Voilà un petit livre que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire.
J'y ai appris un tas de choses qui donnent un sens nouveau au féminin/masculin des mots.
Jouons avec les mots!
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La langue ne connaît que sa logique propre. Les irrégularités, les dissymétries, les anomalies y foisonnent, sans mettre en cause pour autant son caractère systématique. En français, comme dans les autres langues romanes, le genre se présente non comme un reflet grammatical de l’organisation naturelle de l’univers, mais comme un système de classement de tous les substantifs, qu’ils représentent des êtres animés ou des choses. Il en découle que la distinction masculin/féminin assume dans la langue deux rôles tout à fait différents. S’agissant des êtres animés, le genre apparaît fondé en nature. Son rôle est sémantique. Il nous renvoie directement à la partition sexuelle. Dans le cas des êtres inanimés, la répartition apparaît au contraire tout à fait arbitraire ; elle est génératrice de contraintes purement grammaticales et donc, par essence, « illogique ».
« Tu es vraiment trop con », dit le père à sa fille de cinq ans. « Mais non, papa, pas con, conne ! » répond Anne-Natacha, pas vexée pour un sou, mais choquée de ce qu’elle considère comme une insulte à la langue. Ce n’est vraiment pas la peine d’être une fille si c’est pour être injuriée au masculin. C’est que la distinction entre le masculin et le féminin est au fondement même de la langue française. L’enfant s’en saisit de façon très précoce. Cette distinction structure pour lui l’apprentissage du lexique, à tel point qu’il l’étendrait volontiers aux verbes.
Emmerdeuse - Selon Paul Valéry (repris par Georges Brassens), "les femmes se divisent en trois catégories : les emmerdeuses, les emmerdantes et les emmerderesses".
PUTAIN – Apparu au XIIe siècle, ce mot est issu soit du latin vulgaire putta, « petite fille », soit d’un féminin substantivé de put, « puant », du latin putidus. Putain est l’ancien cas régime de pute (comme garçon l’est de gars), ce qui explique le doublet : pute n’est donc pas, comme on le pense souvent, une forme abrégée de putain. Le sens premier est évidemment « prostituée » et, par extension, « fille facile, sans moralité ». Putain est aujourd’hui employé de façon adjectivale (uniquement comme attribut). C’est une forme invariable qui peut qualifier également un homme (voir aussi GARCE, ROSSE, VACHE).
On est laide comme une guenon, mais malin comme un singe. Et pourtant, il est difficile de dire sur quel critère le mâle se distingue de la femelle, du point de vue de la beauté ou de l'intelligence.
Le sexe des motsEn français les mots ont un genre. Est ce affaire de pure convention comme le prétendent les grammairiens (qui sont en général des hommes)ou bien l'
illustration de la misogynie masculine? Sur le plateau trois femmes, féministes :
Nicole Lise BERNHEIM et
Mireille CARDOT auteurs de "
Mersonne ne m'aime,"polarde" dont
Bernard PIVOT raconte la trame et
Marina YAGUELLO auteur de "les mots et les...