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EAN : 9782809824391
480 pages
L'Archipel (02/05/2018)
3/5   3 notes
Résumé :
« En mai 1968, j’avais un peu plus de 20 ans. J’étais fils d’ouvrier et c’est ma classe sociale qui était en mouvement. J’en étais le produit, j’en étais l’acteur. J’en suis reste pénétré .
Ce livre raconte a la première personne une période militante qui va bien au-delà de mon histoire propre et se poursuit avec les mobilisations de jeunesse du début des années 1970, les grèves pour les salaires et pour l’emploi a la Poste, dans les hôpitaux, les banques, la... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
SNCF, URSS, CGT, CFDT, CFTC, FO, FEN, UNEF, PC, PS, PRG, CIA , GI, OAS, ORTF, CRS, SO, AG, vous suivez ?
CFT, CIP, CPE, CFEM, D&S : plus difficile !
Mais le coeur du sujet est : JCR, UEC, VO , PCI, OCI, OT, LC, LCR, PCE, ERP, PRT, PSUC, PSU, UGS, PSA, SFIO, CED, PCM, SWP, FGDS, FNCL, JSU, GP, MNR, COB, POR...
Gérard Filoche écrit ses mémoires de trotskyste, brièvement au Parti Communiste puis dans ce qui sera la Ligue Communiste Révolutionnaire, de 1964 jusqu'à son adhésion au Parti Socialiste en 1994.
Comme trait d'union, il maintient que mai 1968 était un mouvement révolutionnaire, important par la participation massive de la classe ouvrière à la grève générale. A travers des circonstances électorales diverses, la trace de mai 1968 dans la société explique pour lui l'élection de François Mitterrand en 1981 et les événements français suivants. « Tout ce qui s'est passé depuis a été associé, stimulé, produite, nourri par le 'tsunami social' de Mai 68, qui a mobilisé durablement le ban et l'arrière-ban du salariat, et qui a toujours des répercussions tant intellectuelles et politiques que sociales ». Pendant toutes ces années, lui et ses camarades d'un parti ultra-minoritaire semblent avoir continué à croire qu'une reprise de cette révolution était possible, et que leur mouvement pouvait y jouer un rôle important.

Donc pendant trente ans l'auteur décrit de l'intérieur les relations entre les mouvements à la gauche du PS (parti bourgeois ou représentant la classe ouvrière?), et surtout à l'extrême gauche, leurs débats et leurs modes de fonctionnement. le récit par lui de son exclusion du PC est très amusant, renforçant pour longtemps sa vision d'un parti staliniste auquel il opposera le mouvement trotskyste (conçu comme le communisme plus la démocratie, pour faire simple). Cette nébuleuse trotskyste, ce conglomérat de groupuscules est remuant et son histoire est passionnante. Selon Gérard Filoche, la démocratie interne de la LCR et des autres mouvements n'est pas exemplaire. Il cherche à démontrer que, le plus souvent minoritaire, il avait pourtant toujours raison. En presque 500 pages il n'a pourtant pas la place pour détailler les conflits idéologiques internes, le principal opposant ceux qui voulaient participer aux mouvements syndicaux et universitaires de l'intérieur à ceux qui prônaient un large front extérieur, qui restera toujours imaginaire, si les élections font foi.

On peut sourire de ces querelles de clocher entre micropartis. J'ai pourtant beaucoup apprécié de suivre le récit de ces années de vie politique française et mondiale, même d'un point de vue un peu décalé. Les analyses, même rapides, des violents mouvements en Amérique du sud, en Asie du sud-est, des renversements de tendance en Espagne et au Portugal, de l'ouverture du rideau de fer etc. m'ont bien intéressé. Son point de vue sur Grenelle et les diverses réformes introduites par Mitterrand et Jospin a également fait une bonne lecture ; quant à Jospin justifiant son passage chez les trotskystes, il faudrait le citer en entier. Filoche est assez discret sur la fondation de SOS Racisme, dont il fut un acteur clé, mais ce rappel est utile. Et, pour revenir à mon introduction, s'il abuse des sigles, explicités au mieux une fois, il faut reconnaître qu'il dresse un tableau bien vaste, bien vivant et bien informé d'organisations qui n'ont cessé de se renommer, d'être interdites, de réapparaître, de se scinder et parfois de fusionner.

Le ton de la narration est assez monotone, beaucoup d'imparfait avec quelques passés simples pour les actions personnelles ; le livre est un peu lourd, mais j'ai bien apprécié cette lecture, faite avec une distance critique (de ma part). Je remercie Babelio et les éditions de l'Archipel pour cette opération masse critique qui m'a ouvert la mémoire.

