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EAN : 9781272603304
412 pages
Nabu Press (01/01/2012)
5/5   1 notes
Résumé :
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Les amoureux des livres et de la lecture ainsi que tous les professionnels du livre connaissent le nom d'Albert Cim (1845-1924), romancier, critique littéraire et bibliographe français. Il est moins connu pour ses romans que pour ses ouvrages sur le monde des livres. Un livre l'a rendu célèbre jusqu'à nos jours, il s'agit d'une somme en cinq volumes intitulée "Le livre : historique, fabrication, achat, classement, usage et entretien", publié entre 1905 et 1908. Il forme une encyclopédie très complète des connaissances nécessaires et au professionnel et à l'amateur.

 D'origine polonaise, de son vrai nom Albert-Antoine Cimochowski, il débute dans le journalisme avant de participer à la rédaction du dictionnaire de la langue française de Littré. Il a collaboré à nombre de journaux et revues, notamment le "figaro", le "Temps", le "Parlement", "L'illustration", la "Revue bleue", la "Revue encyclopédique Larousse", le "Magasin pittoresque". Il termine sa carrière en tant que bibliothécaire et spécialiste de l'histoire du livre. Si vous souhaitez en savoir plus sur Albert Cim reportez-vous au volume 6 du Larousse mensuel illustré page 532, édition reliée 1925. Cet auteur fait partie des introuvables sur internet, je n'ai déniché qu'un article de quelques lignes dans wikipedia repris par différents sites. Dieu merci ma bibliothèque personnelle est là pour combler les insuffisances d'internet.

 J'ai la chance de posséder son ouvrage principal sur le livre, que je viens de citer. Il est assez rare à trouver dans son édition originale reliée. Il s'agit d'un ouvrage qui me semble indispensable pour tous ceux qui s'intéressent à l'histoire du livre.

 À ce propos parmi tous les termes qui désignent les amoureux des livres je n'en trouve aucun qui correspondent réellement à ma situation. Le premier et le plus logique : "bibliophile", désigne littéralement "celui qui aime les livres", les bibliophiles aiment, recherchent et conservent les livres, c'est le terme le plus courant, mais il est utilisé souvent dans un sens assez restrictif qui ne me convient guère. Si l'on en croit la définition du dictionnaire historique de la langue française d'Alain Rey, le mot désigne l'amateur de livres, et spécialement de livres rares et précieux. On l'oppose à de nombreux termes qui ont tous des connotations péjoratives, ainsi le bibliomane qui aurait une passion pour les livres en tant qu'objet, sans avoir forcément l'envie de lire. On trouve aussi bibliomaniaque, bibliolâtre dont la vénération pour les livres n'a rien à voir avec un intérêt pour la lecture et l'acquisition des connaissances. Si j'aime le livre en tant qu'objet, dont je peux apprécier la beauté en soi, je ne suis pas pour autant un collectionneur de reliures anciennes et de beaux livres. Si j'acquiers régulièrement de nombreux bouquins sur tous les sujets, ce n'est pas pour le simple plaisir d'accumuler, de collectionner, de décorer mon intérieur, même si je ne suis pas insensible à cet aspect. Bref, je ne me sens ni blibliophile dans le sens exclusif d'amoureux des belles reliures, ni bibliomane pris dans le sens d'un amour inconditionnel (voire pathologique) pour la matérialité de l'objet sans égard pour son contenu intellectuel. Il n'y a qu'un critère qui puisse me définir de manière non-équivoque c'est tout simplement le fait que je suis un lecteur passionné. J'utiliserais donc pour me qualifier, un néologisme qui commence à se populariser : lecturophile. On pourrait aussi reprocher à ce terme d'être également restrictif car il ne semble privilégier que la lecture, mais il est évident qu'un lecteur passionné aime aussi posséder une belle bibliothèque, alors qu'il n'apparaît pas de manière aussi indiscutable qu'un bibliophile soit obligatoirement un grand lecteur. Pour être complet, il faudrait utiliser le terme peu élégant de Bibliolecturophile. J'invite ici tous les lexicographes à concevoir un terme plus adapté.

