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EAN : 9782140298080
140 pages
Editions L'Harmattan (29/11/2022)
4.5/5   1 notes
Résumé :
Depuis plus de trente ans, Antoine et Fifi sont aux petits soins pour leurs coins de terre, chaque jour et par tous les temps.
Mais Riton, élu président depuis peu, applique à la lettre le règlement intérieur des potagers, au risque de froisser les anciens de ce "petit village".
Pendant quelques saisons, au fil des mois, Antoine, Fifi et Riton se racontent. En trois monologues savoureux, ils dessinent le portrait haut en couleurs des jardins familiau... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Les petits jardins vers l'autoroute : de l'art de cultiver son potager en milieu associatif. Voilà un titre qui pose question : étude sociologique ou fiction ?
Les petits jardins sont un petit monde, un microcosme, un lieu voltairien où il s'agit de faire pousser son potager. Cultiver oui mais en milieu associatif.
Si le jardin dans notre imaginaire nous évoque l'air libre, la nature ouverte, ici nous nous retrouvons dans un autre espace... fermé, coincé entre les sorties d'autoroute, un monde associatif aussi avec ses conflits de voisinage, de générations, de classe sociale.
Nous nous trouvons ainsi dans un récit fait de monologues intérieurs clos qui semblent se répondre sans jamais échanger plutôt qu'un récit émaillé de dialogues permettant la communication. Nous avons affaire à trois personnages qui donnent leur avis sur leur jardin, leurs habitudes, leurs conseils ou leur raison de jardiner ou tout en commentant ou critiquant leurs voisins, tout cela dans un langage vernaculaire avec ses répétitions, ses hésitations, ses recommencements. Alors étude sociologique ou fiction ?
La forme si particulière mêle les genres : monologues en canon ou réponses à des questions jamais posées, comme si les intervenants avaient à se justifier ou encore entrevue fictive d'un reporter qui s'intéresse enfin à eux, ces jardiniers, qui leur donne leur instant de gloire.
Frédéric Chagnard comme ses trois personnages nous partage ainsi, plus qu'une leçon de jardinage, une sagesse du quotidien et une photographie de la société pour que ne se perdent pas tous ces petits riens qui font que ces humains sont vivants, qui, oui ! comme Voltaire le préconisait, se contentent de cultiver leur jardin.
Mais ce labyrinthe potager où évoluent ces jardiniers amateurs, qui assènent leurs opinions à qui veut les entendre, qui tâchent à travers les saisons de faire perdurer leur mince savoir, n'est-il pas encore une
autre métaphore de l'écriture ?
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Moi, pourquoi je fais du feu, là ? Parce que je vais avoir une pleine casserole d'eau chaude, je vais prendre un arrosoir d'eau qui est à la température extérieure, c'est-à-dire qui est à 10°, puis je vais y vider la casserole, un peu d'eau chaude, presque bouillante. Et c'est meilleur pour la plante. Parce que dans les châssis, la terre est à 18° par-là, elle est tiède, il ne faut pas lui mettre de l'eau froide. Si on met de l'eau froide dessus, la plante, elle n’est pas bien. C'est comme si on prenait une douche froide. Donc, j’essaye de mettre l'eau à température du sol. D'ailleurs je vois pas mal de jardiniers qui me disent : tu me donneras des salades, tu me donneras ci, tu me donneras… Pourquoi ? Parce que j’ai toujours des jolis plants. Ça, c'est l'expérience. La combine m’est venue dans les jardineries, c'est ce qu'ils font. Dans les écoles, dans les machins comme ça, ils font passer leurs tuyaux dans des chauffages, pour éviter le choc thermique. Parce que c'est tropical sous les serres. Comme au parc botanique, ils ont des palmiers, s’ils les arrosaient d'eau froide au pied, ils n’apprécieraient pas. Ils ne résisteraient pas longtemps. Et là, dans les jardins alentours, je ne suis pas le seul à procéder comme ça, il y en a quelques-uns qui ont pris mon truc, parce que je leur ai dit : mettez un peu d'eau chaude dans votre eau froide, et vous verrez que ça ira mieux. Mais seulement, il faut la volonté de le faire aussi. C'est toujours pareil, il faut prendre le temps. Moi, je le fais surtout depuis que je suis à la retraite. Parce qu'avant, je faisais comme les autres, je venais en vitesse le soir. Quand je rentrais, il fallait qu’il fasse encore jour pour jardiner. Alors ce n'est pas pareil, ce n'est pas évident quand on travaille, bien sûr.