PS : qu'est-ce que ça fait d'apprendre que deux gouvernements de bords opposés ont écouté toutes vos conversations téléphoniques, même familiales ?
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Je ne reprend pas la longue liste de sigles citée par Gavarneur mais elle résume bien ce livre. Il faut résolument être de gauche, voire d'extrême gauche pour s'intéresser à ces guerres intestines perpétuelles entre "révolutionnaires". Ajouter à cela les noms de chaque personne croisée, rencontrée, adulée, détestée et vous aurez l'impression de lire l'annuaire. Je ne souhaite pas être méchante mais les souvenirs de Gérard Filoche sont trop personnels, précis pour donner matière à une lecture attentive. Il me manque la prise de recul sur ses années d'engagement pour comprendre son inscription dans L Histoire. Il est vrai que je n'étais pas née en 68 et que 1981 est un souvenir d'enfance pour moi. Ceci dit, ce livre est un monument pour ceux qui veulent connaître l'extrême gauche de l'intérieur.
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Voici le premier tome des mémoires de Gérard Filoche, grand syndicaliste français de notre époque. J'ai déjà rencontré le bonhomme et j'ai retrouvé dans ce livre son ton, cette gouaille et son militantisme qui ne s'est jamais affaibli, bien au contraire ! Derrière son parcours, ses mobilisations, ses oppositions, se dresse l'histoire de la France sociale. Oui le social au coeur, assurément Gérad Filoche en a fait son combat personnel. Un documentaire politique fourni et documenté, agrémentés d'anecdotes personnelles.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Je ne sais toujours pas comment on peut signer un texte qui a des implications concrètes, qui détermine la vie et l'action de nombreux militants, devant des milliers d'autres gens, en le discutant apparemment ligne à ligne, pour des raisons de fond, et puis ignorer ce texte aussitôt son pouvoir rétabli par le fait de l'avoir signé.
Je pris là, auprès de Krivine et des autres, une leçon de politique au sens le plus écœurant du terme. Ils nous avaient tous bernés.
Je crois qu'il y a un sens noble au métier de politicien.
Je crois qu'en politique on doit tout prendre au premier degré.
Rien ne sert, théoriquement, de chercher les mille arrière-pensées des uns et des autres, de craindre les manœuvres, les complots.
Seules comptent la parole et l'action, en brut.
Page 336
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Un Premier ministre socialiste, Lionel Jospin (« Michel »), devait reconnaître l 5 juin 2001 devant l'Assemblée nationale :
« Il est vrai que dans les années 1960, j'ai marqué de l'intérêt pour les idées trotskystes et que j'ai noué des relations avec l'une des formations de ce mouvement. (Interruptions sur les bancs DL, UDF et RPR.) Il s'agit là d'un itinéraire personnel, intellectuel et politique dont, si j'ose dire, je n'ai pas à rougir. (Rires et applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et du groupe communiste.) J'ai déjà dit que j'étais un enfant de Suez et de Budapest. »
Page 346
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Un véritable procès fut donc monté contre « Juju » [Julien Dray],
cible privilégiée parce que militant charnière dans la jeunesse, parce
que capable d'y développer l'influence de la tendance, parce que, dans
les JCR nouvellement créées depuis 1979, la majorité ne contrôlait pas
tout. (La majorité de la ligue avait à l'égard de ses « jeunes », de
façon caricaturale, le même comportement que bien des partis,
bureaucratisés, dans l'histoire du mouvement ouvrier, qui s'opposaient
à toute indépendance de leur organisation de jeunesse.)

Page 383
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Les plus inconditionnels d'alors, regrettant leur soutien sans faille, retournèrent leur veste : là est la genèse de la pensée d'intellectuels comme André Glucksmann, Guy Hocquengheim, Bernard-Henri Lévy et tant d'autres. Grâce à notre formation trotskiste critique, nous n'avions pas cautionné, encensé, idéalisé […] la direction vietnamienne. Nous n'avons donc pas été déçus par la suite, évitant les amertumes, les autocritiques, les errements de toute une génération de maoïstes.
Page 82
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Nous aimions bien les précisions : l'URSS était un État bureaucratisé dégénéré, la Chine était un État bureaucratisé déformé.
Page 273
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Video de Gérard Filoche (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Gérard Filoche
Faut-il simplifier le Code du travail ?A l'occasion du centenaire du Code du Travail le 28 décembre 2010, l'ancien inspecteur du travail et militant socialiste Gérard Filoche, interrogé sur France Info, s'inquiète d'une éventuelle simplification du Code du Travail, alors que le gouvernement a chargé une mission de réfléchir à le rendre moins complexe. Retrouvez toutes les vidéos du Nouvelobs
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