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Jean Pavans (Traducteur)
EAN : 9782298108217
France loisirs (01/01/2016)
3.18/5   14 notes
Résumé :
Henry James avait une prédilection pour "la belle et bienheureuse nouvelle à la française". Ce volume présente des récits qui font la part belle à l’insolite et au secret. Un florilège pour se délecter de l’univers du plus européen des écrivains américains.

•Daisy Miller
•Les papiers d'Apern
•Entre deux âges
•La mort du lion
•Le motif dans le tapis
•Le tour d’écrou
•La bête dans la jungle
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
La Bête dans la jungle

Déroutante nouvelle mais pas pour la raison qu'on pourrait croire, s'agissant d'Henry James, que l'interprétation nous en est laborieuse car seulement suggérée ou carrément masquée.
Non! Là, lisez confiant jusqu'à la dernière ligne -c'est un peu tortueux à l'occasion, mais un James se mérite- vous aurez droit à l'explication de texte sans ambiguïté qui en prime vous ravira en confirmant ce dont vous aviez l'intuition, ayant lu avec une minimum d'attention.

Non! Ce qui est déroutant, ce sont les moyens imaginés pour illustrer le thème, plus précisément les prémisses - l'idée fixe de Marcher sur lui-même et l'engagement de Bartram à y vouer sa vie- et, par un enchaînement s'avérant inéluctable, la trame au fil de laquelle se tisse le canevas de la nouvelle -l'exécution du contrat, décrite selon une logique quasiment mathématique. Il fallait à cette démonstration dont la conclusion était connue a priori (de l'auteur), un jeu d'hypothèses convenables: pour être sincère, je trouve celui-ci artificiel et passablement emprunté. Ce n'est pas très grave, tout logicien sachant que (a implique b) est vrai dès lors que a est faux.
Mais l'honneur du maître sera sauf si on s'accorde à dire que la nouvelle est une fable.

Or la fable est amère et l'atmosphère est pesante, de ces rapports homme-femme, petit dieu narcissique et passif, vestale consacrée, niée, consentante; mais feutrée; et la violence sous-jacente se pare de propos acceptables et raffinés et d'amicales dispositions. Lui étouffe sous l'édredon de son moi et l'étouffe, elle, dans le néant de sa perception de ce qui n'est pas lui; elle traverse la fable comme en apnée.
Cette fable-là ne fait pas dans la dentelle.
Nous, lecteur, tentons de nous rassurer et nous convaincre que cela ne nous concerne pas.


Le motif dans le tapis

Il semble que, dans cette nouvelle, Henry James s'amuse à mettre en abyme la recherche du sens d'une oeuvre littéraire, non pas un ouvrage en particulier mais la production d'une vie entière d'écrivain et par conséquent la vision de la vie que celui-ci aura été porté à transmettre.
Or là est bien la question posée par le motif dans le tapis: l'auteur veut-il réellement faire connaître ce sens? Question dont le paradoxe est qu'elle est à la fois à ce point partie prenante de sa personne qu'on ne saurait la suspecter de n'être pas d'importance centrale pour lui et qu'en même temps elle paraît s'accompagner de tous les artifices de la coquetterie.

Plongeant de bon gré dans cet abyme, il m'apparaît que ce n'est pas directement cette problématique centrale de la nouvelle gravitant autour de la relation de l'auteur à son oeuvre et aux relations entre les diverses populations du monde littéraire qui m'a le plus accroché, je dirais même -en l'honneur de cette nouvelle- accaparé, mais, et je ne peux douter très immodestement que James n'en aurait été particulièrement heureux, la mise hors abyme du concept, appliqué précisément à l’œuvre d'Henry James que favorise évidemment ma lecture séquentielle actuelle de quelques autres nouvelles, parmi lesquelles Daisy Miller, Les papiers d'Aspern, Entre deux âges, La Mort du Lion et que je formulerais ainsi: "Henry James, chantre des désirs inassouvis".

Une illustration supplémentaire, avec cet élégant "Motif dans le tapis".


