L'empire de la lune d'été est le nom du pays comanche. Un peuple de guerriers qui ne connaissait aucune structure organisée, militaire, religieuse ou sociale, qui vivait du bison, de la cueillette et qui maintenait son pouvoir territorial par la maîtrise du cheval et la terreur qu'il imposait à leurs ennemis, Indiens et Blancs.
Pourtant les Comanches ont longtemps été les souffre-douleurs du monde indien jusqu'à ce qu'ils domptent le cheval. Animal importé par les Espagnols, qui redevint sauvage comme mustang, les Comanches le redomestiquèrent pour en faire une arme de guerre, leur donnant rapidité d'attaque et allonge dans les distances. Plus que toute autre tribu indienne, le cheval fut un vecteur de la puissance comanche.
Sur leurs chevaux, les Comanches devinrent les Huns d'Amérique du Nord. Imposant leur force aux autres tribus indiennes, Apaches, Navajos, Kiowas, et attaquant Espagnols, Mexicains puis Texans, ils affrontèrent avec succès les troupes états-uniennes. Rapides, profitant de la nuit et de la lumière de la lune, chaque guerrier capable de tirer plus de vingt flèches à chaque charge, les Comanches firent régner la terreur sur les plaines allant du Kansas au Texas, en passant par le Colorado et le Nouveau-Mexique.
Pour expliquer cette Histoire des Comanches, S.C Gwynne s'appuie sur celle de Quanah Parker, le dernier chef qui avait la particularité d'être blanc par sa mère et peau-rouge par son père. C'est le fil rouge de cet essai formidable. Lecture dynamique et passionnante qui me permis de faire l'assemblage de pièces du puzzle que contenait ma mémoire avec les westerns de Ford et John Wayne, en passant par Little Big Man avec Dustin Hoffman et Danse avec les loups avec
Kevin Costner. J'ai pu connecter ces informations pour mieux comprendre la Conquête de l'Ouest, les Guerres indiennes et l'Histoire des Etats-Unis.
Cet affrontement sanglant, qui fit le Far West, qui vit des civilisations primitives qui ne purent comprendre l'avantage technologique des Blancs, notamment après la guerre de Sécession, et qui ne pouvaient tenir démographiquement face aux flots de population qui venaient de l'Est des Etats-Unis, ne pouvait amener qu'à la disparition des Indiens.
Jamais Gwynne ne classe les uns et les autres ni en Bons, ni en Méchants. Dans la violence, aucun camp n'était hors de tout soupçon de violences et de massacres. C'est aussi ça le mérite de l'auteur. Alors pour ceux que le Far West intéresse, je vous conseille cette lecture.