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EAN : 978B004UKD7B0
(30/03/2011)
3.6/5   5 notes
Résumé :
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
C'est Gwen21 qui m'a proposé de me joindre au Challenge Nobel et, alors que je n'ai encore lu qu'un ouvrage sur les 15 prévus, je suis déjà emballée à l'idée de découvrir d'autres oeuvres.
Petit rappel de l'objectif du challenge : lire 15 oeuvres d'auteurs ayant remporté le Prix Nobel de Littérature durant les années 2013 et 2014.

Cet objectif m'a permis de m'intéresser à un auteur que je n'aurais certainement jamais eu l'idée de découvrir autrement : Sully Prudhomme. D'habitude, je ne suis pas très branchée poésie. C'est un genre littéraire qui ne me parle pas. Peut-être parce que quand on nous en parle durant nos études, c'est pour souligner la forme du poème plutôt que son contenu...
Ici, pas de contrainte scolaire. Je me suis donc laissé bercer par les mots de Sully Prudhomme. Et du coup, la magie a opéré : j'ai - enfin ! - compris pourquoi tant de lecteurs sont amateurs de poésie. Les sujets abordés par Sully Prudhomme sont universels. Il nous parle de la nature, de la vie et de la mort, de l'amour réciproque ou non. le poète nous emmène donc sur les sentiers tortueux de l'humanité et de tout ce qu'elle implique de beau ou de moins agréable. le tout avec des rimes agréables à l'oreille (oui, j'en ai lu quelques uns tout haut, pour tester) et avec le langage élégant de son époque (Les Vaines Tendresses ont été publiées en 1875).

Mention spéciale pour le poème d'introduction, Aux Amis Inconnus. Sully Prudhomme s'y adresse directement à son lecteur :
AUX AMIS INCONNUS

Ces vers, je les dédie aux amis inconnus,
A vous, les étrangers en qui je sens des proches,
Rivaux de ceux que j'aime et qui m'aiment le plus,
Frères envers qui seuls mon coeur est sans reproches
Et dont les coeurs au mien sont librement venus.

Comme on voit les ramiers sevrés de leurs volières
Rapporter sans faillir, par les cieux infinis,
Un cher message aux mains qui leur sont familières,
Nos poëmes parfois nous reviennent bénis,
Chauds d'un accueil lointain d'âmes hospitalières.

Et quel triomphe alors! quelle félicité
Orgueilleuse, mais tendre et pure nous inonde,
Quand répond à nos voix leur écho suscité
Par delà le vulgaire en l'invisible monde
Où les fiers et les doux se sont fait leur cité!

Et nous la méritons, cette ivresse suprême,
Car si l'humanité tolère encor nos chants,
C'est que notre élégie est son propre poëme,
Et que seuls nous savons, sur des rhythmes touchants,
En lui parlant de nous lui parler d'elle-même.

Parfois un vers, complice intime, vient rouvrir
Quelque plaie où le feu désire qu'on l'attise;
Parfois un mot, le nom de ce qui fait souffrir,
Tombe comme une larme à la place précise
Où le coeur méconnu l'attendait pour guérir;

Peut-être un de mes vers est-il venu vous rendre
Dans un éclair brûlant vos chagrins tout entiers,
Ou, par le seul vrai mot qui se faisait attendre,
Vous ai-je dit le nom de ce que vous sentiez,
Sans vous nommer les yeux où j'avais dû l'apprendre.

Vous qui n'aurez cherché dans mon propre tourment
Que la sainte beauté de la douleur humaine,
Qui, pour la profondeur de mes soupirs m'aimant,
Sans avoir à descendre où j'ai conçu ma peine,
Les aurez entendus dans le ciel seulement;

Vous qui m'aurez donné le pardon sans le blâme,
N'ayant connu mes torts que par mon repentir,
Mes terrestres amours que par leur pure flamme,
Pour qui je me fais juste et noble sans mentir,
Dans un rêve où la vie est plus conforme à l'âme!

Chers passants, ne prenez de moi-même qu'un peu,
Le peu qui vous a plu parce qu'il vous ressemble;
Mais de nous rencontrer ne formons point le voeu:
Le vrai de l'amitié, c'est de sentir ensemble,
Le reste en est fragile, épargnons-nous l'adieu.
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Parcourir un recueil de poèmes est comme visiter une exposition de tableau, bien qu'on y constate partout le talent du peintre, seules quelques oeuvres nous touchent. On profite alors de celles qui nous émeuvent et on passe rapidement les autres.

J'ai visité ainsi la poésie de Sully Prudhomme, le poète français a reçu le premier prix Nobel de littérature en 1901. Ces textes sont accessibles et plusieurs poèmes chantent l'amour ou la vie quotidienne.

Une découverte que je dois à Babelio et au Challenge Nobel 2013-2014 qui proposait de lire au moins 15 oeuvres de récipiendaires.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
" Ce qui dure "

Le présent se fait vide et triste,
Ô mon amie, autour de nous;
Combien peu du passé subsiste!
Et ceux qui restent changent tous:

Nous ne voyons plus sans envie
Les yeux de vingt ans resplendir,
Et combien sont déjà sans vie
Des yeux qui nous ont vus grandir!

Que de jeunesse emporte l'heure,
Qui n'en rapporte jamais rien!
Pourtant quelque chose demeure:
Je t'aime avec mon coeur ancien,

Mon vrai coeur, celui qui s'attache
Et souffre depuis qu'il est né,
Mon coeur d'enfant, le coeur sans tache
Que ma mère m'avait donné;

Ce coeur où plus rien ne pénètre,
D'où plus rien désormais ne sort;
Je t'aime avec ce que mon être
A de plus fort contre la mort;

Et, s'il peut braver la mort même,
Si le meilleur de l'homme est tel
Que rien n'en périsse, je t'aime
Avec ce que j'ai d'immortel.
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Ces vers, je les dédie aux amis inconnus,
À vous, les étrangers en qui je sens des proches,
Rivaux de ceux que j’aime et qui m’aiment le plus,
Frères envers qui seuls mon cœur est sans reproches
Et dont les cœurs au mien sont librement venus.
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Ô fleurs ! puisse longtemps votre annuel retour,
Par qui le soir du monde à son aube ressemble,
Rajeunir l’idéal et raviver l’amour ! (La révolte des fleurs)
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Tu les feras pleurer, enfant belle et chérie,
Tous ces bambins, hommes futurs,
Qui plus tard suspendront leur jeune rêverie
Aux cils câlins de tes yeux purs.

Ils aiment de ta voix la roulade sonore,
Mais plus tard ils sentiront mieux
Ce qu'ils peuvent à peine y discerner encore,
Le timbre au charme impérieux;
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Parfois un vers, complice intime, vient rouvrir
Quelque plaie où le feu désire qu'on l'attise;
Parfois un mot, le nom de ce qui fait souffrir,
Tombe comme une larme à la place précise
Où le coeur méconnu l'attendait pour guérir;
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Videos de Sully Prudhomme (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sully Prudhomme
L’émission « Poètes oubliés, amis inconnus », par Philippe Soupault, diffusée le 31 janvier 1960 sur Paris Inter.
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