Sur le contenu, l'esprit critique rigoureux de la professeur de littérature comparée sert admirablement la découverte du dramaturge d'origine roumaine, mais aussi la compréhension de la Roumanie culturelle de l'époque. Je propose à ce titre les deux extraits suivants : « La carrière roumaine du futur académicien n'a pas été un échec. le critique n'a pas été ignoré, les contradictions de ses articles et de son livre ["Non"] ont été relevées, mais aussi l'intelligence, l'humour et le caractère attachant du critique. "Le livre de cet enfant terrible qu'est Eugen Ionescu-notait un critique le 28 mai 1934 dans son Journal-est un livre écrit avec clairvoyance, avec du nerf, de la verve et de l'audace, qui conviennent bien-sont même à désirer-dans la pratique des jeunes." (Sașa Pană, "Născut în '02" [Né en 1902], Bucarest, 1973, p. 469) » à la page 128, et puis « [...] un critique visionnaire, Șerban Cioculescu, a fait une prédiction : "s'il décide de s'attaquer au théâtre, à la comédie, l'avenir lui est ouvert" » à la page 130.
Sur le travail éditorial, je pense qu'il faut relever le respect des diacritiques, des références et des annexes précieuses.
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Eugen Ionescu, de même que tous les intellectuels roumains de l'entre-deux-guerres, cultive les auteurs français faute de pouvoir continuer à les étudier à l'ombre de la Sorbonne et du Palais-Royal, car les conditions de change très sévères interdisent pour la majorité d'entre eux des voyages à l'étranger. Le retour au pays de ceux qui ont la chance d'étudier à Paris est le plus souvent amer. « Un jour il a fallu prendre le train pour la Roumanie et être professeur dans une ville de province dénuée de tout charme – se plaint Anton Holban, ami d'Eugen Ionescu, qui enseigne le français dans un lycée de Galați. Il a fallu considérer comme importants les changements politiques de la bourgade, le registre, les notes des élèves. Compter les récréations et rire de tout cœur aux plaisanteries salées de mes collègues. »
(p. 13)
Ionescu évoque le procès littéraire de Geo Bogza, poète d'avant-garde qui, en 1930, a été condamné pour pornographie.
(p. 30)
La carrière roumaine du futur académicien n'a pas été un échec. Le critique n'a pas été ignoré, les contradictions de ses articles et de son livre ["Non"] ont été relevées, mais aussi l'intelligence, l'humour et le caractère attachant du critique. "Le livre de cet enfant terrible qu'est Eugen Ionescu-notait un critique le 28 mai 1934 dans son Journal-est un livre écrit avec clairvoyance, avec du nerf, de la verve et de l'audace, qui conviennent bien-sont même à désirer-dans la pratique des jeunes." (Sașa Pană, "Născut în '02" [Né en 1902], Bucarest, 1973, p. 469).
p. 128
[...] un critique visionnaire, Șerban Cioculescu, a fait une prédiction : "s'il décide de s'attaquer au théâtre, à la comédie, l'avenir lui est ouvert".
p. 130