AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782757804759
267 pages
Points (16/05/2007)
3.83/5   209 notes
Résumé :
Jack sait tout faire : pêcher la truite, piloter un avion et même limiter les dégâts lorsqu'il s'écrase. Il est également capable de kidnapper un copain maniaco-dépressif à l'hôpital pour l'emmener, sur les routes, chercher le vent. Mais à y bien regarder, c'est peut-être lui qui a le plus besoin d'air. Les souvenirs incendiés finissent toujours par renaître de leurs cendres. Alors autant bouger, se laisser porter, prêter ses voiles aux vents du large...
Que lire après Chercher le ventVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
3,83

sur 209 notes
5
6 avis
4
11 avis
3
4 avis
2
1 avis
1
0 avis
Jacques Dubois, 36 ans, photographe, pilote d'hydravion, joueur d'échec et surfeur à ses heures doit tourner une page délicate, celle de son divorce. Pour cela, il fait appel à son ami et dorénavant ex-beau-frère, Tristan avec qui il part à l'aventure. Mais, un road-trip ne serait pas digne de ce nom sans une fille rencontrée dans un snack, Nuna, étudiante qui fera surtout sensation pour son intelligence. D'abord remarquée par Tristan, c'est sur Jacques qu'elle souhaite jeter son dévolu. Mais ce dernier, on le devine, n'est pas prêt de s'inscrire sur Meetic, peine d'amour à régler d'abord. Puis, le trio éclate, chacun part de son côté pour mieux se retrouver plus tard. Enfin, on suit le parcours de Jacques qui "atterrit" en Louisiane où il vivra un épisode aux allures de quête ou de rite, c'est selon.

Chercher le vent est un roman très bien construit. Des personnages attachants et authentiques, des rebondissements aux bons moments, de l'intrigue jusqu'à la fin, des dialogues intelligents. Ce sont peut-être d'ailleurs ces derniers qui m'ont le plus marquée.

Le seul petit hic, c'est que ce Jacques sait vraiment tout faire ou presque. On aimerait lui trouver une faille, mais outre celle de la peur de s'engager dans une nouvelle relation, on ne voit pas. Bref, il manque peut-être une ou deux zones d'ombre à ce héros peut-être un peu trop parfait.
Commenter  J’apprécie          362
Un trentenaire qui se cherche, qui vit mal son échec amoureux et qui décide d'aller voir ailleurs! Rien de nouveau sous ce ciel me direz-vous et vous avez bien raison. J'ai aimé lire ce court roman qui donne presque envie de partir à l'aventure avec les copains. J'ai aimé le fait que les personnages de Vigneault, fragiles, instables, se cherchent "dans le vent" ou pas. J'ai aimé sa narration et son écriture, riche, dense tout en étant simple. J'ai aimé la langue utilisée, de bonnes trouvailles, de l'humour, de la désinvolture chic. Mais. Quelque chose m'a agacée. Je croyais que c'était une froide distance que se réservait l'auteur par rapport à son récit mais non ce n'est pas cela. C'est plutôt Jack, le personnage principal. Cette "attitude" est énervante, ce monsieur je sais tout et je sais tout faire aux répliques plaquées devient exaspérant. Heureusement, c'est dosé et on s'y fait, on accepte et cela n'enlève rien au plaisir de lire ce beau "road trip" d'amour.
Commenter  J’apprécie          260
Où se trouve la normalité d'une conduite de Vie ?

Jacques est là pour Tristan !
Tristan est là pour Jacques !

L'errance de deux êtres bousculés par la vie, qui plongent dans les excès
quelquefois et les n'importe quoi, avec bonheur, inconstance et insouciance.

Ils vont vivre à 100 à l'heure tout en se cherchant.

Dérivent et reprennent pieds, pour tout doucement trouver leur chemin.

Histoire d'une belle amitié qui résiste à tout et nous porte avec les mots
de Guillaume Vigneault.

Ses mots qui sont d'une légèreté empreinte de gravité mais aussi d'une certaine poésie.

"Chacun son ciel, l'important est de chercher le vent" .