Les Papiers de Jeffrey Aspern

Peu de chances qu'on n'aime pas quand on aime Henry James.

Une Mort à Venise "officieuse", à mon humble avis bien plus digeste et stimulante encore que pas plus altruiste, que l'autre, la vraie, celle de Mann, que d'ailleurs on ne cite plus guère aujourd'hui qu'occasionnellement, comme source du film de Visconti connue de quelques happy few!

Alors, à quand un grand remake cinématographique des Papiers d'Aspern par un réalisateur prestigieux qui remettrait les pendules à l'heure?
Je lui soumets modestement par avance le motif : danse du scalp autour de deux momies.
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Daisy Miller : bien que la demoiselle donnant son titre à ce texte soit exaspérante, voire carrément tête à claques, j'ai apprécié cette lecture. La fin est abrupte mais plutôt logique. Chacun interprétera le comportement de Daisy comme il l'entend.

Les papiers d'Aspern : quelle claque que cette lecture ! On ne sait plus si l'on est horrifié par les personnages et leurs travers, ou si on les prend en pitié.

Entre deux âges : une histoire très courte mais touchante.

La mort du lion : une histoire d'homme de lettres et le rapport qu'il entretient avec son public, pour le meilleur ou pour le pire.

Le motif dans le tapis : à la fin de la lecture de cette nouvelle, je me sens comme le narrateur, et j'ai surtout l'impression de m'être pris les pieds dans le fameux tapis.

La bête dans la jungle : quel ennui que cette lecture. Il m'a fallu trois jours pour en venir à bout. le style de l'auteur ne m'a semblé guère plus qu'un effet de manche et ne m'a pas du tout séduite. de plus le narrateur est horripilant d'égocentrisme.

Le tour d'écrou : j'avais lu beaucoup de commentaires négatifs pour ce court roman, mais j'en ressors enchantée. Jusqu'au bout l'auteur nous laisse dans le flou, jusqu'à la chute, terrible.

Ressenti final : si cette lecture m'effrayait un peu tant la réputation de difficulté colle aux écrits de l'auteur, j'ai beaucoup aimé cette anthologie, dans l'ensemble. Je n'ai pas eu plus de difficultés que ça et serait même presque tentée de lire d'autres écrits d'Henry James.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
La rencontre d'aujourd'hui aurait été tellement plus merveilleuse si la première dans ce lointain passé, là-bas, n'avait pas été si sottement banale. Il n'y avait pas eu entre eux, tout bien compté, plus d'une dizaine de petits événements, de ces petits riens de la jeunesse empreints de simple candeur et d'ignorante gaucherie, petits faits prometteurs peut-être, mais trop profondément ensevelis pour pouvoir jamais, semblait-il, revenir éclater à la surface, après toutes ces années.
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Quand ils se mirent à parler, la pièce où ils venaient de se rencontrer, réputée pour le très beau portrait au-dessus de la cheminée, avait été désertée et ils étaient seuls; l'enchantement de ce rare instant venait de ce qu'avant même de prononcer un seul mot, ils s'étaient tacitement entendus pour rester seuls et par bonheur, cet enchantement trouvait partout un écho.
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Il importe peu de savoir ce qui amena, au cours de leur conversation, les paroles qui le firent sursauter. Ce fut sans doute quelque mot insignifiant que lui-même avait dû prononcer par inadvertance, alors qu'ils s'attardaient ensemble après avoir renoué connaissance.
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Videos de Henry James (40) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Henry James
Avec "La Bête", le réalisateur Bertrand Bonello reprend à sa manière la nouvelle "La Bête dans la jungle", de Henry James, en plongeant Léa Seydoux dans un futur dystopique qui rappelle notre propre présent et dans lequel les émotions n'ont plus lieu d'être. Il est l'invité de Géraldine Mosna-Savoye et Nicolas Herbeaux.
Visuel de la vignette : "La Bête" de Bertrand Bonello, 2024 - Carole Bethuel
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