Récit merveilleux à lire avec le sourire, bien qu'il traite de sujets alarmants concernant l'écologie et le pillage des ressources de notre planète.
L'histoire se passe dans l'estuaire du Saint Laurent au Québec, où nous rencontrons une famille de bélougas.
D'autres personnages se mêleront à l'histoire; "Jo Groenland", le phoque philosophe et l'écrevisse "Cajun", qui forment un duo inséparable et hilarant.
Cette histoire évoque la banquise qui s'émiette, les eaux souillées par les industries chimiques , la surpêche avec les navires usines, les filets des pêcheurs qui piègent les animaux marins, la mer devenue une poubelle.
Jo Groenland, se moque avec raison de l'homme, ce grand prédateur, qui idolâtre les bélougas, les dauphins, alors que dans un même temps il détruit leur milieu de vie.
Le récit se termine ainsi:
"Certains humains ont probablement mal compris la volonté de leur Seigneur : "Croissez et multipliez ! Remplissez la terre et soumettez la ! Commandez aux poissons de la mer, aux oiseaux du ciel, à tous les animaux qui se meuvent sur la terre !" C'est ce qu'on leur conseillait dans la Genèse. Je pense qu'il est temps que les choses changent."
Comment éveiller la conscience des hommes?
C'est donc un livre très intéressant, qui nous en apprend beaucoup sur les mammifères marins (bélougas, les phoques , les baleines), qui cohabitent dans ce lieu de passage et de croisement qu'est le Saint Laurent.
Un bon moment passé avec Jo Groenland et son ami cajun, qui enfilent avec humour des perles philosophiques pour se moquer de nous et dénoncer notre bêtise et notre inconscience.
À mettre entre toutes les mains, surtout celles de nos enfants, qui sauront peut -être mieux que nous, préserver notre planète.
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un très bon livre pour la jeunesse, portant sur l'écologie, l'exploitation à outrance des ressources, la pollution, la captivité des animaux pour en faire des animaux de spectacle, mais aussi la solidarité d'un groupe, l'entraide, les valeurs familiales, et l'amitié.
un très beau récit en compagnie des baleines, phoques etc sous un ton un brin jovial malgré le sujet grave, une pointe d'humour également.
Malgré tout, on a du mal à savoir si c'est vraiment un roman ou un documentaire romancé, il m'a manqué ce liant et l'entrain d'un vrai roman ou récit. Trop d'évocations pour dérouler le sujet, pas sûr qu'un enfant parvienne à tenir tout le long du livre, malgré un brin d'aventure, pas suffisant pour que ça soit à la fois intéressant et palpitant.
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J'aime beaucoup l'écriture de Boucar Diouf, tout en humour et en poésie. Je n'ai pas été particulièrement attirée par l'histoire ayant pour sujet la vie aquatique du Saint-Laurent, mais j'ai été sensible à la beauté de l'écriture et à la sonorité des mots.
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" Quand l'homme aura tué le dernier animal, coupé le dernier arbre et pollué la dernière goutte d'eau, il comprendra peut-être enfin que l'argent n'est pas comestible."
- Désolé de ne pas pouvoir t'éclairer Jo ! Je ne comprends rien à ces histoires de marées hautes et basses.
- Qu'est-ce que tu ne comprends pas?
- Je pensais que la marée était basse le matin, haute l'après -midi, et que, la nuit il ne se passait rien parce qu'il faisait noir. D'où proviennent les eaux qui font monter la marée?
- Tu ne le sais pas? De tous ces téléspectateurs qui vont aux toilettes et tirent la chasse en même temps pendant les pauses publicitaires.
- Es- tu sérieux?
- Mais oui , je suis sérieux ! Plus l'émission est écoutée, plus la marée qu'elle provoque est haute !
-Tu veux dire la marée humaine?
- Non, je parle de la vraie marée.
- Je pense que tu me racontes encore des conneries.
- Bien sûr que je te raconte des conneries ! En vérité, c'est l'attraction exercée par la Lune et le Soleil sur les masses océaniques qui provoquent les mouvements associés aux marées. C'est d'ailleurs incroyable de voir que ces astres qui sont si loin de la Terre ont une influence si forte sur nous. C'est comme si le pet d'un éléphant au fond de la savane africaine provoquait un déluge au Saguenay !
- Oui, un bouc émissaire.[...] C'est une vieille expression qui vient de la tradition juive. À l'époque, le grand prêtre d'Israël posait sa main sur la tête d'un bouc pour y transférer symboliquement tous les péchés de son peuple. La pauvre bête était ensuite envoyée dans le désert, où elle errait pour disperser sa cargaison de péchés. [...] Le grand Abalbogo disait : " L'épine dans la chair d'autrui est toujours plus facile à enlever."
- Il faut avoir les deux pieds sur terre. N'as-tu pas remarqué, soldat, que les gens qui ont les deux pieds sur terre sont moins susceptibles de nous mener en bateau?
Le rire, disait un grand penseur, c'est un peu comme les essuie-glaces : ils n'arrêtent pas la pluie, mais ils permettent d'avancer.
Boucar Diouf : Questions de langue