AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782757816691
192 pages
Points (04/02/2010)
3.47/5   16 notes
Résumé :

Son corps est petit et ramassé, il porte une fine moustache. Aux yeux des autres, Diouldé est un homme médiocre. Il a fait des études pourtant, en Hongrie; il était ambitieux, prometteur...

Dans son pays d'Afrique, il est aspiré dans le monde insidieux de la tradition moribonde et de la corruption rampante. Il devra se soumettre au nouvel ordre qui gangrène le pays, devenant peu à peu un des rouages de la décadence post-coloniale.
... >Voir plus
Que lire après Les crapauds-brousseVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Publié à la fin des années soixante-dix, ce roman décrit les effets délétères de la dictature de Sekou Touré sur la Guinée de son époque.
Le pays n'est pas nommé, le dictateur joliment (?) renommé Sâ Matrak, le sinistre Camp Boiro de la banlieue de Conakry mentionné par un surnom « le Tombeau », mais c'est bien de cela dont il s'agit.

Il en profite aussi pour dénoncer l'hypocrisie religieuse des marabouts musulmans et la pression sociale qu'ils exercent.

Mais c'est surtout une peinture cruelle de la façon dont la dictature commence par ruiner les espérances de la jeune élite intellectuelle qui avait été envoyée étudier en Europe pour construire un pays nouveau après l'indépendance. Comment ces jeunes enthousiastes se voient d'abord poussés à la pusillanimité alcoolisée faute d'être employés, avant d'être éliminés physiquement par la paranoïa du régime.

Tout ça ne laisse que peu ou pas d'espoir, ce qui explique probablement les notes très moyennes du livre. Quant à l'auteur, c'est depuis son exil en France qu'il avait écrit cette dénonciation sans compromis.

Ce régime et ses homologues, nés de la dérive des premiers dirigeants africains post-indépendance, sont désormais révolus. Mais il reste un peu de cette atonie prudente dans les pays encore sous la coupe d'un régime autoritaire ou, avanie plus récente, de bandes armées islamistes ou autres. Bref, tout cela est malheureusement encore d'actualité.

À lire pour comprendre la face sombre du continent, mieux, la ressentir à travers les destins adverses des protagonistes de ce roman très fort.
Commenter  J’apprécie          6211
Diouldé a étudié en Europe, ce qui lui a permis d'accéder à un statut social fort enviable dans son pays d'Afrique où règne la misère. Individu de frêle constitution, discret, il n'est pas de ceux que l'on remarque. Après une brève période de zèle inutile, ses supérieurs ne semblant ni contrôler, ni même s'intéresser au travail qu'il effectue au ministère, il s'est fondu dans la masse de ces élites dont il fait désormais partie, davantage préoccupées de leur vie mondaine que de leurs missions ministérielles... Diouldé passe la majeure partie de son temps à rédiger des rapports qui ne seront jamais lus, se laissant peu à peu gagner par la fainéantise et l'ennui, frustré de devoir se contenter d'une maison confortable dans les bas quartier, quand ses collègues vivent dans de spacieuses villas bordant la corniche.

"Les crapauds-brousse" démarre ainsi sous les auspices d'une frivolité que ternissent à peine les images de pauvreté qui s'insèrent dans le récit, concentré sur le quotidien sans drame de Diouldé, ses querelles avec sa femme Râhi, les fêtes avec ses amis, les discussions au cours desquelles ces derniers expriment parfois leur dégoût pour le gouvernement du tyrannique Sâ Matraq, marqué par la corruption et la répression... La première partie du texte est empreinte d'ironie et d'un humour faussement bon enfant dont Diouldé, avec son allure ridicule, son attachement un peu lâche à sa tranquillité, fait souvent les frais, mais qui souligne aussi mine de rien avec férocité le despotisme d'un pays qui n'est pas sans évoquer la Guinée de Sékou Touré (pour plus de détails, vous pouvez cliquer ICI).

Et puis réapparaît dans la vie de Diouldé Gnawoulata, un ancien camarade de classe ayant fait fortune grâce à divers trafics, qui le présente à son ami Daouada, homme laconique et inquiétant, auréolé d'un obscur pouvoir. le récit bascule alors dans la tragédie, le lecteur est brutalement immergé dans la réalité barbare et terrifiante d'un état policier : dénonciations et arrestations d'opposants réels ou supposés, assassinats dont les auteurs bénéficient de l'impunité conférée par leur situation politique, évocation, même, d'un camp de concentration, entouré d'un mystère qui l'a rendu lugubrement mythique.

J'ai vraiment apprécié la façon dont Tierno Monénembo introduit, presque subrepticement, la violence et l'oppression dans son intrigue, les rendant ainsi d'autant plus frappantes, et installant une atmosphère de plus en plus écrasante. Il exprime ainsi la vulnérabilité d'une nation qui, ayant accédé à l'indépendance, a du mal, entre tradition et modernité, à trouver ses marques, à se reconstruire des modèles.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
Commenter  J’apprécie          170
C'est un bon livre
Commenter  J’apprécie          60
Le roman commence bien,le lexique est bien choisis mais l'on se rend compte peu à peu que la trame est vile.Aucune véritable réflexion philosophique,on y trouve simplement une critique qui ne dit pas son nom.Je l'ai lu mais,je trouve franchement que j'aurais pu m'en passer.Je n'ai pas aimé l'histoire.
Commenter  J’apprécie          00
Éducatif
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Maintenant elle comprenait que ce n'étaient que des espoirs ratés, eux qui auraient dû être la solution, ils ne l'étaient en rien, c'étaient plutôt eux le vrai problème à la lumière de la vérité
Commenter  J’apprécie          1310

Videos de Tierno Monénembo (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Tierno Monénembo
Et si... vous me disiez toute la vérité | Entretien avec l'écrivain guinéen Tierno Monénembo
autres livres classés : brousseVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (86) Voir plus




{* *} .._..