 Un lecturophile serait donc un grand lecteur qui n'envisage pas la vie sans la compagnie quotidienne d'un livre. Mais qu'est-ce qu'un grand lecteur ? Les études sur les pratiques culturelles des Français considèrent comme grands lecteurs ceux qui dépassent le seuil des 25 livres lus par an. Il faut noter que les grands lecteurs sont d'ailleurs souvent des grandes lectrices. Selon une étude réalisée en 2019 par l’institut IPSOS pour le Centre national du livre, le profil type du grand lecteur en France est une femme de 52 ans qui lit un livre tous les quinze jours. Ces statistiques sont cependant insuffisantes pour rendre compte de la réalité. Il faudrait affiner l'unité de mesure. Le nombre de livres lus est une unité de mesure qui manque de précision, entre "La guerre et la paix de Tolstoï " (1400 pages en livre de poche dans une police minuscule) et "Métaphysique des tubes" d'Amélie Nothomb (156 pages avec des caractères plus grands) il y a un monde. D'un point de vue strictement quantitatif, lire un livre de Tolstoï demande plus de temps que de lire dix livres d'Amélie Nothomb. Pour être précis, il faudrait mesurer, non pas en nombre de livre, mais en nombre de pages lues par mois dans une édition de poche. Un grand lecteur pourrait être celui qui lit entre 50 et 100 pages par jour (qu'il s'agisse de livres, de magazines ou de journaux). Mais trêve de disgressions, revenons à notre sujet du jour. Dans son ouvrage Albert Cim n'aborde pas ce thème du lectorat, du moins pas sous cet aspect.

 Il est ici question seulement du tome 2 de l'étude consacrée au livre. Un tel ouvrage ne peut se lire tout d'une traite et je laisse quelques mois entre la lecture de chaque volume pour mieux les apprécier et en assimiler le contenu.

 J'ai déjà exprimé mon attachement à l'esthétique de l'objet livre en parlant des œuvres complètes de Maupassant. Je retrouve cette idée parfaitement exprimée dans l'œuvre d'Albert CIM qui réconcilie l'amour de la lecture avec l'amour des beaux livres, je le cite :

"On ne peut méconnaître, pour le simple usage même, pour la lecture ou l'étude, le très puissant attrait et toute l'importance que possède l'extérieur du livre : un format commode, ni trop grand ni trop petit ; un caractère d'impression bien net et suffisamment gros, que l'œil perçoive aisément et suive sans fatique ; un papier de bonne qualité, dont la blancheur ne miroite pas et n'éblouisse pas le regard, enfin une correction de texte irréprochable."

  Plus loin, il cite Charles Rollin (1661-1741) qui conseille dans son ouvrage de "l'Étude", de procurer aux étudiants : "Une belle édition, qui frappe les yeux, gagne l'esprit, et, par cet attrait innocent, invite à l'étude." Le livre d'Albert Cim est une mine d'or contenant de très nombreuses citations et passages d'auteurs parmi les plus remarquables ayant écrit sur le livre et la lecture. Dans ce tome 2 dédié à l'historique du livre on trouvera des chapitres consacrés aux premières lectures, aux diverses façons de lire, aux livres de luxe, anciens ou nouveaux, aux romans, aux journaux, aux biblioclastes et bibliophobes, aux femmes dans leur rapport avec les livres (dans le contexte peu féministe de l'époque). Un chapitre est aussi consacré à la thérapeutique bibliographique, un thème qui est beaucoup repris de nos jours avec la parution récente de nombreux ouvrages sur la bibliothérapie. Albert Cim précise que c'est le romancier anglais Edward Bulwer-Lyton (1805-1875) qui a eu l'idée d'affecter à chaque genre de lecture à la guérison de telle ou telle maladie, non seulement de l'âme, mais même du corps. Il faut rappeler que cette idée est très ancienne si l'on en juge par ce qu'avait fait graver Ramsès II au fronton de sa bibliothèque "Trésor des remèdes de l'âme". Un ouvrage donc très riche et très complet dont il est très difficile de rendre compte dans sa totalité. A signaler le petit défaut, commun à beaucoup de livres érudits, il est fait un usage abusif des notes de bas de page, ce qui a pour effet de ralentire la lecture. Mais, il est inutile de vous dire que le lecteur passionné que je suis n'a pourtant sauté aucune de ces notes !

 En guise de conclusion, il n'y a rien de mieux que cette aphorisme placée en tête de l'ouvrage : "Ne séparons pas l'amour des livres de l'amour des Lettres."

Le Livre : historique, fabrication, achat, classement, usage et entretien. volume 2, Albert Cim, cinq volumes pour l'oeuvre complète (environ 2000 pages), Flammarion (1905-1908)

On peut trouver ce livre en version numérique sur le site Gallica de la bibliothèque nationale, voici en particulier l'adresse pour accéder au volume 2 :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1522316f?rk=107296;4
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