Commenter  J’apprécie          262
Un beau titre, plein de poésie et c'est avec plaisir que je me suis embarquée avec Jack( Jacques) le temps d'un roman plein de tendresse . Il est jeune et la vie est devant lui, même si les souvenirs lui collent à la peau. Monica s'en est allée suite au crash de l'avion qu'il pilotait. Et Tristan, son beau-frère, est hospitalisé pour dépression. Qu'importe, Jack le sort de là, et les voilà partis pour une sorte de road movie au cours duquel ils vont rencontrer Nuna. C'est vite lu, et malgré les nombreux obstacles rencontrés, le périple est plein de joies et de découvertes. UN livre tonifiant.
Commenter  J’apprécie          162
On connaît tous les road-movies, ces films à la Into the Wild qui nous emmènent en voyage en sillonnant les routes à travers la quête de leurs protagonistes. Ici, nous avons affaire à un road-novel. Chercher le vent, c'est l'histoire de Jack, un homme qui approche doucement de la quarantaine et qui cherche un sens à sa vie après une douloureuse rupture amoureuse. Il trouve en Tristan, son ex-beau-frère, un bon compagnon de détresse qui prend les choses en main : puisque plus rien ne les retient à Val-d'Or, ils partent à l'aventure aux Etats-Unis. En chemin, ils rencontrent Nuna, la belle autostoppeuse, qui sera l'élément déclencheur de leur grande remise en question...
Guillaume Vigneault nous livre ici un beau roman, au style léger mais à la fois lourd de sens, plein d'images et de symboles. le lecteur se retrouve pris dans ce beau voyage à la recherche de soi-même. C'est un livre que j'ai dû lire pour mon cours de Littérature québécoise, et que j'ai beaucoup apprécié puisque j'ai pu m'y identifier. le seul bémol vient, pour moi, du personnage principal, qui m'a agacé par moment, tant je l'ai trouvé pointilleux sur certains sujets. Mais je vous invite vivement à rejoindre Jack dans sa quête d'identité, à la recherche du vent qui le mènera vers un meilleur destin.
Lien : http://tetedelitote.canalblo..
Commenter  J’apprécie          160

Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
On commençait juste à être bien. J'avais fait les truites en papillote, avec de l'huile d'olive et de la ciboulette. On avait joué trois parties d'échecs, Tristan en avait gagné deux. Il avait la faculté exaspérante de se concentrer totalement, de se laisser absorber par le jeu comme une sorte d'idiot savant, un autiste génial ou quelque chose du genre. Il laissait des cigarettes se consumer dans le cendrier, il oubliait par instants de respirer, lisant le jeu à une vitesse folle, semblant sans cesse fomenter des scénarios de jeu par dizaines.
Après les échecs, qui m'avaient épuisé, on s'était mis au porto, un petit Graham's de dix ans. Tristan lisait Dickens, j'écoutais Bach. La grande classe. Il ne nous manquait que les cigares, les pyjamas de flanelle et un basset nommé Georges. On commençait tout juste à être bien.
Commenter  J’apprécie          110

"À mes parents,
pour les raisons d'usage,
et d'autres, surtout."

Un notaire. Le mot inspirait confiance : une variété inoffensive d'avocat. Un avocat dégriffé est forcément honnête. Bref, je n'ai rien lu. J'ai signé mon nom sous celui de Monica, six fois.

- T'as arrêté les médicaments, Tristan ?
- Qu'est-ce que tu crois...ça fait des mois.
- Pourquoi ?
- Tu veux vraiment qu'on ait cette conversation, Jack ?
- Non.

Parfois, à l'aube, il m'arrivait d'aller boire mon café au centre du lac nappé de brume, dans le canot. C'était une des sensations les plus étranges qui soient, comme une bulle hors du temps ; l'impression de flotter entre deux mondes, de ne faire, en vérité, partie de rien. La paix la plus intense que j'aie connue, jusqu'à en devenir insupportable, comme frôler le néant, sentir sa caresse. ça me mettait dans un drôle d'état qui durait souvent le reste de la journée. Je ne faisais pas ça tous les matins.

- Qu'est-ce que tu veux comprendre, je suis malchanceux...
- Malchanceux ? N'importe quoi... Malchanceux, c'est quand tu te fais frapper par un autobus, bouffer une jambe par un ours ! Quand tu frappes quelqu'un avec un téléphone et qu'il porte plainte, ça n'a rien à voir avec la malchance...

