se meurt ; son fils Elin est destiné à lui succéder. Intrigues et complots se tissent autour de lui pour la possession du pouvoir. Les trois principaux personnages gravitant dans le sillage du prince seront-ils des pions ou des acteurs des événements à venir ? Frimas, Glawol et Ravel n'en sont peut-être qu'au début d'une grande épopée transcendant leurs simples personnes.

Voici un premier roman prometteur, presque digne des éloges dithyrambiques que décernent toujours sans beaucoup de précautions les éditeurs qui promeuvent les jeunes talents. La toile se tisse peu à peu ; le récit n'est pas exempt de lenteurs et son rythme est peut-être un peu défaillant, avec des scènes coupées des autres et surgies de nulle part - mais tout se met en place progressivement pour un final des plus surprenants. Nabil Ouali ne s'accorde guère de facilités et certains passages sont des tours de force
Les personnages sont bien campés ; j'ai éprouvé une tendresse particulière pour Elin et Glawol.

Le style est à citer absolument, car c'est réellement très bien écrit ! Si l'auteur parvient à épurer son écriture, parfois légèrement trop emphatique, il ne mettra que mieux en valeur la richesse de son vocabulaire et la poésie de sa plume.

Un roman très intéressant pour un auteur d'avenir. Enfin, un récit de fantasy française qui s'attache autant à la qualité du style qu'à celle de l'intrigue et du monde créé ! Vite, la suite !
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En Résumé : Je ressors finalement pas complètement convaincu de ma lecture de ce roman, pas qu'il soit mauvais, il possède au final de nombreuses qualités telles qu'une plume vraiment magnifique et poétique ainsi qu'un univers qui, malgré qu'il soit à peine esquissé, donne envie vraiment d'en apprendre plus sur ses nombreux mystères et ses nombreuses régions, bien porté par des descriptions magnifiques. Mais voilà le gros point fort du récit influe aussi sur ce qui m'a dérangé dans l'histoire, le fait que l'auteur m'a paru plus se consacrer sur la forme de son récit que sur le fond, tant certains aspects apparaissent un peu trop brusquement, sans explications et parfois de façon trop surprenante, même si l'ensemble devient, pour moi, plus fluide dans la seconde partie. L'auteur nous offre aussi un roman choral, multipliant les personnages et les points de vue, mais ça ne fonctionne pas toujours, surtout dans un roman si court ce qui fait qu'il est difficile de s'intéresser à tous les personnages. Au final un premier tome plutôt bancal, mais qui possède assez de potentiel pour me donner tout de même envie de lire la suite en espérant que l'auteur gère mieux son intrigue.


Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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critiques presse (1)
Elbakin.net
13 octobre 2014
Le roman se termine sur un rebondissement qui augure de grandes choses pour la suite, où l’auteur se devra de transformer son essai pour définitivement être à la hauteur de la réputation vantée par Mnémos, et s’installer ainsi dans le cercle des auteurs de Fantasy français à suivre avec assiduité.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Par-delà les montagnes, où pénible est la vie,
Nos Aînés l'avaient vue, dissipant toute nuit :
Comme un souffle divin débordant de lumière,
Une étoile tombée au milieu du désert.

Nos ancêtres quittèrent le pays malheureux,
Où le ciel est charbon et le sol sablonneux ;
En dépit des hivers et des monts escarpés,
La pierre, un matin, fut enfin retrouvée.

Le vent chatoyait, et la terre était tendre,
À des lieues et des lieues, tout n'était plus que cendres.
Où le feu s'éteignait, des prairies s'étendirent,
Et le peuple embrassait des promesses d'avenir.

Le rocher fut laissé aux Anciens vertueux,
Qui guidèrent les hommes au pays bienheureux.
Le roi-saint fut élu du plus juste d'alors,
Et créa de bonté le pays de Lamborre.

Ceux qui vinrent encombrés des ouvrages d'antan :
Érudits, philosophes, ingénieurs et savants,
Choisirent un patron, qu'on nomma le roi-sage,
Et au nord, Alacath, engendra bien des pages.

Les esthètes avaient faim de beautés inconnues,
Et trouvèrent, à l'ouest, la plus belle des vues.
Près de l'eau, ils bâtirent un royaume sylvain :
Sulividel, la terre où les vins sont divins.

Les plus grands combattants s'installèrent au sud,
Cultivant entre eux de mortelles aptitudes.
Leur bastion, Fustigia, défendit bien des fois
Le pays bienheureux, des sauvages sans loi.

Certains s'étaient plus à marcher sur les cimes,
Amoureux des montagnes, ils creusèrent des mines.
Ysabar s'éleva, à la force des pelles,
Les veines chargées de métaux et de sel.

Pour finir, les derniers se souciaient de la paix,
Protégeaient cette foi, l'harmonie, le respect.
Au milieu de chacun de ces peuples nouveaux Naquit Fervadora, un royaume d'idéaux.

Entendez, mes amis, le Chant des Six Royaumes,
Un pays de justice, de piétés et d'arômes.
Pour la mer, l'océan, la terre et les volcans,
Et les lampes stellaires du radieux firmament !
Commenter  J’apprécie          70
Déjà loin se trouvaient les charmantes prairies,
Les montagnes, les champs et les vastes forêts ;
S'étalaient à ses pieds, odorants et pourris,
Des marais répugnants à la faune souillée.

