L'histoire politisée ?

Quelle est le rôle de l'Histoire que nous enseignons à nos enfants ? Voici la question que Vincent Badré pose dans ce livre.
L'enseignement de l'Histoire a été au coeur de nombreux débats politiques, notamment ces dernières années. Par exemple, ont fait débat l'organisation des programmes soit sous forme thématique soit sous forme chronologiques. Ou encore la présentation de certains personnages historiques au détriment d'autres. On retrouve sur cette page https://goo.gl/pdiZkC un condensé des débats largement développés par Vincent Badré.
En lisant ce livre, on prends conscience que l'histoire, mais aussi la géographie et l'éducation civique, ne sont pas des disciplines immuables. Elles sont politisées et sont triturées pour refléter une époque, une pensée dominante.
Par exemple, la présentation de l'esclavage et de la colonisation dans les programme d'histoire. Ou encore le changement climatique dans les programmes de géographie.

Revient en filigrane la question du roman national, sorte de représentation idéalisée de la France et de ses figures historiques qui doit permettre de véhiculer l'amour de la patrie. Vincent Badré explique que, si ce roman national a disparu, il en reste toujours des vestiges et qu'il pourrait bien revenir dans avenir proche.

Au milieu de ces réflexions, Vincent Badré interroge aussi le rôle de l'enseignant. Souvent oublié dans les manuels, il tient pourtant un rôle clé en tant que figure tutélaire et salutaire qui permet d'ouvrir les débats et d'apporter des nuances par rapport aux approches des manuels.

J'ai trouvé ce livre très intéressant. Il m'a ouvert les yeux sur les enjeux autour de l'enseignement de l'Histoire. L'écriture traine parfois en longueur mais je le recommande.

Un livre suffisamment vulgarisé pour que la non-spécialiste d'histoire et de politique que je suis puisse suivre la réflexion de l'auteur sans s'arracher les cheveux.
Cela nécessite tout de même un certain niveau de concentration (par rapport à un polar ou un roman, dans lequel je me laisse emporter, ici sans pour autant faire un effort, c'est tout de même une autre façon de lire).

L'auteur décrit les origines, le développement et les oublis de l'Histoire dans les manuels scolaire. Il nous donne un état des lieux de ce qui a été, ce qui est et ce qui pourrait être dans la retranscription de l'histoire de l'humanité et plus particulièrement de l'histoire française. de quelle façon l'enseignement pourrait améliorer le monde à venir en développant l'esprit critique des futurs adultes.Il aborde largement le retour de l'éducation civique et ce que cela implique. On sent que l'auteur cherche à faire passer un message
Enfin, pour conclure, Vincent Badré, dédit un chapitre à donner le résultat de sa propre réflexion sur des questions qui lui semblent essentielles : Trouver une histoire commune
Une histoire de la fierté individuelle et collective, etc...

Cet ouvrage permet à tout un chacun de réfléchir à ce qui fait notre Histoire et de quelle façon la manière que l'on a de la transmettre aux générations suivantes, influence notre société actuelle et à venir.

Je remercie Babelio et Les éditions du Rocher pour l'envoi de livre

L'ouvrage de Vincent Badré se veut une critique des nouveaux programmes d'histoire mis en place en cette rentrée 2016. L'auteur commence par nous expliquer pourquoi l'apprentissage de l'histoire est nécessaire dans l'éducation des jeunes français et dans la formation des futurs citoyens. Puis, il rappelle l'histoire de la discipline scolaire avec la difficile définition du « roman national », et des débats autour de l'enseignement. Il explique ensuite que malgré les débats, les programmes et les manuels n'avaient que peu changé par rapport aux précédents. Les trois chapitres suivants parlent de la politisation de l'histoire, de l'éducation-civique et de la géographie. Et enfin, dans les deux derniers chapitres, Vincent Badré nous donne sa vision de la politisation de l'histoire et de l'histoire commune à tous les élèves.
Tout au long de son livre, Vincent Badré rappelle que l'enseignement de l'histoire est politique, car il donne une vision de l'histoire du pays – ce qui n'est pas particulier à la France. Il donne aussi une vision que j'ai trouvée équilibrée des différentes opinions prenant part aux débats. Et j'ai particulièrement apprécié ses explications sur la façon dont les programmes sont réalisés (édulcorés) au sein du ministère de l'Education nationale et comment ensuite ils sont mis en oeuvre (édulcorés) par les auteurs des différents manuels. Néanmoins, l'auteur sort de sa neutralité quand il parle de l'Education civique, qui se base trop sur la « théorie du genre », dont il faut rappeler que ceux qui utilisent l'expression sont des conservateurs sur le plan des moeurs (l'auteur ne cache d'ailleurs pas qu'il se place du côté droit de l'échiquier politique français).
J'ai trouvé cet ouvrage très intéressant, et, même si j'ai des désaccords politiques avec l'auteur, je conseillerai sa lecture aux personnes qui s'intéressent à l'enseignement de l'histoire et surtout à l'écriture des programmes au sein du ministère de l'Education nationale.
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