Dans son livre Moneyball, Michael Lewis explique comment Beane est parvenu pendant des années à transformer l'une des pires équipes de baseball des États-Unis en l'une des meilleures par une méthode très simple consistant à rejeter toutes les idées reçues sur le marché des transferts. Lewis écrit : "comprenant qu'il n'aurait jamais le chéquier des Yankees, Beane a commencé à chercher les inefficiences du marché". Il est curieux de voir à quel point les inefficiences du marché des joueurs de baseball sont les mêmes que celle du marché des joueurs de football.
Toutefois, les clubs de football sont des entreprises chétives. C'est en partie un problème que les économistes appellent l'appropriabilité: les clubs de football ne peuvent s'approprier qu'une infirme partie de l'amour du public pour le football et gagner de l'argent avec.
L'objectif des clubs de football n'est pas de faire des profits (ce qui tombe bien vu que presqu'aucun d'eux n'en fait), c'est pourquoi nous ne nous sommes pas intéressés aux profits qu'ils pourraient faire. Au lieu de cela, nous avons voulu utiliser les compétences d'un économiste pour comprendre le jeu sur le terrain et les fans en dehors.
Nous devons évoquer un autre type de savoir-faire sur le marché des transferts : l'abstinence. Quelques clubs, notamment Barcelone depuis le début du XXIème siècle, comprennent les inefficiences du marché des transferts et évitent donc autant que possible d'acheter des joueurs.
C'est un exemple de ce que l'on appelle "l'heuristique de disponibilité" : plus une information est immédiatement disponible, plu il est vraisemblable qu'elle influence nos décisions, même si cette information n'est pas pertinente.