Ce Ravel était un de ces grands paladins
Qu'on peut voir à Lamborre quelquefois le matin;
Quand s'étendent les rayons d'un soleil radieux,
Sur la sainte cité protégée par les dieux.

On l'avait prévenu, qu'en ces lieux désolés,
Vivait seule et maudite une bête sordide,
À. la grâce des cieux par des lieues éloignée,
De sa chère cité et son phare splendide.

Lorsqu'enfin il trouva le sinistre animal
Celui-ci se vautrait dans la- boue et la fange,
Mastiquant, ruminant, une flore infernale,
Il broutait des buissons qu'aucun autre ne mange.

Il avait, du bœuf, l’imposante carrure,
Et d’un porc courtaud m’apparence et l’allure ;
Promenant son gros crâne trop chargé de malheurs,
Par un cou d’une taille à vous prendre le cœur.

Mais Ravel était fort, et d'une âme intrépide,
Il bondit en avant, aussi vif que l'éclair,
Se faisant l'ennemi d'une bête homicide
Qui devait être enfin terrassée par les clercs.

Il brandit son épieu : une torche argentée,
Et frappa le démon dans ses chairs délétères.
Aveuglé par le pieu et ses claires idées
Il se fit écraser et bientôt mis à terre.

Le soldat empoigna les cheveux de la bête,
Et leva une épée au-dessus de sa tête.
Il voulait la couper, la trancher d'un seul coup,
Après tout sans un os, tortillait son sale cou.

Mais il eut dans l'idée que punir l'atroce
Ne pouvait simplement consister en sa mort:
Il devait se plier, se courber sous les crosses
De ses maîtres les Saints, et purger tous ses torts.

Il conduit l'animal d'une poigne de fer
Jusqu'au vaste rocher où les hommes jadis,
De leurs mains encombrées de poussière et de terre,
Ont bâti un pays dont les dieux sont complices.
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Des montagnes glacées, vénérables géantes,
Où s'achèvent brisés les relents d'air marin,
Jusqu'aux cours vernies aux ambiances intrigantes,
Où les glaives côtoient des fourreaux de satin;

Les frimas suivront ce soldat et sa lame
A travers l'empire et ses vastes royaumes;
Il devra par son bras, défendant corps et âme,
Protéger son seigneur en fendant coeurs et heaumes.

Car le monde est ainsi, que les hommes impudents
Ne convoitent jamais que des mets imprudents :
Le pouvoir et la vie, ces bienfaits capricieux
Que désirent pour eux les esprits ambitieux.

Dans sa quête dévouée sous la course des astres
De l'empire encore neuf éviter le désastre,
Il devra, cet enfant devenu le héraut
Affronter, du clergé, l'implacable héros.

Ils étaient trois enfants, aux talents bien distincts,
Dont l'histoire commence un hiver incertain.
Par le feu, sous les neiges ou de sombres terreurs,
Des hommes fous, ils devaient réparer les erreurs.
Commenter  J’apprécie          120
Les gardes encerclant la place frappèrent le sol de leurs hallebardes et la foule troqua ses chuchotements contre des louanges claires et distinctes. Vêtu d'une armure blanche parée d'un soleil d'or aux multiples rayons et d'un long manteau de velours pourpre, l'empereur-roi Brisard II sortit du palais, escorté par quatre chevaliers du Crépuscule, sa garde personnelle. Leurs armures d'obsidienne luisaient sous le zénith, le rythme lourd de leurs puissants pas résonnait sur la pierre en un superbe vacarme.
Commenter  J’apprécie          160
- Qu'en est-il donc de l'art des mots ?
- Il est intelligible, avant toute chose. Les autres arts heurtent les sens en premier, mais pas celui-ci. Il faut d'abord comprendre les mots, les décrypter, avant de savourer ce qu'ils désignent. Les mots peuvent traduire toutes les beautés du monde, mais nécessitent qu'on les comprenne. Si je faisais venir la toile, la sculpture ou la symphonie d'un auteur étranger, vous l'apprécieriez aussi aisément que s'il venait d'une de nos provinces. En revanche, si j'apportais le manuscrit d'un homme qui n'écrit pas comme nous, vous seriez incapables d'y trouver une quelconque beauté.
- Navré, fit l'évêque, mais il y a une faille dans ce que tu dis...
- Vous avez parfaitement raison, Excellence. Vous allez dire que les poèmes et les chants nous plaisent parce qu'ils portent de jolis phonèmes, parce que nos cœurs s'émeuvent de la disposition des sons, plutôt que des histoires qu'ils racontent. Et c'est exact. Mais je crois qu'il s'agit plutôt de musique que de littérature.
- Pourquoi les distinguer ? enchérit le prince. La littérature serait bien pauvre si nous lui refusions ce qui touche à la métrique et au rythme des sons. Sans cela, nous ne pourrions conter qu’à propos de choses qui sont belles indépendamment de la manière dont nous les décrivons. Ce serait ennuyeux.
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Vidéo de Nabil Ouali
Extrait de la conférence "Fées et automates : l'anthologie du festival" avec Charlotte Bousquet, Lionel Davoust, Jean-Claude Dunyach,Estelle Faye et Nabil Ouali.
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