Je dois bien avouer que c'est un peu par exotisme que j'ai acheté ce livre : ce n'est pas tous les jours, en effet, que l'on trouve un roman albanais sur les tables des libraires. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre, donc, et je dois bien dire que ce fut une lecture plutôt agréable…
Ridvan Dibra semble être un auteur contemporain relativement connu dans son pays. Ici, il utilise la trame d'une chanson populaire pour donner vie à des personnages. Le petit Bala, bien sûr, mais aussi son père, sa mère, son voisin, Maria et Martha, ainsi que les habitants de ce village des Balkans qui semble hors du temps, comme si nous étions dans un conte. Un conte cruel, celui d'une mort violente, un meurtre probablement, et de la vengeance qui s'ensuivra. Mais entre les deux, en trente très courts chapitres aux longs titres constitués de trois vers, c'est le deuil du petit Bala qui est le cœur de ce récit, l'histoire d'un enfant qui se construit comme il peut entre l'absence d'un père adoré et la présence d'une mère distante.
La lecture de ce petit opus a probablement beaucoup perdu de sa saveur pour moi qui ne connaît pas la chanson ou la légende dont s'inspire cette histoire, c'est dommage que l'éditrice ne l'ait pas incluse en préambule ou en annexe du livre. Mais c'est une lecture qui demeure intéressante, à mi-chemin entre le conte et le roman. Dépaysant mais pas trop, âpre et tragique comme l'est la vie.
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Un personnage attachant, des chapitres courts, une écriture franche et directe font de ce court récit un livre accessible aux lecteurs les moins aguerris.
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Reprenant le sujet d’une ancienne chanson balkanique Ridvan Dibra lui donne des couleurs littéraires, en signant un conte des plus émouvants.
Lire la critique sur le site : Actualitte
A ce moment-là, Bala se met à pleurer et s’assied sur la chaise. Il ne sait pas quoi faire. C’est le moment le plus triste de la journée. Même s’il a trouvé une solution, comme savent le faire les solitaires. Ils font appel à leurs souvenirs.
(p. 32, Chapitre 7, “Bala ne va plus à l’école. Même si on le supplie. Même si on le lui ordonne.”).