Antoine en avril
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On a eu quand même des problèmes ce mois-ci, parce qu'ils sont revenus la nuit, ils nous ont encore cassés la serrure du portail. Il faut que j’en remette une. C'est toujours la même chose, les portails, on ne trouve plus les serrures. On ne peut pas changer le portail, c'est cher un portail ! Alors il faut que je retrouve une serrure, il faut que je recherche tout ça, je vais aller au Brico où je l'avais achetée, il faut que je la rachète là-bas ! Pour bien faire, il faut démonter et puis leur demander qu'ils me retrouvent la même pièce, le même machin. Avant il n’y avait pas d'entrée, c'est moi qui leur ai fait l'entrée. Je l’ai fait carrément, je leur ai fait l'entrée. Il y avait un portail avant, il ne fermait plus, il était tout cassé tout pourri, je l'ai changé. Donc, on a notre entrée. On est bien, là. Allée des tulipes, c'est celle-là. Je ne me rappelle pas de tous les noms des allées. J’ai mon plan. Moi, quand quelqu'un me demande un renseignement, j’ai le plan dans ma cabane, je leur dis : il est dans telle allée, allée des dahlias, ou allée des roses ou des rosiers, comme les grands cimetières.
Ici, ça remonte à vieux, j’ai regardé, j’ai retrouvé des papiers, des machins d'un vieux jardinier qui m’a remis tout un tas de trucs, des photos, des machins et puis tout. Je vais essayer d'en faire faire par ma fille, mais c'est bien abîmé, alors elle va essayer de les retirer au photocopieur, je vais essayer de refaire une photo.
Comme le temps passe. Ça fait combien de temps qu’il ne bosse plus, Jojo, vingt ans au moins. Enfin il bosse dans son jardin. Le jardin, c'est tous les jours. Si on lui enlève, c'est fini. Tous les jours, des fois deux fois par jour. Maintenant Jojo vient plutôt le matin. Si, l'après-midi, il revient, parce qu’il ne peut pas faire autre chose, mais il a sa petite-fille à emmener à la peinture à cinq heures et demie, alors il ne peut pas aller jouer aux boules. Il y a joué hier, il va jouer un peu les autres après-midis, il s'occupe. Quand il y a des champignons, il va aux champignons. Jojo a plein de choses à faire ! Plein de choses.

Riton en juillet
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Ça, ce sont mes petites échalotes que je vais replanter. Ah, elles sont petites, mais ça suffit pour février. C'est même bien assez gros. Et après, je ne les dédouble pas. Ça pousse tout seul pourvu que j’y tienne pioché, il ne faut même jamais les arroser. Parce qu’il y a des légumes qu'il ne faut jamais arroser, et puis d'autres où il faut bien tenir l'arrosage. Il y a des légumes qui vont tout seuls chercher l'eau dont ils ont besoin, d’autres qui en demandent très peu. L'oignon, l'échalote, tous ces trucs-là, il ne faut pas arroser. Au contraire si on les arrose, on les fait pourrir. Ce sont plutôt les haricots, les petits pois et les tomates, là, ce n'est pas la même chose. Même la tomate, il ne faut pas trop l'arroser. Et puis ici, ce sont des jardins argileux… Comme l'humidité reste en dessous, il faut beaucoup piocher, mais très peu arroser. Alors, c'est bien, ça ne dépense pas trop d'eau justement ! C'est le tort de beaucoup de jardiniers qui ne veulent pas m’écouter. Eh bien, ils ne récoltent rien, la plante ne se développe pas, le terrain se serre. Et pour que les racines se développent, il ne faut pas un terrain lourd. Et plus on l'arrose, plus il se tasse, plus il devient serré. Et quand la racine est serrée, elle ne va pas plus loin. Ce ne sont pas forcément les bestioles, c'est une question que le terrain est tellement serré que la racine ne peut plus se développer. C'est comme si on serre quelque chose, on serre le poignet, la main, elle ne va pas se développer, comme les pieds des Chinoises.

Antoine en février (incipit)
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Celle du nouveau, c'est la cabane type, toutes les cabanes doivent se faire comme ça. Celui qui refait une cabane, il faut qu'elle soit comme ça, voilà. Celle du voisin, Riton et moi, on a bien mis une quinzaine de jours à la monter ! Et en bois, il y en a eu pour 690 euros déjà, en gros de bois, pas tout le bois ! La main d'œuvre, on ne la compte pas. On ne peut pas la compter! Et encore Riton et moi avions débité toutes les planches avant. Toutes les planches de devant, on ne les compte pas, la structure, les gros montants, parce qu'on y a tout chevillé ! Avec Riton, on a fait des trous dans la dalle, c'était prêt à rentrer avec de la tige filetée parce que c'est réglable. Dessous, on met un écrou, on met une plaque, puis on la règle à la hauteur qu'on veut. Et en plus, ça ne pourrit pas par le pied, ça fait un vide sanitaire. Si l'eau remonte, elle ne touche pas. Ça se monte normalement comme ça. Et c'est une nouvelle toiture. Ils appellent ça du bardeau canadien, ce sont des plaques de goudron qu'on colle, mais il faut qu'on mette dessous quand même des chevrons et c'est cloué par-dessus.
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Il n’y a rien ! Pour moi, il n’y a rien du tout. Ce n'est pas un jardin. Il y aurait eu de tout, j’aurais déjà repiqué. Là, j’ai fait quelques semis, je mets les semis, ils ne bougent pas ! Ça ne bouge pas, il n’y a rien qui pousse ! Des collègues m’ont montré à midi, les semis qu'ils ont fait, ça ne bouge pas non plus. Ça fait quinze jours, trois semaines, même là-dedans, sous châssis ! Alors que là, j’arrose, moi, mais ça ne fait rien. Mais ce qu'il y a, il faudrait y arroser, bien y fermer comme il faut. Et pourtant je viens tous les jours, mais ça ne fait rien, ça ne pousse pas quand même ! Il faut de l'eau de là-haut ! Parce qu'elle n’est pas bonne, l'eau du robinet, ça ne vaut rien du tout. Le froid, l'eau du robinet, la chaleur, c’est trop. Rien ne va plus.
Qu'est-ce que j’ai là encore ? J’ai mes choux. Ouais, des choux, j’avais fait des choux. Ça, ce sont mes tomates, elles viennent bien, il y en a un petit peu là-bas aussi. Ça, ce sont des œillets d'Inde. Là, du basilic, puis ici, mes immortelles. Au fond, il y a des choux maigres et des choux gras, et puis de la salade. Et c'est tout ce qu'il y a. Il n’y a rien du tout ! Il n’y a rien.

Fifi en avril
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