Tristan était un peu pâle. ça m'amuse toujours de voir un citadin se rendre compte de la violence inhérente à notre condition de carnivores. Voir s'effriter ce joli monde imaginaire où la truite, le poulet, le boeuf, tout sourire, nous offrent gracieusement leur chair, sur fond d'ode à la grandeur de l'humanité. Tu pièges l'animal, tu tues l'animal, tu manges l'animal, point. Si ça pose problème, il y a toujours le brocoli, dont le regard n'est pas trop pesant. Tristan a quand même remis sa ligne à l'eau, histoire de ne rien me laisser voir de ce trouble.
Commenter  J’apprécie          40
— T’as eu ce que tu voulais? Ben dégage...
Le gars a regardé Tristan sans comprendre. Il devait
avoir cinquante ans, chétif, le visage gris, raviné. Il flottait
dans sa jaquette d’hôpital. Tristan lui a décoché un
regard mauvais, naseaux frémissants. L’autre s’est remis à
faire des formes géométriques avec les smarties offerts par
Tristan. Un triangle. Il a souri. Un losange. Éclat de rire.
Une croix. Il a avalé un rouge. Il a secoué les smarties, les a
jetés sur la longue table de métal, comme des dés. Observé
longuement l’éparpillement, comme s’il était truffé de
signes cabalistiques. Un sourire mystique a glissé sur son
visage.
— Hé! Dégage! a brusquement tonné Tristan.
L’autre a sursauté. Moi aussi.
— Tristan... relaxe. Il est pas méchant, il s’amuse. Il est
drôle, non?
Tristan a levé un regard sombre sur moi.
— Super drôle, Jack. Le problème, c’est qu’il est drôle
comme ça toute la journée...
— Ouais...
J’ai regardé dehors.
— T’avais arrêté les médicaments, Tristan?
— Qu’est-ce que tu crois... ça fait des mois.
— Pourquoi?
— Tu veux vraiment qu’on ait cette conversation,
Jack?
— Non.
J’ai regardé dehors encore. Il faisait beau. Cette conversation.
Toujours la même. J’ai allumé une cigarette. Le type
aux smarties m’a dévisagé. J’ai soufflé un joli rond de
fumée vers le plafond, puis j’ai souri, invitant le bonhomme
à la connivence. Il a gloussé d’un petit rire complice.
Tristan décryptait les cotes de la Bourse dans le journal
que je lui avais apporté, en se mordillant la lèvre
inférieure.
— Mauvaises nouvelles?
— Jack, pff... Si tu savais ce que ça m’a coûté, ces trois
derniers jours, t’en serais malade.
— Essaie toujours.
— Je veux même pas faire le calcul. Merde, merde,
merde...
— T’avais qu’à prendre les médicaments, imbécile. Tu
peux pas demander au Dow Jones de t’attendre le temps
d’un petit épisode psychotique...
— Nasdaq, pas Dow Jones. Et puis c’est pas le terme
exact, «psychotique», Jack. Ils appellent ça...
Commenter  J’apprécie          30
Parfois, à l'aube, il m'arrivait d'aller boire mon café au centre du lac nappé de brume, dans le canot. C'était une des sensations les plus étranges qui soient, comme une bulle hors du temps ; l'impression de flotter entre deux mondes, de ne faire, en vérité, partie de rien. La paix la plus intense que j'aie connue, jusqu'à en devenir insupportable, comme frôler le néant, sentir sa caresse. ça me mettait dans un drôle d'état qui durait souvent le reste de la journée. Je ne faisais pas ça tous les matins.
Commenter  J’apprécie          140
Logiquement, quand un type fait deux mille kilomètres pour voir une fille et, par une chance inouïe, la retrouve au beau milieu de Disneyworld, bien, ce type, il lui parle, à la fille. En fait, il se lève d'un bond, il court, il bouscule des enfants sur son passage (avec une joie mesquine, mais c'est un secret), il assomme Goofy qui lui barre la route, il attrape la fille par une épaule, savoure son regard médusé, l'embrasse sur la bouche comme un mufle, il l'emmène au Mexique, l'épouse et lui fait des enfants, si ce n'est trop demander. Trois enfants, trois enfants nus, solaires, analphabètes et heureux. Il ne la laisse pas disparaître comme ça, en la regardant s'éloigner, en murmurant son nom tout doucement, comme on fredonne un air de Trenet. Ce type là, qui est en train de choisir des prénoms d'enfants, qui tripote un peigne au fond de sa poche, ce type-là n'est pas bien. C'est à lui que je pensais lorsque je l'ai perdue de vue.
Commenter  J’apprécie          60

Videos de Guillaume Vigneault (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Guillaume Vigneault
Une mise en lecture d'Onil Melançon du roman CHERCHER LE VENT de Guillaume Vigneault, édité chez Boréal. Une présentation des comédiens Kevin Houle et Jonathan Slavas.
autres livres classés : road tripVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (445) Voir plus



Quiz Voir plus

Littérature québécoise

Quel est le titre du premier roman canadien-français?

Les anciens canadiens
La terre paternelle
Les rapaillages
L'influence d'un livre
Maria Chapdelaine

18 questions
219 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature québécoise , québec , québécoisCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..