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François Ouellet (Préfacier, etc.)Hugues Micol (Illustrateur)
EAN : 9782916141404
250 pages
L'Arbre vengeur (12/05/2009)
3/5   1 notes
Résumé :

Abandonnant aux plumitifs leurs caricatures et aux aventuriers leurs vantardises, juste avant le désastre, un auteur qui avait en son temps parcouru le monde régla son compte à cette illusion. Il le fit avec une ironie, un style, un mordant et une intelligence qui ont conservé à ses lignes toute leur beauté et leur modernité. Croisement entre le grand roman d'aventures, l'univers de Blaise Cendrars et le " vrai " surr&#x... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
« Les Figurants de la mort » est un roman de Roger de Lafforest publié en 1939. Un mot d'abord sur l'auteur qui a la Libération a été épinglé – comme plusieurs dizaines d'écrivains – par le Comité National des Écrivains issu de la Résistance. A ma connaissance – bien maigre, je dois l'avouer – Roger de Lafforest n'a pas pris clairement position dans le conflit et c'est sans doute cette indifférence qui lui a été reprochée. La liste produite par le CNE s'est progressivement enrichie et, il semble que son nom n'apparaisse qu'assez tardivement. Peut-être parce qu'il est un auteur de l'écurie Grasset (au côté d'écrivains beaucoup moins équivoques comme Jacques Doriot ou Drieu La Rochelle), une maison d'édition qui a participé à la propagande allemande.

Cette précision historique apportée, je veux néanmoins dire que ce roman est d'abord une parodie de roman d'aventures très éloignée – mais j'y reviendrais – des problématiques politiques de l'époque. Je veux aussi dire que c'est un bon roman, bien écrit et drôle dont l'aspect critique est toujours pertinent.

Ce roman raconte les péripéties de l'équipage du cargo El Libertador, traversant l'Atlantique pour libérer le Venezuela de la tyrannie. Si les cadres de l'équipage (tous européens, à l'exception du Général Venezuélien et de sa femme) sont dans la confidence, les matelots croient participer au tournage d'un film. D'où le titre : « les figurants de la mort ». C'est tout à la fois grotesque et dramatique, car en face, les balles sont réelles.

En 2013, voici ce que j'en retire : Roger de Lafforest critique deux illusions : celle de l'Aventure (forcément positive, pleine de possibilités et d'accomplissements) et celle du cinéma comme représentation du réel. L'auteur travaille la face obscure de l'Aventure (qu'on pourrait tout à fait remplacer par le Voyage pour paraître plus moderne), toujours associé à une mythologie positive alliant dépassement de soi et découverte des autres, là où dans bien des cas, il n'existe plus aujourd'hui qu'une industrie touristique. Quant au cinéma, ses prétentions au réel s'effondrent lors du débarquement : la mascarade tourne au massacre. de là, on pense au pouvoir des images sur l'imaginaire, un pouvoir d'illusion et de propagande dont nous constatons les effets à chaque guerre télévisée ou à dans chaque production hollywoodienne : insensibilisation ici, dramatisation héroïque là.

Évidemment ces lectures sont le produit de notre époque. Remis en contexte (1939), un texte qui décourage tout esprit d'aventure et toute prise de risque, un auteur qui proclame : « le seul remède, c'est l'immobilisme », paraît – et c'est facile de le dire aujourd'hui – beaucoup moins sympathique. Néanmoins, il serait dommage et injuste de trouver là un prétexte pour ne pas lire « Les Figurants de la mort ».
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Pilar n'était pas belle à voir mais je ne sais quelle cordialité débordait de ses formes relâchées. Malgré le système pileux abondant qui mettait des ombres sur plusieurs parties de son corps elle n'était pas indécente, elle faisait même presque habillée tant sa poitrine et ses hanches avaient des plis et roulés. Quand elle plongea ses seins la précédèrent comme de loches de plomb, la tirèrent droite et cambrée au fond de l'eau ; mais bien vite ils firent office de flotteurs et la ramenèrent à la surface où elle eu l'air de nager entre deux méduses.
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Oppressé entre deux infinis, le temps et l’espace, pour se rassurer, pour se prouver à lui-même qu’il est libre de déplacer ses horizons, l’Homme veut bouger, voyager. Ce désir d’agitation, qui peut paraître dérisoire au philosophe, qui ne procure en fin de compte que déboire et écœurement, est pourtant si fort au cœur de certains hommes qu’il les arrache à leur existence, les déracine et les jette pantelants dans les pires hasards où l’on perd, santé, honneur, bonheur. C’est ce que les gens de plume appellent l’aventure.
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Ainsi paré le bon vieux cargo avait fière allure. Un vrai épouvantail, un cuirassé de fête foraine. Mais l'imagination de Gonzalès ne lui laissait pas voir les choses sous ce jour. Il vivait son rêve aussi sincèrement, aussi sérieusement que les enfants qui jouant aux corsaires transforment un vieux fauteuil retourné en frégate à six ponts.
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Video de Roger de Lafforest (1) Voir plusAjouter une vidéo

Le jeu le hasard et la chance
Réunis autour d'une table de roulette monégasque , Bernard Pivot interroge Roger CAILLOIS pour son livre "Les jeux et les hommes", Marcel NEVEU pour "l'encyclopédie des jeux" , Jean BANNI pour "Auteuil première" Jean Marc ROBERTS pour "la comédie légère , Nino MALORNI auteur du livre "le truc" , Roger DE LAFFOREST pour " l' art et la science de la chance" et Jean CARNI . le débat...
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